~ 2 Le Soleil de Colombie vendredi 21 décembre 1979 LE SEEIL ve covompn LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison Composition: Jean-Claude Porchet Compagnie des Jeunes Travailleurs: Thomas Brian King Héléne Cossette Journaliste coopérant: Claude Tronel PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B. V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 Association de la Presse Francophone Hors-Québec 2 ans... contre 90 ans d'injustices Siles jugements rendus~ hier par la Cour Supréme du Canada représentent un pas vers la reconnaissance des droits revendiqués par la F.F.H.Q. dans ses proposi- tions de réforme constitu- tionnelle, du moins pour l'une des provinces que nous représentons, il reste néan- moins qu'il ne s’agit que du redressement d'une injusti- ce qui a sévi durement au Manitoba durant 90 ans, FAUDRA-T-IL ATTENDRE UN AUTRE 90: ANS? Au Manitoba, Georges Forest peut se réjouir de Vaboutissement _victorieux de sa longue démarche. Mais la F.F.H.Q. invite la popula- tion a ne pas méprendre la succés confirmé hier pour une concession qui va modi- fier sérieusement |’état de la société franco-manitobaine, encore beaucoup moins celui des collectivités des autres provinces anglaises. Tout d’abord, il ne s’agit nullement d’un gain, mais bel et bien du redressement d'une décision législative il- légale qui a eu force de loi pendant 90 ans. D’autre part, la F.F.H.Q. s'inscrit dans le méme esprit que le Premier ministre du Québec qui soulignait, avec raison, l'apparence d’un deux poids, deux mesures en rappelant le peu de temps qu’il aura fallu pour recti- fier la prétendue injustice dont se plaignait la commu- nauté anglo-québécoise. Aussi, le fait de rendre au francais son état de langue officielle au Manitoba ne change en rien la perte de contréle qu’ont subie les Franco-Manitobains sur leur éducation, leur économie et l'ensemble des institutions de leur collectivité. La F.F.H.Q. demeure convaincue que seules une constitution et des institu- tions politiques entiérement rep ées en f ion de la reconnaissance des deux peuples fondateurs et de leur droit 4 contrdler leur existence peut maintenir la langue et la culture fran- caises en état viable au Canada. Que des constitutions pro- vinciales soient adoptées avec l’esprit incarné dans le jugement de la Cour Supréme et peut-étre alors pourrons-nous croire a la bonne volonté de nos gou- vernements. Dans l'immédiat, la Fédé- ration des francophones hors Québec réclame des gouver- nements provinciaux, a tra- vers le pays, quiils légi- férent maintenant en fonc- tion de réparer les injusti- ces les plus flagrantes, tel le droit a l'éducation en fran- is. Avec la défaite du gouver- nement conservateur, la F.F.H.Q. réclame des partis politiques, qu’ils réévaluent leurs priorités en fonction de l'égalité a laquelle doivent accéder les deux peuples fondateurs au Canada. Grace au facteur... N.D.L.R. Nous nous plai- gnons souvent des défaillan- ces du service postal; mais voici un cas tout a son honneur. Nous publions la traduction de la lettre de M. Marples. Monsieur, Je vous prie d’excuser mon anglais. Je commence seulement a étudier la lan- gue frangaise. Je désire m’abonner au Soleil pour un an. Ci-joint mon chéque de $10.00. J’aurais aimé connaitre plus tét l’existence de votre journal. Ce n’est que par une -erreur du facteur que j’ai découvert Le Soleil. Merci beaucoup. Justin Marples, Vancouver. gqeoosseccceee EDITORIAL ecnceee Cloyeux Nol Bonne et Heureuse Annéo! Nous enterrons la décennie 70, une décennie qui ne prend pas fin d’une manieére brillante, c’est le moins que l’on puisse dire. Aprés l’exode des réfugiés vietnamiens, ce fut la tragédie du Cambodge qui attira les regards du monde. Quant a la prise des otages américains 4 Téhéran, elle a fait prendre conscience que rien ne doit étre considéré comme acquis, méme pas ce vieux principe, respecté depuis l’antiquité: 'immunité diplomatique. Aprés de multiples conférences, il reste bien des progrés a réaliser dans les domaines de la protection des droits humains, sans oublier ceux des enfants, — de la conservation de I’énergie, de la répartition des richesses naturelles, de la protection de l’environnement, du contréle de la surpopulation. Sur la scéne canadienne, l’année 1979 aura été riche en événements politiques: la victoire des conservateurs aux élections fédérales de mai qui a fait de Joe Clark le plus jeune premier ministre de histoire du Canada, puis la décision de Pierre Trudeau d’abandonner la direction du parti libéral; la chute du parti. conservateur et enfin la décision de Pierre Trudeau de retirer sa démission et eee tae oe mener les troupes libérales vers les élections fédérales du 18 vrier : La situation de la francophonie a progressé au cours des années 70. Deux grands événements: l’arrivée de la télévision francaise en 1976 [qui s’est oo en 1976 [Son ré- seau ainsi que celui de la radio se sont étendus a travers la pro- vince] et la création du programme-cadre de frangais qui a accueilli les premiers éléves en septembre dernier. Enfin, était reconnu aux Franco- + Dee ae ee ee ee RIAA SAP SII sls SSVsaaI. Bist. Colombiens le droit de faire leurs études dans leur langue maternelle. Quant au Soleil de Colombie, créé en avril 1968, il a tenu bon, en dépit des difficultés inévitables que l'on doit constamment affronter, lorsque I’on Fs s’acharne a publier un journal francais dans une province ou les franco- ik phones, éparpillés, représentent un trés faible pourcentage de la population. Fs A Au seuil d’une nouvelle décennie, Le Soleil de Colombie présente ses meilleurs voeux de santé, bonheur et prospérité a ses lecteurs, a ses collaborateurs et a ses commanditaires. Jean-Claude ARLUISON 5009-4 Aa aaa Aa A AAA aA AA ae DY Un dilemme Franco-Colombien par Roméo Paquette ‘ Une participation indivi- duelle 4 la Conférence sur les Droits Humains’ en Colombie britannique (Hu- man Rights for British Co- lumbians) tenue a Vancou- ver les 7, 8 et 9 décembre,. sous le patronage conjoint de la Commission des Droits Humains de la Colombie bri- tannique, le Conseil Cana- dien des Chrétiens et Juifs et le Secrétariat d’Etat du Canada, donne lieu a4 une sérieuse réflexion sur la place que tiennent les Fran- cophones, dans cette provin- ce, en tant que porteurs de l'une des deux langues offi- cielles du pays. Malgré tous les efforts des organisateurs de cette confé- rence, il a été, tout d’abord, impossible d’attirer plus de cing ou six Franco-Colom- biens sur une participation totale de quelque trois cents personnes. La Fédération des Franco- Colombiens, principal porte- parole de la francophonie, avait décliné l’invitation de participer de facon institu- tionnelle (a la consterna- tion des organisateurs). Et, en dépit d’une sincére volon- té de la part des quelques participants francophones, ils ont dfi se rendre a l’évi- dence qu’ils devaient décro- cher ou accepter d’étre une minorité comme toutes les autres, appelée a défendre son droit de faire partie de la mosaique anglophone. Cette mosaique a été dé- crite adéquatement par l'un des participants: “Le droit égal de tous d’étre vus et traités comme des Anglo- Saxons de race blanche et de religion protestante sans égard a la couleur, au sexe, aux croyances et a l’ethnie de l’individu”. Avec cette différence, toutefois, qu’a la suite des interventions bien préparées de la Fédération des Femmes de la Colombie britannique, l’individu en question devra étre claire- ment identifié comme étant du genre masculin ou fémi- nin. Comme le disait, par ail- leurs, l’un de mes voisins a la pléniére, “il est tout de | méme curieux que l'on ait fait un effort évident pour nommer sur la Commission des Droits Humains de la C.B. des personnes issues de tant de milieux et qu’elle ne compte pas un seul franco- phone”. Ce qui est probablement plus curieux, c’est que cette lacune fondamentale dans un pays présumé bilingue n’ait pas empéché les organisa- teurs d'insister sur une par- ticipation francophone. L’un des ateliers avait méme été coiffé du titre francophone culture, et votre serviteur avait été invité a la présider. Je suis, par ailleurs, convain- cu de Ia sincérité des orga- | 4a tHE A nisateurs et de leur ouver- ture d’esprit. Il s’agit donc d’une situa- tion qui illustre de facon dramatique la contradiction qui est a la base de la notion de bilinguisme canadien. Si Vincent Pigeon, B.A., LL.B. Greiner & Company Avocats et Notaires droit commercial litiges civils et criminels droit matrimonial (Suite p.27) Joyeux Noel! Suite #205, 5481 Kingsway. ~- Burnaby, B.C. V5H 2G1. Telephone: 437-0461 \— Ti i Joyeux Noel! CUMMING, RICHARDS _ -Avocats — Notaires _ UNDERHILL, FRASER, SKILLINGS TELEPHONE 604/682-3664 TELEX 04-54467 A. D. P. MACADAMS litiges civils — droit familial langues: francais et anglais 600 BANK OF CANADA BUILDING 900 WEST HASTINGS STREET : VANCOUVER, B.C. V6C IGI EO ‘aie AAR gash SO oe ree S eee wearers iS are