12 Le Soleil de Colombie, Vendredi 2 Septembre 1977 Images de par Roger DUFRANE En plein coeur de l’été, sous un ciel radieux, je compte me diriger sous des cieux plus radieux encore, ceux de la Californie. Je voyagerai en auto- car. C’est ainsi que s’observent le mieux les sites et les gens. Ce bain d’Amérique me rafrafchira les idées. J’incline trop a contem- © pler les Américains 4 travers les images qu'ils donnent d’eux a la télévision. I’ Américain est plus complexe qu’on ne le pense. On dit par exemple qu’il ne connait pas le Canada. Tous ceux que j'ai rencontrés jusqu’A présent sa- vent mieux notre pays que je ne découvrirai jamais le leur. Curieux d’architecture et de moeurs, j'aurais voulu m/attar- der a San-Francisco. fl y subsiste des vestiges de la colonisation espagnole. Or j'ai décidé, servi- tude a la propagande américai- ne, de pousser une pointe jus- qu’a Los Angeles et. Disneyland. Nous entendons tellement van- ter ce monde enchanté de Dis- ney qu’on se laisse tenter a la longue. Comment traduire sur le pa- pier l’excitation du départ? Ivre du champagne de l’espérance, on se sent léger, léger. et le pétillant du breuvage ne s’éva- porera qu’aux heures du retour, alors qu'il faudra bientét repren- dre le collier de la vie quotidien- — ne. “Et les hétels? me demandez- vous. Avez-vous réservé une chambre? Ft votre itinéraire? Vous étes-vous adressé a une agence de voyages?" Jamais de la vie! Je veux bien me rendre ot tout le monde va, mais par mes routes 4 moi, celles de la liberté et de mes réves. Les hétels foisonnent dans les grandes vil- les et il restera bien pour moi une logette dans ces ruches. J’aime partir a J'aventure. C’est ainsi qu’on accumule les souve- += ; Samedi soir: 19h00. ~ Dimanche: J0h30 et 19h15. VANCOUVER Paroisse St-Sacrement: Paroisse Nationale Canadienne francaise. Messes dominicales: 8h30, 10h00, 11h15 et 17h00. Mercredi soir A 19h30. Messe du samedi 19h00. ‘§ 3196, rue Heather 874-3636. i PAROISSES QUI DESSERVENT LES FRANCOPHONES | Curé: l’Abhé Therrien. ~ MAILLARDVILLE - Lourdes - 820, Carré Laval. - Messes dominicales: soir a . Californie nirs piquants. Quant aux voya- ges organisés, cavaler d’un site a Yautre, s’assujettir 4 des horai- res collectifs et ne pouvoir flaner 4 son gré, non merci! Nous partons a dix heures et demie du soir. Nous dormirons dans le car et demain aprés-midi nous pourrons admirer des pay- sages déja colorés d’exotisme, des montagnes oti le roc l’empor- te sur la verdure, un décor moins pointillé de sapins et. déja balayé ici et la par le plumeau des palmiers. Arrivée a Seattle vers trois heures du matin. Dans la salle d’attente, j’observe les Améri- cains qui s’affairent devant les machines a sous. J]s jettent une piéce, palpent, tripotent le mas- todonte, et si ca ne marche pas ils recommencent 4 coups de poing. Enfin ils récoltent dans un godet un gobelet de limonade. Assis 4 cété de moi, un grand blond, un sac de campeur 4a ses pieds, examine un noyau, puis une feuille, comme s'il y déchif- frait sa destinée. Quelques ado- lescents en bhouson de cuir dorment, bouche ouverte, affalés dans des poses de cataclysme, devant les boftes noires de la télévision. Nous sommes 4a Seat- tle, U.S.A., a trois heures du matin. A la sortie de Seattle, nous traversons d’immenses_ ronds- points ot tournoient les étoiles oranges et bleues des lampadai- res. Le matin a travers l’Orégon. Une rumeur de vent et de zinc. Le long lever, rose, rougeoyant et doré du soleil. Des foréts opulentes, des plaines, des bou- quets d’arbres, des herbes sé- ches. = Portland est une ville carrée, plantée d’arbres jeunes, bien aérée. Sept heures du matin aux abords de la gare. Un clochard: NEW WESTMINSTER Paroisse Notre-Dame-de-la- Paix. 3 Paroisse francaise Chapelle des Marins Messes: 216, rue Carnarvon. 522-0027. Paroisse Notre-Dame-de- Messes dominicales: en francais: 7h30 et 11h00 en anglais: 9h00. — Samedi: 17h00. 820, Carré Laval. ¢ MAILLARDVILLE Paroisse Notre-Dame- de-Fatima _en frangais: 7h30. 10h30 en anglais: 9h00. 17h15. 747, rue Alderson 986-2525 ; VICTORIA Paroisse St-Jean-Baptiste. Paroisse Nationale Canadienne-francaise. Messe dominicale: 10h00. | 301, rue Richmond. | TTI tn A tt AAT “Hey Mister! You haven’t got a quarter, have you?” Cela rappel- le le bas de Hastings Street a Vancouver. Nous fuyons 4A toute allure vers le sud. Les sapins se dépenaillent et les riviéres se desséchent. I.es terrains jaune paille se crevassent. Il a fallu rouler longtemps avant que nous puissions contempler les pal- miers, hauts sur tiges, une bourse par-dessous leurs feuil- les, tandis que d’autres, petits et trappus, rappellent par leur écorce celle des ananas. Nous traversons des: régions de montagnes et de savanes, - coupées d’arréts dans de si maigres patelins qu’on se de- mande comment le chauffeur ose clamer leur nom a voix si sonore. Les Etats-Unis et le Canada? Deux immenses solitudes, jalon- nées d’oasis ot pullulent les autos. ; Surgissent les champs d’oli- viers et de vignes. Pas une ame! Quels génies des terres et des airs cultivent ces interminables étendues? Ici et 14, un palmier, svelte comme une girafe, balan- ce sa haute touffe dans l’azur. Devant moi, dans ]’autocar, deux gamins vantent Jeurs pays res- pectifs. I’un évoque Vancouver et la Police Montée, l’autre parle des Monts Olympiques et des Mountain Rangers du Washing- ton. Tous deux finissent pas s’entendre en se décrivant les exploits de Rionic-Man. : Nous approchons de San-Fran- cisco, la perle des Etats-Unis proclament les Ameéricains: 750 000 habitants. I.e pont San-Fran- cisco - Oakland Bay plonge dans la nuit son jet de quatorze kilométres ot circulent deux étages Je voitures. En fin de parcours, i] surplombe un miroir d’eau moirée ot tremblotent les lumiéres de la ville. Nous la touchons au coeur. Lampadaires a globes, larges trottoirs de briques, architectures pittores- ques. Tout a coup, 4 deux pas de l’hétel ot nous allons louer une chambre: “Hi Mister! You got a quarter to spare?” (La semaine prochaine: SAN-FRANCISCO) Pensée de la semaine ~ HABITAT 1976 par R. GODARD. 8.5.8. Paroisse St. Sacrement. - Le grave probleme du loge- ment a été étudié, au Congrés “Habitat” qui s'est tenu 4 Van- couver, en juin 1976, par des spécialistes venus des quatre coins du monde. Déja, les plus grandes villes du globe sont incapables de fournir 4 la majori- té de leurs citoyens ce service essentiel. De plus, on dit que d'ici 30 ans, la population mon- diale devrait-doubler. Pour loger tous ces gens, il faudra construi- re des maisons, mais il faudra aussi offrir les organismes so- ciaux et les services spirituels qui répondent aux aspirations et au salut des hommes, nos fréres. Autres temps — autres mesures RS eee eee EEEEEEECEEELELELEEELESE SELEEELELESESELELELESES STALF [DATED] CHEQUE (fin.) Définition: Chéque que la banque refuse de payer parce qu'il est présenté passé Je délai d’encaissement. Traduction: CHEQUE PRESCRIT (Harrap). “CONGE SANS SOLDE” (trav.) 1) La solde est Ja naie du militaire. 2) Dans la langue de administration, l’absence sans rémunération s’appelle CONGE NON PAYE. (Correct) Tl a demandé un CONGE NON PAYE de six mois. IF NOT DELIVERED (poste) Définition: Mention précédant sur les lettres ou colis l'adresse de retour av cas ot l’on ne peut atteindre le destinataire. Traductions: EN CAS DE NON-LIVRAISON EN CAS DE NON-REMISE SIT IN Définition: Occunation, par des manifestants, d’un lieu plus ou moins relié 4 l’ohjet de leurs revendications. 5 Traduction: OCCUPATION Ex.: Les étudiants ont fait de l’occupation devant l’ambassade de la Mongolie extérieure. SBANOW BOXING (sport) Définition: Exercice dans lequel le boxeur se bat contre un adversaire imaginaire. — Traduction: BOXE SIMULEE FULLY SERVICED LOT (constr.) Définition: Terfain prét pour la construction, doté des installations de service d’eau, d’égoits, d’électricité, etc. Traduction: TERRAIN EQUIPE kin voyage = par Leon HURVITZ — Je suis installé 4 Ky6to, chez la famille T., qui me logeait lorsque je me trouvais dans cette ville en qualité d’étudiant. Car c’est ici, nommément 4 l'Institut des Etudes Humanis- tes, que je me suis ‘occupé, pendant deux ans et. demi, de l'étude du houddhisme chinois des Ve et Vie siécles La plupart de ce temps j’étais logé chez les T., dans une vieille maison, démantelée depuis. Aprés mon départ, la vieille Mme T., décé- dée depuis trois ans, a fait construire la maison ot je me trouve actuellement. La jeune Mme T., gui a gardé son ancien nom méme aprés son mariage, et qui est maintenant veuve, était professeur dans une école pri- maire. Sa fille, maintenant mére d'une fillette, avait, lors de mon arrivée, a peine deux ans. Son fils, jeune homme actif dans le monde du commerce, n’était pas encore né. U’est pendant mon séjour estudiantin que j’ai ache- té la table a laquelle je suis assis. Or, comme vous savez déja, mon collégue, I..Y., a trouvé un logement pour moi dans le Hanazono Kaikan. Le lendemain ~ je me suis mis a rechercher mes amis de jadis, et c’est. au cours de cette recherche que je me suis rendu chez les T., dans la simple intention de dire Bonjour. —- Dans quelle intention est-ce que vous étes revenu au Japon? © —- Je youlais vous revoir, vous et tous les autres, et. je voulais également acheter des livres traitant du Rouddhisme, parce que depuis récemment je ne suis plus au courant des publications japonaises, -—- Vous y serez combien de temps? : —. Une quinzaine de jours. _. Pree 2 —-Bon. Venez chez nous. Nous avons, par hasard, une chambre ‘libre, et les hétels cofitent trop cher, les livres aussi. Plus vous payerez votre logement, moins vous aurez pour vos précieux livres. On se réjouira fort de vous avoir chez nous. ne serait- ce que pour quelques jours. Dommage que maman ne soit pas la pour vous accueillir. Les T. ont aussi un téléphone, ce quils n’avaient pas aupara- -vant.(I] était, mais il ne l’est plus, aussi difficile de faire installer un téléphone au Japon qu'il est toujours en France). Tirant profit de celui-ci, j’ai téléphoné a plusieurs de mes anciens maitres, dont. la plupart ont déja pris leur retraite, mais qui restent tous actifs dans le monde savant. C’est comme si la vieille vie d’il y a un quart de siécle recommencait. Hier, j'ai revisité une librairie bouddhique, ot j'ai réservé quel- ques livres -- pas trop. parce que le cotit des livres est tellement monté. Le yen équi- vaut a un peu moins de 300 dollars canadiens; la plupart des livres que j’ai fait réserver ‘eofitaient plus de Y 3.900; il y en avait un qui cofitait Y 8,000! On | se plaint, 4 juste titre, du cofit des livres en Amérique du Nord, mais il n’y a pas de comparaison, a cet égard, entre |’Amérique et le Japon. Le café servi dans les cafés japonais est toujours aussi déli- cieux qu’auparavant, mais il cofite maintenant plusde Y. la tasse! Hier, j’en ai consommé cing, dont quatre payés de ma propre poche. Si je restais longtemps au Japon. le café seul pourrait me ruiner économique- ment, a tne