ea “FJ $ihee #3 of, Gourmangi s* A, POESIE ALS @¢@ parent pauvre de notre culture moderne. Pourtant combien de trésor y reposent, attendant d‘étre découverts, Jus, relus, sentis et aimés. Et encore plus grave, nombre d'entre nous n‘attendent qu'une petite étin- celle pour allumer un brin de poésie en eux-mémes. i] est grand temps de s'y mettre, n'est-ce pas? Si tu dors le coeur ouvert, et si ta plume et ton papier ne sont pas loin, fais-moi parvenir (4 l'association) ton morceau choisi de poésie. Je t'attends avec gourmandise. Voici d'ailleurs un petit appéritif. On ne sait plus crier # LE CRI: "don total d'un instan de soi-méme, alliance intense autant que périssable de 1'homm avec l'esprit", "On ne sait plus crier. L'homme moderne, isolé de la foule, ne peut plus exprimer son émotion. I] n'a plus rien a dire. I] n'est ni poéte, ni chanteur, ni danseur, ni peintre et il serait fort 6tonné si vous lui appreniez que son grand-pére était probablement tout cela a la fois. Vidé de poésie, privé du silen- ce qui lui servait de caisse de résonnance, le cri meurt. Notre société, avec son confor- misme et ses tabous, ne laisse plus a 1'émotion révélatrice, Te droit ni Je moyens de se libérer. Les voix intérieures se taisent ou sont étouffées. L'homme primitif savait crier, parce qu'il savait créer. L'homme d'aujourd'hui ne crée ~- pas, il copie. Et son cri, s'il existe, n'est que la fade imitation d'un autre cri, simple écho sans cesse repro duit. Et parce que 1'on ne sait plus crier, on ne supporte plus le cri des autres..." Cardinal Roger Etchegaray, Marseilles