a aaa. Informations internationales WASHINGTON — Les politi- ciens ameéricains continuent a com- menter favorablement les propositions faites a Paris par Je Vietcong pour un reglement négocié du conflit -vietna- mien. eee ,l¢ sénateur Edmund Muskie; candi- dab possible du parti démocrate aux élections présidentielles de 1972, a dé- claré a un journal de Dallas que le plan de Mme Binh était la meilleure offre faite jusquici par les communis- tes pour mettre fin a’ la guerre. “Cette nouvelle initiative pourrait per- mettre de réaliser ce que j’aurais pro- posé si j'avais ¢té a la Maison Blan- che’’, a-t-il ajoute. Le plan expose par le senateur Mus- ie consisterait a: 1) Fixer une date pour le retrait complet des troupes américaines du Vietnam: 2) Exécuter ce retrait a condition que les prison- niers americains soient libérés; 3) Or- ganiser un cessez-le-feu pour assurer la sécurité des troupes américaines pendant leur retrait. De son cote, M. Carl Albert, “Spea- ker” de la Chambre deg représen- tants, qui s‘est eniretenu lundi de la situation en Indochine avee le prési- dent Nixon a déclaré qu’il était per- suadé que le gouvernement avait des. contacts avec Hanoi et que les choses bougeraient”’. . “Je ne veux pas trop m’avancer 1a- dedans”, a-t-il dit aux journalistes, “mais nous recevons des communica- tions de Hanoi, directement et indirec- tement, de Paris et d’ailleurs, qui in- diquent que les choses bougent”’. Bien qu'il soit democrate, le repre. sentant Carl Albert a toujours soutenu la politique indochinoise du président Nixon et s’est constamment ~ oppose aux amendements visant a obliger le vouvernement a annoncer une date fixe pour le vetrait complet des trou- pes du Vietnam. “Je suis certain que Nixon s est fixe une date pour le retrait complet des | iroupes americaines, mais jespere quwil ne Vanaoncera jamais, ni a moi mi i personne dautre, a poursuivi-le Speaker de la Chambre en soulignant que Jes Etats-Unis ne pourraient ac- ceplter que leur depart du Vietnam soit. “un nouveau Dunkerque’’. Enfin. fe senateur George McGo- vern, candidat @ la nomination démo- crate pour Jes éleclions présidentielles et partisan de la paix immediate o supplié le président Nixon de ne pas laisser passer Voccasion de negocier offerte par les dernieres propositions du Vietcong. infin. le secretaire a ja Defense Melvin Laird a reconnu — quil se- rait logistiquement possible de retirer z Deux missiles Minutemen jaillissent de leurs silos respectifs lors d’une vérification de la capacité opérationnelle de leur systéme de lancement & la base Vandenberg de l’Aviation américaine, siége du Centre d’Essai aor": pour l’Espace et les Fusées, en Californie. Les services techniques du Centre sont sous la direction de la Federal Electric Corp., de Paramus, New-Jersey, firme qui a publié cette photo hier. ; jae les 250,000 soldats américains restant au Vietnam d'ici six mois, mais qu'un te! délai obligerait a abandonner sur place des milliards de dollars de ma- teriel et d’équipement qui devraient étre en partie remplaces. M. Laird. qui parlait aux journalis- tes avant son départ pour le Japon et la Corée du Sud, a déclaré que les propositions de paix faites a Paris par le Vietcong étaient “tres at- tentivement examinées’’ par le gou- vernement qui fera éventuellement comnaitre sa réponse par 'inter- meédiaire de ses représentants aux en- tretiens de Paris. — En ce gw concerne le retrait des troupes americaines du Vietnam qui se poursuit actuellement au rythme de plus de 14,000 par mois, M. Laird af dit: ‘Nous avons un plan, et nous | sommes a jour’. L affaire Ronning 7 rire LE SOLEIL, 9 JUILLET 10/1 CAMROSE, Alberta ~ L'ancien diplomate canadien Chester Ronning revele. dans une interview, qua son retour de Hanoi, ou il avait effectué une mission de paix en juin 1966, les autorités américaines ont donné au gouvernement canadien I’assurance que les bombardements ne reprendraient pas au Nord-Vietnam “pour un certain temps’’. Mais un peu plus d'une semaine plus tard, a rappelé M. Ronning, les Etats- Unis bombardaient Haiphong. Les Ameéricains, a-t-il dit, avaient rejeté une proposition aux termes de la- quelle le Nord-Vietnam se déclarait pret a engager des pourparlers de ~ paix avec Washington si les Etats-Unis cessaient inconditionnellement les bom- bardements du Nord-Vietnam “‘et tout acte de guerre’. Il importe a cet égard de rappeler que le Nord-Vietnam avait auparavant éclaré que les Etats-Unis devaient se conformer a. quatre conditions avant que le Nord ne soit disposé a accepter la paix. Deux de ces conditions étaient inac- ceptables pour les Americains; il s’a- gissait du retrait total des troupes amé- ricaines et de la reconnaissance du Front national de liberation, instrument politique du Vietcong, comme gouver- nement du Sud-Vietnam. “Ceci est tres important, puisque les Nord-Vietnamiens, apres avoir posé ces quatre conditions, consentaient dé sormais a engager des négociations a la seule condition que les Etats-Unis interrompent les bombardements au Nord’, a dit M. Ronning. ae n_a fait une contre-proposi- tion que M. Ronning fut charge de sou- mettre a Hanoi lors de son deuxieme voyage. Les Américains pepe cet- te fois d’interrompre les bombardements si Hanoi cessait l’envoi de trou et de fournitures militaires en vue d’ai- der le Vietcong au sud. “Le Nord-Vietnam a aussitét rejeté cette contre-proposition. Hs ont dit: cet- te guerre est une guerre civile et le Viet- nam n’est qu’un seul pays. Rien ne sau- rait nous empécher de contribuer a cette guerre.” En juin 1966, au retour de son deuxié- me voyage a Hanoi, le sous-secrétaire d Etat William Bundy s‘est rendu a Otta- wa pour s'entretenir avec M. Ronning. “Il nous a assuré a Ottawa que les Etats-Unis n’allaient pas reprendre les bombardements pour un certain temps. “Les Canadiens ont ajoute foi a cette assurance.” _ “A cette époque, poursuit le diploma- te, le gouvernement canadien se préoc- cupait vivement de la position du Nord- Vietnam et espeérait, en juin 1966, que les Etats-Unis accepteraient la proposi- tion que M. Ronning rapportait de Hanoi. Cest a la suite de l’initiative de MM. Lester Pearson et Paul Martin (alors premier ministre des affaires extérieu- res) que M. Ronning s'est rendu a Sai- Eon puis a Hanoi. Avant d’entrepren- re cette délicate mission, M. Ronning précise qu'il s'est longuement entrete- nu avec M. Averell Harriman qui de- vait par la suite diner la délégation amé- ricaine aux pourparlers de paix de Paris. “Le gouverneur Harriman était en- thousiaste quant a la eee d'enga- ger des négociations de paix et recom- manda au président Johnson que le gou- vernement ameéricain approuve la mis-. sion Ronning. Aussitot, le président Johnson pria le secrétaire d’Etat Dean Rusk de sanctionner cette mission.” _M. Ronning estime, quant 4 lui, que Hanoi avait fait, en mars 1966, une pro- position equitable ** qui aurait permis aux Etats-Unis de mettre fin a la guer- re du Vietnam avec honneur”’. Mais Washington a mis plusieurs se- ‘maines a réagir a l'offre du Nord- Vietnam. “La raison invoquée pour motiver ce retard, c’est que les bouddhistes re- tenaient toute leur attention 4 Saigon.” A cette époque, on s’en souviendra. un certain nombre de moines bouddhistes s'immolaient par le feu pour protester contre la guerre. M. Ronning a précisé, dans cette in- terview, qu’il n’était pas libre jusqu’ici de révéler les détails de sa mission a Hanoi. “Mais puisqu’il a été publiquement fait état de cette mission et que certains des détails sont faux, j’estime que je dois ré- véler le tout.” Le diplomate s’est dit soucieux de dissiper toute équivoque su sujet d'une possible complicifé canadienne (dans la ie du Vietnam). Il a rappelé que M. earson a été le premier homme d’Etat occidental a déplorer les bombarde- ments du Nord-Vietnam.. ene Lors de ses négociations 4 Hanoi, en mars 1966, M. Ronning a rencontré le promis ministre du Nord-Vietnam, M. ham Van Dong. : : “Au début de l’entretien, il s‘en est tenu a la ligne dure selon laquelle les Etats-Unis devaient se conformer aux quatre conditions établies. Puis il a dit: Je sais que vous étes un homme de bon- ne volonté, que votre premier ministre et votre ministre des. affaires exterieu- | res sont des hommes de bonne foi. : “En conséquence. je suis disposé a accepter les bons offices qu’offre le Canada en vue de faire amorcer les en- | — tretiens de paix’. a dit M. Van Dong a | Chester Ronning. Le premier ministre du Nord-Viet- nam devait ajouter: “Je propose donc, sans égard aux | ints, que nous engagions des quatre pourparlers de paix avec les Etats-Unis si les Etats-Unis cessent incondition- | neilement les bombardements du Nord- Vietnam.”