Vanada. Si nous voulons avancer, ii faut que la majorité anglophone fasse preuve de plus de compréhension et d'intérét non seulement pour la conservation du francais au Canada, mais: aussi pour I'épanouissement et la croissance des collectivités francophones ou il a’ ses racines. Cesta cause de cette conception de I'identité canadienne, que nous croyons — comme la Commission — que les anglophones doivent avoir le droit de faire leurs études en anglais dans la province de Québec, et les francophones de faire les leurs en francais dans les autres pro- vinces. C'est pour cela que nous voulons, grace AUX programmes fédéraux-provinciaux, per- mettre de plus en plus-aux Canadiens de faire éduquer leurs enfants dans leur langue mater- nelle que cella-ci soit le frangais ou l'anglais. et assurer aux €coles et au public en général des moyens efficaces d'apprendre la langue se- conde. La situation des minorités francophones au Canada et leur besoin d'obtenir un enseigne- ment en francais posent un probléme particulier. Des observateurs de |'extérieur ont noté que les francophones non québécois, tout en admettant que de grands progrés ont été accomplis dans 'enseignement, font remarquer que de graves problemes subsistent. Je vous en livre quelques-uns: — manque de structures administratives et Ppédagogiques qui permettrarent d’appuyer les écoles francaises; — attitude négative de certains conseils Scolaires vis-a-vis de l'enseignement en lan- Que francaise; -— affaiblissement de la culture francaise par lenseignement bilingue: — influence de la radio, de la télévision et du cinéma d'expression anglaise sur I'évolution de la culture. ? Ces points doivent étre examinés attentive- ‘ment dans le contexte fédéral-provincial et pour- raient avantageusement servir de themes aux groupes de discussion du présent colloque. ~)» Ici encore, les problémes de l'enseignement ngais doivent étre replacés dans le cadre Que large de la francophonie canadienne en général, lequel suppose le renforcement de la langue et de la culture frangaise. Cependant, la question qui me préoccupe est de savoir comment le gouvernement fédéral peut -aider les Canadiens francais, et tout par- ticulierement les groupes qui, résidant hors du Québec sontles plus menacés par |'assimilation. a conserver leur langue et leur culture. En effet, il y a un monde entre Je fait de parler d'accorder une aide sur une grande échelle, et le fait d’ac- corder réellement cette aide. Le gouvernement est en train d étudier les re- commandations formulées par le Conseil consul!- tatif des districts bilingues, et j'ai regu derniére- ‘ment le rapport du groupe d’experts sur les ‘minorités francophones. Les deux rapports de- vraient grandement aider le gouvernement a decider des mesures concrétes qu'il devrait prendre pour lutter contre l'assimilation. Bien que les recommandations s’adressent directement aux institutions fédérales, nous espérons — nous comptons méme — que les autres niveaux de l'administration publique et le secteur privé reconnaitront et accepteront qu’ils ont eux aussi des responsabilités dans ce domaine. Sans cette collaboration spontanée, je doute que la menace d’assimilation, déja rendue a un point critique, puisse étre éliminée. Pour conclure. permettez-moi de revenir briévement au principe d'égalité dans |'en- seignement. Il s'agit dune préoccupation majeure du Secrétariat d'Etat et c'est, de toute evidence, le theme central de votre colloque. Le sens du principe a été tres bien exprimé par la Commission: “Dans l’enseignement, le principe d’égalité Suppose des possibilités comparables pour les francophones et les anglophones, quils appartiennent .a la majorité ou a la majorité dans leur province. Plus particuligrement, il comporte une “sollicitude spéciale pour la minorité. La majorité, par sa force numérique, peut instaurer un systéme scolaire qui corres- ponde a ses besoins. Quant a la minorité, elle peut toujours faire valoir ses besoins dis- tinctifs. mais elle doit compter sur la com- préhension etla générosité de la majorité pour obtenir le regime d'enseignement conforme a ' s@s voeux. Les systemes scolaires, concus jusqu ici en fonction de la majorité linguistique dans les provinces anglophones, doivent por- ter une gale attention aux _besoins de la minorité.” DOSSIER -Roger RIOU 1- Bref historique - Pierre Gaultier de la Vé- rendrye fut le ler explo- rateur™ du Manitoba en 1731. Il établit des postes de traite dans le Sud dece coin du pays et yamena des missionnaires. Ses fils & ses collaborateurs pour- - guivirent le travail et commencérent A coloni-- ser la région. Lors de la conquéte Le Soleil de Colombie, 30 Avril 1976, 9 EXTRAIT DU DOCUMENT DU FRANCAIS AU CANADA LA SITUATIONDE L’ENSEIGNEMENT 1 = MANITOBA les compagnies de la Baie d’Hudson et du Nord-Qiest d’Hudson et du Nord-Ouest s’emparérent des postes de traite et des forts, et un Ecossais, Lord Selkirk, reprit l’oeuvre decoloni- sation. Celui-ci fit appel aux missionnaires catho- liques pour desservir les Canadiens-Frangais em- ployés des compagnies, ainsi que les métis catho- liques. L’évéque de Québec, Mgr Plessis, envoya des mis- sionnaires A la Riviére- Rouge en 1818; Grises arrivérent 4 St- Boniface en 1884 et les Oblats J’année suivante. La période de la Colonie se termina par le soulé- vement des Métis de la les Soeurs - La province du Manitoba fut créée en 1870 et rat- tachée tion; l’acte constitution- nel mit fin au gouverne- ment de Louis Riel. 2 - Caractéristiques \ du Systéme d’Education - En 1971, la population du Manitoba était de 988.000. De. ce nombre, on comp- tait 246.900 enfants dans les écoles primaires’ et secondaires du secteur pu- blic et 20.300 éléves au post-secondaire. La scolarité est obligatoi- re pour les enfants de 6 A 16 ans et la gratuité scolai- re s’applique 4 tous les élé- ves de 642lans_ qui fré- quentent les écoles publi- ques. Le systéme compor- 4 la Confédéra- - te 6 années de primaire, 3 années de secondaire ler cycle et 3 années de secon- _ daire 2é@me cycle. on compte 47 divisions sco- r laires regroupées en 5 régions sous lasurveillan- - ce d’un bureau de25ins- pecteurs. Pour le post-se- condaire, il y a 3universi- tés et 3 colléges commu- nautaires. Il n’y a pas d’é- coles séparées. Comme il y avait, en 1870, 17 écoles administrées par l’Eglise catholique, 14 par l’Eglise anglicane et2 par V’Eglise presbytérienne, l’admission du Manitoba dans la Confédérationga- rantissait les droits des minorités. En 1890, il y avait 91 écoles catholi- ques et 628 écoles protes- tantes.- La loi sur les é- coles publiques adoptée 4 cette époque prévoyait la cessation de l’aide ac- cordée aux écoles sépa- rées et la mise sur pied d’un systéme unique d’é- coles publiques. Cette loi souleva de for- tes protestations, parti- culiérement en raison du Voir p. 12: DOSSIER... Riviére-Rouge (1869-71). - Le M.T.S. endosse le principe de I’école francaise C’est une victoire éclatante qu’ont remporté jeudi detains Les Educateurs Franco- ‘Manitobains a la 57e réunion annuelle de la Manitoba Teachers’ Society. Les .E.F.M. ont ‘en effet obtenu Il’endossement, par la presque totalité des 236 | délégués représentant les quelque’'12,000 membres de la M.T.S., d’une résolution _visant a faire adopter le principe de lécole entiérement frangaise pour les 6tudiants ‘francophones. On se.rappelle les documents préparés par le Bureau de I’Education — ‘Frangaise dont le plus récent et le mieux connu, “Pour un Réseau d’Ecoles Fran- ¢aises”. L’adoption de la motion des E.F.M. se situe dans ce mouvement qui sem- ble se généraliser au Manitoba francais pour Pobtention, dans le cadre de la Loi 113, d’une politique d’éducation francaise, partant d’un programme d’enseigne- ment en langue francaise, partant d’écoles frangaises. Fait a noter, sur les 236 dé- légués, seulement une vingtaine étaient des Francophones. Voici le texte de la proposition des E.F.M.: A —QU’IL SOIT RESOLU ‘QUE . la “Manitoba Teachers’ Society” accepte la politique suivante concernant I’édu- cation frangaise: 1) L'ECOLE FRANCAISE EST CEL- LE QUI ASSURE LE MIEUX L’ATTE! TE DU DOUBLE OBJECTIF DE PRE- SERVER ET. D’AMELIORER LA LAN- GUE DE‘ L’ETUDIANT FRANCOPHO- NE. 2) UECOLE OU LES PROGRAM- MES D'IMMERSION EN. ‘FRANCAIS SONT LE MEILLEUR MOYEN D’AT- TEINDRE LES OBJECTIFS DE TOUS LES NON-FRANCOPHONES QuI DE- _ SIRENT DEVENIR VERITABLEMENT “BILINGUES. -B — DEFINITION DE ry EcOLE FRANCAISE Qu’il soit aussi résolu que la “M.T.S.” encourage |’établissement d’écoles frangaises qui seront administrées par les commissions scolaires du Mani- toba, et qui devront: “a) utiliser la langue francaise com- » me langue d’enseignement, de com- munication et d’administration; et” b) créer une ambiance favorable au _ développement de la langue frangaise.” Ci PROGRAMMES Se ECOLES D'IMMERSION Qu’il soit aussi résdlu que la “M.1.S.” encourage la création d’écoles ou de programmes d’immersion en frangais ' et développe en collaboration‘avec les -E.F.M. des directives claires et préci- ses en ce qui concerne: a) le fonctionnement de telles PO; . les et programmes. —b) la possibilité de transfert a’ une , école ou d’un programme d’immersion “aune école frangaise, la ou les parents ou les étudiants le désireraient. Cc) la formation et le développement Professionnel des enseignants res- ponsables de telles classes qd’ immer- sion. -D — ADMISSION ET eeu. DE TRANSFERT - es Qui soit aussi résolu-que: 1) Les écoles: frangaises soient ‘ accessibles 4 tout étudiant qui désire tecevoir un enseignement en frangais ‘et peut s’exprimer en frangais & con- dition toutefois que l’entrée au niveau de la maternelle et de fa premiére année ne soit refusée a aucun étu- diant. 2) Les écoles ou programmes d’im- ‘mersion en frangais soient accessi- bles a tout étudiant rion-francophéne qui désire's’ inscrife é a de telles écoles, ‘BIG... e - Ss 3) Que la ot l’école d’ iGinarsick ou ‘le programme d’immersion en frangais — TIRE DE LA LIBERTE, 7 Avril 1976 n’existe pas pour quelque raison que ce soit, que l’école frangatse soit alors accessible aux étudiants non-franco- phones. E — IMPLANTATION * ‘Qu’il séit aussi résolu que la.“M.T.S.” en collaboration avec les E-F.M.: 1) Etudie les moyens qui permet- traient’ 'établissement d’une facgon graduelle et progressive d’écoles fran-_ gaises selon. te rythme des circons- . tances et les situations* particuliéres de chaque commission scolaire, et 2) Etudie immédiatement les exi- - i gences pédagogiques ®ét financiéres qui permettront aux enseignants de rencontrer Jeurs steve d°édu profes- sionnelles en matiére -d’éducation frangaise. . : FR saint ET ALUATION Qu’il soit aussi résolu que la'“M.T.S.” insiste auprés du Ministre de I’édu- cation et-des commissions scolaires pour qu’il assure: 1) La révision et l’évaluation pério- dique des prévisions légales et finan- ciéres de méme que les réglements qui gouvernent l'éducation frangaise pour s’assurer que ces prévisions et réglements rencontrent les besoins du moment. 2) Le développement et. la mise en application d'un programnie d’infor- mation,auprés des parents manito- bains quant aux prévisions légales, financiéres et autres qui gouvernent I’éducation francaise tant au nivead de la province qu’au niveau des divisions scolaires, permettant .ainsi aux pa- rents de faire un choix judicieux basé sur une meilleure.compréhension des programmes et des services qui leur ‘sont disponibles. — :