A+ PROGRES le MARS 1996 Plus grand que la somme de ses parties PAR DAVID BOND Pour se faire une idée de la valeur de la Confédération, il suf- fit d’imaginer un instant ce qui se produirait si les dix provinces dé- cidaient de se séparer. L’on peut aisément se rendre compte que cette situation serait plus coiiteu- se que celle que nous connaissons actuellement. La Confédération consti- tue en elle-méme une zone d’échanges commerciaux relati- vement importante et facile d’ac- cés. Bien stir, il existe encore des obstacles au commerce interprovincial, maiscelan’estrien comparativement a ceux qui exis- tent entre les pays. Méme si le Canada fait partie d’une zone de libre-échange avec les Etats-Unis et le Mexique, il n’en subsiste pas moins des différends (comme celui sur les exportations de bois d’oeuvre) qui ont pour effet de restreindre ou de décourager la circulation transfrontaliére des marchandises et des personnes. Des recherches effectuées sur les échanges intérieurs et les échan- ges internationaux ont démontré que les frontiéres internationales avaient une importance certaine en matiére de circulation des biens et des personnes. Qu’il s’agisse de livres ou de services bancaires, de chaussures ou de saucisses, les échanges commerciaux sont plus importants dans |’axe Est- Ouest que dans |’axe Nord-Sud. Or, si des frontiéres supplémen- taires venaient entraver le com- merce est-ouest, cela pourrait avoir des effets négatifs pour tous les consommateurs. APheureactuelle, le Cana- da est en mesure d’exercer une influence qui, bien que faible par rapport a celle des Etats-Unis, a tout de méme plus de poids que celle 4 laquelle pourraient préten- - dre dix états-provinces s’expri- mant séparément. N’oublions pas non plus que la Confédération consti:ue le premier débouché en importance pour les exportateurs américains et qu’ elle fait partie du G-7.. Méme dans les meilleures’ conditions, aucun des dix nou- veaux pays ne pourrait espérer faire mieux qu’une vingtiéme pla- ce parmi les pays les plus impor- tants au monde, ce qui représen- terait un net recul. En raison de son statut, chacune des dix nouvelles nations devrait étre représentée 4a Washington, ce qui lui occasion- _ nerait des frais considérables. En effet, il en cofite au moins 500 000 $ par année pour avoir pignon sur rue dans la capitale américaine . et s’assurer les services ne serait- ce que d’unseul diplomate 4 temps plein. Pas question ici de tourner © les coins ronds en se contentant par exemple d’embaucher un ambassadeur 4 la pige dont on louerait les services au besoin. Outre Washington, les nouveaux pays devraient également’assurer une présence diplomatique dans les pays voisins, c’est-a-dire les anciennes provinces. Les coiits d’une telle représentation seraient proportionnellement plus élevés pour les provinces peu populeu- ses. Il faut également prendre en considération le fait que les dix nouvelles nations devraient étre représentées dans une myriade d’organismes internationaux qui régissent nombre d’ activités com- me le trafic aérien, |’attribution des fréquences radio et l’échange des données météorologiques. En cumulant ces colts, l’on obtiendrait sirement un montant supérieur a celui que le Canada doit payer en ce moment pour les mémes services. Dans un autre ordre d’idées, les ventes de livres et de films pourraient bien dégringoler dans les neuf «pays» anglophones puisqu’il serait trop cofteux d’y produire ou d’y publier des films ou des livres «canadiens». Au Québec, la situation demeurerait sensiblement la méme. En outre, essayons d’imaginer un. instant, les provinces, devenues indépen- dantes, essayer de préserver une quelconque politique culturelle compte tenu de la présence écra- sante des industries américaines du cinéma, de la musique et du livre. Le quasi-état de guerre économique provoqué par les pro- positions de limitation relatives a la diffusion de musique «country» américaine sur le cable serait une bagatelle 4 coté de ce que nous pourrions subir. Par ailleurs, 4 moins que les dix nouveaux pays ne parviennent aun degré de collaboration jamais atteint, la partition entrainerait l’ap- parition de différences dans tous les domaines qu’ils’agisse de santé ou de sécurité publique. Il faut penserégalementa toutes les fonc- “tions que se partagent les provin- “ces en ce moment et qui seraient, ipso facto, multipliées par dix. Des fonctions comme |’émission de brevets, la protection des droits d’auteur et I’élaboration de nor- mes de construction ou d’une réglementation des opérations fi- ‘ nanciéres. Il y aurait dix banques centrales, dix politiques de droits de douane et d’accise, dix devi- ses, en fait dix exemplaires de tout. La tentation de recourir 4 différentes formes de protectionnisme serait presque ir- résistible. Ainsi, les nouvelles autorités en place seraient fortement tentées de donner la préférence a des entreprises loca- les lors de ]’attribution de con- trats de travaux publics ou d’exi- ger des frais plus élevés de la part des non-résidents pour |’ac- - Cés aux parcs, parexemple. Une telle politique aurait pour effet d’accroitre de fagon considéra- ble les coiits que les gouverne- ments provinciaux et munici- paux assument a I’heure actuel- le. Il en cofiterait également plus cher d’effectuer des em- prunts pour financer la cons- truction d’immobilisations com- me les écoles ou les autoroutes. La simple redistribution de la dette nationale entre les dix pro- vinces aurait probablement pour effet d’en mettre un grand nom- bre en faillite technique, ce qui ravalerait la cote de crédit attri- buée a ces provinces au rang de celle associée aux obligations de pacotille et provoquerait une hausse considérable des taux d’intérét. I] ne fait aucun doute que les dix nouvelles entités ar- riveraient 4 survivre, mais au prix seulement d’une importan- te diminution du niveau de vie. Malgré toute l’importance que ’on peut leur accorder, le Cana- da n’est pas resté uni pendant 125 années pour de simples con- sidérations économiques. Le Canada représente plus qu’une entité qui aurait été créée a la seule fin de profiter d’avantages financiers. Nombre de Canadiens sont, 4 l’heure actuelle, telle- ment insatisfaits de la situation © politique du pays qu’ils désirent | s’en séparer malgré les avanta- ges économiques indéniables du fédéralisme. La passion qu’ils mettent dans leur conviction ne peut étre déniée ni ignorée. Quel quesoit l’angle sous lequel l’on examine la situation, l’on en vient 4 la conclusion que _ les Canadiens font partie d’une minorité privilégiéesurcette ter- re. Nous sommes sirement assez intelligents pour éviter que notre pays ne soit morcelé, dé- cision qui lui serait fatale. Si tel n’est pas le cas, nous serions semblables 4 un individu qui se serait volontairement dévisagé et aurait jeté son identité aux orties. Tous les Canadiens ne pourraient que sortir diminués, tant spirituellement que financiérement, d’une telle ex- périence. Ce Bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice-président, affaires gouvernementales et relations publiques, et lle de Pauteur sur les derniers événements économiques, laquelle n’est pas nécessairement celle dela Banque Hongkongdu Canada etdeson conseil d’administration. Ce Bulletin ne constitue nullement une étude exhaustive de tous les faits nouveaux ni n’est publié dans l’intention de fournir des conseils fin iquer avec un expert-conseil avant de prendre toute décision que ce soit, fondée sur les commentaires de notre économiste économiste en chef ala Banque Hongkong du C owe sde en chef. Cette publication ne peut étrereproduite, en entier ou en partie, sans!’autorisation écrite dela Banque Hongkong duCanada. da, exprime l’opinion per iers. Nousr ndons aux LA NON-CONFORMITE AUX LOIS FISCALES DANS L’INDUSTRIE FORESTIERE VICTORIA - Dans le cadre du projet sur l’économie paralléle de Re- venu Canada, les vérificateurs du Bureau des services fiscaux de I’fle de Vancouver examinent les quelque 50 millions de dollars de ventes annuel- les de produits forestiers non ligneux. Selon un rapport provincial publié en 1995, 211 produits forestiers botani- ques connus sont exploités en Colombie-Britannique. C’est 1’éton- nante croissance de cette industrie qui a d’abord alerté les vérificateurs, alliée au fait que la plupart des opéra- tions commerciales se payentau comp- tant. Environ 60% des ventes pro- viennent de 1’exploitation du salal. Cette plante vert foncé a les propriétés d’un arbre 4 feuillage persistant (coni- fére). Elle peut étre entreposée jus- qu’a six mois et est trés recherchée dans |’industrie florale, pour embellir ou accompagner les arrangements flo- raux. Le sala] est presque entiérement exporté en Europe de |’ Ouest. Les résultats préliminaires de la vérification révélent un taux élevé de non-production et de non-déclara- tion parmi les exploitants déja recen- sés par Revenu Canada. Les exploitants sont normale- ment des travailleurs autonomes qui vendent, au comptant, leur récolte aux grossistes. L’un des problémes cons- tatés jusqu’a présent l’industrie a trait a |’absence de registres pour étayer les paiements au comptant. Pour étre déductibles, les dépenses doi- vent tre étayées par des écritures comptables; dans le cas contraire, . elles peuvent étre refusées. Dans. certains cas, des pénalités seront imposées aux payeurs qui auront. négligé de tenir les livres et les regis- tres voulus. Des mesures sont prises 4 ’heure actuelle pour lier les paie- ments aux exploitants, afin de déter- miner si ces derniers ont produit des déclarations de revenu et de TPS. Les vérificateurs examineront égale- ment les revenus déclarés et les dé- penses déduites. Dans certains cas, des pénalités seront imposées aux exploitants qui auront négligé de déclarer le revenu gagné. Les personnes qui n’ont pas rempli de déclaration de revenu pour les années antérieures ou qui n’ont pas déclaré la totalité de leur revenu ont encore du temps pour redresser leur dossier fiscal volontairement. Elles ne seront ni pénalisées ni pour- suivies. en justice si elles font une déclaration compléte et véridique avant que le Ministére n’entrepren- ne des mesures ou fasse enquéte a leur égard. n’auront qu’a payer les Eppes dus, | plus les intéréts. : LE NOMBRE DE BENEFICIAIRES - D‘'ASSURANCE- CHOMAGE S’ACCROIT A NOUVEAU Le nombre de canadiens qui ont touché des prestations ordinaires d’as- surance-ch6mage en novembre a pro- gressé de 0,9% pour atteindre 747 000. I] s’agit d’une sixiéme hausse men- suelle consécutive. Le chiffre atteint demeure tout de méme inférieur au niveau observé depuis le début de 1995. La montée du nombre de béné- ficiaires va de pair avec les données recueillies par 1’Enquéte sur la popu- lation active, qui font ressortir une diminution du nombre de salariés en novembre. Les canadiens ont pergu 999,3 millions de dollars (chiffre non désaisonnalisé) en prestations d’as- surance-chémage en novembre der- nier, en baisse de 11,2% par rapportau chiffre de novembre 1994. Si l’on compare avec le méme mois au cours - des années passées, il s’agit du mon- tant le plus faible depuis les 862,2 millions de dollars versés en 1989. Au total, la somme versée pour les onze premiers mois de ]’année 1995 adiminué de 13,8% etse chiffrea 12,6” milliards de dollars par rapport a la! méme période en 1994. 3 Toujours en novembre, 264: 000 personnes ont déposé une de- mande de prestations d’assurance-’ chémage, un chiffre en hausse de: 1,5% en comparaison du mois d’oc-! _ - tobre, et de 7,9% par rapport au mois” de novembre 1994. Pour la période allant de janvier a novembre 1995, 2 783 000 personnes (chiffre non désaisonnalisé) ont présenté une demande, nombre en hausse de3,9% comparativement a la méme proce en ahs be PROG RES Editeur Jacques Baillaut Administration etgestion Sarexercvor eit Sandrine Lejeune Infographisme ..... Gaétan Laquerre Directeur du marketing et des VENtES senses Jean-Charles Guay Conseillére en Publicité ..........cesseesseee see Danielle Dufour Ouverture dujournal : 9h a 17h, dulundiau vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, Seme avenue Ouest, Vancouver, C.-B. V6J 1N5 Tél. : (604) 730-8575 Fax : (604) 730-9576 ~ Impression : Horizon Publications ea Fondé en 1994 par Jacoues Baillaut 12 ISS TTT) Ces contribuables- ah