4, Le Soleil de Colombie, 9 Juillet 1976 DOSSIER EDUCATION -Roger RIOUX . L’ORDRE DES PRINCIPES On ne dira jamais assez souvent que la dignité de la personne humaine est inaliénable. Tout étre hu- main est sujet de droits et de devoirs, quelles que soient sa race, sa lan- ~ gue, son origine et sa condition sociale. A ce titre, il a droit au res- pect de son individualité et A la liberté dans l’ex- _ ESQUISSE D’UN PLAN DE DEVELOPPEMENT | DE L’EDUCATION FRANCAISE EN COLOMBIE-BRITANNIQUE | pression et la diffusion de sa pensée. Il adroit 4 son identité culturelle pro- pre. Dans ‘*L’Action Nationa- le’? de Février 1973, Marc Adélard Tremblay définit Videntité culturelle com- me étant le fait pour un groupe d’individus de prendre conscience des divers éléments et carac- téristiques ethniques qu’ils partagent en com- mun et qui constituent leur spécificité et qui les dif- férencient de tous les au- tres groupes existants. Cette conscience dun ‘‘nous’’ ethnique, écrit Tremblay, suscite une i- dentification positive, une allégeance et une solida- rité qui se traduisent par des intéréts, des enga- gements et des actions concrétes qui en sont le prolongement. ‘Par delAd ces ressem- blances dans les faits communs au groupe eth- nique, c’est-a-dire la langue parlée, les prati- ques religieuses et les coutume familiales (entre autres), il existe des con- vergences dans les ma- niéres comprendre etd’interpreé- ter laréalité, parce qu’el- les découlent d’unfaisceau d‘attitudes et detendances associées 4 un projet col- lectif. ‘“‘En bref, l’identité cultu- relle, c’est une image de soi en tant que groupe; c’est une vision du monde, de percevoir, de’ et une visée sur le mon- de; c’est enfin un mode de vie qui féconde et anime dans leurs mutations cet- te image de soi et cette vision du monde’’. La Commission Fédérale sur le bilinguisme et sur le biculturalisme abonde- dans le méme sens lors- qu’elle- définit la culture comme une maniére glo- bale d’@tre, de penser, de sentir. C’est, écrit la Commission, un ensemble de moeurs et d’habitudes. c’est aussi une expérien- ce commune; c’est enfin un dynamisme propre 4un groupe qu’unit une méme langue. L’égalité -individuelle, soutient ia Commission, ne saurait exister tout 4-fait que si chaque communauté apartout les moyens de progresser dans. sa cultu- re et d’exprimer celle-ci. Pour ce, elle disposera, dans certains domaines, d’institutions qui lui sont -propres alors que, dans les autres, il lui sera loi- sible de parti.cer, dans -:3 conditions satisfaisan- tes, Ades institutions et Faulkner : “Je suis optimist... ” par Hugh FAULKNER SECRETAIRE D’ETAT DU. CANADA - “JE SUIS PLUS OPTIMISTE ET PLUS CONSCIENT DE L’ENORME DEFI A RELEVER’”’ - L’année académique qui vient de prendre fin, aura été, tant pour le. Secrétariat d’Etat que pour les com- munautés francophones 4 travers le pays, une pério- de de fructueuses discus- Sions, de collaboration et decomcertation envue d’u- nale de la francophonie ca- nadienne. Les délégués, venus par centaines de tous Nord ontarien - se sont re- trouvés pour mettre en commun leurs aspirations et pour repartir plus moti- vés, plus conscients des multiples formes que revét la francophonie canadienne a travers le pays. L’Asso- ne meilleure promotion de la francophonie canadien- ne. ciation canadienne d’edu- cation de langue francaise a-accompli un immense travail en vue de mettre ces francophones en situa- tion de réflexion. nes et fonctionnaires du Secrétariat d’Etat. Nombre de difficultés demeurent a étre aplanies et les par- ties intéressées s’atta- quént déja a la tache. Au cours de l’hiver, j’ai pu expliquer 4 la Feédéra- tion canadienne des_ en- seignants, comment il importait d’accorder 41’é- les coins du Canada- de A Jl’aube de cette année ducation francaise une trés l’Acadie aux Rocheuses, 1975-76, se tenait, 4 Chi- haute priorite, et comment des prairies aux foréts du coutimi, lapremi¢rebien- mon Ministére entendait ‘Le bilingutisme par l’immersion totale _— Faulkner VANCOUVER — Le secrétaire d’Etat, M. Hugh Faulkner, a déclaré, , que le pro- chain probléme de langues au Canada ne. proviendra: pas d’un désaccord entre francophones et anglopho-: nes, mais consistera plutdt a répondre. aux demandes: des parents souhaitant que leurs enfants re¢oivent une éducation pratique et effi-' cace, dans les deux lan- gues. . oe 55 Il a affirmé, lors’ d’une entrevue, que la ma-! jorité des parents ont cessé d’admettre que leurs en- fants sont incapables de, maitriser une langue se-: conde. 3 . : **En Suisse, les ens fants apprénnent trois lan- gus, et parfois quatre, et. dans des pays comme la Hollande et .la Suéde, la norme est-de troislan-, gues.”’ xe GO el **Les gens en ont soupé du systeme cana- dien, c’est une explosion qui se prépare.”’ La’ solution — se trouve dans le systéme d’immersion totale, a dit M- Faulkner. Il a dévoilé un projet visant a étendre son application en Colombie- Britannique, durant la pro- chaine année scolaire, grace a une contribution du gouvernement fédéral pou- vant atteindre $148,000. _ + Le projet implique’ 30écoles 4 Vancouver et un plus petit nombre d’institu- tions, a la fois éléméntaires- et secondaires, a Abbot- sford, Lake Cowichan et. Quesnel. Des mesures comme. la création d’une station de télévision francophone a Vancouver, a-t-il ajouté, aideront le systeme d’im-: mersion.. | Hugh Faulkner ._ lisation promouvoir toutes initia- tives dans ce domaine. fort intéressant projet de matériel didactique d’ex- pression francaise en On- tario demeure un bel ex- emple de cette priorité, tout comme le déeveloppe- ment de l’éducation en langue frangaise au Ma- nitoba. La rencontre que j’ai eue avec les représentants de la presse francophone hors Québec, en février, m’a fourni d’autres données, pertinentes &4 ma connais- sance, plus adéquates de la situation souvent pré- caire dans laquelle se re- trouvent certaines insti- tutions francophones mi- noritaires, parfois méme certaines communautés entiéres. Les annonces que mon Ministére publie dans ces ‘journaux etles arti- cles.comme celui-ci ne sont que des exemples de cette présence plus sou- tenue qu’entend mainte- nir le Gouvernement fé- déral auprés des franco- phones hors Québec. Dés l’automne 1975, le Groupe de travail sur les minorités de langue fran- gaise me remettait son rapport. J’eus alors 1’oc- casion de mieux saisir les malaises confrontant la communauté francophone et les handicaps 4 son plein essor.Cette sensibi- s’est dans une premiére ren- ‘contre avec la toute nou- velle Fédération dés fran- cophones_ hors Québec. Les réunions se sont mul- tipli¢es etle dialogue s’est etabli de facon plus fer- me entre représentants des communautés L’appui du gouvernement canadien au Collége Ma- - thieu, de Gravelbourg et, de facgon bien —_ particulié- re, au Collége St-Jean, d’Edmonton, démontre l’intention d’Ottawa d’as- a des muns. organismes com- Le Comité d’ingutte- sur la vie artistique et cultu- relle des Franco -. Onta- riens, organisme créé par le Gouvernement de 1’On- tario, a été forcé aussi d’étudier de prés toute cette question et en est ve- nu 4 la conclusion qu’il- était impossible, dumoins irréaliste, de vouloir pro- mouvoir la vie artistique d’un certain groupe sans assurer ~l’existence de conditions favorisant 1’é- panouissement et le déve- loppement de la _ culture de cette communauté. Le. précisée | francopho-_ “Tousser’ est-il votre seul exercice? a) En forme...pour mieux vivre! surer une éducation fran- gaise et une formation pé- dagogique aussi étendues que possible, dans des con- ditions aussi idéales que possible. Mes conversa- ‘tions avec les + SULOEASBS.. provinciales, notamme avec les ministres d’édu- cation de l’Alberta, Saskatchewan et du Manito- ba, m’ont convaincu que nous sommes. présente- ment entrés dans une ére de progrés, et que la qualité de l’enseignement en fran- ais ne saurait ques’ame- iorer. Au printemps de 1976, il m’a été agréable d’annon- cer certains changements structurels Al’intérieur de mon Ministére, qui de- vraient assurer une meil- leure coordination des po- litiques de bilinguisme a- xées sur l’épanouissement des communautés franco- phones isolées. Notre in- tention d’établir un plan quinquennal de développe- ment dans ce . dgmaine nous lance, 4 mon avis, vers l’avenir de fagon bien résolue. Face aux recom- mandations du Groupe de Travail sur les minorités de langue frangaise, et 4 la lumiére des discussions que j’ai eues avec les re- présentants des diverses communautés francopho- nes, je ne saurais préten- dre que le développement des francophones est as- suré A tout jamais, ni que l’assimilation est en- . rayee pour de bon. Méme s’il reste beaucoup de travail. A _accomplir, j’ai confiance dansle plan quin- quennal qui peut nous con- duire dans la bonne direc- tion. < Il n’y nul doute que l’année 1975-76 a été marquée par le dialogue, lequel se pour- suivra, par l’engagement, lequel sera maintenu, par le développement, lequel s’accentuera. - dela. i idee Aik 4