Le Moustique Volume 3 - 12° édition Décembre 2000 Contrélant le prix des fournitures pour les mineurs, et ne souffrant guére de concurrence, au moins dans les débuts, les transporteurs s’assuraient des revenus Stables et confortables. En 1861, Joseph, agé de 16 ans, faussa compagnie a la famille Barbe et partit rejoindre ses fréres. Nous apprenons par une lettre du 4 février 1861, datée de Liverpool, qu’il embarquait le samedi suivant pour l’Amérique. Le mauvais temps lui donnait quelques appréhensions, mais il était confiant en l'avenir et saluait sa sceur et son beau-frére, ainsi que la famille Barbe. Il remerciait son frére Charles pour son aide financiére et s’engageait a le rembourser au plus vite. Arrivé en Californie par la méme voie que ses fréres, il ne s’y attarda pas et continua sur Victoria et Caribou. Les ayant rejoint, il se trouva trés vite employé par un affréteur trés sérieux, Alfred Caux, surnommeé Cataline. Cataline venait du Béarn, dans le Sud Ouest de la France. Il s’était spécialisé dans le transport par trains de mules, comme les fréres Guichon. Sa compagnie était la plus importante de |’époque et il avait aussi été le premier rancher de la province. Il a fait son métier de transporteur pendant au moins soixante ans et a, durant ces six décennies, livré sans aucune exception les charges qui lui étaient confiées a leurs destinataires, au besoin en ayant recours a des porteurs autochtones, qu’il payait correctement. (Par exemple quand toutes les bétes d’un de ses trains de mules furent victimes d’un glissement de terrain, il eut recours a des femmes autochtones, qui récupérérent les charges, et les livrérent a leurs destinataires. (Il y eut quelque retard a ce faire...) ll avait la reputation d’un homme d’honneur, calme et tolérant, ami des autochtones et des blancs, toujours prét a rendre service. Il est mort dans le Nord, a plus de quatre-vingt ans, et est enterré a Hazelton. Toujours est-il que Joseph fit son apprentissage de conducteur de mules, dans une compagnie en principe concurrente de celle de ses deux fréres. Il est plus probable que Cataline sous-traitait certains de ses contacts aux freres Guichon. Nous apprenons par une lettre d’ Aout 1865 écrite a ses parents par Joseph en son nom et en celui de Laurent que le métier est dur, pas trés rémunérateur, qu’il va leur falloir trouver autre chose a faire. Charles est rentré au pays, s'est marié et a acheté un fonds de commerce a Chambéry, mais reste en contact avec ses fréres, qu’il lui arrive de soutenir financiérement. Laurent et Joseph travaillent ensemble a ce moment la. Pierre continue sa chasse aux pépites, avec un succes inégal, financé par Charles, et dans une moindre mesure, par Laurent et Joseph. Joseph envoie encore ses salutations a la famille Barbe. A la méme époque, une lettre du 1% mai 1865 a Charlies Guichon d’un certain Vincent Girod (un autre savoyard, dont je n’ai pas trouvé de trace dans les archives), qui lui annonce l’envoi via son pére de $2000, et donne des nouvelles générales. On y trouve mention d’un grand nombre de francophones travaillant dans la province : Fiterre (annongant avec un certain retard l’arrivé de Joseph), Charles Genolin (un autre savoyard lui aussi). Hautier, hdételier belge de Lytton, dans la vallée de la Fraser, Léon Morens, Pierre Morens, Cabaud et Perrier, son cousin Sadoux, etc. Il semble donc quiil y avait alors une forte équipe de frangais, dont beaucoup étaient savoyards, dans la vallée de la Fraser et qu’ils se serraient les coudes. Laurent avait hiverné avec ses mules du cété de Kamloops. Une autre lettre de Vincent Girod a Charles Guidon datée du 10 février 1866 et envoyée de Quesnel. fait état d’un autre envoi d’argent et donne encore des nouvelles d’un grand nombre de francophones occupés dans la région. L’arriére plan de ces nouvelles est encore et toujours le transport par trains de mules le long de la vallée. ...@ Sulvre.... Page 7