Et Pimmersion dans tout ¢a ? Afin de rassurer les septiques, laissez moi vous assurer que le but de I’école francophone n’est pas d’€tre une compétitrice au programme d’immersion francophone déja trés solidement établit ici a Kamloops. La clientéle est fonciérement différente. Tous reconnaissent que le programme d’immersion a un rdle trés important a jouer dans l’enseignement du francais langue seconde. II est donc désirable qu’il reste fort et, si possible, se développe davantage. Kamloops: la triste réalité pour les francophones Toujours au sujet de l’immersion, il faut cependant étre réaliste et regarder la vérité en face : \e programme d’immersion n’est pas une panacée pour les francophones de Kamloops. Si le programme d’immersion fonctionnait pour les francophones, s’il était un outil idéal et privilégié, le sauveur garantissant notre survie en tant que groupe culturel francophone, comment alors expliquer, selon les données de Statistiques Canada, que le taux d’assimilation des francophones a Kamloops en 1996 était de 86% (73% pour la Colombie Britannique)? Autrement dit, pour chaque dix personnes se déclarant de souche francophone 4 Kamloops en 1996, seulement une parlait encore le francais a la maison, et rien ne me porte 4 croire que la situation se soit améliorée au cours des cing derniéres années. Si l’on transpose cette statistique, des plus décourageante, aux enfants francophones de Kamloops, cela me laisse présager que seulement un enfant sur dix, utilisera le frangais comme langue d’usage a la maison lorsqu’il grandira. De plus, considérant que la grande majorité des francophones a Kamloops vit dans une famille exogame, c’est a dire dans une famille ov seulement un des partenaires parle le francais, il devient alors primordial et impérieux que la communauté de Kamloops se dote de services qui répondent aux besoins particuliers des francophones. Difficile d’étre un francophone minoritaire et de transmettre sa culture a ses enfants ! Ce n'est certainement pas un secret de polichinelle que d’admettre qu'il est peu facile d’étre un francophone dans un milieu minoritaire ainsi que d’essayer d'élever des enfants francophones dans un tel milieu. Selon moi, élever des enfants francophones dans un milieu minoritaire, comme |’est Kamloops, se traduit par beaucoup plus que l’enseignement et la maitrise de la langue francaise. Notre devoir est de développer, chez nos enfants, un sens de fierté et d'appartenance a la culture canadienne- frangaise. Par exemple, nos enfants se doivent d’avoir la chance d’expérimenter et d'apprécier notre savoureuse nourriture traditionnelle canadienne-francaise, de connaitre les différentes traditions canadiennes-frangaises ainsi que d’étre informés sur la passionnante histoire franco-canadienne. Les enfants francophones de Kamloops se doivent d’étre encouragés a apprécier et valoriser la diversité et l'entrain qui se dégagent de notre musique traditionnelle et populaire. Ils doivent étre exposés aux ouvrages des grands poétes, écrivains, comédiens et cinéastes canadiens-francais pour ainsi mieux les connaitre et les apprécier. Tous ces éléments que je viens d’énumérer contribuent a la formation, chez les enfants, d'une culture globale et compréhensive. La langue n'est qu'un élément de cette complexe équation. Chez les familles exogames, développer chez l’enfant un sens de fierté vis-a-vis de sa souche francophone ne veut pas dire renier la culture du parent anglophone. Au contraire, cette situation permet a tous les membres de la famille de s’enrichir car tous apprennent a évoluer dans deux cultures, a la fois semblables et trés différentes. Tout le monde y gagne !