lenise Le mois d’histoire des femmes est bien entamé et si le pays résonne de voix féminines et vibre grace aux échanges importants de courriers électroniques, c’est en partie grace au théme choisi cette année pour célébrer la présence des femmes dans l’histoire (passée, présente ou future) : la science et la technologie. Les femmes explorent donc les univers scientifiques et techno- logiques en soulignant également, fait notamment de la Britannique, l’apport des infir- comme le Université Colombie- miéres dans histoire canadienne. Soigner les malades, aider les plus des quables le font si bien et avec tant démunis, femmes remar- d’amour et de dévouement. C’est le cas de Denise Gratton qui a décidé de servir les autres et de se donner & fond dans sa nouvelle profession. n beau matin de 1996 a 44 ans, Denise téléphone a sa meére au Manitoba pour lui dire ; « Je sais maintenant ce que je veux faire quand je vais étre grande. Je vais étre infirmiére. » Elle quia résisté toutes ces années A la tentation de se faire infirmiére, s’est finalement laissée gagner. « Nous sommes trois filles dans ma famille. Les deux autres avaient déja choisi d’étre infirmiéres. I] n’était pas question que je fasse comme elles et soigne aussi les malades. » C’est la raison pour laquelle Denise décide de quitter son petit patelin, Saint- Laurent au Manitoba, pour Ny aller travailler a Winnipeg comme secrétaire. Elle restera sept ans & la Centrale des caisses populaires, Puis aprés de courtes vacances a retourne au Manitoba, met de largent de cété et refait ses valises. Pour de bon cette fois. En 1980, elle s’installe a Vancouver, qu’elle ne quitte Vancouver, elle qu’occasionnellement pour rendre visite A sa famille manitobaine. A son arrivée en Colombie-Britannique, ce n’est pas encore tout a fait la Denise qui communauté. C’est plut6t une Denise en devenir. Pendant plus de 16 ans elle travaille s’implique dans la pour une entreprise familiale qui oeuvre dans le domaine de la distribution de produits de quincaillerie. Au sein de cette compagnie, elle touchera a tous les métiers. Elle travaillera dans bureaux, dans Pentrepét, dans les magasins. Ses parents, qui ont tenu le les seul magasin. de grande importance de Saint-Laurent, avaient, jusqu’a un certain point, réussi & passer la fibre commerciale a leur fille. LA RENCONTRE L’histoire a cependant pris un tournant inattendu lorsque Denise fut invitée par une amie a aller faire du bénévolat a la Maison de May (May’s Place), ot six résidents recoivent les soins palliatifs et l’attention Je a repous- médicale nécessaires. « réussissais toujours ser Pinvitation. Pas ce soir, je suis trop fatiguée. Peut-€tre la semaine prochaine —?... LE S(_)LEIL N Finalement, j'ai commencé & aller faire mon tour. J’aidais a Yheure des repas. Je n/allais pas encore vers les autres. Ils devaient venir vers moi, sinon il n’y avait pas vraiment d’échanges. Il y avait un résident qui avait trés mal aux jambes. J'ai offert de lui masser les jambes. Je crois beaucoup au bienfait des massages, de la guérison par le toucher. La massothérapie m’a permis d’aller plus vers les autres et de m’apercevoir que jaimais vraiment donner de mon temps et de moi-méme aux personnes qui’ en ont besoin. » C’est au collége King Edward que Denise Gratton entreprend ses études pour devenir infirmiére auxiliaire. Elle n’a méme pas fini de ranger ses cahiers et d’enca- drer son dipléme que les offres d’emploi pleuvent. —_ Elle partage maintenant son temps entre le Centre Sunny Hill, Noble House et May Gutteridge Community Home, ot: elle fait de surcroit du bénévolat. Denise tellement bien le coeur grand ouvert des hommes, et surtout des femmes, qui ont enfoncé les portes pour donner un peu illustre plus & ceux qui n’avaient rien. PROJET DU PAVILLON HOSPITALIER Méme preuve d’engage- ment de la part de ceux et celles qui aujourd’hui réunis autour du se retrouvent projet « Cottage Hospice +. L’instigatrice de tout ce mouvement s’appelle May Gutteridge. May, c’est un peu la mére Teresa des sans-abri, des prostituées, des. toxico- manes et des malades de l'Est Madame Victory Vancouver. fonde Louse & une époque ott il n’y de Gutteridge avait aucun centre pour les personnes aux prises avec des En restaurant le vieux Victory maladies mentales. Hotel, au coin des rues Powell Le vendredi 10 octobre 1997 3 et Dunlevy, May, aidé par de nombreux bénévoles, entre- prend une série d’actions afin de batir une communauté, dans le quartier le plus défavorisé de Vancouver, qui des démunies et malades en phase terminale, un oasis d’amour 1a ou il n’y avait que souffrance et solitude. Toutes s’occupera personnes offrira aux auparavant les personnes que j'ai rencontrées, y compris des résidents, peuvent témoigner que la Maison & May est unique en son genre. Les malades se sentent respectés et aimés. La preuve qu’on peut mourir entouré d’amour. L’inauguration officielle des travaux de rénovation du pavillon hospitalier ancien établissement de la Société d’aide a l’enfance, s’est tenue sur les lieux mémes du futur centre, au parc Burrard d’un View, le 4 octobre dernier. De nombreux dignitaires étaient présents, puisque le projet est rendu possible grace & l’esprit de partenariat existant. Mme Sophia Leung, députée de Vancouver-Kinsgway a men- tionné que « le projet de pavillon. hospitalier témoigne de l’esprit de coopération de la collectivité et de l’efficacité du partenariat. C’est une preuve éloquente de ce que les gens de Vancouver peuvent accomplir quand ils se serrent les coudes pour servir une cause valable. » En plus d’offrir dix lits pour des malades de la collectivité en phase terminale, le pavillon servira de centre de formation en soins palliatifs et accueillera chaque année 30 étudiants en médecine ou en soins infirmiers de la région. La campagne de levée de fonds au profit du Cottage Hospice est toujours en marche. Il reste 4 recueillir 2,3 millions de dollars pour financer complétement _ les travaux et constituer un fonds de dotation. Mme Denise Gratton espére ‘ourir d’amour pouvoir d’ici moins d’un an travailler dans le nouveau pavillon —hospitalier. En diapason avec de nombreux bénévoles et du personnel de la santé, elle croit au pouvoir intrinséque de J’altruisme. Comme [histoire de plusieurs femmes, celle de Denise ou May est belle 4 raconter, bonne & lire. JOHANNE CORDEAU Pour rejoindre Cottage Hospice Campaign, appelez St. James Community Service Society au (604) 606-0300. Photo : Johanne Cordeau