Pour un historien ce titre évoque un intérét bien spécial. On connait les événements attribués aux autorités civiles et religieuses mais que sait-on des faits et gestes de nos grands parents? - que sait- on de la jeunesse de nos parents? Occasionnellement un grand-pere raconte une aventure de jeunesse 4 un de ses petits-fils. L’enfant se souviendra de ce récit; sera-t-il assez curieux pour demander qu'on lui ra- conte une autre histoire? Si oui, on peut présager un futur historien ou un généalogiste. De nes jours i] semble qu'un certain groupe de jeunes ont le désir de connaitre davantage le passé de leurs parents et de leurs grand-parents. Un jeune se demandera pourquoi le grand-pere utilise des ex- pressions qui ne lui sont pas familiéres. On croit tout naturellement . qu'il ne parle pas correctement le francais. On oublie que la langue francaise a évolué tout comme les autres langues. Quiconque examine des livres écrits au début du 20e siécle, relatant les faits du 17esiécle, pourra y trouver des expressions bien différentes mais qui refléte la situation de l’époque. On y parle de - maison garnie de contrevents- afin de se protéger des rigueurs du climat dans l'est du pays. On y parle du- 2/gnon qui fend /e noraet - Ces maisons avaient des vastes cheminées qui déroulaient dans la rafale leur ruban de blanche fumée. La flambée de la cheminée éclairait la figure des vieux et le groui/lement des enfants. L'électricité! - elle nexistait pas; la - chande/le & surf -éclairait les coins de la maison éloignés de la cheminée. A la campagne, dans lest du pays, c’était la fagon de vivre au 16e et | 7e siécle. L'afeul parlait avec fierté de ses descendants. On peut se faire une idée de la gaieté d'autrefois par les coutumes, les devinettes, les jeux de société, les chants et les contes populaires qui sont restés de tradition dans certaines familles canadiennes. Le budget familial. voulait que la production commune suffise 4 tous les besoins. Tout le monde travaillait et tous les métiers fonctionnaient pour que, du labeur de chacun, tous aient 4 manger et a se vétir. Lionel Groulx écrivait une description de la vie champétre au 17e siécle: «Za mére, ains les ronronnements au grand rouet, fart nover et manger par le fuseau, les roulesux ce leine Le pere ou la grand fille pédalent sur le métier 4 tisser, les enfants pelotonnent autour du devidbir, fa grand-mére ,dans son coin, tricote éverdiment ou plisse, avec son aléne au manche ae carne, un beau soulier de cuir neuf; & la grange les garcons, 6 grands coups ae ésu, font monter aans la batterie Vépaisseur du blé Cétait la vie chez Ihabitant d’alors. Allons maintenant visiter les hommes de loi. Dans les écritures, le notaire parlait invariablement - du cheva/ tout attelé au cabrouet, le fouet é la main, - Nos Ancétres et les Francophones de Yictoria lequel] était donné en héritage ou était la possession d'un nouveau marié. L'ortographe dans les contrats était aussi différent. {1 ne faut pas croire qu’lls étaient des illettrés. Le bon usage du temps voulait que les mots s'écrivent ainsi. 1] est intéressant de consulter les grammaires et dictionnaires indiquant la facon d'écrire le francais au i6e et I7e siécle La bibliothéque de l'Université de Victoria met 4 notre disposition plusieurs exemplaires. Connaitre les régles de la transformation et de l'évolution de la langue francaise fait mieux comprendre pourquoi la forme d'expression de nos ancétres était différente de la nétre. 11 n'y a qu'une langue francaise; i] faut cependant réaliser que des modifications y ont été apportées. Elles ont contribué a l'enrichir et a la rendre encore plus claire. Surtout, i] faut s‘appliquer a l'utiliser correctement et non a l'émailler de mots d'une langue étrangére ou de phrases d'une autre langue traduites littéralement. Les pionniers qui sont venus en Colombie- Britannique vers les années 1830, l'on fait par godt d'aventure, pour s'éloigner d'un climat rigoureux ou pour d'autres raisons personnelles. Ils ont quand méme apporté avec eux le souvenir de leur grand- parents. Ils ont utilisé certains vieux moyens de survit. Dans certaines familles ces souvenirs ont été transmis aux enfants. |] y eut parmi eux toute une gamme de professionnels et d'industriels. Que connaissons-nous de ces ancétres? Parmi les pionniers le génre de l'administration existait tous les niveaux de la société. {ls ont su faire fructifier leurs biens, developer des commerces et des industries. Tout ce patrimoine ne devrait pas étre perdu; i] faut le faire connaitre aux historiens. Présentement, nombreux sont les francophones qui possédent ou qui ont possédé des commerces ou des industries. En vivant dans une cité ou la Jangue anglaise a la priorité, i] est logique que les propriétaires francophones de ces établissements communiquent en anglais avec leurs clients anglo- phones. Les historiens francophones désirent vous connaitre. 3 A titre de collaborateurs pour de futurs projets, les membres de L'ASSOCIATION HISTORIQUE FRANCOPHONE DE VICTORIA apprécieraient que vous communiquiez avec eux. Veuillez téléphoner au numéro 658-8501 ou 656-5714 pour obtenir un rendez- vous avec un membre de I’Association afin de vous faire connaitre et donner verbalement ou par écrit les informations que yous connaissez au sujet de vos ancétres. Les Archives de L’Association en seront d'autant plus riches. Laurette Agnew L'ASSOCIATION HISTORIQUE FRANCOPHONE DE VICTORIA.