Information 2 Casinos en Colombie-Britannique Suite de la premiére page colté 25.2 millions de dollars. Et en moyenne 8 mois avant de s’ins- _ charité, comme le fait remarquer Reste que le systéme a en Alberta. Mais c’est la Colom- bie-Britannique qui a adopté le systéme le plus poussé et oi le casino remporte le plus grand succés populaire. Une sélection sévére Tout commence en 1982- 1983 lorsque les casinos sont autorisés pour la premiére fois dans la province. La législation de l’époque stipule que ces casi- nos ne doivent en aucun cas. se fixer 4 un emplacement perma- nent mais au contraire s’installer temporairement & un endroit dé- terminé (un hétel par exemple) avant de plier bagages deux jours plus tard pour s’établir ailleurs. Cette exigence, trés contraignante, est rapidement contournée par les compagnies de casinos qui com- mencent déja a se multiplier. Afin de garder une emprise sur une in- dustrie du jeu menacée de déve- loppement anarchique, le gouver- nément provincial finit, en 1986, par régulariser de facto cette si- tuation en autorisant les casinos a s’implanter dans un endroit fixe. Les conditions, strictes, autori- sent l’ouverture entre 18h et 2h, interdisent la vente d’alcool, ne permettent que 15 tables de jeux au maximum et limitent drasti- quement le montant des paris. La sélection est sévére: dix- huit casinos (dont dix dans la région de Vancouver) sont autorisés en tout et pour tout, gérés par huit compagnies différentes. «Et nous n’ avons pas I intention d’ accroi- tre leur nombre» précise José Villa- Arce, directeur pour la région de Vancouver de la Public gaming branch, organisme rattaché au Pro- cureur général de la couronne et chargé de veiller 4 l’application de la législation sur le jeu. «Au moment de I’ implantation défini- tive, le systéme a connu un cer- tain glissement, se souvient José Villa-Arce: les organisations de charités sont toujours responsa- bles en droit (elles sont détentri- ces de la licence) mais en fait, ce sont plutét les compagnies de casinos puisque celles-ci doivent fournir toute I’ infrastructure et le personnel (croupiers, inspecteurs, etc.)». Chaque soir, 4 la ferme- ture du casino, les gains de la soirée (en d’autres termes, |’ar- . gent perdu par les joueurs mal- chanceux), sont répartis a hau- teur de 50% pour l’organisme de charité, 40% pour la direction du casino -et les 10% restants au gouvernement provincial. Une véritable poule aux oeufs d’or, puisque 50.3 millions de dollars de gains ont été réalisés en 1990, tandis que les Britanno-colom- biens ont parié pour 193.9 mil- lions de dollars. Un rapide calcul permet de remarquer que les or- ganismes de charité ont ainsi ré- avec de tels résultats, autant dire que ceux-ci se bousculent 4 la porte des casinos. LaGaming Commission- traite tous les ans environ 8000 demandes de licences émanant d’organismes charitables ou reli- gieux. Les heureux élus ne sont pourtant pas au bout de leurs pei- nes, puisqu’ils devront attendre taller 41a caisse d’un casino. Pour que sa demande soit retenu, |’or- ganisme de charité doit faire la preuve que son but est effective- ment non-lucratif, doit donner l’estimation et l’utilisation de la somme qu’il compte gagner. Cette forme originale de collecte de fonds ne doit toutefois pas faire ‘perdre la téte aux organismes de core dans la langue frangaise. pour se familiariser avec la manipulation des cartes et les régles de procédure. A 1’is- sue de ce cours, Lyne, forte des bonnes notes qu’elle a réussi a décrocher, postule et est embauchée dans un casi- no du centre de Vancouver. Comme celui de tous ses collégues, son casier judi- Ciaire aura été, au préalable, soigneusement épluché par la Gaming commission. «C’ est un métier as- sez intéressant au début parce que c’ est nouveau: c’ est un C’est un peu par hasard que cette Montréa- laise d’origine s’est mise a battre les cartes qui lui étaient totalement étrangéres avant son arrivée dans 1’Ouest. Pendant 2 semaines, elle suit un cours deformation obligatoire, option black-jack, défi a la concentration» se rappelle-t-elle. «Mais a la longue, c’est un travail tres répétitif, a tel point qu’il devient méme plus difficile de se con- centrer». Une profession peu banale en tout cas et qui paie plutét bien: 5 4 6 $ de I’heure, mais ce sont surtout les pourboires qui permettent d’ar- rondir les fins de mois. Il est difficile d’en donner une estimation chiffrée, tant leur montant varie en fonction du casino, de la période, etc. Lyne et ses collégues qui travaillent dans un des casinos les Profession: croupier Lyne exerce une profession pour laquelle il n’existe pas de féminin, celle de croupier dans un casino, puisque «croupiére» n’existe pas en- par personne. Lyne affirme qu’aucune relation particu- lire ne s’instaure entre croupier et client, bien au contraire. La régle est de parler le moins possible avec le joueur: «ce sont uniquement des relations de «business», car il y a de l’argent impliqué» rappelle-t-elle. Les croupiers sont-ils donc des Croupier, un métier peu commun. José Villa-Arce: «ces organisa- tions doivent comprendre qu’ el- les ne doivent pas compter sur cette ressource pour se financer, car le gain est aléatoire. C’ est la nature du jeu!». Ainsi, pour un Conseil jeunesse qui a gagné pres de 18 000 $, combien d’autres organismes ressortent du casino bredouilles? plus fréquentés de la province, récoltent en moyenne chaque soir entre 40 et 85 dollars de pourboires Et Lyne, secrétaire de formation et qui ne compte pas faire carriére toute sa vie dans un ca- sino, insiste enfin pour démystifier une profession souvent considérée par le public comme trés «glamourous». «En réalité, affirme-t-elle, c’ est un peu comme la perception que les gens ont du métier d’hétesse de lair, alors que c'est une profession fatiguante et pénible...» gens insensibles, qui ne lévent pas un sourcil lorsqu’un joueur perd tout son argent? «Au début, on prend ¢a a coeur lorsqu’un client perd, se souvient Lyne. Les premiers mois sont difficiles car on Sse trouve vraiment sous la pres- sion des joueurs. Mais il faut rapidement ap- prendre a bloquer ses émotions et a se con- centrer sur Il’ aspect technique du jeu». R.H. Venez aider le Soleil! Le Soleil de Colombie dans le but d'améliorer la qualité de son produit recherche une ou plusieurs personnes bénévoles pouvant relire les textes le lundi apres-midi. Toutes les bonnes volontés sont bienvenues! Tél.: 683-7092 Le Président-directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Daniel Bélanger Journaliste: Renaud Hartzer Jean-Claude Boyer Marie Michaud, Lyne Vigneault S oleil de Colombie Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison,’ Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Ouverture du journal: 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres 4 la rédaction seront publiées 4 condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu'elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel coiite 21,40$ au Canada, 26,75$ a l'étranger. Le joumal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046. - TPS No R 103242624 Vendredi 22 novembre 1991 désormais atteint l’4ge adulte et semble satisfaire toutes les par- ties en présence, les organismes de charité, le gouvernement pro- vincial et les directions de casino. L’industrie du jeu est jeune mais stable. Les responsables des casi- NOs s’interrogent, eux, sur l’avenir: «comment mainienir les gains, comment continuer a attirer le public» se demande Gary Jack- son, président du Casino Mana- gement Council of BritishColum- bia (CMC, association qui re- groupe toutes les compagnies de casino de la province) et prési- dent du Royal Diamond au cen- tre-ville, 1’un des casinos les plus fréquentés et les plus rentables de la province. Gary Jackon et ses confréres insistent notamment pour que le plafond des paris soit pro- gressivement augmenté. Limité 45$4l’origine, lemontant maxi- mal des mises a été relevé l’année derniére 4 25$ pour les tables de black-jack. Selon Gary Jackson, «maintenant que les régles dujeu sont bien établies, I industrie est tout a fait préte a une augmenta- tion des mises par étape, et la clientéle suivra». L'enfer du jeu? Une demande qui compo des risques, rétorque José Villa- Arce dela Public gaming branch: «Actuellement, I’ opinion publique de la province peut accepter I’ exis- tence de casinos car les mises sont limitées. Mais sil’ on modifie le montant des paris, on change d échelle. Plus les sommes jouées seront importantes, plus on laisse la porte ouverte a l’argent du crime, de la prostitution...». Cet argument fait presque sourire Gary Jackson: «tout d’ abord, on est soit pour, soit contre I’ existence de casinos, cen’ est pas une question de limites pour les paris. Je crois qu'il y a surtout une incompré- hension dans I’ esprit des gens qui gardent en téte I’ image des casi- nos dlaJames Bond avec le crime organisé tout autour. C’est une vision du passé et aujourd’ hui, un casino n’a plus rien @ voir avec tout cela». : Le débat reste donc ou- vert mais les responsables des casinos aimeraient également pouvoir offir 4 leur clientéle un choix de jeux plus vaste, comme le baccarat ou Certains jeux asia- tiques trés demandés 4 Vancou- ver, histoire de varier du tradi- tionnel black-jack, roulette ou SicBo, seuls jeux autorisés a pré- sent. Pourtant, il ne s’agit pas, affirme Gary Jackson, de trans- . former Vancouver en capitale du jeu de hasard. Las Vegas remplit déja parfaitement ce rdle, et comme . il le dit lui-méme: «il n’y aura Jamais qu’ un seul endroit dans le monde comme Las Vegas». Renaud Hartzer ietieleite eam: Le Soleil de Colombie aes | i 4 &