Le Soleil de Colombie, Vendredi ler décembre 1978 Le fait francais en Colombie-Britannique par Glen Cowley . Un projet conjoint: Société Historique Franco-Colombienne ee a a epalpenere aceniiis iy Société : . s Historique Franco-Colombienne Fédération des Franco-Colombiens Le Soleil de Colombie ; } } } | traduit par Robert Lebel adapté et monté par Christiane Coté Aprés les voyageurs, vinrent les missionnaires Quatriéme partie Résumé de la semaine derniére Aprés l’échec des expédi- tions sur la Columbia, la Compagnie du Nord-Quest décida de développer ses territoires déja acquis au lieu d’en découvrir d’autres.. En 1812 elle détenait sept [7] forts importants ainsi que de nombreux postes de traite. Les Canadiens-Frangais et les Indiens tendaient a se sédentariser autour de ces forts. Pendant ce temps, dans l'Est du pays, une autre compagnie croissait rapide- ment. La Compagnie de la Baie d’Hudson, elle aussi dépendante des Voyageurs pour son commerce avec les indiens, étendait rapidement ses territoires Elle réussit © - méme a absorber la Compa- gnie du Nord-Quest et a obtenir le monopole en Colombie-Britannique. Sous l'égide de la nouvelle compa- gnie d'autres forts furent construits, cette fois plus au sud. En 1828 naquit le Fort Langley qui fut le témoin de la naissance du premier en- fant blanc dans le bas conti- nent, Louis Langley. La C.B.H., devant l’emprise américaine concentra ses ac- tivités dans les territoires britanniques et établit son quartier général dans louest, au Fort Victoria, sur I'lle de Vancouver. Toujours le Voyageur était présent: c’est ainsi que Jason Avide Allard fonda en 1848 les Forts Hope et Yale. La ruée vers l’or, toutefois, amena: avec elle une nouvelle ére ou ~ le Voyageur n’avait plus de place. La traite des peaux déclina et l’activité écono- mique commencga a _ se concentrer autour de l’agri- culture et de I’exploitation des ressources miniéres et forestiéres. Mais la aussi les Canadiens-Frangais allaient s’affirmer... “Le premier objectif de votre mission consistera a soutirer de la barba- rie et des désordres qu’el- le entraine, les Indiens disséminés dans ce pays. Le second objectif consis- tera a offrir vos services aux Chrétiens, pervertis par les moeurs indiennes quiils ont adoptées et qui ménent une vie licensieu- se dans l’oubli de leurs devoirs. Vous vous consacrerez, avec une attention parti- culiére, a l’enseignement de la Foi et établirez, a cette fin, des écoles et des cours de catéchése dans tous les villages que vous aurez loisir de visiter. Dans tous les endroits remarquables par leur position, qu’ils servent de passage aux Voyageurs ou de lieu de rassemble- ment aux Indiens, vous érigerez des croix et en prendrez possession au nom de la religion catho- lique.” Cette lettre, rédigée par Monseigneur Signay, évé- que de Québec, exhortait remplir humblement les exi- -gences formulées par leur évéque. La Compagnie de la Baie d’Hudson comprit vite qu’el- le pourrait stabiliser la main- d’oeuvre canadienne-francai- se et améliorer les relations avec les Autochtones, tandis que pour |’Eglise, il s’agis- sait de s’assurer de nouvel- les conversions et de conser- ver ses ouailles canadien- nes-francaises. La CBH fut cependant mise dans un grand embar- tas lorsque les missionnai- res s’établirent au Sud du 49e paralléle, dans des ter- ritoires revendiqués par les Etats-Unis et qu'elle savait 1649), fun des martyrs iésuites canadiens. @ Father Jean de Brébeuf (1593- 1649), one of the Canadian Jesuit martyrs. Le pére Jean de Brébeuf [1593-1649], l'un des martyrs jésuites canadiens. également ses porteurs a légaliser les unions entre les Voyageurs et leurs femmes indiennes et 4 apprendre les diverses langues indiennes afin de mieux répandre |’en- seignement de la Foi. Il semble que, pour satis- faire ces requétes, une ar- mée de missionnaires ait été envoyée en Colombie-Britan- nique pour évangéliser, de maniére systématique et massive, le territoire. Pour- tant, elle n’avait été confi¢e qu’a deux Jésuites Cana- diens-Francais qui, en .1838, frayaient lentement leur chemin a travers le pays. Les. Fréres Norbert Blan- chet et Modeste Demers arrivérent au Fort Vancou- ver en novembre de cette année et entreprirent de d’ores et déja perdus. Ses craintes se dissipérent par la suite lorsque l’Eglise concen- tra son action aux territoires occupés par les Canadiens- Francais. Les missionnaires effec- tuérent alors de nombreu- ses conversions et assure: rent un service religieux pour les Canadiens-Frangais de la Colombie-Britannique. Les Fréres Blanchet et Demers furent rejoints, en 1840, par le Frére de Smet, un missionnaire belge, et en 1842, par deux autres Cana- diens-Francais, les Fréres Anthony Langlois et Baptis- te Bolduc: l’influence de l'Eglise se faisait de plus en plus évidente. Le chroni- queur d’expression anglaise Stuart rapporte les propos ® Le pére Jean de Brébeuf (1593- du Frére de Smet lorsque ce dernier fonda une mission dans le Kootenay: “Parmi les Indiens qui se trouvaient la, j’eus le plaisir de rencontrer un commercant canadien - francais du nom d’Edouard Berland qui, depuis la visite du pre- mier missionnaire, il y a cing ans, avait poursuivi, de sa propre initiative,.la propagation de la Foi.” Ces hommes _baptisérent de plus en plus d’Indiens et l'influence des Voyageurs se faisait grandissante. Le Fré- re Demers rapporte avoir converti ensemble 400 In- diens Yuculta qui, en d’au- tres occasions, avaient eu maille a partir avec l'Homme Blanc; et plus tard, au Fort Langley, il signale avoir baptisé 99 enfants et 263 hommes et femmes. Avant de s’établir de ma- niére permanente en Colom- bie-Britannique, les mission- naires sillonnérent la provin- ce: en 1842, le Frére Demers était signalé au Fort Alexan- dria tandis qu'un autre reli- gieux, le Frére Nobili évan- gélisait dans les régions des Forts George et James. Finalement, en 1844, les Jésuites s’établirent formel- lement en Colombie-Britan- nique: le Frére Demers, élevé évéque de l'Ile de Vancouver, établit 1a son évéché. Trois ans plus tard, un autre groupe de mission- naires arriva dans la provin- ce, les Fréres F. Richard, Eugéne Chasimir Chirouse, Georges Blanchet et Charles Pandosy ainsi que le Frére- convers Célestin Ver- ney, placés sous le patro- nage du diocése de Québec, se fixérent,-en 1847, a Walla- Walla, dans l’actuel Etat de Washington. Ces hommes étaient des Oblats, membres de l’Ordre de la Vierge Marie, et qui avaient la par- ticularité de tirer leurs raci- nes de France plutét que du Québec. A l’instar des Jésui- tes, ils concentrérent tout d’abord leur action au Sud du 49e paralléle avant de monter au Nord et s’établir en Colombie-Britannique. Le 6 juin 1849, les Jé- suites ouvrirent au Fort Victoria, la premiére école de la province. Créée a I’ins- tigation de Monseigneur Demers, cette école, bien que dispensant ses cours ‘d'une maniére sporadique, répondait aux aspirations d'une communauté qui, a cette époque, était encore dans sa grande majorité d’expression frangaise. Récollet et Sulpicien [XVIle siécle}. Et en 1858, l'année méme ot les premiéres- mines étaient mises a jour dans la province, un groupe de reli- gieuses arriva en Colombie- Britannique pour asseoir cet enseignement sur des bases permanentes. Bien que leur arrivée soit datée du 5 juin, elles n’ap- paraissent dans les chro- niques qu’a partir du mois d’aofit: les Soeurs Marie- Angéle (Angéle Gauthier), Marie-Conception Lane (d'origine Irlandaise, __ elle avait effectué son noviciat a Lachine), Marie Lumena (Marie-Louise Brasseur) et Marie du Sacré-Coeur Valois (Salomé Valois) étaient membres de la Congréga- tion de Sainte-Anne et de- vaient étre appelées a diri- ger de nombreux établisse- ments de santé et d’ensei- gnement. L’Ordre des Soeurs de Sainte-Anne avait émergé de la crise de l’enseignement religieux, aprés la chute de la Nouvelle-France, en 1763. L’Ordre avait été officielle- ‘751 rue Denman Vancouver. C.B. Tél: 687-1418 ment fondé par l’évéque Bourget, le 8 septembre 1850, et s’était rapidement ramifié a l’extérieur du Québec. Ce groupe de Soeurs était accompagné, a son arrivée a Victoria, par les Péres Pier- re Rondeault, Charles Vary, Cyrille B. Beaudry, les Fre- res F.G. Thibodeau et Char- les Michaud ainsi que par la Soeur-converse Marie Main- ville. Les Soeurs s'établirent dans une cabine de rondins qui subsiste encore aujour- d‘hui dans la capitale pro- vinciale, comme la premiére école de la Colombie-Britan- nique. Comme s'il avait anticipé les aspirations et les besoins qui surgiraient de la ruée vers l’or dans la province, un Oblat, le Pére J.L. D’Her- bomez, établit, le 7 juillet 1858, la mission St-Joseph a Esquimalt: l’influence de VOrdre allait rapidement s'accroitre. La semaine prochaine: Le réle des missionnaires dans le développement de la pro- vince. Minn = Ouvert 7 jours par semaine de 12h00 a 14h30 et de 18h00 4 23h00 Dimanche de 17h00 a 22h00