6, Le Soleil de Colombie, 12 Décembre 1975 SOUS LE PROJECTEUR par M. Monnet M. Lefebvre, président du Club de l’Age d’Or de Vancouver m’a confié, il y a quelques jours, que: ‘‘Les non-anglais ont, en C.B., autant de chances que les au- tres d’arriver, A condition de travailler autant’’. Pour vérifier la valeur decette information, j’ai cher- ché, et vous présente aujourd’hui, un émigré des années 1955, arrivé ici ne parlant pas anglais, et maintenant analyste en recherches opérationnelles, c’est-a-dire mathématicien d’ordinateur. M. Gabril Allard, répondez: Q - Quelles études avez-vous faites en France - R - Solides études secondaires, latin et grec chez les Maristes, en Provence - Q - Pourquoi étes-vous venu au Canada - R - J’avais 17 ans 4 la fin de la guerre; engagé pour 5 ans dans la Marine Francaise, sur un dragueur de mi-~ nes; aprés cela, j?ai eu besoin de changement - Q - Quels ont été vos premiers emplois - R - Homme 4 tout faire A Edmonton, dans une ferme, manoeuvre dans un chantier forestier puis chauffeur de camion dans les champs pétroliféres de l’Alberta - Q - Pourquoi avez-vous laissé votre camion - R - Je l’ai quitté trés brusquement, un soir d’hiver, alors que dérapant sur une route verglacée, il com- mengait A descendre dans un précipice - Q - Est-ce seulement cela qui vous a fait venir 4 Vancouver - R - Non, je voulais me perfectionner en anglais, a- voir une meilleure situation et faire quelque chose enfin, arriver, m’élever - Q- Quels moyens avez-vous employés - R - J’ai d’abord trouvé un travail de manoeuvre, net- toyeur dans. une grande entreprise (lavage des lavabos plus qu’autre chose) - ‘ Q - Et cela a duré longtemps - R - Juste assez pour économiser sou 4 sou, aller au cours du soir, améliorer mon anglais et passer - la douziéme et treiziéme classe - Q - Quelles portes cela vous a-t-il ouvertes - R - Juste le droit d’entrer A l’Université, d’y ‘‘bQcher’’ pendant 5 ans, logeant ici et 1a, au meilleur marché et travaillant A temps partiel le plus possible et éga- lement durant mes vacances - Q - Vous aviez sans doute quelques amis pour vous en- courager - R - Peu, tous mes compagnons de travail me prenaient pour un fou, disant: ‘‘Tu penses qu’ils t’attendent, toi, un émigré, A ton age. ..’” Mais cela ne pouvait- pas changer ma décision. Ce qui importait, ce n’était plus de réussir, mais d’avoir essayé - Q - Et vous avez réussi - R - Oui, je suis sorti de 1l’*Université avec un diplome de bachelier en mathématiques et une maftrise en in- formatique - Q - Ce qui veut dire, pour les profanes: analyste en ordinateur. Mais avez-vous aussit6t trouvé du travail - R - Oui, j’avais 40 ans 4 ma sortie de 1’Universite, mais le*métier n’est pas-trés encombré, et j’ai eu tout de suite des offres au Canada et aux Etats-Unis - Q - En quoi consiste votre travail - R - Je communique . avec les chefs de service pour identifier leurs problémes_ et décide si une solution pratique en mathématiques est possible, qui puisse €- tre ensuite résolue par un ordinateur - Q - Puis-je traduire.en disant 4 nos lecteurs que vous posez des questions aux computeurs. Je dirai seulement que vous préparez des informations et que la machine donne des réponses exactes. Voici donc une derniére question: ‘ : “ - Votre travail est-il intéressant - R - Trés. Je voyage beaucoup, lesproblémes 4 résoudre sont toujours nouveaux et les gens que je rencontre trés agréables - : Vous voyez, lecteurs et lectrices, que l’on peut trés bien étre francophone et réussir, méme 4 40 ans! Cependant, ne croyez.pas que j’ai de 1l’admiration pour cet homme parce qu’il parle 4 des machines et qu’elles lui répondent. Non. Je reconnais, comme vous certainement, son courage et . sa ténacité.Entrer 4l’Université 435 ans demande une grande volonté, un désir de réussir et une certitude d’étre capable Tout cela estbien joli, méme si vous précisez que notre amiest le plus grand mathématicien francopho- . ne de 1’Quest. Si j’admire Gabriel Allard, c’est seulement parce qu’il est l’un des meilleurs joueurs de PETANQUE de tout l’Quest du Canada - Et voici que le mot PETANQUE, que j’ai si souvent écrit dans ce journal, nous raméne le soleil; plus que quelques semaines et nous pourrons jouer 4 nouveau et réouvrir la chronique du plus ‘‘grand’’ des sports. - LA CAISSE POPULAIRE SAINT-SACREMENT Bureau: Mardi a Vendredi: 9h. AM a 5h. PM, Samedi 9h. AM a Midi ee vid Wi gvav suisse ve WUGIY 700 Ouest 16e Ave, Vancouver _ ‘Tél: 874-9622 ELECTROCHOC Chaque jour, 4 Vancouver, de nombreux malades re- goivent des _ traitements d’électrochocs, en vue de combattre les cas de ‘‘dé - pression’? (spécialement la mélancolie involution- nelle’’), la schizophrenie catatonique’’, psychosedé- primante de manies’’, ‘*tendance au suicide’’, - ‘*manque d’intuition’’, agi- tation, re fus de manger ou parler, ‘‘hallucinations’’, - crises de larmes, apathie, stupeur, ‘‘attitude négative (refus de coopérer) et hos- tilité, sont toutes les ca- ractéristiques qui peuvent faire envisager 4 des psy- chiatres _lVapplication dq’E.S.T. Pendant le mois de sep- tembre dernier, 187 traite- ments ont été administrés, et ce, a l’HOdpital psychia - trique Riverview seul. La plupart des traitements de chocs sont donnés aux ma- ‘lades des grands hopitaux: Hopital Général de Vancou- ver, Hopital Lion’s Gate, Health Sciences, etc. . «)- La technique de la théra- peutie de l’électrochoc 4 Riverview est 4 peuprés la suivante: Le patient ne doit pas boire ni manger 4 heu- res avant le traitement EST. Durant cette période, des calmants et sédatifs. sont administrés afin de réduire la crainte du ma- lade et ‘‘sa résistance a ce traitement’’. De la gelee de carbone cristallisé appliquée sur les deux parties de la té- te ot seront posees les électrodes augmente la conduction et prévient les brdlures. Un anesthési - que, injecté par piqQre in- traveineuse, rend le pa- tient inconscient. Ensuite, le succinylcho- line, relaxe les muscles et réduit les risques de dislocation des os ou fractures. Ceci occasion- ne une paralysie presque totale, méme celle de la respiration, cette derniére devant @6tre aidée artifi - ciellement. Le psychiatre presse a- lors un bouton qui envoie un courant électrique de 70 4 125 Volts, pendant un dixi¢me 4 1 seconde et de- mie. L’électricité pénétre dans le crane jusqu’au cer- veau, ce qui produit une convulsion dont l’effet est réduit, grfce au relaxant musculaire. Cette convul- Un livre fait echo 4 l'affaire Rossillon PARIS - L’affaire Rossil- lon, qui avait fait la man- chette des journdux, ilya5S ans, aeu de nouveaux échos 4 Paris. M. Rossillon lui-méme, qui avait été expulsé du Ca- nada par le Premier Mi - nistre Trudeau, aprés a- voir été accusé d’étre ni plus ni moins qu’un agent secret de la France, a per- du une bataille légale qu’il avait engagée pour que des . références A cet incident soit supprimées d’unlivre nouvellement paru. sion est suivie de coma, durant quelques’ minutes. Quand il revient A lui, le sujet éprouve quelques en- nuis tels que maux de téte, étourdissements, douleurs musculaires, nausées_- et vomissements, confusion, il se trouve désorienté (ot suis-je, qui suis-je), il a peur, il aun sentiment de panique, lutte, faiblesse physique et perte demé-. moire. : La nature, l’extension et la durée d’FE.S.T. (y com- pris l’amnésie) ont tou- jours été l’objet de con - troverses. Le Comité d’En quéte du Traitement Elec- trochoc est formé d’un groupe de personnes tra- vaillant et allant dans les hOpitaux , parlant aux psy- chiatres et lisant tout ce qui est ecrit sur les trai - tements électrochocs. Le plus important pour ces gens est les rapports écrits de per- sonnes qui ont recu de tels traitements, semblent étre les mieux les effets et reactions desdits traitements. Si vous avez été traité par electrochoc ou si vous connaissez quelqu’un quia subi un traitement simi - laire, et que vous désiriez participer 4 cctte expé- rience, verbalement ou par écrit, veuillez: - Teléphoner au 731-2954, (Lawrence Belfrage) ou au 985-8835 (Kathy Kidd) - - Ou écrire 4 Mental Patients Associa - tion - Committee to Investigate Shock Treatment 2146 Yew Street Vancouver, BC, V7N 3W2 Tél.: 738-5177 & 738-1422. JOUEZ AVEC NOUS -