Le Moustique Le barbier-poéte de Catalogne ! Depuis I’Espagne, un Belge, Jean-Pierre Lorand nous envoie ses poémes écrit entre deux coups de blaireau. Pour tromper le mal du pays, le coiffeur troque le rasoir contre la plume. « Vous et moi faisons partie de la grande famille les « Belges du bout du monde ». J’ai eu le plaisir de participer a une émission de Adrien Joveneau. J'ai regu le livre qu’il a édité, et c’est ainsi que j’ai pu lire votre parcourt au Canada. Puisque j'ai lu que vous vous occupiez d’un mensuel « Le Moustique », j'ai pensé que recevoir quelques poésies de chez-nous vous ferait plaisir. Ce qui me ferait plaisir en retour, c'est que vous puissiez publier quelques textes dans votre mensuel, pour autant que cela vous agrée, et suivant le choix que vous ferez sur certains textes. Permettez-moi de vous demander un exemplaire de votre mensuel, lorsque vous aurez publié un texte de votre choix. Je serais trés heureux d’étre un peu connu sur ce grand territoire du Canada, grace a vous, et entre Belges essayons de nous aider. Je vous fais parvenir une copie, « Histoire sentimentale d’un poétereau » qui est un résumé de mes meilleurs textes publiés, mais il ne me reste plus un seul livre. Vous aurez regu le dernier, « La saga d’un félibre ». A vous de choisir votre coup de cceur, et merci d’avance de me consacrer un peu de votre temps, et merci de tout coeur en cas de publication » Lorand Jean-Pierre Coup de téte. Viens chez nous parrain, a imploré Sergi, il n’'y a plus de coiffeur au bourg ! » La petite ville en question, c’est Cervera en Catalogne, une région au Nord-Est du pays, a une centaine de kilométres de Barcelone. Cité médiévale et universitaire, Cervera compte 7.800 habitants et ...deux coiffeurs pour messieurs, Jean-Pierre en est un. Il a quitté son salon de Farcienne en Belgique et a choisi de refaire laventure a 1.200 kilométres, en Espagne ot son filleul le réclamait. Amoureux de la Catalogne, son lieu de villégiature depuis vingt ans, il n’était pas vraiment en territoire inconnu. Aprés quelques piéces de théatre wallon, chansons et recueils de poésie, l’auteur s’essaie a l’autobiographie. « Le 101, rue du Louat », c’est le titre de cet ouvrage en préparation. « ll me manque mon Farcienne, se lamente le quinquagénaire, c'est donc logique de commencer le roman par ma maison natale. » Jean-Pierre Lorand revient de temps en temps a Chatelineau et en profite pour revoir ses parents et refaire le plein d’affection mais aussi de chocolats, de pain d’épice, de biéres spéciales, de cassonade : que c'est bon de croquer dans Ia belgitude ! 40 Jean-Pierre Lorand Tél / Fax : 00 34 973 533 255 Volume 6 - 4¢ Edition Locnes dates... / ISSN 1704-9970 Avril 2003 La Langue La langue est un petit membre Qui peut se vanter de tant de choses. Un jour dans le miroir de ma chambre La regardant, je la trouvais morose. Certes indispensable a (a parole, Delle, jaillis des mots qui s‘envolent. Tant6t pour mentir et cafomnier, Tant6t pour trahir et critiquer. Elle peu ruiner la réputation des uns, Voir, déclencher Canimosité des autres. Parfois elle crache des boutades Au gout de venin, Qui font plus mal qu'une myriade De coup de poings. Que de baisers sans détour Tu m'assailles, quand dans un (it on se vautre. Car en amour, Elle peu avoir un gout de parfum. Faites mon Dieu que la mienne soit positive, En émettant des paroles de réconfort. Je ferais effort Pour quelle soit constructive. Ma langue doit servir a édifier, Enseigne-moi donc, de dire la vérité. Dans beaucoup de cas It vaudrait mieux qu'elle ne parle pas. La sagesse vous dira de (a tourner sept fois, Avant de dire n’importe quoi. Lorand Jean-Pierre Cerveras, mai 2002.