. - nN het eT at eT a ee re 2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 2 février 1990 EDITORIAL La société distincte: un concept a réviser ! L'idée de 12 sociétés distinctes (10 provinces et 2 territoires) avancée la semaine derniére par le premier ministre Vander Zalm en a fait sourire plus d’un a Québec et a Ottawa. Cette idée, un peu excessive, voire farfelue, est cependant moins stupide qu’il n’y parait et mérite qu’on s’y arréte un moment. La caractéristique fondamentale du Canada _reconnait l'existence de Canadiens de langue anglaise et de Canadiens de langue francaise, les uns et les autres étant présents dans toutes les provinces du pays, les premiers vivants majoritairement au Canada anglais, les seconds étant principalement concentrés au Québec. C’est ce qu’on appelle la dualité canadienne. Pour sapart le Québec forme au sein du Canada une société distincte. Il a une histoire, une langue, une culture, des valeurs, etc., qui sont différentes de celles des autres provinces. C’est aussi la seule province ot la minorité de langue officielle est anglophone. Faute d'une définition plus précise de cette trés brumeuse société distincte, retenons quand méme que ce sont la certaines des caractéristiques fondamentales qui distinguent le Québec du reste du pays. Le Québec est une société distincte parce que la dualité canadienne nes'y exerce pas de la méme facgon que dans les autres provinces. Pour le Québec, la société distincte est le pendant de la dualité canadienne et aucune province anglophone ne peut revendiquer ce caractére distinct qui lui est particulier. Cela dit, si pour des raisons historiques le Québec forme une société distincte, il demeure que certaines provinces anglophones sont depuis quelques années en oleine mutation. Ainsi, par exemple, la Colombie-Britannique de 1990 n’a plus rien de comparable avec celle d’il y a dix ans. A sa facon, elle se différencie méme de plus en plus des autres provinces anglophones. Ici, la vieille habitude de diviser le pays en deux, avec les anglophones d'un cété et les francophones del’autre, semble sérieusement dépassée, et elle |’est, A moins que |’on fasse fi des nombreuses communautés multiculturelles qui se sont 6tablies et développées ces derniéres années. en Colombie-Britannique. Pour les britanno-colombiens, le concept de dualité canadienne vit dans l’ombre dela réalité multiculturelle. Dela a dire que la Colombie-Britannique est aussi une société distincte il n’y a qu’un pas a faire; et Bill Vander Zalm l’a franchi, en partant probablement du principe que si le Québec est effectivement une société distincte, il n’a pas pour autant Vexclusivité de la formule qui peut trés bien étre adaptée a d'autres réalités. Certes, l'idée est discutable, mais elle a au moins |’avantage de jeter un regard neuf sur un pays qui, de toute fagon, n’est plus tout a fait ce qu'il était et que l'on a encore par trop tendance a résumer selon des critéres qui ne correspondent peut-étre plus vraiment a la nouvelle réalité. Patrice Auditax SOCETE SANAN é : DUCANCER | SOCIETY ‘Vincent Pigeon B.A., L | .B. . : Donnez Hean, Wylie, généreusement. & Cie Avocats & notaires ERRATUM Ki eet aie ide lecoute os 1501-4330 Kingsway, erreur qui s’est glissée la Burnaby, C.B. parnalttescerie cane ater nonce les H E V5H 4H9 Suite 2 = protien ae Télécopieur: (604) 434-7707 | | Communication, aura Téléot : (604) 434-5784 fallu ee lieu du prix COURRIER A la recherche des oiseaux rares Serais-je a la recherche d'une espéce disparue qui, m’a-t-on appris, 6migre souvent et en toute saison? Vais-je devoir m/attriquer de tout- un appareillage sophis- tiqué pour détecter, du crépus- cule jusqu’a l’aube un hoche- ment de téte particulier? J’aurais a traverser lacs et riviéres, survoler plaines et montagnes. J’aurais a faire le guet al’ombre des lampadaires, aux sorties des usines et des bureaux qui cultivent le néon. J’aurais déja, avant d’entre- prendre cette chasse solitaire, recherché des alliés. Aurais-jeadiscourir comme le renard dela fable pour qu’on me glisse des noms... des indices? Je recherche des oiseaux rares. Qui est donc cet adulte de 25ans et plus, prét a aider notre jeunesse a se diriger? Je suis a la recherche d'une espéce extraordinaire, un peu spéciale, a l'image de la jeunesse elle-méme. J’aurais sans doute besoin d’une bonne fée qui me donnerait le pouvoir de faire comprendre et d’impli- quer sur une simple poignée de main... d'une poudre magique couleur de sel, au gout d’oseille peut-étre?... Méme au seuil de la quarantaine, suis-je déja trop vieux pour m’exciter devant les prouesses de la jeunesse? Ai-je raison de m’inquiéter? Pourrais-je revenir bredouille et laisser cette chasse a quelqu’un d’autre la _ saison prochaine? Aurais-je a présenter un guide pratique, probablement de plusieurs pages que je n’oserai pas faire lire? Cela ne sera certainement pas suffisant pour attirer. Les gens se méfient toujours un peu des caractéres trop petits... surtout si il yaun espage pour signer. Je devrais tenter d’obtenir un engagement sur parole comme on savait si bien le faire autrefois, sur \’honneur pour mieux faire! Je devrais demander au gouvernement d’annoncer pu- bliquement que mon territoire a été élargi: »Que le rdle des parents s'est accru jusqu’aux enfants des autres« pourrait-on prociamer, il s’en_ suivrait colloques et séminaires, re- groupements en tout genre et projets spéciaux, j’aurais la tache facile pour discerner ceux et celles que je recherche. Quel est l’adulte qui pourrait agir comme —_ personne-ressource aupres du club jeunesse de sa localité? Un adulte que les jeunes accepteraient, ceux-ci ne devraient pas se montrer trop difficiles... Un adulte qui aimerait s’impliquer avec des jeunes de 13419 ans, il nedevra pas se montrer trop exigeant non plus. Depuis letemps que |’on exige que les jeunes se comportent comme des adultes, il est sans doute normal de rechercher un adulte qui peut encore étre jeune. Cette personne-ressource devra accompagner, sans pour autant imposer; orienter, sans diriger; @couter et supporter sans juger et discriminer ... de quoi flatter tout adulte choisi par les jeunes. Depuis le temps que |’on exige que les jeunes se comportent comme des adultes, il est sans doute normal de rechercher un Est-ce la une odyssée que de faciliter pour tous les »aprés nous-autres« des expériences enrichissantes tout en leur permettant de développer leur ‘godt et leur capacité d’utiliser le frangais. Février en Colombie- Britanniquece n'est pas le mois. idéal pour faire les cent pas, encore moins a Vancouver et dans sa banlieue: la pluie est froide, les autobus bondés, on se marche sur les pieds, les gens s’abritent sous leurs parapluies, les yeux rivés au trottoir, et comme toutes les vitres des autos sont embuées, c'est un peu bizarre d’attirer l’attention en gesticulant ... Pourtant, mon oiseau rare est quelque part au milieu de tout cela. Il me faudrait peut-étre une délégation pour affler frapper aux portes ... il y a des jeunes, et j’en connais, qui ont de la voix, mais ils risquent de faire trop de bruit et mes espoirs s’envoleraient sGrement. Pourrais-je attirer mes oiseaux rares par une pensée profondei Je sais que tout le monde aime bien réfléchir. Le style »Non mais si ce n’est pas pour la jeunesse d’aujourd’hui et celle de demain que |’on fait tout ce que l'on fait dans la Francopho- nie, a quoi ga sert?«. Je me demande si ga cliquerait. Il vaut peut-6tre mieux ne pas y penser parce que dans dix ans nous n’aurons peut-étre plus besoin de le dire. J'irai sans aucun doute fureter les registres et les nomenclatu- res “de nos — bibliothéques municipales pour me faire la main. A-t-on gardé la liste des scouts-guides du Bas Fraser de 1950 a 1965? Que dire des statistiques sur les enfants uniques et les jumeaux de sexe différents parlant francais des années soixante de la Colombie- Britannique? Trouverais-je la un nid a ma portée? Le jour se léve, aujourd’hui débute ma recherche. Je me rendrai au local de l’association francophone, ils n’ont pas partout le café a offrir, je sais, mais je rencontrerai peut-étre des jeunes occupés a plier en cing linvitation a la partie de sucre; j'y rencontgrerai aussi des adultes ... ceux-ci m’offri- ront peut-étre le fromage tant convoité ... Et s'il n'y avait qu'un répondeur ... Mon Dieu, si j’en suis 4 ma derniére péche faites que j’en revienne avec de belles prises! Cher lecteur, j’aurai certaine- ment besoin de ton aide, le temps presse, les braconniers s’en viennent! Vive la jeunesse, tout court! Pierre-Gilles Pilette Consultant Conseil jeunesse _ franco- colombien Inc. Tél. 737-8510 LA LIBRAIRIE DU SOLEIL 980, RUE MAIN. fe NE} SIOWENL Le seul journal en fraricais dé Getomdie dela Colombie-Britannique Président-Directeur: Jacques Bailiaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de |'‘APF: Yves Lusignan Journaliste-coopérant: Pierre Sejournet Photocomposition: Suzanne Bélanger -0oordonnateur administratif: Jacques Tang Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Association de le APF ne. Presse francophone &™-* hors-Québec 683-7092 & 683-6487 Abonnement 1 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$ — Numéro d’enregistrement: 0046 - Courrier de 2éme classe pourront ne pas étre publiés. Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). 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