ee ar ea C‘était cette semaine Les nouvelles Nouveau régime de sécurité du revenu Le gouvernement fédéral a de- pose aux Communes, un projet de loi portant création d’un nouveau régime de sécurité du re- | venu familial (RSRF). Cette me- sure vise a remplacer les deux ré- gimes actuels d’allocations familia- | le et d’allocations aux jeunes. Elle transforme radicalement le sys- teme actuel, qui accorde chaque mois un montant fixe par enfant, sans egard au revenu du benefi- claire. Desormais, seules les familles a faible ou moyen revenu recevront des allocations. Les prestations se- ront calculees suivant le revenu fa- milial, le nombre et l’age des en- fants. Le ministre a fixe un revenu de base au-dessous duquel les presta- tions seront réduites, en fonction inverse du niveau de revenu. Ce revenu de bas serait de $4,500 pour une famille avec un enfant; de $5,000 pour une famille avec jeux enfants; de $5,500 pour une famille avec trois enfants. Autre- ment dit, pour chaque enfant addi- tionnel, le niveau annuel de base serait releve de $500. Au fur et a mesure qu’augmenteront les reve- nus du pere, les prestations seront progressivement réduites, a raison de 33 cent pour chaque cent dollars dépassant le niveau de base (ou 0,3 | p. cent). | Si la loi est votee, le gouverne- | ment fédéral versera dés le mois | de mai prochain des allocations fa- miliales mensuelles de $15 par en- fant de moins de 12 ans et de $20 par enfant age de 12 417 ans. L’occupation prend fin & Sturgeon Falls Les étudiants francophones ont mis fin, a_l’occupation de l’école secondaire de Sturgeon Falls, aprés avoir recu du ministre ontarien de l’Education, M. Welch, la promesse que la loi sur !’ensei- gnement du frangais sera révisée. Les grévistes, qui avaient boy- cotte les cours. depuis la rentree des classes, le 7 septembre, récla- ment des écoles supérieures dis- tinctes pour les etudiants franco- phones et anglophones, au licu d'un seul immeuble actuellement fre- | qu nte par 1,600 etudiants, dont 1,200 sont de langues francaise. Une commission, constituee d‘un | seul membre, a eté chargée de re- viser la loi 141 qui, en 1968, avait etabli les grandes lignes de |’édu- cation francaise en Ontario. Moins de chémeurs au Québec ef en C.-B. Le Canada comptait, le mois der- nier, 59,000 chomeurs de moins qu’en juillet. Le Quebec et la Co- lombie-Britannique ont ete les deux seules regions-statistiques a connai- tre une baisse marquee du cho- mage par rapport a aoiit 1970. Le Quebec comptait, le mois der- nier, 5,000 chomeurs de moins et la Colombie-Britannique 13,000 de moins qu’a la meme periode |’an dernier tandis que, sur la meme base comparative, |°Ontarioa connu 16,000 chodmeurs de plus, les provinces de l’Atlantique 8,000 et les provinces des Prairies 1,000 de plus. En aout, le Canada comptait 455,000 chomeurs, dont 18,000 provi- soirement mis a pied. Montreal, cependant, a connu cet ete son plus haut taux d°embauche en deux ans; le nombre des cho- meurs s’est maintenu, en aout, a moins de 57,000 soit 15,000 de moins que l’an dernier a la meme epoque. Le retour de l‘inflation Les plus fortes augmentations de prix dans le secteur de !’alimenta- tion depuis dix ans, pendant la pe- riode estivale, ont fait monter l’in- dice des prix a la consommation d’environ un point, de juillet a aout 1971. Statistiques Canada revele que, de 1341 en juillet, l’indice du cott de la vie est passé en 135 en aout. Si l’on considére que indice était de 130,5 en aout 1970, la progres- sion en un an a éte de 45 points ou 3,4 p. cent. Cette hausse est la plus forte depuis mai 1970. Les economistes jugent que toute augmentation annuelle de plus de deux p. cent est inflationnaire et que nous sommes a nouveau plon- ges dans l‘inflation. Le PQ n‘appuie aucun bloc Le Parti québécois participera a la prochaine campagne electorale fedérale mais il fera cavalier seul et ne s’associera pas au Bloc que- becois que l’on tente présentement de mettre sur pied. Le chef du parti, M. Rene Leves- que, a expliqué, au cours d'une conference de presse, que l'action éelectorale du PQ, lors de la pro- chaine election federale, ne sera pas destinee a faire élire ‘‘des gars’. Le chef pequiste a egale- ment fait savoir qu’aucune associa- tion de comte ne donnerait son appui officiel ou public a tel ou tel candidat de tel ou tel parti politi- que. Khrouchtchev au cimetiére no 2 Nikita Sergueievitch K hrouch- tchev (1894-1971), décéde le 11 sep- tembre, a été inhume lundi a No- vo-Dievitchi, ou se trouve le cime- tiere no 2 de l'Union sovietique. 1l est mort a la suite d’une longue et penible maladie. Il laisse dans ic deuil sa femme, Nina Petrovna, ses filles, ses gendres et plusieurs petits-enfants. Son régne a éte principalement marqué par ses rencontres avee le general de Gaulle et le president Kennedy, par les fortunes diverses des relations Est-Ouest, dont les crises de Berlin ef de Cuba, ainsi que par une tension croissante entre Moscou et Pekin. Sur le plan intérieur, il a ete le principal artisan de la ‘‘déstalini- sation” et par une relative libera- tion politique et economique. Nixon veut ouvrir l'ONU 4 Ia Chine Le président Richard Nixon, des Etats-Unis, s‘est pronance categori- quement, -en faveur de lad- mission de la République populaire Nations unies, ce qui presuppose son entrée a l’Assemblée generale de |’ONU. Lors d'une conference de presse impromptue, il a également de- claré: ‘Cela voudrait dire aussi l'eviction de la Republique de Chine (Formose) de son siege au Conseil de securité”’. Le president a affirme que ses plans de voyage a Pekin ‘‘vont de lavant comme prevu’’. Des discus- tres bien’, a-t-il ajoute. sions mutuelles ont. lieu entre les aecux capitales ef “les choses vont Massacre a Aftica Les forces de Vordre de Etat de New York ont ouvert le feu et en- vahi la prison d’Attica, matin, afin d’ecraser Ja rebellion des detenus qui durait depuis cing jours. Resultat: 41 morts et 42 pri- sonniers blesses. rf Une enquéte a revele que les neuf otages qui ont peri au cours de l’écrasement de la mutinerie sont morts de blessures par balles et non de coupures a la gorge. On n'a trouvé aucune arme a feu dans la prison. Le president Richard Nixon a donne son appui aux mesures deci- dees par le gouverneur Rock feller pour mettre fin au soulevement des prisonniers. L'affaire suscite deja de violentes controverses entre | s defenseurs de ‘la loi ef de Vordre”™’ ct leurs detracteurs qui denonecent ce massacre. Berlin: déeblocage BONN — Le chancelier Willy Brandt reprend son baton de pélerin de la réconciliation de la RFA avec l'Europe de l'Est. Trei- ze mois apres la signature du traité germano-soviétique, le 12 aout 1970 4 Moscou, il va de nouveau se rendre en URSS d’ici a la fin du mois de septembre pour rencontrer les dirigeants soviétiquas. La nouvelle a fait sensation a Bonn ou l'on a remarqué que le chancelier ouest-allemand a repon- du favorablement a _ [invitation transmise la semaine derniere par l’ambassadeur d’URSS en RFA, M. Valentin Faline, avant que le pre- mier ministre soviétique, M. Kossy- guine, ne lui ait rendu sa visite a Moscou, ainsi qu’il avait été con- venu. Le chef du gouvernement de Bonn, estime-t-on dans les milieux informés, entend donc faire passer les progres de la détente et de la normalisation en Europe avant le protocole. Les dirigeants ouest-allemands et soviétiques, indique-t-on officielle- ment a Bonn, sont unanimes a esti- mer que la conclusion de l'accord | quadripartite sur Berlin a créé des conditions favorables a la poursuite des échanges de vues avec Moscou. Il ne fait pas de doute, estime-t-on dans les milieux informés, que les entretiens déborderont largement la question de |’ élargissement des re- lations économiques et culturel- les pour porter notamment sur la sé curité européenne. M. Willy Brandt exposera certai- nement aussi ses vues sur une ré | duction équilibréé des forces en pré- sence a l'Ouest et a l'Est. II esti- me, selon les memes milieux, que cet- te rencontre pourra avoir, par rico- chet, une influence favorable sur le déroulement du dialogue interalle- mand, qui vient de s’amorcer pour l’application de l'accord sur Berlin. On ignore encore la date et le lieu de la rencontre ainsi que la ualite des interlocuteurs de M. randt. Les entretiens, croit-on, pourraient avoir lieu soit a Lé- ningrad, soit en Crimée, mais pas a Moscou, ce qui serait une facon habile de tourner le probleme de la visite restant a rendre par M. Kossyguine. Il semble enfin certain qu’il s’a- gira d’un veritable sommet entre chefs de parti ou de gouverne- ment et que M. Walter Scheel, minis- tre ouest-allemand des _ affaires étrangeres, ne sera pas du voyage. A Moscou, les observateurs esti- ment que l’annonce de la visite de M. Brandt en URSS, qui a provoqué une vive surprise dans la capita- le soviétique, confirme que le regle- ment de la question berlinoise cons- titue pour le Kremlin le point de depart d’une vaste offensive diploma- tique en direction de l'Europe de l'Ouest. L’URSS, soulignent-ils, con- sidere désormais Bonn comme un partenaire a part entiere dans la ne- gociation qui doit mener a la réu- nion d’une conférence européenne sur la sécurité. D’autre part, M. Alexis Kos- syguine, chef du gouvernement de lURSS déclare dans une lettre adres- sée aM. Brandt et citée par l’agence TASS que l'Union soviétique “ parta- ge entierement’ l’opinion du chan- celier allemand, selon laquelle l’ac- cord quadripartite sur Berlin “re présente un pas important dans la voie de la détente en Europe’. | M. Kissyguine affirme que ‘“I'u- nion soviétique a fait tout son pos- sible pour aboutir a un accord appelé a assainir la situation a Berlin-Ouest et a exclure les complications et les frictions dans cette région’. M. Kossyguine se félicite de la “volonté du gouvernement de la RFA de mener a bien les prochai- nes négociations avec le gouverne- ment de la RDA, ce dernier, ayant dé ja déclaré qu’il était pret a apporter son soutien a la réalisation d’une en- tente appropriée avec la République fédérale et le Sénat de Berlin-Ouest’’. Le chef du gouvernement sovieti- que exprime, en conclusion, |’ espoir que Jl amélioration des _ rapports entre TURSS et la RFA, entamée par la signature du traité du 12 aott 1970, se poursuivra dans linterét des deux pays et de la paix en Euro- pe. La lettre de M. Kossyguine répond a un message que lui avait adressé dimanche le chancelier allemand, en méme temps qu’aux autres chefs d’Etat de gouvernement des pays si- gnataires de Jl’accord-cadre sur Berlin. Crise politique PARIS — Trois se maines apres les décisions américaines, les autres pays du monde occidental commen- cent 4 reconnaitre officielle- ment l’ampleur de la crise Ils ne l’avaient jusqu’a present analysé que du point de vue de la technique moneétaire. Ils en font maintenant ressortir les dimensions politiques. Apres les mesures de ‘‘sau- vegarde’’ monétaire prises al un réflexe gspontané par cha- cun des pays, les gouverne- ments des pays industrialisés mettent maintenant sur la table l’échec du systeme monétaire international pour en étudier les causes, les conséquences et y trouver des remedes. Les pouvoirs politiques, quan a eux, entrent en scene, Tou- tes les déclarations de ces derniers jour — qu’elles soient italiennes, allemandes ou francaises — montrent que la solution ne peut étre trouvée au simple niveau des ministres | techniques, spécialistes des questions économiques et mo- | nétaires, mais bien au niveau politique des nations. Le pré- sident Pompidou, le premier, a appelé a un “sommet eu- ropeen’’. Le ministre italien du tresor, M. Mario Ferrari-Ag- radi, a déclaré pour sa part undi a Paris que les ques- tions fondamentales de la cri- se avaient un caractere “‘érni- nemment politique’. | Bien plus qu’un simple re- glement moneétaire: nouvelles parités des monnaies, proble- me de lor, probleme des ré- serves etc.., il s’agit en effet également d'une révision des regles du commerce internatio- nal et d’une nouvelle réparti- tion des dépenses pour la dé- fense du monde occidental. Car le probleme fondamen- tal — source méme de la crise actuelle — est celui du deficit de la balance des paiements ameéricaine, de son sous-pro- duit: les 50 milliards de dol- lars ‘‘balladeurs’” en Euro- pe, et de la subite dégrada- tion de la balance commercia- le des Etats-Unis. Les Américains en ont tire les conséquences en deman- dant aux autres pays de par- tager les charges de toutes sortes qu’ils assument depuis la fin de la guerre en tant ue leaders du monde occi- ental. La France, la pre mieére, a réagi en préconi- sant également la fin de ’hé gémonie du dollar sur les monnaies et sur les écono- mies des autres pays. Devant la crise economique qui, 4 terme, pourrait inter- | venir du fait du bouleverse- ment moneétaire: protection- nisme aux frontieres, réces- sions des productions, chd- mage, etc..., il n'est a l'heure actuelle plus possible d’en- | visager des accords techni- | ques partiels. Cest ainsi que les six pays du Marche commun semblent abandon- ner l’idée de trouver une so- lution technique par des ma- nipulations moneétaires inter- nes a la Communauté — ce quils ne sont dailleurs pas jusqu’a présent parvenus a réaliser — pour tenter de trouver une position politique communautaire face a l’en- semble de la crise. de Chine au Conseil de sécurité dest LE SOLEIL, .24 SEPTEMBRE 1971, XV