LE MONDE DES INSECTES _ Afin de m’assurer Cessez de sussurer Vous m’agacez l’oreille Ma douce abeille. De ce vol alentour Achevez les détours Ou je vais vous quitter Sans un regret. Vous voila raisonnable Et si fort désirable Je veux vous caresser Sans me lassex. Vous étes une infame Gente petite dame! Car sur le bout du nez M’avez piqué! Pierre- Xavier Marchioni (Errances amoureuses )- Trompe- Il est difficile de ne pas connaftre les insectes (en général) , car des insec- tes il y en a partout: méme dans les déserts ou dans les glaces des pdles, comme sur les sommets des montagnes aux neiges éternelles! Habi- tuellement, on remarque les insectes soit quand ils nous empoisonnent lV’existence (moustiques, puces, mou- ches, cafards, guépes, arai- gnées...), soit 4 cause de caractéristiques qui ne peu- vent passer inapergues(leur beauté: papillons par exem- ple; leur bruit: criquets, grillons, cigales; leur nom- bre: les sauterelles des pays chauds, les chenilles processionnaires, les four- mis, les abeilles). _ Et bien que l’on cotoie cons- tamment les insectes, peu de. gens connaissent le rdle _ des insectes: dans notre environnement! Mais tout d’abord, sachons qu’il y a plus de Huit-Cent-Mille es- péces connues d’insectes dans le monde et aux dires d’entomologistes éminents: que nous ne connaissons que le dixiéme des insectes exis- tants sur notre planéte,sous une forme ou une autre, dans les airs, les eauxetlaterre. On découvre environ chaque année cinquante mille nou- velles espéces ou variétés d’insectes! Quoique 1’étude des insec- tes ait attiré l*yhomme de- puis les temps les plus re- culés, l’ampleur des recher- a recherché le profit qu’il pouvait tirer des ‘insectes pour s’alimenter (dans bien des pays, il est toujours u- ne gourmandise de manger: fourmis, sauterelles, colé- optéres ou méme des vers; dans un autre ordre d’idée, tion de produits naturels né- cessaires aux uns comme aux autres pour survivre ou pour pouvoir se développer. Et ce fut principalement pour des raisons de ‘‘ Guerre’ aux insectes. que la recherche fut accéléréel : Avec la technologie évo- luant 4 grands pas, pour transformer nos conditions de vie et améliorer notre bien €tre, nous nous éloi- gnors de plus en plus des normes qui ont permis 1’é- quilibre de tous les élé- ments de la nature; c’est ainsi que la population hu- maine s’est développée A une cadence inattendue gr4- ce aux possibilités de cette technologie; l’agriculture est pour pouvoir produire de fa- con A répondre A lademande toujours croissante; l’ex- ploitation forestiére 4 ou- trance qui laisse croire que les réserves de bois sontil- limitées (et qui permet que l’on gaspille ce précieux produit) se continue, entraf- nant une destruction parfois totale de tout un milieu na- turel (lequel ne pourra se re- créer, si cela peut arriver un jour, que dans bien des années); pour permettre I’ extension des villes, la cré- nous apprécions tous le miel!) pour se parer ou mé- me se vétir (certains cole- optéres sont toujours une parure favorite des tribus d’Afrique, comme c’était le cas chez les égyptiens avec le scarabée sacré; la soie, quoique fort rare maintenant et que 1’on doit 4 un papillon Bombix) dans sa forme pas- sagére de chenille (le ver A soie) bAaiissant son cocon pour se transformer en chrysalide, est un produit de Mouche du pommier _ ches dans ce domaine n’avait jamais atteint, au cours des civilisations passées, cel- le de ces derniers siécles. Nous allons voir pourquoi: En premier lieu, l’homme_ qualité des plus recherchés pour ’habillement..). Mais bientét, il fut plutdt question de rivalité entre certains insectes et les hu-- mains, dans la consomma- ‘Chenille processionnaire ‘‘ BERTHA’’ ation du réseau routier, 1’ implantation des systémes de transport d’énergie (é- lectricité, gaz, pétrole), l’exploitation des richesses naturelles, on repousse les frontiéres de l’environne- ment naturel; si, 4 premié- re vue, nous semblons pro- fiter de cette sitatuion, ce- la se fait au dépend de bien des éléments et d’étres qui _ cohabitent avec nous dans cet environnement; des es- péces animales se sont é- teintes A jamais et d’autres sont menacées par ce désé- quilibre de la nature qui ‘risque un jour d’entrafner notre propre disparition. Peu importe les insectes, me direz-vous, quand on sait qu’ils détruisent dans le monde un tiers ou méme la moitié des ressources a- limentaires; si on arrivait A sauver ces ressources, nous n’aurions pas de fami- ne; et, dans les bois, me di- rez-vous également, les in- sectes détruisent chaque an- née une portion considéra- ble de la production et si on pouvait les éliminer, le revenu étant plus grand a- baisserait le prix de re- vient! Mais ce serait trop simple de pouvoir tout planifier en raison de notre seul bien- étre! Nous allons voir com- bien il est important de se soucier des autres ‘‘rési- dents’’ de la nature; si petits qu’ils soient, les in- _gectes ont aussi leur place. et leur raison d’étre dans le fonctionnement naturel de notre environnement. (A suivre....) kk *& devenue antinaturelle’ Le Soleil de Vancouver, 30 novembre 1973, 9 ee coin de loffice de la langue francaise vous m'en direz tant par Louis-Paul Béguin L’étymologie Voyage au pays des A chaque fois qu’un mot un peu mystérieux, un peu trop savant est apparu, les gens ont eu tendance 4 le rappro- cher d’un autre mot plus con- nu et c’est pourquoi le verbe ordiner est devenu ordonner, sous l|’influence du populaire verbe: donner. C’est ce que je vous ai démontré dans un article précédent. Mainte- nant, remontons,.non pas les Champs-Elysées, mais les chemins de Il’histoire du frangais et retrouvons-nous ensemble, si vous le vou- lez bien, prés des sources vives de notre langue. On y verra des ‘‘reliques lin- guistiques’’, les origines des mots nous donneront sur no- tre langue une perspective fascinante. L’étymologie est en effet un voyage au pays des étymons. On entend par étymon le terme originel qui a évolué, qui s’est transfor- mé, et qui a créé, tel un patriarche biblique, toute une famille de mots qui ont tous un petit air semblable, qui se ressemblent plus ou moins, suivant les aléas de histoire. Car c’est l’his- toire des hommes qui fait évoluer Jlhistoire de leur langue. Bien sQr, on ne sait pas toujours jusqu’otl remonter pour retrouver le vrai pa- triarche. On doit donc se contenter des textes an- ciens of le mot est pré- sent pour la premiére fois. On essaie de trouver aussi l’aire géographique du mot. Dans quelle région de _ la France ou du Québec, par exemple, un mot donné a d’abord été employé. II faut classer les apports qui ont enrichi le vocabulaire se- lon deux facteurs: les lieux d’origine et la date approxi- mative d’apparition du mot. Le vocabulaire frangais s’ est constitué lentement A partir de ce qu’on appelle un fonds primitif. C’est d’a- bord le latin populaire parlé en Gaule 4 la fin de ’Empi- re romain qui a évolué. Il y eut interaction de plu- sieurs dialectes et éga- lement du fonds gaulois, cer- étymons tainement le plus ancien, et qui nous a donné tout de méme quelques dizaines de termes ruraux (charrue, glaner, sillon, etc...). Les grandes invasions de la France ont fait rapidement évoluer la langue. Les Francs s’installent en Gaule un fonds germanique péné- tre la langue dés le IIle sié- cle. Les parlers romains s’enrichissent de nombreux termes d’origine germani- que (franc, guerre, honte, riche. etc...). Les envahis- seurs toutefois adoptérent la langue des vaincus. Sans doute parce qu’elle était plus riche et plus perfec- tionnée’ Mais il y eut tout de méme un autre apport, celui des Normands qui vint s’ajouter par la suite au creuset dans lequel se cons- tituait lentement le frangais. A ces éléments fondamen- taux sont venus se joindre des apports complémentai- res: on fit appel au latin, par la langue des clercs, un apport qui continua pendant de longs siécles. C’est a- lors que furent créés_ des mots savants plus abstraits plus justes souvent, qui dou- blérent d’autres mots’ de méme origine mais dont 1’é- volution populaire cachait 1’étymologie (hdtel_et hOpi- | tal, fréle et fragile). On les appelle des doublets étymo- logiques. On fit ensuite entrer dans la langue frangaise, pour les besoins de la science et de la technique, de nombreux mots empruntés au grec. Pendant ce temps-1a, néan- moins, l’emprunt au latin continuait. Cela surtout au XVIe siécle. L’arabe, A ce tnoment-1a, avait déja four- ni 4 la langue francaise de, nombreux termes: amiral, algébre, alchimie, etc....Je vous en ai déja parlé. Nous sommes arrivés a la fin du Moyen-Age. La Re- naissance va prendre sones- sor et enrichir la langue frangaise encore plus. Nous verrons cela la prochaine fois. la Photo par Lucien BELLIN Ph O70 6 RAs ee SD ps PAY SAGES Mais le paysage peut étre aussi autre chose, certaine anomalie de terrain sous des conditions météorologiques Un paysage peut étre formé depuis un morceau de nature avec ses collines, ses ar- bres, ses champs, ses buis- sons et del’eausous sesfor- mes différentes, lacs, rivié- res, ruisseaux coulant gaie- ment pour former des fleu- ves majestueux, etc.....des signes de civilisation comme un petit village, son église, son clocher ou encore avec son cheval partant de sa fer- me pour accomplir quelques travaux champétres. © et lumiére; ainsi le rythme des saisons avec son soleil, ses tempétes, renouvelle constamment le paysage. Tous les éléments forment les matiéres premiéres dont dispose le photographe; on doit les utiliser de fagon & rendre l’image vivante. Il faut aussi savoir déter- miner l’époque de 1’année pour obtenir des résultats recherchés: également 1’ heure durant la journée car la lumiére frappe dans des angles differents, faisant ressortir des caractéres et des émotions diverses.