Propos en [gir du. gondolier du ciel par Facques Baillaut EN TOUTE CHOSE, L' EXCES EST UN _DEFAUT. == le frangais, de tous temps, a été, a juste titre , consi- déré comme étant un individua- liste, nten faisant qu'a sa téte, en dépit des régles éta- blies @ travers les Ages, par les diverses sociétés humai- nes, Aux yeux des romains, les gaulois étaient des Hippies. Tl en résultat une guerre couteuse pour les contribua- bles romains, avant que César parvienne A capturer Vercinge- torix, pour avoir la satisfac- tion de lui couper les cheveux. Jeanne d'Arc devait payer de sa vie sa lutte pour 1'émanci- pation féminine. Elle se Pichait du equ en dira-t-on" comme de sa premiére quenouille, et. sten al- la guerroyer l'anglais A cheval en pantalons de t8le ondulée alors que de nos jours, les Bicos= sais en sont encore a la jupe plissee. Ce sont les Francais qui or- ganiserent la premiére marche de protestation. Quand ils se rendi- rent de Marseille a Paris, en chantant la Marseillaise. Lthis- toire est parsemée d'exemples ou shes francais s'affirmerent en ne faisant pas comme tout “Le monde, en éme temps que tout le monde. Le Général, le Peuple de Fran- ce, et celui du Québec, ne, sem- blent pas faire exception a la régle, quand ils affirment leur individualisme propre, au risque ‘de scandaliser le reste de la terre. Pourtant, il semble qu'il ye ait des cas ou cet entétement a ne pas faire comme tout le mon- de, porte 1'individualisme a devenir un isolement fatal aux minorités de langue frangaise. En Colombie Britannique, par exemple, ot la société francaise . se. trouve morce] ée par un esprit critique pousse a 1'extréme. Chacun restant dans son petit coin, critiquant & qui mieux- mieux ceux qui ne font rien, et ceux qui font quelque chose - ou. qui tout simplement essaient.. | Il semble qu'il n'existe pas. de communauté de langue fran- ‘gaise, mais seulement une mul- titude de petite ilots isolés, qui stentétent a s'immaginer que leurs origines font de cha- cun d'eux des étres différents. Comme aurait dit La Fontaine : "ils n'en meurent pas tous, mais tous en sont atteints". Les gens ici ne sont pas de lan- gue frangaise. Ils sont de Per-= pignan, de Maillardville, de Paris, de St Boniface, d'Alger, de Ste-Hyacinte, etc,yetcoo. Chacun chantant les gloires de son village, et bien peu mon- trant de quoi ils sont capables. Crest ainsi que parlant 1'ur des deux langues officielles-du pays, les gens de langue frangaise font figure d'étranger. Le Cham- le 19 juillet,1968Le Soleil pagne du 14 juillet n'arrive pas a sceller des liens trop relachés. Le reste du temps, passe cette griserie d'un Jour y ils semblent ne plus oser s'af-= firmer, en restant tout simple- ment eux-mémes. Ils feraient bien pour une fois, de s'inspirer de 1'exemple d'autres groupes, tels que leurs freres latins, les italiens. ~PARLAMO ITALIANO" Le seul avantage des ita- liens sur les fran¢cais de tous poils, est qu'ils savent tout simplement rester italiens, tout en devenant canadiens. Ils se fishent pas mal que d'autres parlent italiens, sux le par- lent. Sans faire de bruit, ils ‘s'imposent en respectant le conseil donne par le Juge a chaque nouveau canedien et qui est de conserver le meilleur de SA RACE. C'est pourquoi il se vent plus de pizzas et de salamis que d'escargots et de tour- tieres. Clest pourquoi il nait des villages italiens alors que les villages rran- gais passent inapercus, fau- te de caractére précis. On peut naitre, vivre, ache- ter, aller au cinetia en italien lire le journal italien, et mourir a: i'italienne. Dans les quartiers italiens, les commergants font un effort de publicitée italienne et les banquiers impriment prospectus et affiches dans le méme lan- guage que les banauiers de Rome. Les banquiers, gens d'or- dinaire eussi froids que les colonnes de chiffres qui leur tiennent lieu de vaisseaux Sanguins, ne changent pas leur fagon de faire sous le charme de la langue que parlent leurs clients « La seule musique qui - les charme est celle des écus tombant dans leurs caisses.e Les Canadiens Italiens prou- vent qu'ils existent, ‘ils se mettent a l'Italien. Le jour ot. les Canadiens de langue frangaise en feront autant, ils se mettront au frangais, non pas plaisir, mais par nécessi- té, y compris la Banque de ia Colombie Britannique.e Il ne. suffit pas de dire % e. Je pense, done je suis... Il faut encore prouver que l'on exis tee cilisine francaise L'endroit idéal pour'Vos réceptions ai lundi au gamedi 6 p.m. 11:30 p.m. “2525 Hemlock VANCOUVER” Tels] 738-1011: ‘ American Express “Diner's Club Tracas par Roger Drouin CONCLUSION La semaine dernisre, nous discutions du luxe, de nos habitudes & ce genre de vie et l'héritage aveugle que nous rendens a nos enfants. Il est parfois bon de temps a autre de faire une excusion spéciale avec nos jeunes,dans les quartiers pauvres de la ville. Au confort de nos bons lits tous les soirs, nous ou- blions la misere toute prochee Une pareille tournée nous ou- vre un peu les yeux au Sia hes tions misérables presqu'a la porte, et nos lits de coton, en comparaison, deviennent comme de la soie. Je me sou- viens de la reaction qu'a eu mon petit gargon en apercevant par la fenetre d'un auto-bus parvourant les bornes du "skid-road”, un mendiant ivre dans la rue. Il a fallu de longues explications pour lui faire comprendre un peu cette situation, mais cela fut une grande legon et une prise de conscience de sa bonne fortu- ne. La ville est gonflée de situations regrettables qui ne sont pas connues. Par tout le monde, la si- tuation est pareille et sou- vent pire. Une amie nous écr- it de Bogota. A tous les soirs 20,000 enfants dorment sur 188 paves de la ville et la nuit montagnarde est froide. En plus, ces pauvres marmots ont-ils pu assouvire leur faim-avant de s'endormir e- puisés, dans un trou? eo Hong Kong, je me souviens d'un groupe d'orphelines qui c's- taient attachees a notre na- vire. Tout les matins elles arrivaient dans leur sampen pour faire m'importe quel travail a bord. Celle qui était en charge? 15 ansl Pour quel rénumération? Nos croutes de tables. De char- mants enfants En Coree, les bébés nus, les nuits froides, les esto- macs vides. La terre sechée. par les ravages de la guerre. Vous aviez raisonde pleurer -pauvres 4mes. Les enfants font ‘toujours le plus mal au cosur mais la misére ne leur appar- tient pas entiérement. J'ai vu des hommes se bousculer et presque tomber @ l'eau pour quelques sous lancer sur le quai a Valparaiso. Que dire des gamins 4 la porte du casi- no Vina del Mar de cette ville lorsque nous déjeunions au champagne et au jambon sucré? Bon appétit? Gens devenus pau- vres esclaves par le régime de Juan Péron a Buenos Aires. Les nouvelles d'actualités ne nous ont pas raconte cela ‘mais je ltai vu. A Montévidéo je n'oublirai jamais la dame allemande juchée sur un bang son tricotage a la main dans (voir suite page 93. spage 3 = tee nn ORS ;