“Le Soleil de Colombie, Vendredi 8 septembre 1978 11 ans Le Livre Wich ..e Cio. M1 o0e MICH occ 1h eee A 1Choee Md IChoced IChoee Les humanoides nous guettent! par Albert Brie Un humanoide, selon la définition du dictionnaire, est un 6tre qui présente une tendance ou des ca- ractéres humains. Jean Ferguson a écrit un livre, : publié par Leméac, qui j porte ce titre et qui traite de ce que l'on connait mieux sous le nom “‘d‘ex- tra-terrestre”’. L’auteur est un enqué- teur qualifié et respecté en matiére de recherches sur _ces visiteurs et ce que |’on 1 nomme soit les soucoupes ; volantes, les ovnis ou, en j anglais, les UFO. La seule | autorité de Ferguson n‘a rien pour convaincre les esprits forts, c’est-a-dire | ceux qui fondent leur in- : crédulité sur une suffi- } sance savantasse, décla- i rant que ce qui n’est pas prouvé n’existe pas. Jean : Rostand, pour qui I’hom- i me “est un miracle sans j intérét’, écrivait: ‘“Atten- | dre d’en savoir assez pour i agir en toute lumiére, c'est + se condammer a |'inac- ~ tion.” ! L‘'auteur des Huma- ’ noides ne récuse ni ne { cherche a nous faire avaler les témoignages qu’il a : rassemblés dans son livre, H destiné ‘a des gens ordi- naires qui veulent acquérir une bonne connaissance du sujet sans étre obligés de lire des douzaines d’ou- vrages souvent trés ari- des.” Il n’existe, a ce jour, que deux ou trois ouvrages qui font une nette distinc- tion entre les observations de soucoupes volantes de celles des humanoides apercus un peu partout dans le monde. Selon Fer- tal ot tnt porns Seer eee se donnent pas cette peine. Les Humanoides est un ouvrage qui pose plus d‘interrogations qu'il n‘en résout. Les témoignages recueillis sont nombreux. ll les a puisés dans les rap- ports d'autres chercheurs et dans les enquétes qu'il a menées auprés de plu- \ sieurs “victimes d’appari- tions”. Depuis un peu plus de trente ans, nous entendons parler réguliérement de ces & étranges visiteurs. Le camp des sceptiques est moins nombreux. Des hommes de science, moins orgueil- leux, moins nombrillistes — “aprés moi, le déluge”’ sat aL aan aE Ra ps ete nth tpi, “Le contact avec d'autres civilisations, venues de ‘espace, n‘est plus un réve, mais un événement naturel dans l'histoire de I'Humanité, qui se produira probablement durant la Sega er aa CSA 4S guson, les autres études ne — n’ont-ils pas déclaré: — vie de beaucoup d’entre nous.” C’est ainsi que s‘exprimait l’Académie na- tionale des sciences des Etats-Unis, en décembre 1973. Jean Ferguson présente les situations en vrac, ne disputant ni l’authenticité ni la “fictivité’ des témoi- gnages. II laisse au lecteur le soin de tirer ses conclu- sions. Soit dit en passant, il n’a vu ni extra-terrestres, ni ovnis, ni petits hommes verts, ni yéti, ni sasquatch d’Amérique. II cite ces faits ‘parce que leur multiplicité ne peut-étre un effet du hasard ou de troubles mentaux contagieux. L’au- teur ajoute que des té- moins refusent méme de divulger leurs secrets de peur de passer pour détra- qués. Cette seule attitude permet de tenir comme non avenue l’affirmation que ces “histoires’” sont sorties de l‘imagination de mythomanes ou de la ruse de mystificateurs. Les Humanoides inté- resseront au plus haut point les curieux et surtout ceux qui remettent en question les origines de la vie, le destin de notre pla- néte et la probabilité qu’il existe dans l’espace sans limite des galaxies des ci- vilisations plus hautes que la nétre. Pour ces seules raisons, le livre de Jean: Ferguson mérite une large diffusion: BE Consutes Dans une nouvelle collec- tion intitulée “La bonne ta- ble’, les éditions de l'Homme lancent cing titres: Les gril- lades, Poissons et crusta- cés, Fondue et barbecue, La cuisine aux herbes et Canapés et amuse-gueule. Ces éditions d’un peu moins de cent pages sont vendues au prix de $2.95. O Dans sa série “Bricolage maison”, les éditions de I'Homme offrent quatre nou- veaux volumes en traduction de l'américain: Fabriquer soi-méme des meubles, Les meubles: comment les réparer et jes rajeunir, Les appareils électro-ména- gers: entretien et répara- tion et Les petits appareils 6lectriques: entretien et réparation. Aux éditions Héritage, Marc Calvé publie 20 patrons de — courtepointes avec tech- nique d‘assemblage et Lise Thibault présente Des cous- sins, des coussins, encore des coussins. SLES SACRA EVAR SSL PERSE ES EES C’était un homme dont on ne savait pas grand- chose. On I’avait cru venu des bas de la pro- vince, des terres faites, le long du fleuve. Mais un jour, il s’était échappé, dirait-on, il avait parlé de la Madawaska comme son lieu. Un mieux-sa- vant lui inventa pile un surnom: le Breyon, qui lui resta. ll parlait drdle. Drdle et ancien. Des mots que |’on ne comprenait pas tou- jours. Un vicairedu temps affirma que c’était le par- ler acadien. Ce n’était pas tout a fait vrai. Le Breyon avait gardé, d'une trés vieille et ancienne pa- renté, une parlure de leurs 6poques, transmise et conservée. Elle était tout autant acadienne que gaspésienne et beau- ceronne. Elle possédait la vertu d’étre belle, et le défaut d’étre 4 peu prés morte. Mais cela n‘im- porte que bien peu amon récit. Il suffit de dire que le Breyon était apparu_.un jour, qu’il avait parlé en ses drdles de mots et avec sa voix creuse et vi- brante, et qu’aprés un temps, les gens s’étaient mis a le craindre. Il était pourtant doux, il n'avait fait de mal & qui- conque, mais on le crai- gnait. Etait-ce le pittoresque de son langage, son ac- cent gras, sa carrure ? Qui dira ce qui fait naitre la six pieds et semblait d’une force extraordi- naire. II avait |’ceil noir, le cheveu comme du char- bon et souriait peu.On en vint a se servir de lui pour faire obéir les enfants. — Fais comme j'te dis ou j'vas faire venir le Breyon! Si bien qu’il fallut peu de temps aux enfants pour faire du Breyon leur plus grand ennemi, et aux plus audacieux d’entre eux pour en faire leur souffre-douleur. Des pierres lancées a la sau- vette, des injures, des mauvais tours. Le fils Martel, déja douze ans, effronté, pilleur de jar- dans les hangars, un soir mit le feu a la cabane ot restait le Breyon, aux li- mites du vilage. L’hom- me put sortir a temps, et s‘en tira avec quelques éraflures. Mais tout son butin était détruit. Il n’a- vait sauvé, en les raflant de panique, au hasard, que des mitasses, une wk peur ? Ii mesurait plus de’ dins et de vergers, voleur . a La. Linsaisissable Breyon! Un conte de Yves Thériault micouanne de corne, une grande mouvette, j’veux dire, une sorte de grande cuiller sauvage. C’était pas I’homme aux riches effets, mais le peu qu'il avait, il y tenait. C’était pas encore |’époque des as- surances, et le Breyon se retrouvait avec rien, dans un village ot la peur me- nait. Il vint chez le mar- chand, fale basse, et an- nonga son départ. Il fe- rait cap, dit-il, vers le grand bois. Y trouver pa- ture, de la pelleterie a vendre pour s‘assurer le thé, le sel et la farine. II regrettait d’avoir perdu son temps chez des mor- veux, et y’aurait pas cesse de I'penser. J’écris com- me il parlait. I! dit aussi: — J'’creyais vivre ben routé dans vos alentours, mais c’était mégard J‘dé- sancante. J’me ferai pas grémir ou saboter icitte. Et il partit. Cela fit silence. D‘abord on parla du Breyon, mais l’au- tomne fut mauvais, Ihi- ver atroce. Quand le prin- temps vint, il y avait trop a faire, une terre appe- lante et maussade. On se mit a la tache et le Breyon s‘oublia vite. Dessurault, Michaud et Latendresse furent requis de se batir. Ils avaient tous les trois des maisons qui subsis- taient a peine, et l'on installa les Soeurs dans er? ee ke sex a fo ye i un nouveau couvent. En tout, si l‘on compte aussi le hangar neuf du mar- chand et la nouvelle salle paroissiale, cela signifia six batisses de plus dans le centre du village, les trois maisons étant autre- fois en dehors de limites. Et le feu s’y mit. Oui, évi- demment, ce fut l’incen- cendie. Venant les Roga- tions. Et vous savez bien 4 quoi je veux en venir. Il s‘agit du Breyon. Ce fut lui qui apparut, de toute sa force, qui alerta du monde, en sauva, garda sang-froid, dirigea les chaines de seaux, et par- vint & ce que les dégats soient bien moins qu’ils auraient pu étre. La juste rétribution, quoi. Le triomphe du persécuté, la honte des tortionnaires. Et ce fut pourtant rien de sembliable. L’on fut re- connaissant, comme il se devait. Le revirement fut total. Tout ce village peut s‘honorer du plus pur repentir qui soit. Les méres ramenérent aux enfants le respect du Breyon. On cessa de le persécuter. Au lieu de la crainte, ce fut le respect, au lieu de la doutance, la franche confiance. Plus de verrous, toutes ser- rures dégagées, et porte ouverte. Le Breyon épou- sa méme, un jour de tét- juin, la fille de Dansereau, un homme des rangs, se Viavsbe” fern Ver Niet! fome* = ree Ot ate batit une maison et com- menca a faire des en- fants. Comme dans les romans pieux et doux. Puis un jour, le Breyon disparut. lI laissait der- riére une femme et trois enfants déja. Des enfants beaux comme des anges, disaient les femmes 4, village, et une femme ha- bile, dévouée et travail- lante, la maison propre comme un sou, les en- fants élevés comme des monsieurs. Ce fut Martel qui re- trouva le Breyon, comme par hasard, 4 Montréal, dans une taverne, en train de se battre 4 coups de poings avec un voyou. Il confessa |’homme. Les bocs de bonne biére froide délient bien la lan- gue. Le Breyon, peu lo- quace d’accoutumée, re- trouva des mots. Somme toute, il n’aimait ni le res- pect, nila confiance. — J'’ai de longtemps, débouqué, désancré, d'une place a Tlautre. J’avais le godt de faire peur au monde. Chez vous, ca m’a choqué d’étre incendié par les enfants. J‘ai noué mes restants, puis j'ai pris le bois. Aprés vos feux a vous autres, que vous m‘ayez traité comme un homme a lieur d’un gre- lon m‘a honoré un temps. Mais un homme se tanne. J’ai pris ma paillassée, j'me suis greyé, et j'ai démarré. J’suis ici, j’y reste. Martel a bien essayé de changer |'idée du Breyon, il a pas pu. Il est revenu la fale basse pour rapporter \‘échec. D’autres du vil- lage sont allés @ Mont- réal, ils ont cherché le Breyon, rapport a la fem- me délaissée et aux en- fants. Ils l’ont jamais retrouvé. Jamais. il s’en parle encore dans le canton, de I’hom- me au dréle de parler qui est parti sans jamais re- venir. Il s’en parle encore, et pourtant ¢a date des premiers temps, ce qui n'est pas d’hier. D’au- cuns disent que le Breyon est devenu gros-jean mais sans preuve. Sa femme, en tout cas, vit encore, jose pas dire ou, et on a oui-dire que ses enfants ont grimpé |'é- chelle. Y’en aurait méme un qui serait député con- servateur dans les pays d’ouest du Canada. Dé- puté, comme ¢a sdit, c‘est pas ministre, mais c'est mieux que rien. s, EVSEOL TTY Ses CaS SESH