Be wd 3 - Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 19 mai 1995 . BS ‘ols pour remplacer Moe Sihota Trois ministres déja en poste vont se partager la tache du ministre démissionnaire Moe Sihota. La ministre des Finances Elisabeth Cull s’occupe de l’environnement, le ministre des Services gouvernementaux Ujjal Dosanjh prend en charge le ministére du Multiculturalisme et des Droits de la personne et le ministre des investissements Glen Clark a la charge du ministére de 1’Immigration. Un harceleur sexuel condamné Un employeur qui avait harcelé sexuellement une de ses employées a été condamné par le Conseil des droits de la personne 4 lui verser 2 000 dollars pour préjudice moral et 1400 dollars pour perte de revenus. Un jugement qui élargit la définition du harcélement sexuel en milieu de travail. Depuis son arrivée dans |’entreprise «Japan Camera Centre 1 hour photo», de Penticton, Joyce Egolf avait eu 4 subir une vingtaine de remarques par semaine sur son apparence physique et sur les femmes en général. Un raciste de moins en C.-B. Le leader raciste de Chilliwack, Charles Scott, va quitter la province pour retourner dans |’Est du pays. Une victoire pour les groupes anti racistes de la vallée du Fraser qui s’inquiétent cependant de Ja «reléve» aryenne rapatriée de Toronto avant son départ. Les membres du CARPS (Chilliwack Anti-Racism Project Society) entendent maintenir leur surveillance et continuer 4 divulguer leur message anti raciste. Accident d’avion a Chilliwack Un accident d’avion survenu jeudi a Chilliwack a fait deux victimes, le pilote et son passager. Le Cessna 172 s’est écrasé sur |’autoroute avant de prendre feu. Selon un témoin, |’appareil aurait piqué du nez et aurait pris feu aprés avoir heurté des lignes électriques. L’avion suivait les contours de I’autoroute et volait sans ses feux de navigation. Un nouveau Centre du cancer & Surrey Un nouveau Centre de traitement du cancer vient d’ouvrir a Surrey. Il desservira les populations de la vallée du Fraser, de Surrey etde Delta. Le ministére de la Santé entend ainsi réduire les listes d’attente et fournir 4 ces populations des soins de santé plus proches de leur domicile. Le Centre, qui a cofité 26 millions, traitera 2500 patients par an. Il sera géré par l'Agence du cancer de la Colombie-Britannique. |Le «créationisme» @ l’école Le ministre de l’Education Art Charbonneau demande a la commission scolaire d’Abbotsford de cesser l’enseignement du «créationisme» dans les cours de biologie, expliquant qu’il s’agit d’une théorie religieuse et non scientifique. Le directeur de la commission scolaire, John Sutherland, s’y oppose, prétextant qu’un sondage réalisé en 1993 révéle que 67% des habitants de la ville rejettent la théorie scientifique de 1’évolution. Des cours par roulements? Le ministre de !’Education a proposé aux membres du conseil de Surrey et aux administrateurs de |’école secondaire qui lui réclamaient des fonds pour lutter contre l’engorgement dessalles de classe, que les cours aient lieu par roulements dés le mois de septembre. Le ministre suggére d’ouvrir les portes de l’école une heure plus tét le matin et de les fermer une heure plus tard le soir. La commission scolaire de Surrey fait face a un déficit budgétaire de 9 millions et prévoit en sauver 4,5 en restructurant ses programmes d’ESL. Des zones de sécurité autour des cliniques d’avortement S’il est légal depuis 1988, le droit 4 ’avortement n’est pas encore complétementacquis partout dans la province. D’uncété, ke gouvernement annonce une loi qui, d’ici quelques semaines, créera des zones de sécurité autour des cliniques d’avortement, et del’autre, la couronne acquitte un policier de Delta qui avait utilisé un ordinateur dela police pour obtenir des renseignements sur le personnel et les patientes de la clinique d’avortement Every Woman’s Health Centrede Vancouver. Entre ces deux décisions, les groupes en faveur de l’avortement continuent leur combat en estimant, comme Réseau-Femmes Colombie-Britannique, qu’il est «malheureux, mais nécessaire d’en arriver a des zones de ae pour protéger les femmes». PAR HELENE PERONNY Une nouvelle loi, qui entrera en vigueur dans les prochaines semaines, créera des zones de sécurité autour des cliniques d’avortement. «Aucune loi n’interdira jamais a@ un individus dérangé de s’attaquer a quelqu’un, mais il fallait intervenir dans le climat de harcélement des professionnels de la santé qui pratiquent des avortements et des femmes qui souhaitent y recourir» a déclaré le ministre de Ja santé Paul Ramsey. Le message du gouvernement est clair : les femmes qui souhaitent avorter ont le droit de le faire et les médecins qui pratiquent des avortements ont le droit d’exercer Jeur pratique médicale en toute sécurité. Les zones de sécurité que le gouvemement va créer s’étendront autour des cliniques d’avortement, autour des résidences des médecins qui pratiquent des avortements, et partoutot les femmes et lesmédecins subiront du harcélement de la part des groupes anti-avortement. Les termes de cette loi ont été étudiés en collaboration avec des groupes d’intéréts représentant des médecins, des infirmiéres, du personnel hospitalier et des membres des cliniques d’avortements. «Nous sommes contentes et soulagées que le gouvernement de Mike Harcourt prenne cette mesure. Cela va combler un vide dans la protection des services d’avortement» explique Kim Zender, porte-parole de la clinique EveryWoman’s Health Centre de Vancouver. «Cette loi protégera aussi toutes les personnes qui songent @ avoir un avortement. On espére qu’elle permettra a@ un nombre plus important de femmes d’avoir recours @ ce service si tel est leur choix» poursuit-elle. Du cété de Réseau-Femmes Colombie-Britannique, on se réjouit aussi, mais Marie-France Dubois trouve qu’il est «malheureux, mais nécessaire d’en arriver a des zones de protection pour protéger les femmes». Elle estime que dans le contexte actuel, cela prouve que les © femmes sont persécutées et ajoute que cela «incitera peut-étre les partisans du mouvement pro-vie a . emprunter la route de la démocratie plutét que celle de l’intimidation pour faire passer leur message». La loi remplacera le systéme actuel selon lequel les cliniques d’avortement doivent déposer des demandes d’injonction en cours contre les manifestants avec des piquets ou les auteurs de toutes autres actions dérangeant leur travail. Les pénalités pour ces auteurs d’actes considérés désormais comme «quasi-criminels» pourraient aller de un 4 six mois de prison assorties d’amendes. Certains groupes en faveur de l’avortement demandaient déja l’instauration de ces zones de sécurité avant que le gynécologue de Vancouver, Garson Romalis ne subisse son agression en janvier demier. Une demande qui avait été tejetée a ]’Epoque, le gouvernement craignant qu’elle n’aille a l’encontre de Ja liberté d’expression. La nuance cette fois-ci, selon l’attomey général Colin Gabelmann, c’est que la mesure se place directement 4 la frontiére de la loi sur la liberté d’expression et de celle sur le harcélement. «Nous ne tolérerions pas ce type de harcélement s’il était dirigé contre d’autres services médicaux. Il n’y a aucune raisonde le tolérer pour les avortements» poursuit le ministre de la santé. «// s’agit d’un acte anti-constitutionnel» rétor- quent les mouvements contre ]’avor- tement qui estiment que cette loi va permettre 4 plus de femmes d’avorter. Dans le méme temps, le gouvemement se penche sur ]’éven- tualité d’une loi qui empécherait des individus, commele policierde Delta, Steeve Parker, d’avoir recours a des ordinateurs pour retracer des noms de patientes fréquentant une clinique d’avorte-ment. Le policier, qui avait admis avoir utilisé un ordinateur de la police pour obtenir des renseignements sur du personnel et les patientes de la clinique d’avortement EveryWoman’s Health Centre de Vancouver, a en effet été acquitté cette semaine par un jugement de la couronne. «Aprés examen de la cause, nous en sommes arrivés a la conclusion qu’aucune charge criminelle ne pouvait étre retenue contre lui» a expliqué |’assistant attomey général Hal Yacowar. Le principal probléme dans cette cause était de déterminer s’il y avait suffisamment de preuves établissant que Parker avait commis un acte criminel. En vertu de]’article 122 du code criminel, la couronne devait prouver que Parker avait regu des bénéfices directs ou indirects pour son acte. Aucun des avocats n’a pu prouver que cela avait été le cas. «Qu’entend la couronne par des bénéfices directs ou indirects» s’interroge Kim Zender qui se dit «horrifiée de la décision de la couronne» et pour qui le jugement prouve simplement qu’il n’y a «aucun moyen d’empécher un policer d’abuser de son pouvoir». Une enquéte au sein de la police municipale de Delta va déterminersi le policier subira des actions disciplinaires internes. «Nous sommes pessimistes a cet égard. Nous pensons que la décision de la couronne va peser lourd dans la balance» conclut Kim Zender. Fumeurs : vos luttes se font descendre! Suite de la Une contre les ETS, sinon de ne pas y étre exposé(e)s. Les gaz toxiques passent au travers des filtres des systémes de ventilation et pour éliminer les risques d’ETS dans un environnement fermé, il faudrait que le systéme de ventilation soit aussi puissant qu’un gros vent, soit 226 changements d’airal"heure, contre 6 48 dans un systéme normal. Deux fois plus de risque de ‘cancer Cequia pousséleregroupement 100% No Smoking Bylaw Initiative a intervenir, c’estl’annonce par |’agence de la protection de |’environnement américaine (EPA) quel’exposition des non fumeurs aux ETS augmente leur risque de développer un cancer du poumonetdes maladies ducoeur et que les travailleurs qui travaillent avec des fumeurs, comme les serveurs des restaurants, par exemple, ont 50% de risques en plus d’étre exposés 4 un cancer. En aoit 1994, le Metropolitain Board of Health a donc décidé d’approcher toutes les municipalités de la région du Vancouver métropolitain. Le regroupement 100% No Smoking Bylaw Initiative a été crée par le Metropolitain Board of Health qui regroupe Vancouver, North Shore, Burnaby et Richmond et comprend des membres des conseils et des administrateurs. «ll apparait nettement que les gens comprennent les méfaits de la cigarette et qu’ils veulentune protection réelle des non-fumeurs dans les lieux publics» explique le docteur John Blatherwick, officier de Ja santé 4 Vancouver et porte-parole des officiers de la santé de la région vancouvéroise - pour qui cette initiative est une suite logiqueaux mesures prises par Vancouver en 1986, quand la ville a été une des premiéres villes canadiennesalimiterles places «fumeurs» dans les endroits publics. «Je ne suis pas surpris par les résultats du sondage. On a dit souvent que la fumée secondaire pose un probléme trés important pour la santé et les gens en sont conscients. Je suis confiant que ce sondage aura des effets sur les jeunes dont c’est la santé et Venvironnement qui sont en jeu» commente David March, agent desanté en charge du tabagisme a la Fondation des maladies du coeur . «Les résultats. de ce sondage fournissent des indications @ partager avec les conseillers municipaux et les gens d’ affaires quicraignent des pertes économiques sileréglement non fumeur passe» analyse le Dr Nick Losito, directeur a Vancouver duservice desanté environnementale et porte-parole des officiers desanté environnementale dela région du Vancouver métropolitain. Les gens d'affaires inquiets En effet, les représentants de l’industrie, c’est-a-dire les propriétaires de restaurants, de cabarets, de bars, de casinos et de bowling sont inquiets. «J’ai peur comme beaucoup de gens d'affaires, deperdre delaclientéle. Méme sic’ est juste 10%, rien ne dit que nous récupérerons 10% denon fumeurs pour compenser. Je ne fume pas, alors je sais que lafuméec’estunprobléme. Mais de la @ dire qu’il faut faire quelque chose contre ca... Les fumeurs, qui sont mes clients, ont aussi des droits» explique Paul George, gérant du bowling de Port Coquitlam. Uneexpériencesimilaire menée en Californie, 4 San Luis Obispo, il ya deux ans, a pourtant démontré que l’entréeen vigueurd’uneloi non fumeur avait eu des effets économiques positifs chez les gens d’ affaires. «J’attends de voir le suivi de ce dossier la & long terme» poursuit Paul George, peu convaincu par les chiffres du sondage qui révélent qu’un nombre important de gens appuieraient davantage les lieux non fumeurs : 24% pour les pubs, 22% pour les restaurants, 21% pour les nights clubs, 17% pour les bars et 14% pour les lieux de vente de nourriture. Les pour et les contre s’affrontent «On ne sait pas encore si le réglement passera, maisonl’espére.On est des leaders, on ne sait pas ce qui se - passera aprés dans le reste de la province» explique le docteur John Blatherwick. Les conseils municipaux concernés recevront des rapports détaillés avant juillet 1995. D’icila, les premiéres réactions laissentimaginer que les deux parties ne manqueront pas de s’exprimer. «// s’agirait carrément d’une atteinte% la liberté individuelle. C’est mon choix de fumer, comme c’est celuidesnon fumeurs dene pas le faire» estime un fumeur.«On ne peut pas imposer aux gens d’arréter de furner.C’ est mon choix d’ avoir arrété de fuer, pas celui des autres. Siunjour jeveuxrecommencer et qu’onme dit que le seul endroit ou je pourraifumerc’est chezmoi, je risque dene pas apprécier» déclare uneancienne fumeuse. «//n’ya rien de plus désagréable pour un non fumeur que la fumée des autres. Casent mauvais, c’est quelque chose qu’onnous impose etc’est dangereux.Je suis touta fait d’accord avec cette mesure. Les fumeurs pourront continuer @ fumer dehorss’ ils le veulent» argumente pour sa part une non fumeuse. «Si tous les restaurants étaient non fumeurs, je suivrais le mouvement, mais pas autrement, le pari au niveau de ma clientéle serait trop gros. Pourtant, je suis non fumeur et aprés vingt-six ans de restauration, jeressens les effets dela fumée. J’ aides allergies, des problémes d’yeux, de sinus et de gorge» conclutle restaurateur Thierry Da Milano, du restaurant Chez Thierry 4 Vancouver. La céte ouest, si attachée-4 sa santé, réussira peut-étre 14 od presque tous les autres endroits ont échoué jusqu’alors...