Le Soleil de Vancouver,page 8, 24 octobre 1969 CARNET D’ UN eta age NCAIS AU_"C Voili bientdt deux mois que sont rentrés les étudiants, généra- tions successives qui passent comme les feuilles, séjournent 4 l'universi- té,puis disparaissent, jetées dans la bataille de la vie. C'est 4 la Librai- rie de 1'U.B.C. qu'il faut observer leur va-et-vient. La section de litté- rature frangaise y est assez fréquen- tée, la hauteur intellectuelle des ouvrages imposés me laisse songeur, Voici "La Reine morte" d'Henry de Mon- therlant, Commant des jeunes gens de quatriéme année universitaire,dont la langue frangaise n'est pas la langue d'origine, peuvent-ils pénétrer les ar- canes de cette tragédie? On sait que le vieux roi du drame de Montherlant obeit a d'obscures impulsions et fait péerir, sous couleur de sauver son roy- aume, une belle princesse, Au bout de son chemin de despote, il briile d'en- trainer avec lui d'autres étres.Or,il ne 1’avoue,ni au lecteur,ni 4 lui-mé- me. Langage - charge d'tallusions et d'in- tentions mystérieuses,comment un Cana- dien-anglais peut-il en éclaircir le sens, Si l'on considére que la langue Se: oS ne révéle totis ses secrets qu'a ceux qui la pa pent depuis le premier age? Comment concilier le nombre ap- préciable d'étudiants qui poussent a un tel degré les etudes de frangais, et le peu d'occasions qui se presen- tent d'tentendre parler notre langue sur le "campus" ?Certes,des groupes se forment, qui parlent le frangais le vendredi midi a4 la Maison Internatio- nale, Mais une centaine ou deux d'étu- diants sur un ensemble de vingt mille, cela représente 4 peine un pour cent, Quelques-uns étudient le fran- sais. comme on étudiait autrefois le latin.I1s ont eu vent du prestige uni- versel de la langue frangaise et de sa ssuperiorité pour donner un tour élégant & la pensée.I1s jugent de bon ton de pratiquer:Giraudoux et Anouilh, Et s'ils mordillent leur crayon en dé- chiffrant les passages difficiles de ces dramaturges, ils n'avancent guére dans la facilité d'élocution. Pour bien saisir toutes les fi- nesses de la langue frangaise, il ne suffit pas de commencer a 1'étudier sérieusement vers 1'&ge de quinze ou dix-huit ans,C'est d&@s la premiére an- née primaire qu'il faudrait l'aborder, au lieu de donner aux enfants des ma- gazines a découper. Sans doute commen- ce-t-on a y venir.Mais que dtatermoie- ments avant de s'y déterminer sérieu- sement! D'ailleurs, pour un progrés effi- cace en ce domaine, il ne suffit pas d'imposer a de jeunes enfants 1'étude rébarbative des régles de syntaxe, Ctest avec le coeur autant que par ltesprit qu'il faudrait embrasser cet- par Roger DUFRANE te étude.I1 faudrait d'abord éveiller L'enthousiasme des futurs parents et instituteurs. Et pour cela, il serait désirable d'élargir et de rénover au plus t6t 1l'enseignement de l'histoire, L'histoire est a la source des principes de tout bon citoyen.N'est- ce pas l'histoire qui nous rend fier de notre terre natale? Or, l'enseigne- ment de l'histoire n'est pas unifié & travers le Canada,Tant qu'un Canadien- frangais et un Canadien-anglais bran- diront leurs héros et leurs grands hommes en ignorant les elites de l'au- tre camp, la victoire du bilinguisme sera compromise, Le terme Canadien- frangais, aux oreilles d'un Anglo-sa- xon, éveille des idées de provincialis- me étroit; alors que ce mot a mes O= reilles veut dire courage, progrés et respect des traditions.Et le terme"An-— glais"dans l'imagination d'un Québé- cois €évoque encore trop souvent le souvenir d'une oppression, Certes,il ne manque pas d'intel- lectuels (professeurs,instituteurs, bi- bliothécaires) qui s'intéressent 4 l'appoint culturel’ des deux groupes mais la masse du public n'est pas as- sez vivaces pour s'étre imposées res- pectivement 4 des millions de person= nes, Ll est temps de considérer que pour l'unité du pays il faut leur ré- server 4 toutes les deux une place dans notre coeur, Voici a Rerenertcn que se fait un vartiste die la plate- forme volante que I‘homme utilisera dans ses excur- sions expérimentales sur la lune. Ce véhicule, qui sera connu sous le nom abrégé de FLEEP, est en voie de réalisation a la division spatiale de North American Rockwell et subira ses premiers essais au centre ‘de recherche Langley de la NASA. Métro aérien entre Windsor et Détroit WINDSOR ,Ort.-On entreprendra sous pew la construction d'un metro aérien qui reliera Windsor en Ontario & Détroit, au Michigan, Ce train aérien sera érigé au colt de $2,500,000, par la société A= mepieGanada Teleferry Company. ‘Au cours d'une interview, M, Paul Amber, porte-parole de 1'entreprise,a déclaré que le systéme serait consti= tué de cabines se déplacant A un mini-= mm de I20 pieds au-dessus de la ri- vitre Détroit: et qui relieront le cen= tre-ville de Windsor & celui de Dé troit. M, Amber a expliqué que les ca» bles nécessaires seront posés en trae Vers de la rivitre aprés la fermeture de la navigation sur la Voie maritime, le train pourra’ transporter I,000 passagers par heure. = ett Un bras artificiel révolutionnaire est mis au point aux USA. NEW-YORK = Un bras artificiel révolu- tionnaire, extrémement léger, capable dteffectuer. six mouvements distincts, fonctionnant au gaz et mii par les in- pulsions électriques émanant. du cere veau, a 6té présenté 4 la presse a l'Institut de médecine rééducative de l'université de New York par son in- venteur, le docteur israélien, Dino Bousso. La prothése mise au point par le Dr Bousso, de 1'Institut de techno- logie d'Israél, grace aux fonds four- nis par deux organisations philanthro- piques britanniques s'occupant des en= fants handicappés et notamment des victimes de la thalidomide,pése I3 om ces soit un tiers du poids des bras artificiels conventionnels.En alliage dtaluminium et en nylon renforcé, le bras artificiel est muni d'un circuit électrique et d'une cartouche de gaz sous pression insérés Aa l'intérieur. D1 stattache au corps au moyen d'un corset sur lequel sont placés des é= lectrodes, Ces @lectrodes sont en cone . tact avec des muscles que le patient peut actionner volontairement. les im- pulsions musculaires ainsi données sont amplifiées par le circuit élec trique, actionnent une valve pneumati- que qui régle le flot de gaz dans le bras et lui permet de se mouvoir, La pression du gaz dans le bras est ré- glable afin de diminuer et augnmenter & volonté la force du bras artificiel, La cartouche de gaz est facilement et rapidement rechargeable, Ce bras, de par sa légereté, sa facilité de maniement' est congu prin- cipalement pour tre utilisé par des enfants. De plus, ses parties constitue antes sont extensibles et peuvent done grandir en méme temps que l'en- fant. La prothése peut enfin @étre uti- lisée par des paralytiques. L’ Alliance Francaise Jeudi soir dernier, le I6 octo- bre,avait lieu 4 1'Alliance frangaise la conférence de M, Pierre Courthion sur "Les grands peintres que j'ai con- nus", M. Courthion, conférencier offi- ciel du ministére des Affaires étran- géres de France, est vice-président de la presse artistique frangaise et membre du Conseil d'administration de l'Association internationale des cri- tiques d'art. Apres avoir ete présenté par M, Emil Huni, président intérimaire de L'Alliance frangaise, M, Courthion a entretenu l'auditoire des peintres qu'il a: connus:Georges Rouault, Henri Matisse, Raoul Dufy, Pierre Bonnard et Wicolas | de Stael, I a montré coment ces peintres ont été influencés par Maurice Maurault qui fut leur maftre aux Beaux-Arts de Paris. M,Courthion s'est attardé assez longuement sur l'oeuvre de Rouault. et. sur lthorme montrant comment sa nais- sance dans une cave de Montmartre pen- dant les bombardements de Ie7I le pré- destinait pour ainsi dire a devenir le peintre du peuple et de la misere humaine. A VECOLE Uinstituteur expliqua:t a ses éléves que l'on avait remarqué depuis longtemps qu’a l’approche d'un naufrage, les rats quittaient tous le bateau. Alors, une petite voix pas trés convaincu, de- manda : — Ils quittent le bateau, oui, m’sieur, mais pour aller ot ?