Le Soleil de Vancouver, page 4,21 mars 1969 LES IDEES ET LES LETTRES par W.J.AUBERT. Le Roman Moderne d'Andre GIDE a Jean-Paul, SARTRE ou une nouvelle image de ars a_l'tage des fictions (21) Georges DUHAMEL ( 1885-1966) les personnages de DURAMEL n'ont pas la grandeur d'ame du heros romantique, Leur mediocrite est a ltorigine de “eur détresse, Salavin est'un petit employe de bureau cui vit, avec sa mere dans un apparte-— ment miteux pres a Panthéon. Le premier volume du cycle nous présen- te un Salavin tendre et émouvant, Mal vetu, sans emploi, trainarit. une existence misérable dans les cafes, Salavin arrete un passant et, en une confession de minuit, lui raconte sa triste histoire, La narration de ses errances a Paris, de ses problemes psychologi-+ ques, de son manque de ressort, transforme en cauchemar une vie de misere physique et spirituelle, Au début de ses aventures, il y a un comportement. appa.remment. ab sur de et inusite.Bien que soumis a tou- tes les routines et servitudes impo= sees par la société sur un employé. de condition modeste,il ne se révol- te jamais consciemment contre elles, Un jour, pourtant, venu parler a son employeur, il se laisse aller: a un geste irreflechi:il touche, sans violence toutefois, l'oreille de son patron. La réaction de ltautorité ou- tragée est violente.Salavin perd son emploi et commence alors une vie de chémeur désoeuvre, D1 se met a cher cher désespérément. un emploi dans tout Paris, mais ne. trouve rien qui ~ Jui convienne, Nous assistons a une lente de= cheance de ltindividu, qui est bien racontée et émouvante. Pourtant, Sa— lavin est un peu irréel, Sa isere est plutét artificielle pour servir le dessein de l'auteur, Son salut se= ra assure a la fin, car DUHAMEL doit sauver son héros sans héroisme pour des aventures futures, Malheureuse- ment , celles-ci deviennent une para- bole. prolongée, dont la moralite est. définie dans le dernier volume. Comment Salavin,un homme moder— ne, peut-il satisfaire ses aspira= tions humaines, entrer en contact aq vec ses semblables, trouver le bone heur, transcender son univers limi- a té? tl essaie, avec succés,l'amitie, la saintete et l'action politique. Mais son echec surviendra tou- jours. Son caractere ne change pass il est destine aux deceptions. in mé= me temps, l'auteur revéle son des= sein.Non content de ereer en Salavin un personnage vivant dont il conte les aventures, il ere pour ses propres fins, Dans la derniére ,partie, Sala= vin va bientot disparaitre, Comme il le dit lui-méme, il s'est enfin trouve, et il sait vivre maintenant Tl] a trouve’ son salut dans le sacri- fice desintéresse, I1 sauve la vie d'un enfant,mais il meurt = regeneré. Salavin a toujours lutte, en quete de son existence spirituelle.Vu sous cet angle, il est le Don Quichotte moderne, un heros, apres tout. le message que nous laisse DU- HAMEL semble vague, grandiloquent, trop général pour étre edifiant. . Le melange d"humour et de pathétique a- vec lequel il enveloppe ses person- nages disparait , mais il ne fait pas place a une révélation puissante ou . tragique. (A suivre) Le Conseil de la vie francaise par: Paul-E. Gosselin, prétre LA RADIO FRANCAISE DANS _L'OUEKST les demandes répetées a Ottawa aboutirent A ummaigre résultat: une heure de frangais - par’ jour au poste central de Watrous, en Saskate chewan,qui desservait les trois pro- vinces des Prairies. Encore cette concession donna-t-elle lieu ‘a des scenes cocasses qui illustrent bien la mesquinerie anglo-saxonne,Au dé= but, le poste ne comptait que des u- nilingues anglais, Ce personnel fai- sait jouer des enregistrements disques, venus du ‘Quebec, pendant l'heure de francais, D1 arriva éevi- demment ce qui devait arriverzle mé= me disque passa deux jours de suite, Ja serie fut intervertie, etce...... La direction de Radio-Canada fi; nit par saisir le ridicule de la sie tuation, Elle délégua a Watrous un jeune Irlandais de la ville de Que= bec,Celui-ci recut instruction de ne travailler que pendant l1theure de francais! Au bout de quelques semai- nes,le gérant du ‘poste se fatigua de le voir inoceupe’ la majeure partie de la journée et prit. sur lui de ltemployer @ des programmes anglais. Tout alla bien jusqu'au jour ou le bruit se répandit dans le public qu'un québécois dirigeait des pro- grammes anglais.les auditeurs anglo- sur CANADIEN phones constaterent subitement que ltaccent de cet annonceur laissait a désirer et exigérent. son départ. le Conseil de la Vie frangaise avait constitue dés sa fondation, U= ne commission de la radio. Labbé Maurice Baudoux,qui avait eté 1'dme de la campagne pour la radio fran- caise dans 1'Quest canadien, était membre de cette commission et y présenta un mémoire fortement docu= menté sur la question, Ile Conseil . ,commenca par appuyer les démarches de nds eohpatriotes de 1'Quest. au= pres de Radio-Canada et au Couver- nement. lui-méme.: Excécé par ces de= mandes reiterées, un haut foncbion~ naire de la radio d'itat finit par prononcer la fameuse phrase qui se= ra invoquéee a plusieurs reprises: " Si yous voulez des postes de rae dio, batissez-vous en} " le sujet revient sur le tapis & chaque reunion, du bureau, & chaque session du Conseil, A Celle de 1943, le docteur L.-O. Beauche= min, délégué de _L'Alberta, déclare catégoriquenent: " Nous avons -abso-=. lument besoin pour survivre de pos= tes radiophoniques frangais. Nous les aurons ", (A suivre...) _MGR EDOUARD GAGNON Clest le 25 mars, en la cathé- drale de St-Paul,qu'a eu lieu le sa- , cre de 5.ixc,Mgr Edouard Gagnon, PSS, nouvel evéque du diocese de St—Paul, Alberta.J1 succede S.Exc.Mgr Iussier. L'évéque consécrateur fut Son Excellence le Délégué Apostolique au Canada, Mgr Emmanuelle Clarizzio. Les _co=consécrateurs furent LL.EE.NN. NN. ‘Anthony Jordan gOeMe i.,archevéque dat Edmonton et” Maurice Beaudoux, évéque de St-Boniface, L'homélie de circonstance fut donnée,en francais et.en anglais par Son Excellence Mgr Henri Routier,omi. archeveque de Grouard—McLellan, sacre de Mgr Gagnon fut gu oe avune ERS Soa ee “Cente “PeRRe “Lif de St-Paul. caer: ampute l’Evangéline — La hausse des frais postaux: pour les journaux a: oblige les diri- geants du quotidien " L'Evangéline i journal officiel des Acadiens, a faie re disparaitre 1'édition du samedi On _prevoit que de nombreux quo- tidiens: a faible tirage devront fai-- re de meme au cours des prochains mois.s