f de Vancouver «sur la bande ET SUR LES CANAUX 8 A VANCOUVER ET 3 A VICTORIA. Programme de la télévision francaise de Radio- Canada Vol. 1 NO. 23 Vendredi 11 Mars 1977. Procés devant juge se Le drame de la justice vu par Claude Jasmin et Richard Martin «Je préfére une injustice a un désordre», avait coutume de ré- péter Goethe. Mais aujourd'hui Raymond Abellio, de méme qu'une large part de !’humanité, déclarent: «Les peuples sont beaucoup plus en proie a un be- soin religieux de justice que de ~liberté.» Mais qu’est-ce que la justi- ce? Ou commence-t-elle et ot finit-elle? Le fabuliste La Fon- taine a-t-il raison de prétendre que: «Selon que vous serez puissant ou misérable, les juge- ments de cour vous feront blanc ou noir»? Justice. Mot-piége sil en fut jamais. Il n'est pas de parti, dans toute l'histoire du monde, qui ne s’en soit réclamé et l’on aura vu les hommes commettre, au.nom. précisément de Ja jus- tice, Jes pires injustices... Toutes ces questions, qui sont partie intégrante de la trame quotidienne de notre vie, seront soulevées avec une sorte de violence pathétique au cours d'un téléthéatre de Claude Jas- min intitulé Procés devant juge seul, qui sera diffusé aux Beaux Dimanches, le 13 mars a 20 h 80h Cette dramatique a premiére vue simple et linéaire, qui met presque exclusivement en sceé- ne deux personnages, est pour- tant tres dense et remplie de résonances de toutes sortes sur Happareil judiciaire, l’influence du milieu, la société, le destin. Nous sommes dans un im- mense entrep6t de matériel de jardin d'un grand magasin a rayons de la Métropole. La, Mike McLaren, un ex-détenu ré- cemment évadé, est en train d'aménager dans un angle une sorte de tribunal caricatural. II y attend le juge Jean Dumou- chel que deux complices, Ben Hur et Les Cheveux, viennent de kidnapper. A tort ou a raison, un peu comme le fabuliste, McLaren est convaincu et tentera de per- suader le juge qu'il est inno- cent du crime pour lequel on la condamné a |l’emprisonnement a perpétuité. Il s'agirait bien, dans son cas, d'une erreur judiciaire ou d'une concertation diaboli- que pour éliminer un étre que l'on méprise... De la son exigen- «ce actuelle d'un procés devant juge seul et c'est lui, McLaren, parce qu'il n'a plus rien a per- dre, qui ménera le bal. Déja, dés les premiers échanges en- tre les deux hommes, nous som- mes au coeur méme de cette tragédie qu’est le fait, pour un 6tre humain, d'en déclarer un autre coupable ou innocent. Le juge, méme sous le choc. de son enlévement et malgré l'anxiété qui le tenaille, com- mence tout d’abord par le pren- dre de haut et menace McLa- ren. Celui-ci, dont on ne sait tout d’abord s'il est coupable ou innocent, nous fait sentir tout ce que l'appareil judiciaire, si bien rodé soit-il, peut compor- ter d'arbitraire et d'inquiétant. Sous la violence et les con- traintes, le juge fait mine d’en- trer dans le jeu de McLaren tout en lui laissant entendre qu'il continue toujours de le croire coupable et un peu fou. Il lui dit méme que cette paro- die de -procés ne le ménera nul- le part. McLaren, entre deux accés de colére, jure sur la Bible de dire toute la vérité et défie le juge, qui doit croire en la justice, de écouter. Ce dernier, avec une sorte de courage soudain, pro- met a McLaren, s'il veut bien le détacher, qu'il l’écoutera et ré- digera méme une demande offi- cielle de révision du procés. Pris dans une sorte de réseau de contradictions composé de déciarations plus ou moins pro- bantes et d’anecdotes sur son enfance malheureuse dans un milieu pauvre, assez corrompu, McLaren laisse entendre égale- ment que l'appareil judiciaire tout entier était déja prévenu contre lui. A quoi le juge ré- pond que tous les gargons pau- vres-et malheureux ne devien- nent pas fatalement des parias et des assassins; que des juges sont issus du méme_ milieu que le sien. A travers une sortie pathéti- que, feinte ou sincére, McLaren raconte les événements a sa fa- con, tente de prouver qu'il n'a pas tué Martucci, l'assassin de Femme d’aujourd’hui Des participants de .cing régions du pays échangent leurs opinions sur.les nouvelles. facons de vivre a deux ‘Femme d’aujourd’hui présente une émission assez inhabituel- le, le vendredi 18 mars a 20 h 30, a la chaine frangaise de télé- vision de Radio-Canada. Il s'agit d'un multiplex d'une demi-heure mettant a contribution cinq sta- tions régionales de la chaine ~ francaise de Radio-Canada: Montréal, Québec, Jonquiére, Toronto et Vancouver. Pourquoi tout ce déploie- ment? Parce que le théme choi- si intéresse les téléspectateurs d'un bout du pays 4 _ |’autre, qu'ils soient hommes ou fem- “mes, manuels ou intellectuels, jeunes ou d’age moyen. Cette émission spéciale traitera en effet des «Nouvelles Alliances» ‘ou les nouvelles facons de vivre “a deux, avec les’ Conséquences _prévisibles au point de vue af- fectif, les.relations inter-person- nelles, les ‘relations sexuelles, la formation de l'enfant, la ré- 1 aE rE eR OES RE OR ORE: a RE Seay Meee ems ~ Francoise Faucher partition des taches, le réle et la réaction sociale du nouveau couple, etc. Pour présenter aux téléspec- tateurs les opinions des ain here se 2 OT OE GE a eT ott rere vi régions collaborant au multi- plex, on verra & Montréal: Fran- coise Faucher, assistée de Jean- nine Corbeil, psychologue, avec Georges Francon et Claude Rou- thier comme réalisateurs; a Québec: Micheline Archam- bault comme animatrice, avec Jean-Pierre Ratté comme réali- sateur; a Jonquiére: Danielle Dubé comme animatrice, avec André Bouchard comme réalisa- teur; a Toronto: Monika Merina comme animatrice et Jean-Marc Thériault comme réalisateur, et enfin, a Vancouver: Danielle Bouchard comme animatrice et Judy Regan comme réalisatrice. Invités & Vancouver: Daniel Montroty, photographe; Nicole Leboeuf, assistante a la direc- tion; Pierre Caritey. assistant de laboratoire: Christiane Cété, co- ordonnatrice a Ja Fédération des Franco-Colombiens. Au moment de mettre sous presse, nous ignorons le sujet de la 2e partie de cette émis- sion, que réalisera Franck Duval. of rte ras: caso hsiloy yn Réjean, son frére bien aimé en qui il avait mis tous ses réves et tous ses espoirs... Au fur et a mesure que la lutte s’intensi- fie entre les deux hommes, per- dus dans cet immense espace, notre conscience s'aiguise tout comme celle des protagonistes. Partagés entre le sentiment de nécessité absolue de l'appareil judiciaire et celui non moins ab- solu de ses imperfections, nous sommes tantét le juge et tantot McLaren. Et quand les deux hommes ne sont plus que deux consciences se cherchant l'une et l'autre, notre incertitude aug- mente quant a savoir si |’évadé est vraiment innocent. D’ail- leurs, d’étre ainsi face a |’accu- sé dans une sorte d’espace cosmique, sans plus de conven- tions ni de cour, le juge lui- méme, par solidarité humaine, s'assouplit. Les rapports de force joue- ront jusqu’a la fin et le juge Du- mouchel craindra sans cesse pour sa vie; mais quand il pré- sentera € McLaren une deman- de écrite et signée de révision du procés de ce dernier, il ne le fera pas sous la seule crainte de mourir. Ebranlé dans ses cer- titudes, humanisé par un con- tact direct avec un 6tre humain pathétique, méme dégradé, il fait appel. en lui a l'équité et non plus seulement a la justice. Procés devant juge seul, un téléthéatre tragique, plein de «violence et de fureur» qui se déroule sur deux plans. C'est d’abord une piéce, un spectacle bien structuré et bien mené a- vec de nombreux rebondisse- ments qui ne manqueront pas de passionner les fervents du suspense. D’autres y verront aussi un grand sujet axé sur quelques interrogations fonda- mentales touchant non seule- ment la justice des hommes mais aussi le sens du destin... On se demandera également, il va de soi, si McLaren est cou- pable ou innocent. II est inté- ressant de noter a ce propos que les avis sont partagés et qu'auteur, comédiens, réalisa- teur, etc., n’arrivent pas a la méme conclusion. Procés devant juge seul met en scéne, outre Georges Groulx dans le rdle du juge, Michel Dumont, Jean-Claude Meunier, Robert Mallette, Pierre Gobeil et Alain Montpetit. Décor: Camille Prudhomme; maquillages; Marielle Lavoie; ensemblier: Denis Paquette; ef- fets spéciaux: Fernand Grégoi- re; costumes: Fernand Rainvil- le; prise de son: Gabriel Lo- ranger; éclairages: André Nep- veu; direction technique: Nor- mand Blier. Musique originale: Antoine Adilla. Assistant a la Production: Pierre-P. Girard. Script-assistante: Maude Martin. Réalisation: Richard Martin. René Houle