12 Le Soleil de Colombie, vendredi 23 novembre 1979 Il n’y avait naturellement aucune heure fixée; il nous fallait done étre sur place dés le matin et attendre le retour du convoi, qui pouvait aussi bien se faire le soir ou le lendemain... Aussi aux premiéres lueurs de I'auro- re, nous étions sur pieds, préts a prendre la piste, aprés nos-adieux 4 ce brave et si sympathique Jo. Nous lui laissions tout le restant de nos provisions, ne conservant que |’indispensa- ble casse-crofite pour le vo- yage et partions donc allé- gés, avec un fourniment trés réduit. Et ce fut certes avec une grande mélancolie que nous fimes, au tournant de la piste, les derniers gestes de l'adieu a ce bon Limping Jo, Jo le boiteux, debout, im- {SUITE} passible devant sa cabane en troncs d’arbres, comme une belle et vivante image d’un passé aboli. Nous savions que nous tournions, a ce moment, une page qui ne pourrait désor- mais nous offrir que le vif et doux mirage du souvenir, et, pour ma part, bien souvent, des regrets. Prés de soixante années ont passé a l'heure ot j’écris ces lignes. Ht sur cette terre des hommes, dans mon pays, qu’on appelait « la doulce France » et ot l’on ne voit maintenant que lachetés, et reniements, ou, dans les coeurs indifférents, ne s’éveillant qu’a l’intérét et au profit, l’ombre du men- songe a recouvert la lumié- re de vérité, je revois, en fermant les yeux, sur ce chemin de ma jeunesse, la -silhouette du vieux Jo, com- me le fantéme de ces hom- mes fiers, libres et loyaux que le Kisei-Manitou avait placés sous son immense ciel... RETOUR A EDMONTON ET A ATHABASCA Retour sans histoire: du- rant 15 longues heures, dans le box-car de marchandises, en compagnie du chef de train qui, moyennant cing beaux dollars de gratifica- tion, avait consenti a nous prendre en charge, nous éprouvémes une fois de plus le grand confort des lignes en construction. Et ce fut avec un immense plaisir que Ecole La Vérendrye BFC Chilliwack 858-3311 (266) Vedder Crossing, C.-B. yoy 1709 Dieppe, 1942 Le débarquement allié: suicide Une pluie de balles et d’obus Sur la plage des soldats baignent dans leur sang Des dispersements de membres: dégofittant. En ce jour @horreur — De misére épouvantable La terreur glace les visages En voyant le sang couler Par la technique l"homme écrasé C'est vraiment dégueulasse. De cobaye ont servi Pendant neuf heures de misére Ce n’est plus que terrain d’enfer Il ne reste que corps et fusils. Les prisons sont entourées de Les prisonniers ne peuvent s’en échapper 1942 Le débarquement canadien: un désastre Les Allemands les massacrent La mort, le sang couvrent la plage L’ennemi le sérieux au visage Le visage des prisonniers Espére la liberté Ils sont terrifiés Il faut se rappeler Des vies prétées Des vies données \ C’est pourquoi on va féter La mort des guerriers. barbelés 6e année “ Mickaé] Rhéaume Ecole La Vérendrye Que de mots et de pierres tombales Et de familles en deuil La paix du monde torturée Tl faut s’en rappeler Hugues Bourgeois 11 novembre nous retrouvames, en bons civilisés que nous étions malgré tout restés, les trot- toirs de bois d’Edmonton, sa Jasper et notre fidéle “Cécil Hotel”. Nous étions en effet, maintenant, non seulement des clients mais aussi des amis de Joseph Bourassa, patron de |’établissement. Et ce Canadien-Frangais qui avait roulé sa bosse dans tous les azimuts du Canada et des Etats, se plaisait en notre compagnie de Francais du vieux pays. Pour nous, il était un livre vivant qui effeuillait ses pages quand, a la soirée, assis dans un bon pullman, il racontait ses aventures des années pas- sées. Ce n’était point qu'il fit trés agé, la cinquantaine environ, mais, parti du Bas- Canada a l’age de seize ans comme cookee dans un camp de biicherons et s’enfoncant de plus en plus, comme tous les émigrants d’ailleurs, vers cet Ouest fascinant, il avait déja derriére lui un grand chapelet d’errance. ’ Bati en force, il avait été un Klondiker, puis s’était retrouvé a Frisco en Califor- nie, courant toujours derrié- re l’or, et aprés quelques années sur un ranch au Montana, avait répondu a l’appel des territoires du Nord-Ouest, lors de l’ascen- sion d’Edmonton, d’une force peu ordinaire [ne disait-on pas qu’un jour, — dans les claims du Klondike, en légitime défense, il avait tué un bagarreur d’un seul coup de poing]. Il était d’une gentillesse remarquable, et méme d’un caractére altruis- te, n’hésitant pas a aider des jeunes ou des vieux qui se trouvaient génés durant les premiers jours de leur arri- vée dans la “grande ville”. En cette cité d’Edmonton’ en gestation, il avait spéculé sur les terrains, et, aprés fortune faite, avait enfin jeté son ancre sur le fond solide du “Cécil Hétel”. C’était le temps ou les lots de terrain passaient de main en main plusieurs fois pendant le tion et d’exploitation, ache- tait tous les minéraux brutts et en particulier, l’aurifére. Nous n’étions pas peu fiers de voir peser notre poudre, comme un véritable produit d’apothicaire, sur des balan- ces de précision. Et quand le caissier nous annong¢a le poids et la valeur de notre livraison, soit 380 dollars, moins 20 dollars de garantie pour les impuretés, nous vimes que la balance du vieux Jo, avec son petit fléau en os d’orignal, mais si finement travaillé qu’on efit dit une tige d'ivoire, pouvait bien rivaliser avec les balan- ces de la civilisation. Nantis de notre petit pé- cule, il ne nous restait plus qu’a baguenauder dans la Jasper avenue, faire quel- ques achats et voir l’inévita- ble “show” et les girls qui chantaient sur scéne et se répandaient ensuite dans la salle, comme au temps des saloons de la conquéte et de la marche vers l'Ouest. Aprés avoir recu Raoul, le vendeur de mon lot de Floride qui me fit connaitre que le tirage avait été effec- tué et que, en conséquence, il m’était échu un lot ‘de ville” assez bien situé, puis- qu'il était approximative- ment a 600 ou 700 métres de la Post Office, d’aprés le plan du lotissement. Par contre, comme il était prévu dans les conditions et clauses du contrat, mon lot “jardin” était plus éloigné, ce qui m'importait peu, d’ailleurs. D‘aprés les indications four- nies par la Société, cette derniére pouvait, a la de- mande de l’acheteur, s’occu- per du défrichement et de la mise en culture fruitiére de ces jardins. Le jour du départ et de la séparation arriva: nous nous quittames donc pour partir, chacun de notre coété, vers notre destinée, en nous promettant de nous retrou- ver a la premiére occasion, ou méme de nous visiter un jour. Mais autant en empor- te le vent, et les projets humains sont comme les nuages. Nous ne nous doutions pas que cet au. revoir était en réalité un adieu. Car, depuis ce jour de juin 1913, nos voies ne se sont plus croisées. Je recus un mot de lui en septembre, dans lequel il me disait qu'il allait partir en Alaska par la Colombie britannique, dans une entreprise miniére, avec des gages trés intéressants. Et depuis ce moment, ce fut entre nous le silence total. (A suivre) IL CAPPUCCINO RISTORANTE ITALIANISSIMO! 774 rue Denman, Vancouver Bienvenus 4 déguster la vraie cuisine italienne! 669-0545 LA TOUR EIFFEL FRENCH BISTRO| 99, ALEXANDER VANCOUVER, C.B. Tél: 681 O731 TELEPHONE 604/682-3664 TELEX 04-54467 A. D. P. MACADAMS Secondaire I méme mois. Certains vieux. litiges civils — droit familial La peur attaque le Canadien colons, dignes de foi, m’assu- ? . Le débarquement, il en craint raient quiils avaient acheté langues: frangais et anglais La Guerre La bataille de Dieppe: “Combat” le matin un lot a batir pour le Ateneo nT TS CUMMING, RICHARDS UNDERHILL, FRASER, SKILLINGS Avocats — Notaires revendre, le soir méme, avec 300 ou 400 dollars de bénéfi- ce. Nous nous plaisions au “Cécil Hotel”, car e’était le P.C. des prospecteurs ve- nant du Nord, de ranchers des environs, d’acheteurs et vendeurs de fourrures,ayant tous bourlingué dans toutes ces étendues encore incon- nues. '* Nous avions déja entamé la‘deuxiéme quinzaine de juin, et il nous fallait songer ‘a réintégrer, Clément et moi, nos pénates. Aussi nous décidames de liquider le lendemain, notre petit sachet de poudre, et le partage fait, de passer une . bonne journée de farniente avant la séparation. Bouras- sa, toujours apte a rensei- gner, nous indiqua une socié- té, la “Smelting and Pros- pecting Cy” qui, a c6té de sa propre affaire de prospec- Guerre 4a la misére du soldat. 900 WEST HASTINGS STREET ,’ La peur s’empare du combattant VANCOUVER WiC. VeC 191 Le débarquement, il en craint L’effroi glace tous les visages Ce n’est plus que l’enfer, la mort. Ils sont morts bombardés N’oubliez pas les grenadiers Voir tout ce sang Cela est dégofitant Prisonniers dans la misére Ils se eroyaient en enfer Un rendez-vous hebdomadaire au canal 10 LA FRANCOPHONIE _ AND YOU MARDI a 20h00: Vancouver MERCREDI a 19h30: Powell River. DIMANCHE a 20h00: Coquitlam, Maillardville, Haney, Mission, Maple Ridge, Pitt Meadows ‘North Vancouver, West Vancouver Ce n’est plus que mer de sang Un vrai massacre Ce n’est plus qu’une pluie de balles Un vrai suicide ; C’est pour cela que j'écris cette strophe Pour décrire cette catastrophe. Sonn Préts a donner leur vie** *°'*: «1? cis Comme ils sont hardis! Ce n’est plus que horreur Avec leur ardeur Ils ont vu la souffrance et la douleur Nous leur devons tout notre honneur. Ce n’est plus qu’horreur Ce n’est plus que souffrance et peur En ce jour spécial Nous avons choisi Pour changer la morale De cette guerre tellement haie Nous avons l’armistice Pour invoquer Iinjustice Entre les combattants et l’ennemi Ce n'est plus que haine et violence Voici ce qu’est la guerre. Ginette Robitaille Secondaire I * Mireille Preston Reprise 4 Vancouver le samedi a 17h00 6e année