Tout le pays profitera des programmes de réhabilitation par MARCEL PRUD’HOMME, secrétaire parlementaire a la main-d’oeuvre et a l’immigration (...) Les spécialistes con- viennent a l'unanimité que 80 pour cent de nos détenus peu- vent étre réhabilités. Par con- séquent. jestime quiil est tout a fait naturel que des li- gnes de conduite soient éta- blies en vue de servir la ma- jorite de nos détenus tout en maintenant un contrdle sur les 20 pour cent des détenus qui restent et qui sont considérés comme dangereux. Les nouvelles réformes sont basées sur le principe qu'un détenu est toujours un citoyen qui, tot ou-tard, retournera vivre en société et qui a droit a sa dignité humaine. Mais en vue de réaliser cet objec- tif. la participation a part en- tiere de la société est néces- saire, de maniere a ce qu'un mode de vie soit créé. dans nos institutions, qui se rapproche le is possible de la vie nor- male des citoyens. Le Sollici- teur général a lancé ce nou- veau programme a la suite des consultations sérieuses et prolongées qu'il a eues avec les divers groupements inté- resseés. Le gouvernement est pleine- ment conscient du fait qu une modification des objectifs en- traine certains risques, mais existence de ces risques compte beaucoup moins que le fait que la société tend a tirer des bénéfices considérables du point de vue tant social quéconomique, a la suite de | ces modifications. Par exemple, il en cotte environ $10,000. par année au gouvernement pour garder un détenu dans. une institution, alors quil ne lui en cotite que $415. environ lorsqu'un détenu est place en libération condi- tionnelle. : Au cours du mois de juin, plus de 5,200 délinquants etaient en libération condition- nelle a travers le Canada. Une étude effectuée par la Com- mission nationale des libéra- tions conditionnelles indique que 2,078 detenus en libération conditionnelle. c’est-a-dire 78 pour cent d’entre eux, avaient trouvé un emploi. Ce groupement a gagné, au cours de ce mois-la seulement, presque $857,000. En se ba- sant sur de tels résultats et sur le montant d’argent que ces mémes personnes ont ga- gné au cours de toute une an- née, on arrive 4 un total de plus de 10 millions de dollars et limpot sur leur revenu. tant fédéral que provincial, a été estimé a pres de 1.3 mil- lion de dollars. Du point de vue des benéfi- ces que la société doit en ti- rer, du fait méme que de tels programmes visent la majo- rite des détenus, ces person- nes, lorsqu’elles retourneront vivre en société, auront de meilleures aptitudes a s’a- dapter a notre société, qui se transforme constamment, étant donné qu’elles y auront été préparées par un program- me de réhabilitation progres- sive et éclairée. (...) La section a sécurité maxi- male de Saint-Vincent-de- Paul a été fermée; la plupart des détenus de l’ancien péni- tencier de Kingston ont été transportés a Millhaven. Ces modifications que nous venons de mentionner sont ba- sées sur le raisonnement sui- vant: grace a ce processus, on s’attend a ce que le climat de tension qui regnait dans les anciennes institutions _ soit remplacé par une ambiance plus détendue qui favorise da- vantage la réhabilitation de~ chacun des détenus. De plus, lon est a mettre ' au point actuellement des plans pour un plus grand nombre de centres de prelibération. Dans un autre domaine, le Service des pte étu- die la possibilité de permettre les visites de la famille des détenus dans des conditions qui doivent se conformer davanta- ge aux normes de | intimite. On réfléchit beaucoup égale- ment a la possibilite de permet- tre aux détenus de sortir. en se basant sur l'adoption d'un systeme de congés qui ressem- blerait sensiblement au syste- me des “permissions” mili- taires. : Le Solliciteur général a éga- lement favorisé la création de Comités de détenus dans 36 des . institutions que comprend le systeme. Chacune des institu- tions a son propre Comité. Les detenus ont deja fait part de leur enthousiasme envers ce projet. La formation de ces Co- © mités va permettre d’établir une coopération et un dialogue plus satisfaisants entre les detenus et le personnel de cor- rection. Soe Une autre mesure en vue dhumaniser les — institutions péenitentiaires a été prise ré- cemment lors de la_publica- tion de nouvelles directives au sujet des coiffures des dé- tenus et des vetements que ceux-ci doivent porter. On a également laisse tomber la coutume quelque peu humilian- te didentifier les détenus au moyen de numeéros_inscrits sur leurs vetements. Dans les programmes qui vi- sent a.améliorer les condi- tions a lintérieur des institu- tions, le gouvernement a l'in- tention pepouaues davantage la théorie des “‘unités com- munautaires” qui est déja en vigueur dans certaines insti- tutions. _ Parmi les réformes les plus importantes qu'on a proposées, jaimerais signaler la nouvelle conception du travail et del'ac- tivité industrielle au sein des pénitenciers. Nous savons dé- ja que lorganisation actuelle des industries. dans nos insti- tutions tend a produire des mauvaises habitudes de tra- vail. On estime que la cote defficacité des detenus - vaut a peu pres le tiers de celle de louvrier normal. En vue de resoudre ce probleme, deux projets sont a l essai. Dans institution a sécurité minimale de William Head sur Vile de Vancouver, on erbligue: ra le baréme normal des trai- tements en vue de la construc- tion d’un édifice dont Tinsti- tution a besoin. On exigera que les détenus se conforment aux memes exigences que cel- les de l'industrie privée quant aux heures de travail et: au rythme de production. Au lieu de Jallocation quo- tidienne actuelle qui varie en- tre .55¢ et .85c, les détenus recevront le salaire fédéral minimum, ce qui les rendra a méme de payer les frais de logement et de pension 4 !’ins- titution, d’acheter leurs vé- tements, de contribuer a sou- tenir leur famille, de mettre de l’argent de cété en vue de leur libération éventuelle, de payer leurs impéts et d’étre -admissibles aux prestations sociales en vertu des Lois sur — lassurance-chomage et sur les accidents de travail. Une fois en liberté, le dé tenu sera peut-étre moins en- clin a piller une banque: bien au contraire, il aura déja un compte en banque a son nom. Il est méme concevable, comme c’est le cas pour d'autres ou- vriers, qu’il recoive des pres- tations d’assurance-choma- ge pendant qu’il cherche de “emploi. A Drumheller, en Alberta, le pega en est déja a un stade plus-avanceé: les déte- nus se sont entiérement char- gés de la construction, de l’or- ganisation- et de _ |'exploita- tion d’un terrain de golfe et tous les bénéfices qu’ils en re- tirent sont placés dans un fonds qui leur appartient. Ce projet-pilote montrera. qu’on ut confier des responsabi- ités aux détenus et, par consé- rents les laisser agir comme ils le feraient dans une com- munauté ordinaire. Un autre projet important est entré en application dans le domaine de !’éducation cor- rectionnelle. En septembre dernier, le college communau- taire de Saint-Laurent, a King- ston, a rendu les cours qu’il offre. accessibles aux détenus du ~ pénitencier de Collins Bay. Liinstitution fera donc partie du campus et les déte- nus pourront suivre les mé- mes programmes, bénéficier du meme enseignement et re- cevoir les .mémes diplomes ate les étudiants 4 plein temps u collége. (...) Le principe directeur de la Commission des libérations conditionnelles est d’encou- rager le détenu a devenir un citoyen respectueux des lois et de l’aider dans cette voie en lui accordant la: liberté condition nelle. D’autres notions ont contri- bué a 1’établissement de cet- te ligne de conduite, dont voici les principales: considérer le délinquant plutot que l’infrac- tion; traiter le délinguant com- me une personne et non com- me le membre d’un groupe; appréecier chaque cas objec- tivement, selon les mérites et les. circonstances dont il fait objet; faire preuve de sou- plesse et éviter l’application des reégles d'usage intransi- geantes ou arbitraires: faire preuve de bon sens, de-sens pratique et d’objectivité dans les rapports que l'on entre- tient avec les détenus; dispen- ser une surveillance appro- priée en vue d’assurer la pro- tection du public et daider le _ libéré conditionnel. Ilsy.atsencorexbiendialitres ~ sj sees éléments importants aux yeux de la Commission lorsqu ‘il s'agit d’octroyer la libération conditionnelle; ce sont, par exemple, la nature et la gravi- té de linfraction et sil y a ou ‘non reécidive, le compor- tement actuel et passé du dé- linquant sa personnalité; la pee qu une fois libéré le détenu récidive et,. dans. ce cas, les conséquences que cela pourrait entrainer pour la societé; les efforts qua faits le détenu pendant son incarceé- ration en vue de-s'amender par letude et la formation professionnelle, etc. (...) Au pénitencier de Collins Bay, on a accordé 204 per- missions pour un total de 293 jours de congé au cours d'une période de trois mois. De ce nombre, deux détenus ne sont pas rentrés alors quils -y étaient tenus. Is ont été re- trouvés par la suite et on les aramenes a l’institution. Toutefois, le pourcentage de congés qui connaissent le suc- ces a Collins Bay s'est éle- vé a plus de 99 p. 1900. c’est- a-dire que moins d'un pour cent des détenus mis en liber- - té ne sont pas rentrés a l'ins- titution. (...) Le Soleil, anciennement Le Soleil de Vancouver, fondé en 1968 et L’Appel, fondé en 1965, est un journal indépendant publié chaque semaine par Le Soleil de Colombie Ltée, Case Postale 8190, Bureau L, Vancouver 14, C.-R. Tél. 266- Myriam Bennett Robert Bennett Coupon dabonnement Le Soleil 266-9422 : a 4 Abonnement (] Réabonnement (1 ‘WOM $ e@ e@ @© @ @ 8 eecccceceaccscoscoeedveccecode Directeur-Rédacteur en chef ; cteur administratif ; HEBDOS DU CANADA ea fe ee : de. & Roger Dufrane ADRESSE Se eeeee SSCCSSCHSSHSCOSCHCSSEASACOCOES’ WELLE ¢ « 0 0 © © 0 cocccce PROVINCE: ..ccccceee Ladislas Kardos é Jennifer Lulham one Ee ets eee Carmen Primeau_ . . os 7 3 Sten Bion Boite Postale 8190 Station L teen | ah Brigitte Clerc ; ; : Emma Thibodeau Vancouver, 14, B.C. A Gerry Decario I, LE SOLEIL, 14 JANVIER 1972 i