nyt pr Ry — ere IP taco TROIS JOURS' A VICTORIA (suite) par Roger Dufrens’ é J’ai rencontré une jolie Anglaise,- blonde, un peu rousse aux lueurs du cou- chant. Loin du pays de ses ancétres, son accent et son allure trahissent l’influence américaine. Elle devine que mes souvenirs de lecture sur la perfide Albion me pré- effet je me défie. C’est pour- quoi elle déploie tous ses charmes. Elle se nomme Victoria. C’est une petite ville sur une fle. Il me reste A évoquer mes relations avec elle, d’abord froides, puis tiédes, et enfin brQlantes... Victoria est une petite ville touristique, attentive 4 plai- re et qui y réussit. Les édi- les veillent 4 ce que l’es- thétique domine : moins de réclames qu’A Vancouver, des esplanades, des jardins parsemés de monuments et de curiosités. Le tourisme, d’un cdté, protége les villes. On s’interdit d’édifier usines et gratte-ciels ; on sourit au client possible. Cela créeun défile agréable de belles images et de mines avenan- tes. Soucieuse de plaire, la petite ville revét, selon l’heure, différentes toilet- tes. J’aime la Victoria du matin, avec ses lampadaires aux fleurettes roses et bleues frafchement arro- sees, celle du midi, avec ses boutiques 4 tartans, ber- lingots et cartes postales, celle =-du soir, avec ses concerts en plein air, et ses pigeons qui picorent dans le jardin de l’Hdtel de Ville. Les deux grands-rues de Victoria conduisent 4 ses viennent contre elle. Et en~ principales attractions Government Street et Dou- glas Street. A un coin de Government Street, l’ancre énorme et noire d’un navire m’arréte. Elle marque l’en- trée d’une esplanade qui dé- vale vers l’eau. Nous som- mes a4 Bastion Square, un des points d’appui de 1’ancier. “Fort Victoria. On y a amé- nage une Place du Tertre 4 l’anglo-saxonne : boutiques de brocanteurs, restaurants, etc. Les.batiments de bri- que, anciens comptoirs com- merciaux, dont l’un mai- son de tolérance au temps de la ruée vers l’or, abri- tent des magasins. Les por- tes & marteaux de cuivre et les fenétres A persiennes respirent l’honnéteté. Mais prenons garde ! Si les murs savaient parler ! Vis-Aa-vis de l’ancienne maison close, on s’attable -A une sorte de guinguette et on mange. un bifteck-frites. Des jeunes gens édifient un théatre de plein air, 4 l’aide de quel- ques planches et chevalets. Un roi en manteau bleu, cou- ronné de carton doré, fait le pitre au milieu d’une cour de comméres 4 cornettes blanches. A deux pas de 1a, le Musée de la Marine parle du Capi- taine Cook. Sous une gravure qui représente 1l’expédition de La Pérouse, une léegende humoristique : ‘‘The French joined the game, but not to stay’’. Si l’on peut appeler jeu celui qui consiste 4 se cracher du feu, tous volets levés, par les bouches rou- ges -de cent canons. Plus loin, en miniature, des bricks et corvettes, des galions dorés. | Jouets mirifiques pour les enfants, qui s’en détachent pour aller pousser sur un bouton : sous vitrine, les bielles d’un moteur de ba- teau s’ébranlent, remuent deux minutes et s’arrétent épuisées. Au sortir de cette galerie, un établissement m’ attire par son enseigne “The. Old. Bistro’: =-Pas moyen de distinguer ce qu’on y ingurgite. Il y fait noir comme dans un four. Quelle manie de plonger dans une obscurité de bofte de nuit les débits de mangeaille et de beuverie ! Quel mal y- a-t-il 4 6tre apercu tatant d’un vin fruité ou moelleux et savourant un bon diner? J’appelle villes pittores- ques celles ot on aime se retourner. Victoria est ain- si. On se détache avec re- gret des décors qu’on y ad- mire. En explorant ce petit royaume de la flanerie, on y découvre des coins char- mants. Telle cette rue, fer- mée aux autos par des cais- ses de plantes vertes, et ou j’ai vu Canadiens, Améri- cains et Anglais voisiner, se dépouiller de leurs comple- dépouiller de leurs complexes, et chanter Atue- téte sous la riviére des étoiles. Et voila comment Victoria, la jolie Anglaise, blonde le jour, rousse au crépuscule, déconcertante la nuit, m’a progressivement enjolé. Hier, je n’avais 4 la bouche que du sarcasme. Aujour- d’hui je lui dédie quelques compliments. Demain je lui parlerai d’amour ; et je repartirai en lui promettant de revenir. Que m’appor- tera demain Vous le saurez, ami lecteur, la semaine prochaine. “NOON ” AU ICITY STAGE **Noon’’ de Terence McNal- ly succédera 4 ‘‘Black Co- medy”’ (le plus grandsuccés de la compagnie) a l’affiche du City Stage. La premiére a eu lieu le 3 octobre et la piéce sera jouee jusqu’au samedi 14 octobre. Extraite de la Trilogie de McNally ‘‘ Morning, Noon and Night’’, la piéce porte sur les résultats de relations humaines modernes trés ty- piques ! Un mauvais farceur (ce membre omniprésent de la société) qui n’apparaft ja- mais réellement, convie un groupe de gens 4 un‘‘aprés- midi surprise’’. Chaque invité arrive rem- pli de Vespoir de. passer’ d’agréables moments en ca- chette, et cet. espoir est frustré .de maniére comique par le déroulement inattendu — des événements. Glen MacDonald, premier des invités 4 arriver, re-. vient sur la scéne de. Van-. couver aprés une saison es- tivale. au Catling Summer Theatre de l’Ontario. Acces- soiriste, pour. la production du Arts Club-Theatre ‘*Jac- ques .Brel...’’, Glen. Mac- Donald. a .exécuté- ce tra-. vail (tout en jouant) pour les spectacles...du...Arts Club. Xl, LE SOLEIL, 6 OCTOBRE Karen Gillies, qui fait ses débuts professionnels, vient de terminer un cours d’art dramatique de trois ans 4 l’Université de la Colombie Britannique, et a joué dans deux productions de 1’Uni- versité, cet été :‘*Les joyeu- ses comméres de Windsor’’, et ‘‘The Trial of the Catons- ville Nine’’. Duncan Regehr n*est pas un étranger pour le City Stage, puisqu’il est apparu dans des: productions comme ‘‘ The Good and Faithful Servant?’ (le bon et fidéle serviteur) au. cours de cette saison. Lyndsay Punchard revient 4 la scéne aprés une absence de quatre ans, et fait ses débuts A Vancouver, par la méme. occasion, bien qu’elle méme’ occasion. Elle a une riche expérience 4 New York et Toronto, derriére elle. Elle interpréte le rdle de l’épouse sadique de Robert Clothier, qui incarne un per= sonnage tout aussi’ Baasques oe Hubby’. “La asrninve apparition sur scéne de’ Bob A Vancouver remonte 4 son réle. du cura-: teur, présenté cette année par la dans »*‘The- Native’’, compagnie théatrale du Playhouse. Depuis cette épo- que, il a*joué dans le: nou- veau feuilleton télévisé» de la C.B.G. **The Eero bers’* Lorsque la trilogie. fut pro-. ‘duite pour la premiere fois a De. gauche a> droite : : cLmey Pinchard, Bob Clothier et Glen MecPonsld. i ' Browne! eile fut jugée p par. les ‘critiques comme étant — un brillant interméde, frais, — plein d’innovations, et Atous © égards, vraiment charmant. — La mise en scéne est de | » au Le City Stage est situé 591 rue Howe. Tél. 688-7013. Signalons que pour le spec- tacle de chaque samedi, 25) Ray Michal. ‘Les! représentations — _ places seront mises 4 1 ... disposition des organismes| ont. lieu A 12 h 15 et 1h 15. en semaine et A 12 h 30 : -et- lh 30-le*samedis de charité. Pour obtenir des détails ces organismes doi- vent entrer en contact ave ~Je théatrev™ Theatre,” Vannée™derniére.~ 1972