Le Soleil de Vancouver,page 8,13 juin.1969 Le Conseil de la vie francaise par: Paul-E. Gosselin, prétre Dans les plaines de l'Ouest. _ sure Le Canadien ~ National mit gra- tuitement un wagon de fret & la dis, position du Conseil et:de la Chambre de Commerce.Une compagnie de camion= nage de Montréal se chargea bénévo— lement de la manipulation, Le wagon finit par arriver & Winnipeg. Durant: des jours, des compatriotes de Saint-Boniface procédérent au trans- ‘port des livres du wagon au sous-sol de la cathddrale de Saint-Boniface, Heureusement les constructeurs de 1téglise avaient vu grand. Un comité passa des semaines & trier les volu= mes et A les répartir en monceaux pour les expédier vers les diffe rents centres frangais des trois provinces de 1'Quest.En février 1948 les volumes parvinrent A leur ultime destination,certains se rendant jus- que sur les bords du Pacifique. le Conseil solda certaines dépenses irnfevitables dans une entreprise de cette envergure. Iors de ce mémorable voyage de la liaison, les représentants de la Jeune Chambre de Commerce, notamment M, Marcel Lafaille, de Montréal, a= vaient nou€ des relations d'affaires avec des compatriotes de 1'Ouest Ts projettrent de faire visiter le Québec & un groupe de jeunes hommes d'affaires canadiens - frangais de l'Ouest et franco-américains. Le Conseil de la vie frangaise s'inte- ressa & l'entreprise, Celle-—ci n'’eut: malheureusement pas de suite. Beau- coup plus tard, le Conseil langa, dans le mame but, une enquéte écono— mique dans les milieux francophones hors du Québec. J en tira une bro- chure d'une soixantaine de pages mais les projets de coopération &co— nomique ne dépassérent pas le stade de la recherche, Les efforts du Conseil furent plus effectifs dans le domaine ru- ral. En 1946, un congrés de la colo- nisation se tenait 4 Boucherville, sous ses auspices.De ces assises na= quit la Sociéteé’ canadienne d'Eta- blissement rural. Le Conseil en fut un des premiers actionnaires, ‘Son trésorier,le notaire Henri Boisvert, en devint président en 1951 et pro- cédz alors & une reorganisation de ltentreprise en collaboration avec messieurs C. E. Couture et J.B.lanc- tdt. Ie Conseil de la vie frangaise stétait intéress¢ 4 un essai de con- solidation des paroisses frangaises dans le district agricole d'Essex, en Ontario, avec le concours d'un a— gronome de Hull,prété par le gouver— nement du Québec,M, Georges Michaud. En novembre 1947, le bureau du Con- seil avait tenu une réunion 4 la- quelle assistait S.Exc,Mgr Routhier, alors coadjuteur de Grouard, en Al- berta, I y fut, longuement question de colonisation et l'on envisagea Ltapplication & la région de Falher du plan ébauché pour les comtés de: Kent et d'Essex, le probléme était dtactualité car la fin des hostili- tés en Europe commengait 4 faire af- fluer au Canada des immigrants, no- tamment des Hollandais, excellents ment rural réunit a Montréal les missionnaires colonisateurs. les di- rigeants de la .Société, messieurs Couture et LanctOt, exposérent un programme d'action. En février 1948, M, Couture et le notaire Boisvert commencerent des démarches auprés de 1'gpiscopat du Québec pour l'inté- resser a l'entreprise. lors de la session pléniére du Conseil de la vie frangaise, en oc= tobre 1949, le notaire Boisvert pré- senta un intéressant rapport sur ltoeuvre de la Société d'Etablisse- ment rural, Celle-ci s'était donné comme mission de servir d'intermé- diaire entre les diocéses surpeuplés du Québec et des régions ot des éta~ blissements agricoles étaient encore possibles, Le notaire citait le cas du diocése de Rimouski qui avait fait & la Socidte’ 1440 demandes d'établissement Malgrd la médiocrité de ses moyens,la Société avait réus— si A placer deux cents colons sur des terres. la ‘suite de cet exposé,. le Conseil ¢tudia la possibilitd de lancer une souscription pour assurer 3 1'Etablissement rural le capital. qui lui faisait cruellement. défaut. . a eh Fates METZ,France,la cathedrale,vue de l'air Biles Se ea eee ee 2,000 Francais au Québec et 2,000 Québécois en France Le conseil d'administration de 1' office franco-quebecois pour la , jeu- nesse,réuni & Paris, a décidé de por ter A quatre mille le chiffre des 6@- changes de jeunes cadres entre les deux pays (au lieu de 2,000 1'an der nier). Plus de 500 jeunes travailleurs - dont 200 responsables du milieu ru- ral - 400 futurs jeunes cadres (étu- diants des grandes écoles,principale- ment techniques et commerciales} plus de 300 jeunes animateurs socio-cultu- rels ou sportifs,feront cette année au Quebec des voyages d'études et d'information pour prendre contact de maniére approfondie avec les person- nes et les institutions qui correspon- dent 3 leurs centres d'intérét respec- tifs. En outre,400 stagiéres de 18 2 25 ans,sélectionnés 4 1'issue d'un con- cours organisé par 1'Office en colla- boration avec la Radiodiffusion- Télé- ‘vision francaise, participeront pen- dant le mois d'taout 4 un voyage gra- tuit de découverte du Québec de vingt, et un jours. Enfin 400 jeunes Fran- gais participeront 4 des stages spor- tifs ou a des tournées artistiques. 2,000 jeunes cadres Québecois re- cruté par la section du Québec de 1'0- LES IDEES ET LES LETTRES - par, WeJ AUBERT. Le Rorian Moderne, d'Andre GIDE a Jean-Paul SARTRE, ou une nouvelle image de l'homme A 1'&ge des fictions. (30) Jeax, GIONO, ne en 1895 Le romancier prenait le role d'un prophete qui n'avait pas pu s'adapter a la realite. Que le bonheur reside dans une vie simple, une communion, entiere avec la nature - est une il- lusion, un reve que nous aimons fai- re dans notre desir de recreer ile Jardin d'Eden sur cette terre. Sa premiere trilogie: Colline, Un de Baumugnes (1929), et Regain (1930) se compose de trois courts romans.Col- line narre la mort d'un vieux paysan line narre la mort d'un vieux paysan; Janet-Janet, conjurant les forces ca- chees de la terre, parvient a creer une reelle panique dans son village. Les villageois vivent dans une terre- ur qui ne disparait qu'avec son ins- tigateur lui-meme. Ce court recit est admirablement composes Dans Un de Baumugnes, Giono parle de l'amour d'Albin pour Angele, et de la victoire du jeune homme sur les obstacles a leur bonheur: comment il seduit Angele, comment celle-ci des- cend au bas de l'echelle morale, re- vient avec un enfant, et est claustree par son pere dans une cave sombre. An- gele se rachete en aimant Albin avec qui elle retrouve le vrai bonheur. L! histoire est simple et emouvante. Regain represente une versionplus anbitieuse du meme theme. Panturle, qui vit dans un village abandonne a- vec une vieille femme etrange,sombre— rait dans une sorte d'abrutissement quasi-animal - si une jeune femme, Ar- sule, n'arrivait pas par hasard dans le village. Ces deux jeunes gens s! aiment, creent un foyer, cultivent le ble, font leur pain, et construisent ainsi une communaute qui correspond aux vues de Giono. Cette histoire,en apparence simple mais dite sur un ton solennel, est devenue en quelque sor- te une parabole. Mais avec Le Chant du Monde, paru en 1934, Giono va elar gir sa perspective. ee ahs ety See L'ECLUSE DU BARRAGE KEENLYSIDE hausse sa cargaison de bateaux de vacances de la Riviere Columbia jusqu'au lac der- riere le nouveau barrage de 1'Hydro. ffice selon des normes analogues vien- dront en France au cours des prochains mois, fermiers. Au tout début de décembre 1947, la Société canadienne d'Etablisse-