Ad - Le Soleil, avril 1994 Cs i N SLe citoyen romain.=. SO “AQ (civitas Romana) . Etre Romain, c’était avoir un sta- - tut privilégié. Chaque citoyen avait le droit de vote, méme les pauvres et les affranchis. Les Romains procédaient ré- (* guligrement au recensement de la popu- Sean afin de déterminer le rang de chacun dans la société. Ainsi, le vote des ( riches n’avait pas la méme valeur que celui des pauvres, qui devaient voter en groupes. Les citoyens pouvaient donc tous voter, mais pas avecle méme degré -) de liberté... Le vote secret (bulletin dé- \ posé dans une ume) fut introduit a la fin \ du deuxiéme siécle avant Jésus-Christ. (J Auparavant, il s'effectuait oralement : ‘\ une personne désignée posait la ques- S tion sur laquelle on devait se pencher et -) chacun devait indiquer son choix devant tous les autres. ae Le Soleil, avril 1994- AS = Les Romains fréquentaient les bains publics tant pour se laver que pour se détendre et rencontrer des amis. La plupart des bains publics étaient sépa- rés, c'est-a-dire qu'il y avait un batiment pour les hommes et un autre pour les femmes. Lorsque ce n’était pas le cas, les femmes allaient aux bains le matin et les hommes I'aprés-midi. Lorsqu'on se rendait aux thermes, habituellement, on’ procédait a sa toilette de la maniére ND (caldarium) au sauna (laconicum), puis|~ au bain froid (frigidarium) pour ensuite se faire essuyer et masser. Avant le bain} - chaud ou le sauna, on s'enduisait le|)+ corps d'huile, puis on enlevait, a l'aide d'un petit grattoir, I'huile st la crasse. Le diner. ¢ suivante. On passait du bain chaud|,. = CEN les convives choisissaient leur plat principal (cena). Le tout se terminait parle dessert (secundae mensae, bellaria) : pommes, poires, raisins, noix, figues. On buvait du La vie au temps des Ko «lls sont fous ces Romains !» Fous?-Pas autant que notre ami Obélix voudrait nous le faire croire! En 753 avant Jésus-Christ, Rome n’était qu’un tout petit village. Au fil des ans, la population augmenta et les Romains devinrent, grace a leurs puissantes armées, les redoutables conquérants d’un vaste empire. QR ~ 4 wey inlet [7 1€gal et étaient entigrement ala merci de J} ils esclaves Les Romains avaient des escla- ves qu'ils achetaient au marché ou qu'ils ramenaient de leurs conquétes a I'étran- ger. Ces esclaves ne vivaient pas tou- jours dans les meilleures conditions. IIs navaient aucun droit au point de vue leurs maitres. Ceux-ci se comportaient / parfois comme des brutes mais, en gé- néral, un maitre savait que la gentillesse donne de meilleurs résultats que la mé- chanceté. Une partie d'entre eux étaient donc relativement bien traités. Les es- Les Romains adoraient les Célébrations relatant la gloire de leur mains Sa — . Ao 6 ~~. gk ‘cee for, ‘ 5 x \ 4 \ + Sty, fey A A a ( 134 < BA ‘ 9) Xx = — es —! «Ceux qui vont mourir te saluenf» (Morituri te Salutant) - ll faut savoir que les combats de gladiateurs ne furent pas toujours un simple ra divertissement. Ce jeu dérivait d'une ancienne coutume étrusque voulant que des “, hommes se livrent un combat a mort, a la mémoire de leur chef. Cet affrontement =~ avait lieu sur la tombe méme du défunt. Lorsque les combats de gladiateurs furent introduits, ce fut dans le but de rendre hommage aux morts de la noblesse romaine, aprés leurs funérailles. Graduellement, les combats de gladiateurs gagnérent en popularité et a l'époque de César, ils devinrent un divertissement rare, mais a la portée de tous. Mais qui étaient les gladiateurs ? Il y avait des criminels envoyés a (™ la mort de cette fagon, des esclaves vendus et des volontaires qui s'inscrivaient dans |/ _* les écoles de gladiateurs. Il y avait méme quelques femmes gladiateurs |! Un |X débutant s'entrainait a l'aide d'une épée en bois sur un mannequin. Il apprenait a étre -— rapide, agile, et a frapper l'adversaire aux points sensibles. Un entraineur|'observait'| attentivement afin d'évaluer quelle sorte de combattant il pourrait devenir. Il y avait | plusieurs choix possibles : les cavaliers (Eques), les Essedarii, qui combattaient sur [- : des chars, les hommes armés de pied en cap (Galli, Myrmillones, Hoplomachi, Samnites, Secutores), et ceux qui étaient vétus et armés légérement (Thraeces, Retiarius). Les spectacles débutaient par un défilé de gladiateurs dans I'aréne. C'était la pompa. La matinée était consacrée aux combats d'animaux sauvages (éléphants, lions, tigres, rhinocéros, etc.) entre eux ou contre des hommes. Bien des ' Chrétiens sont morts de cette cruelle facon, a I'6poque ou le christianisme était mal | As oA) \ bien souvent, c'était la foule qui décidait de son sort. Chacun agitait alors son | mouchoir ou faisait le geste de tourner son pouce vers le bas («laisser tomber Q . Les Romains étaient des gourmands, parfois méme des goinfres. Ils aimaient claves d'origine grecque étaient presque vu des Romains... Les animaux n'étaient, heureusement, pas toujours utilisés 4 des ) s g ph manger, ce qu'ils faisaient le plus souvent en famille, mais parfois ils invitaient des me toujours trés cultivés et donc trés utiles. fins aussi lugubres. Souvent, ils étaient domptés et on les faisait parader comme des | Je a amis a diner. Ils avaient I'habitude de prendre leurs repas 6tendus sur des divans. ° 7’ Bien souvent. ils enseignaient leurs con- animaux de cirque. L'aprés-midi était réservé aux gladiateurs. La majorité des | ag Sa ee : Le diner des gens riches-comprenait généralement trois services. L'entrée (gustus naissances athe enfants ou ils divertis- combats de gladiateurs opposaient un Thraex ou un Retiarius, peu protogé, a un | \ Variations i : ou gustatio) constituée de toutes sortes d'hors-d'oeuvre : laitue, poireau, menthe, i) saient leurs maitres. combattant armé jusqu'aux dents (Gallo, Myrmillo, Hoplomachus, Samnite ou ie Commenous, les Romains avaient oeufs a la coque, escargots, oursins, huitres... Le deuxiéme service comportait fi Secutor). Le combat était sans pitié et les blessures souvent mortelles. Lorsqu'un 5 : * : Be lusieurs mets (faisan, oie, jambon, liévre, poisson, légumes et sauces bien “i WVVVVVVVV VV VVYPYYY! ladiateur était blessé, il avait deux choix. Ou bien il combattait jusqu'a ce que mort # une journée de 24 heures, mais ces, _1 R y : ; : L 2 g : ge 5 Sy ; : ae 3 ¢ «heures» avaient une durée différente = apprétés), présentés en trois étapes (cena prima, secunda, tertia), parmi lesquels | es triomphes s'ensuive, ou bien il implorait la clémence de son adversaire. Dans le deuxiéme cas, g solstice d’hiver, une «heure» apparte- nant a la journée durait en fait 45 minutes (les nuits étaient donclongues). Pendant le solstice d’été, une «heure» de la jour- selon le moment de l'année. Pendant le née durait en fait une heure et quart, ce qui donnait des nuits courtes. Ce n’est ~) que lors des équinoxes de printemps et \ d’automne que les 24 heures d’une jour- (J née avaient une durée égale. En 45 \ avant Jésus-Christ, Jules César introdui- sit le calendrier qui porte encore son (J nom, le calendrier julien. En 17 avant ,\ Jésus-Christ, les Romains adoptérent la. x, “ semaine de sept jours. Auparavant, il y\\’ ¢) avait un huitiéme jour, le jour du marché\ (nundinae). A cette occasion, les gens|: jourde féte. Tout le monde se mettait sur son trente-et-un pour sortir et les enfants g avaient congé. 5 Afin de profiter de la lumiére du jour, les Romains se levaient t6t. Les Q y échanger différents produits. C’était | Une journée typique = vin avant, pendant et aprés le repas. Certains esclaves servaient pendant que d'autres divertissaient les invités par de la musique, de la lecture et des devinettes. = : eS Aprés le repas, les esclaves devaient se charger du nettoyage car, a cette époque, les gens avaient I'habitude de jeter tous leurs détritus par terre. Les Romains moins bien nantis se contentaient, pour le repas du soir, d'une soupe épaisse a base de millet, de pain, de navets, d'olives, de féves, de figues et de fromage, et pour toute iF boisson, d'eau. Ils consommaient rarement de la viande ; lorsque cela leur arrivait, c'était le plus souvent du porc. Ceux qui habitaient a proximité de la mer ou d'une - riviére se nourrissaient surtout de poisson. Aprés le diner, riches ou pauvres allaient se coucher dés la tombée du jour. L'éclairage étant insuffisant, il ne restait alors rien |\d'autre a faire que d'aller dormir. ) Re my a ZA VE Vil VA EX = La naissance et les jeux d'enfants Lorsqu'un enfant venait au monde, on procédait a trois cérémonies. Le sublatus était le moment ou le pére prenait son enfant dans ses bras afin de confirmer sa patemité aux yeux de tous. Le huitiéme jour, pour une fille, ou le i “\)\ purification (dies /ustricus). Enfin, les nouveaux petits citoyens romains étaient H Hi S\\inscrits dans les registres de la cité ; c'était le professio. LUD Aa "2 en terre cuite, des sigilaria, des animaux de compagnie, tels des oiseaux, des Les enfants s'amusaient de différentes fagons. IIs avaient de petites poupées; a 2574 eee a peuple. En 800 ans d'histoire, plus de ==| 300 cérémonies de «triomphe» ont été | T6pertoriées. On appelait «triomphe> la érémonie au cours de laquelle les guer- fiers entraient en vainqueurs dans leur ~~""tité.. Défilaient tout d'abord les magis- thats de la cité. Puis, on présentait a la foule, assemblée le long du parcours, le butin des conquérants (armes, métaux Précieux, vases, etc.) et on relatait les honneurs qu'ils avaient recus. Apparais- Saient ensuite les taureaux blancs desti- Nés au sacrifice rituel (au temps de la Rome paienne), puis venaient les hom- Mes faits prisonniers et devenus escla- ves. Finalement, le chef des armés ap- ‘Paraissait triomphant sur son char, suivi “de son état-major et de tous les soldats. Ce défilé pouvait durer des heures. Du pain et des jeux (Panem et circenses) chiens, des poulains et méme des petites souris auxquelles ils faisaient tirer de~ Les Romains aimaient se divertir et, pour ce faire, ce n'était pas les choix qu 'épée») pour qu'il ait la vie sauve ou, lorsque les spectateurs étaient sans pitié, ils | pointaient le pouce vers leur propre poitrine, indiquant ainsi qu'ils voulaient le coup | _ — de grace. Le sort des gladiateurs perdants était ainsi décidé aux cris de, «Epargnez- a le» (Missos) ou «Tranchez-lui la gorge» (/ugula). i eS Les courses de chars ° Les Romains étaient des passion- nés de courses de chars. Les joumées de s spectacle, il y avait souvent jusqu'a vingt- ss quatre courses (missus) : des courses a s deux chevaux, a quatre chevaux et par- fois a trois, six, huit ou méme dix che- vaux ! Douze enclos étaient prévus pour le départ. Les chevaux étaient retenus ¢ par une corde et ils étaient relachés lorsque le consul donnait le signal du \ départ en laissant tomber son mouchoir. Il fallait faire sept fois le tour de I'aréne, \ plus ou moins 8,4 km. Le nombre de tours complétés était alors indiqué a l'aide d'objets, en forme d'oeufs ou de minuscules charrettes. Ils jouaient aussi au cerceau, aux dés, et aux devinettes. A cette 6poque, les petits Romains ne jouaient pas aux cow-boys, mais plut6t aux gladiateurs. Dans les familles cultivées, un enfant pariait le latin et le grec. Jusqu'a l'Age de six ou sept ans, c'était sa mére qui se chargeait de son éducation. Ensuite, soit son pére devenait son tuteur (pour un gargon), soit il était envoyé a I'école primaire (garcon ou fille), ot il passait quatre ou cing années pour apprendre a lire, - a écrire (en grec et en latin) et 4 compter. Plus tard, le jeune éléve était envoyé a '6cole secondaire, ou il apprenait la grammaire, la littérature, et recevait des -Manquaient. Ils pouvaient assister a différents festivals (feriae, dies feriati e 'Fhonneur d'une divinité quelconque, bien souvent pour l'implorer d'intervenir dans le 2Succés des récoltes. II y avait aussi les jeux (/udi), en I'honneur d'un dieu ou d'un 2Souverain. Ces Ludi Romani étaient une attraction fort appréciée de la population. ‘Finalement, il y avait parfois des spectacles (munera) qui attiraient d'immenses ‘foules. Lors des munera, la population pouvait assister 4 des combats de gladiateurs ~0u de bétes sauvages et a des courses de chars. Les Romains aimaient aussi le théatre, le mime et la pantomime. Tous les artistes avaient un succés fou a Rome : maitres étaient salués, a leur réveil, par leurs enfants, leurs esclaves et les af- \ franchis habitant sous leur toit. Aprés avoir grignoté un peu de pain et de... % fromage au petit-déjeuner (jentaculum),* FDe grands architectes On doit aux Romains des voies routiéres impressionnantes. ._Nombreux les marchands ouvraient leurs boutiques. h sont les esclaves qui ont laissé leur vie le S Les femmes vaquaient a leurs occupa- | SW tions ménagéres (domestica officia) et _A i Kes diments d'histoire, de géométrie, de musique et d'astronomie, et également des re ete : les hommes de la haute société se ren- 3) fu : ’ : : see acteurs, danseurs, chanteurs, acrobates, magiciens, jongleurs, tous étaient trés en long de ces pavés... Les vestiges de § daient au Sénat ou a la bibliothéque. A ‘@Q93 mathématiques avancées. A treize ou quatorze ans, l'adolescent accédait al'éduca- ts" 2demande. Les divertissements étaient offerts gratuitement a tous, méme aux architecture romaine, que l'on cue tion supérieure. II étudiait alors principalement la rhétorique, soit l'art de bien parler. esclaves. Quiconque réussissait a se trouver une place au cirque ou au théatre encore en Europe de nos jours, sont admirables. Les systémes d'aqueducs et d'égoats qu'ils ont construits étaient ingé- \ L'éducation des Romains était conservatrice, voire méme restrictive. Les sciences étaient peu enseignées, et rares étaient ceux qui y avaient accés. Pour cela, il fallait aller en Gréce. — midi, on déjeunait (prandium) d'un plat [33 Pouvait assister a tous les spectacles qu'il avait envie de voir. § de viande ou de poisson, toujours ac- 7 \ compagné de fruits et de vin. En été, \ aprés avoir déjeuné, on faisait la sieste nieux et, c'est le moins qu'on puisse dire, durables. A titre d'exemple, 2500 ans plus tard, I'6godt romain Cloaca Maxima est toujours utilisé. L'Empire romain s'est depuis longtemps effondré, mais il a su (meridiatio). Les rues étaient alors dé- sertes ; méme les soldats faisaient la sieste et il était trés mal vu d'attaquer les \ troupes ennemies pendant cette période S de repos. Aprés la sieste venait la pé- “ KZ fiode d'exercises (boxe, course, athlé-, Cao § tisme, jeux de balle) et celle du bain, Yeo auxquelles s'adonnaient les jeunes, les Ya voir davantage sur les Romains, n'hési- vieux et les riches. Les boutiquiers, de- oO VF . 9 : PaCS oy a) 7 é mS SB. Ry OF inca Eb one Cetoegie aapres “de vant a cette heure réouvrir leurs établis- @ : | oe . ot . > o : SS sete Dinvotiecake.: Ilya tellement pei oO ae cae : : d'autres choses a découvrir a leur sujet, tions que plus tard. D méme Obélix en conviendrait ! QO\ . —Q-C-0_-0- 2 0020202 2200102 0 ee ee ee een anna ewe