6, Le Soleil de Colombie, 6 Février 1976 C A PROPOS DU COMMENTAIRE DIFFUSE LE 21 JANVIER PAR JEAN DUSSAULT SUR ‘*LA TELEVISION FRANCAISE’’ Réactions sur les com- mentaires de Jean Dussault parus dans le ‘‘Soleil’’ du 23 janvier 1976 et diffusés le 21 janvier sur les ondes CBUF-FM par Jean Riou - Il est surprenant de voir auteur de ces ‘fcommen- taires’’, commentateur bien connu et apprécié de CBUF-FM, s’étre laissé prendre dans le jeu des comparaisons. Dans son dernier commentaire, Jean Dussault compare ou es- saie de comparer le pro- bléme_ des Indiens 4 celui des Francophones. essay- ant d’avoir une station de télévision en frangais. Comparer ces deux pro- blémes, si différents dans leur contexte, c’est vouloir essayer de mélanger de Vhuile dans de l’eau. Je ‘sais que déja, sur les on- des de Radio - Canada, un annonceur avait essayé de comparer les districts bi- lingues avec les réserves indiennes. Ca peut amuser certains mais ¢a n’expli- que ni le probléme, ni les causes. 3 Le probléme de la téle- vision frangaise 4 Van- couver est un probléme, . pour les Francophones, d’obtenir leurs droits lin- guistiques et culturels jus- que dans les media élec- troniques de l’Etat. C’est un droit fondamental qui leur a été accordé par le pouvoir politique du pays, en accord avectous les partis politiques. Que ce droit ait été accordé par une majorité d’Anglopho- nes_ ne fait que renforcer la position des Francopho- nes vivant en milieu. mi- noritaire.. Surtout que la loi fédérale, accordant des droits linguistiques aux Francophones, est basée sur l’Acte de l’Amérique du Nord, qui sert, au Canada, de Constitution. Dire’ qu’il n’y a que 300 enfants de langue frangai- se dans les 92 écoles_ de. Vancouver est fausser la vérité, sans tenir compte de la situation présente. - Aucun sondage n’a été fait et la plupart des écoles considérent comme langue premiére, la langue parlée. Si enfant est _ bilingue, comme dans la majorite des cas, sa langue premié- re est donc l’anglais, mé- me s’il parle le’ francais chez lui. Ce qui fait que le chiffre de 300 pourrait é- tre. celui des unilingues francophones ou parlant mal l’anglais; une minori- té chez les enfants fran- cophones nés en Colombie- Britannique, et pour cau- se. ee me Jean Dussault nous dit que les Francophones mangent 3 fois par jour et ont un toit (comme luid’ailleurs), sous entendant que cen’est . pas le cas des Indiens.C’est précher de faux problémes car il serait facile pour n’importe qui de comparer les repas des Indiens et les mauvaises habitations dans lesquelles ils vivent 4 la pire situation des ha- bitants de certains pays africains ou des Indes, qui meurent de faim 4 la belle étoile. Le probléme des Indiens au Canada est un problé- me plus que linguistique et culturel comme l’est celui des Francophones. Il est plus facile d’obtenir cer- taines lois sur le plan de la langue que de changer des mentalités et des con- ditions sociales. Le probléme des Indiens est un probléme entier qui ne peut se comparer A aucun autre probléme ex- istant. Je pense que beau- coup de gens, maintenant, reconnaissent socio - économique, - des droits- aux Indiens du fait d’avoir été les premiers au pays. Il existe malheureusement plusieurs groupes linguis- tiques chez les — Indiens et, parmi ces groupes, plusieurs dialectes. Si les Indiens n’avaient eu qu’une langue, peut-étre aurai- ent-ils pu mieux défendre leurs droits. Linguistiquement et cul- turellement, les Indiens s’affirment de plus en plus; la culture indienne est en plus grand usage et leurs langues évoluent, ence moment, pour pou- voir étre utilisées dans no- tre société actuelle. Tl demeure néanmoins, que, sur le plan socio - é- conomique, leur situation n’a guére changé. On con- tinue a leur refuser le droit de vivre selon leurs coutumes et d’avoir le plein pouvoir sur des ter- ritoires ancestraux. | La Fédération des Fran- co - Colombiens, tout en revendiquant. le droit d’a- voir une télévision fran- gaise & Vancouver, non seulement pour les Fran- ‘cophones mais aussi pour tous les citoyens, recon- naft aussi leprobléme des Indiens etal’intention d’a- -morcer un dialogue pour voir jusqu’a quel point ces deux communautés pour- .Yaient s’aider mutuelle- ment. “Sees Et siles Indiens et les Francophones peuvent s’aider, il n’en demeure pas moins que leurs pro- blémes sont complétement différents et ne peuvent se mélanger ni se comparer. Dans son article, Jean Dus- sault ne fait que mélanger ~ les situations des Franco- phones et des Indiens et les rabaisser Adesclichés qui, heureusement, n’ont plus cours en 1976. - lettres Je suis en faveur 20 Janvier 1976 Bureau de l’Ing. Rég. de Radio - Canada 700 rue Hamilton Vancouver Monsieur, ‘*La Télévision Frangaise doit étre pour Aujourd’ hui’’. Nous sommes en fa- veur - c’est un_ besoin avec plus de 100.000 cana- diens de langue francaise en C.B. C’est un progrés dans une culture importan- te au Canada et en CB. J. Lizié Val and R. Lizié T. Lentrin - Et comment Monsieur, Depuis des mois, nous re- gardons avec un intérét croissant les progrés dela construction du nouvel édi- fice de Radio - Canada. Le DES LECTEURS 24 novembre, jour de l’ou- verture officielle, une amie m’invite 4 l’accompagner. Nous arrivons trop tdt. Nous en profitons pour exa- miner l’intérieur, les stu- dios spacieux et bien é- clairés. Tout 4 coup, j’a- pergois des enfants avec des pancartes, demandant la télévision francaise. Je pensais que c’était déja u- ne affaire réglée. Depuis, j’ai appris que le 18 juillet M. Pierre Juneau, _prés. de la Radio - Télévi- sion, déclare au cours d’un interview que Radio- Cana- da n’a pas fait de demande de licence pour la station frangaise de Vancouver auprés du CRTC. Entendue en mars, la demande ac- ceptée ne permettait qu’u- ne ouverture tardive en 1976’’. ; ‘gaise dans le plus court délai possible. C’est un be- soin qui donnerait au Cana- dien de langue francaise ou _francophone, le droit, non seulement d’exister mais la joie de vivre en homme libre. C’est un besoin sil’on veut réaliser cette entente plus parfaite entre les deux cultures. Un autre point important c’est que nous ne voudri- ons pas regretter d’avoir obtenu un réseau frangais. Nous voulons des émis- sions saines, beau, du.vrai, du bon. Nous avons du matériel, nous a- vons des possibilités. Je vous souhaite de trou- ver la bonne soluation dans le plus court délai possi- ble. La ‘*Télévision fran- gaise pour aujourd’hui’’. ~ Bien A vous. * Aimée Larose. variées, du REPONSE DE LA LETTRE DE LA F.F.C. M. Jean Riou Directeur- général Fédération des’ Franco - Colombiens - J’ai lu A 3 reprises les commentaires que vous ex- primiex au nom de la FFC 4 propos d’un éditorial dif- fusé le 21 janvier dernier sur les ondes GCBUF-FM. J’ai hien l’impression que ma position n’a pas eté comprise dans le sens oa je l’exprimais. Sachez d’abord que point n’était mon intention de méler l’huile et l’eau. - Peut-étre simplement ai- je eu envie de jeter de l’huile sur le feu... Par ailleurs, je reconnais que l’exemple de la télé- vision francaise est la **consécration visuelle’’ de droits linguistiques recon- nus par l’autorité politi- que du Canada. ; En outre, je n’ai pas dit qu’il n’y avait que ‘‘300 enfants de langue frangai- se dans les 92 écoles de Vancouver’’. J’ai plutdt rappelé qu’il n’y a ‘‘que 300 enfants dont la langue maternelle soit le francais qui fréquentent les 92 eco- les de Vancouver’’.(tiré de p-20: report of the task force on english; commis- sion scolaire de Vancou- ver, juin 1975). D*un autre cété, il - est vrai que j’ai un toit pour m’abriter (devrais-je a- jouter & mon tour ‘‘com- me vous d’ailleurs’’, jus- _qu’A ce qu’on ait nommé tous les habitants de la ville. . .) mais puisqu’a- mérindiens et francopho- nes d’ici font face auméme pouvoir politique, il me semble bien que la compa- raison ait sa place dans le débat. : Par surcroit, le ‘*pro- bléme des Indiens’’, com- me vous le dites, est 4 mon avis aussi ‘‘linguisti- que et culturel’’ que socio- économique. De plus, s’il est ‘‘*plus facile d’obtenir certaines lois sur le plan’ .de la langue que de chan- ger des mentalités et des conditions sociales’’, cela ne fait que renforcer mon opinion générale 4 l’effet que les autchtones_ soient encore plus mal en point ' que ne le sont les franco- phones. J’ajouterai que le nombre de langues parlées par les premiers habitants du Ca- nada n’est pas 4 mon avis un» handicap, pas plus d’ail- leurs que ne l’est le nom- bre de langues parlées par les francophones. Finalement, je suis trés heureux de vous voir rap- peler J’intention qu’a la FFC d’amorcer un dialo- gue pour voir jusqu’é quel point ces deux communau- . tés pourraient s’aider ‘*mutuellement’’. Ne vou- lant pas étre indQment cy- nique, j’omets devous si- gnaler que cela prouve, jusqu’& un certain point, qu’il est faut, comme vous le prétendez, ‘‘que les pro- blémes sont complétement différents et ne peuvent ni se mélanger ni se compa- rer’... > Rappelant, pour le comp- te des lecteurs du‘‘Soleil‘’ notre conversation télé- phonique de la semaine derniére, od nous avions convenu qu’aucune animo- sité personnelle n’avait place entre nous, gens ci- vilisés que nous sommes, je vous transmets, cher di- recteur général mes salu- tations les plus amicales. Votre tout dévoué édito- ' rialiste. (bien connu & ap- précié) Jean Dussault. - Israél : Non & I‘OLP, oui aux Palestiniens TEL AVIV - Le minis- tre israélien de la Défen- se, M. Shimon Peres, re- jette toute possibilité de dialogue avec l’Organisa- photo LA PRESSE M. Shimon PERES tion de Libération de la Palestine (OLP) mais il estime qu’Israel devrait accepter de discuter a- vec les Palestiniens. 4 Au cours d’un entretien publié récemment par le _ quotidien israélien ‘*Maa- riv’’, M. Peres précise qu’Israel ne considére pas 1’OLP comme le porte-pa- role des Palestiniens, mais ‘ souligne-t-il, cela ne doit pas &6tre interprété comme un ‘fnon’’ Atous les Pales- tiniens. **Nous devons faire savoir - que nous sommes préts 4 discuter avec les Palesti- niens’’, déclare-t-il. : Commentant ces décla- rations, ‘*Maariv’’y voit des contradictions avec attitude du Premier Mi- nistre, M. Yitzhak Rabin, qui refuse tout autre in- terlocuteur que la Jorda- nie. é Rappelons que M. Peres doit effectuer une visite Officielle & Washington au début du mois prochain, - soit une semaine avant le débat du Conseil de Sécu- rité de 1’ONU sur la Pa- lestine. - Be Plus on marche mieux ca marche. a ° Marchez. Dés aujourd'hui. Raat tele BAR ni § ie iaieg Mis 85s Sheath AR