uae oF Gee Sooner, eM oo $9 par 28 ae, André CHOLLAT SSS LE MONDE DES INSECTES A l’Université de la Colom- bie Britannique, un zoologis- te, le Dr Fitz-Earle pense que le contrdle génétique des insectes est presque sans limite: moustiques et mou- ches noires pourraient étre transformés et devenir inof- fensifs, les insectes propa- geant des maladies pour- raient étre stérilisés, les insectes nuisibles aux cul- tures sont plus vulnérables grace 4 une transformation de la résistance de ces in- sectes aux conditions clima- tiques 4 ce moment-la.. . etc. e 2 ® Mais comment arriver ade tels résultats. En domesti- quant ces différentes espé- ces d’insectes et enles mul- tipliant en laboratoire avec, des caractéristiques généti-’ ques particuliéres afin de remplacer les insectes nui- sibles existant; cela semble ne vous y trompez pas, ce n’en est point. Le Dr Fitz-Earle fait re- Marquer que l’onn’est ja- mais sQr que certains insec- tes nuisibles aux cultures n’ Ont pas d’autre part une rai-. son d’étre qu’on ignore en- core. Et les techniques chi- Miques conventionnelles de. controle des insectes ont des points faibles et des contre-parties notables: ré-. sistance dés insectes aux concentrations toujours plus, élevées des produits chimi-— ques, effets secondaires no- cifs::de ces produits chimi- ques sur l’environnement et sur les humains. Le contr6- le génétique, par contre, ne! semble pas avoir d’effet in- désirable, mais il faut re. connaftre que ce champ’ de recherches est relativement nouveau et qu’ilpeut appa- raftre des contre-effets plus tard. A Université Simon-Fra- ser, un entomologiste, le Dr John Borden, a dirigé ses (Suite) - recherches sur les techni- ques naturelles de multipli- cation des insectes pour pou- voir user de ces connaissan- ces pour réduire le besoin des insecticides chimiques. La clé de ce controle des insectes est une substance chimique, appelée Pheromo- ne, un genre de senteur a- phrodisiaque, produite par les insectes dans les diffé- rentes phases de leurs re- lations: femelles attirant les m4les et plus tard males protégeant leurs femelles des autres m⩽ senteurs prévenant du danger ou d’u- ne source de nourriture.... CC... CT Cees Il serait donc possible d’u- tiliser ces substances chi- miques produites en labora- toire, pour amener le désor- dre dans les populations des insectes, soit enamenant les males 4 courir aprés des fe- melles imaginaires, soit en écartant les insectes des produits de consommation, des cultures ou de nous-mé- mes. On pourrait amener les populations d’insectes 4 de- venir nomades et 4 trouver une autre source d’alimenta- tion que les cultures utiles 4 l’homme. Le résultat certain serait le contréle numérique d’insectes_nuisibles 4 l’hom- me mais peut-6étre utiles en nombre limité 4 1’environne- ment. Ce méme genre de recher- ches. est réalisé dans les. centres du département de l’agriculture canadien: de 1’ observation attentive des in- sectes naftra des remédes ~ peut-étre inattendus, mais qui seront spécifiques des insectes donnés, sans dom- mage pour la nature et par contrecoup, pour nous-mé- mes. Nous verrons enfin, la se- maine prochaine, ce que nous pouvons faire, dans laméme ligne d’idées, pour nous pro- téger et protéger notre jar- din et nos plantes, sans pour cela empoisonner ou détrui- re la nature. LA PHOTO — Parlons paysage avec des gens ou membres de la fa- mille. Dans des sujets pla- cés en avant, il est difficile de savoir si l’intérét du photographe se porte sur le sujet ou le paysage. Donc, puisqu’il s’agit. de paysage, le ou les personnages_ doi- vent se fondre dans ledit paysage, sans étre mis trop en relief, en iui ouleur don- nant une action ou activité en rapport avec ce paysage. Le fait de pouvoir distin- guer les détails d’un visage ou d’attribuer une significa- tion spéciale 4 un corps hu-~ par Lucien BELLIN / main, distrait assez l’inten- tion du spectateur, pour lui laisser le temps de se concentrer sur le caracté- re du paysage, donc ou- blier l’intérét principal de Vimage. Toutefois, si les personna- ges sont reproduits 4 une certaine échelle et sont su- bordonnés leur présence donne profon- deur ou puissange 4 l’ima- ge, ils deviennent alors un bon élément pour. la créa- tion d’une échelle de pro- portions Aa l’intérieur de Vimage. au paysage, si - \ \ VOULX Vong La Sainte-Catherine avait amené la neige. Depuis, les routes étaient bloquées. Jean-René, qui voulait par- tir avant Noel, dut attendre encore. ‘‘Tu partiras aprés les Fétes’’, a dit Maman, a- vec un regard triste. Son fils ameé allait quitter la maison familiale pour la ville. Le coeur gros, la brave femme prépara longtemps d’avance le réveillon. Elle avait con- fectionné et congelé de nom- breuses tartes au sucre, a- cheté le lard et la cassona- de, bien nettoyé la vaisselle des grandes occasions.‘‘Tu verras, Jean-René, le bon réveillon que nous aurons. Je prépare un Noél 4 1’an- cienne’’. Les petites, Jean- nette et Pascale, en avaient les. yeux brillants. Maman a-: vait caché tout en haut du placard les sucreries qu’il fallait conserver jusqu’a Noél.. Jean-René, songeur, regardait de la fenétre la neige blanche, épaisse, a- gressive, qui l’empéchait de partir pour la ville oa il avait décidé d’aller travail- ler. Maman et-les petites devront se débrouiller. Il enverrait un peu d’argent. **Avec la pension de veuve de Maman.....’? Car il n’y avait plus rien A faire ici. Le village serait bientdt déserté. Les jeunes vont en ville, désormais, tenter leur chance. eo coin de Foffice de la langue francaise vous m'en direz tant par Louis-Paul Béguin Noél rose et blanc La nuit de Noél est arri- vée. On croit entendre les grelots de quelque traineau, revenu d’un passé quis’éloi- gne de plus en plus, étouffé sous un présent matérialis- te et criard. Tout prés,1’é- ee appelle les fidéles la messe de minuit. Ma- man et les petites y sont allées. Jean-René aurait pu partir ce matin. Il ne l’a pas fait. ‘‘Demain, aprés le réveillon, je partirai’’, se dit-il. Il y a encore un peu de poudrerie, les che- mins se cachent encore sous une épaisse couche de neige immaculée. ‘‘C’est beau, tout de méme’’, se dit Jean- René, révant prés de la fe- nétre. Plus tard, la paren- té arrive. Mamantend 4 chacun un verre de vin ou de cidre et quelques cro- quignolles. ‘‘ Pour attendre’’ dit-elle, avec un sourire qui promet. En effet, lorsqu’on passe A table, ce ne sont que des exclamations de joie et de ravissement. -Ah, les belles tourtiéres, les beaux patés A la viande. ‘*Mon doux’’, dit la tante Ernes- tine A sa soeur ’’tu cuisi- nes donc ben, Amélia’’. On admire, on dévore la dinde 4 la sauce aux canneberges, accompagnée de pommes de terre pilées (la purée, dit Pascale, quisoigne son fran- gais), le ragodt de boulettes onctueux et, pour finir, onse (conte) délecte de beignes poudrés de sucre en poudre, de tar- tes au sucre fines et délica- tes, le tout arrosé d’un vin blanc bien agréable. Aprés le repas, c’est la veillée de Noél. On chante en choeur. Pascale montre le pas de danse qu’elle a appris ‘*A ses cours de bal- let’’et Jeannette récite un poéme de Nelligan.. On boit du vin de cerise. L’on- cle Félix, lui, s’en tient A la biére et parle 4 Jean- René pendant une longue se- cousse!Tout le monde est content. Revenu prés de sa mére, Jean-René sourit au chat qui vient le frdler d’u- ne échine soyeuse et grise. Lorsqu’il se penche pour le caresser, il sent la main fi- ne de Maman qui se pose sur son poignet: ‘‘ Dis-moi,Jean René, c’est vraiment ton dernier Noél chez nous’’. La voix de Maman est an- xieuse et basse. Autour d’eux, les parents rient, ils dansent et parlent fort,dans Veuphorie de la nuit de féte. ‘‘Je vais essayer- de rester. Mon oncle Félix me donnera peut-étre de 1l’ou- vrage dans son magasin. Il vient de me le promet- tre’’, répond Jean-René,les yeux baissés pour ne pas s’émouvoir. Maman est re- tournée A la cuisine le coeur joyeux. ‘‘C’est un vrai miracle de Noél, une décision pareille’’, se dit- elle en préparant le thé. Dehors, le vent s’est cal- mé et le paysage est figé dans une blancheur nette de carte postale. — Louis- Paul Béguin N.B. - Le lecteur remar- quera que j’ai utilisé dans ce conte des régionalismes québécois. Sans eux, l’his- toire n’aurait eu aucune cou- leur locale! Pas moyen de faire autrement. L.-P. B. * J’espére que par cesnotes, vous avez pu, aucours de l’année, percevoir les cho- ses d’une facgon différente a- vant de faire ‘‘clic’’! Je vous quitte tous, en vous souhai-. tant un Joyeux Noel et une bonne et nouvelle année.