QUART DE SIECLE ... Supplément mensuel au Soleil de Colombie VERS LE Le retour des creditistes au pouvoir Robert McClelland I Grace McCarthy Bill Bennett | Evan Wolfe Bill Vander Zalm SANTE VICE-PREMIER PREMIER MINISTRE FINANCES BIEN-ETRE SOCIAL MINISTRE C’e:t cette semaine que le premier ministre Dave Barett a annoncé la tenue d’élections pour le 11 décembre prochain. 38 mols seulement aprés sa prise du pouvoir, le chef du parti NPD a cru ll n’aura pas pris beaucoup de temps aux citoyens pour constater quelle sorte de gouvernement ils ont élu le 11 décembre dernier. Les créditistes, avait promis Bill Benett, vont relancer |’économle, éviteront les déficits et seront des administrateurs parcimonieux. En toute logique avec eux-mémes, Ils _ontdonc décidé de doubler les primes d’assurance-auto. Et ceux qui _ nauront pas assez d’argent pour payer les primes, en un seul versement d’ici le 29 février, devront tout simplement se départir de leur auto, a déclaré vendredi dernier le ministre responsable d’ICBC, Pat McGeer. Ou, aurait-il pu ajouter, Ils emprunteront puisque, pour plusieurs, l’auto constitue une nécessité. ll y a 20 ans, au Canada, les méchants socialistes tentalent de convaincre la population que l'assurance-chémage et l’assurance- santé sont des services sociaux qui n’ont pas a étre rentables. Avec le temps, ces programmes sont devenus universels et personne possédant 2 sous de bon sens ne s’y oppose. Pourtant, tous ne sont ni chémeurs ni malades. Et, méme si tous en sont pas non plus agriculteurs, l’assurance-récolte, subventionnée par |’Etat, est aussi partie de la vie de la société. Mais, alors qu’il y a beaucoup plus de propriétaires de véhicules- moteur qu’il n’y a de ch,omeurs, malades et agriculteurs réunis, le nouveau gouvernement ne veut pas soutenir un programme étatisé d’assurance-auto. Voila la logique administrative: en cas d’obligation endurons le progrés; en tout autre cas, éliminons- le. Plutét que de gouverner, c’est- a-dire Introduire des programmes progressistes, étre a l’avant garde des changements de mentalité et prévoir les nouveaux besoins réels qul surgirontles créditistes vont adopter la doctrine du premier ministre Bennet quiadéjacomparé le gouvernementa une compagnie: les électeurs sontles actionnaires et les députés sont les administrateurs élus, pour voir a ce que le capital investi rapporte. Nous voyons tous les profits, réalisés par les compagnies mals rarement ai-je vu leur conscience sociale. Un coup parti, les créditistes devraient saborder les gouver- nements et s’incorporer sous l'article 3 de la loi des compagnies. Idéalement, ils devraient former une compagnie, privée évidemment, d’assurance-auto. Jean Dussault (9 janvier 1976) bon de précipiter l’appel aux urnes a nouveau. Dans I’histoire des coutumes politiques de la Colombie-Britannique, une élection ayant lieu si tard en automne, remonte au 1er décembre 1920. ee Le temps des élections Chacun de nous sait maintenant qu’il ne reste que 35 jours avant les élections provinciales du 11 décembre. Les thémes électoraux de chacun des partis nous sont connus, sauf peut-étre leur démarche stratégique. Le premier ministre Barrett entend distinguer deux points de force: son appui au programme anti-inflationniste et la fermeté avec laquelle il a dirigé la province ces derniers 38 mois. Quant a M. Bennett, ce dernier mettra l’'accent sur la crise du logement et expliquera comment le NPD s’y est pris pour détériorer la situation. ~ Certes, de part et d’autre, on essaiera de soulever des questions qui, a premiére vue, nous sembleront importantes. N’oublions pas que ce sont des tremplins sur lesquels les divers partis politiques se sentent un peu athlétes. N’y. aurait-il pas, toutefois des problémes de fond sur lesquels on ne se penche _ presque jamais. Pour en citer un qui nous touche - la francophonie en territoire de la Colombie-Britannique est-elle en voie de disparition? : Lequel de ces partis politiques - qui veut recevoir de nos votes - se prononcera en faveur des droits de la collectivité minoritaire de langue officielle en C.-B. Mais de quoi avons-nous a nous plaindre, diront certains. : Pourquoi un nombre de nouveaux immigrants aurait-il la préférence pour les cours d’anglais, etce, au détriment de citoyens canadiens de langue francaise voulant s'inscrire au méme cours? Pourquoi également les écoles frangaises sont-elles si difficiles a obtenir; enfin pourquoi le gouvernement de la C.-B. n’a- t-il jamais appuyé ouvertement la demande de télévision francaise a Vancouver? Devons-nous oublier que nous faisons partie d’un Canada bilingue? Encettepérioded’élections, les francophones devraient faire front commun. Les importants journaux anglophones ne parleront encore que des faits saillants -ceux qui seront fagonnés par le bon vouloir des partis-. - Les Franco-Colombiens sont en position de poser les questions de leur choix, leur choix est-il de demeurer francophones? Marc Béliveau (7 novembre 1965)