I- CANADA STRUCTURES. A toutes fins pratiques, In- formation Canada est un nou- veau ministére. Son chef, Jean-Louis Gagnon, est > sous-ministre et reléve de M. Robert Stanbury, minis- tre d’Etat, qui est comptable au Parlement de 1l’activité de ce nouveau service. Né au début de 1970, Infor- mation Canada trouve ses origines statutaires dans la Loi de 1970-1971 portant affectation de crédits. Pour des raisons d’ordre admi- nistratif, le ministére des Approvisionnements et des Services, qui n’est pas res- ponsable d’Information Ca- / nada, passe les prévisions budgétaires du nouveau ser- vice avec les siennes. : Un Comité spécial des pre- visions budgétaires de la Chambre des communes a étudié de prés, non seule- ment les propositions visant l’établissement d’Informa- tion Canada, mais aussi ses objectifs, ses projets, ses programmes et ses finances, le tout A la lumiére d’expli- cations fournies par le mi- nistre compétent et par des hauts fonctionnaires. Doré- navant, un Comité parlemen- taire passera chaque année ses activités en revue. Le ler avril 1970, date de naissance officielle d’Infor- mation Canada, le sous-mi- nistre n’avait pour person- nel que les seuls effectifs de deux grands services qui lui étaient confiés : la Com- mission des expositions et les Services d’édition et de librairies qui relevaient précédemment de 1’Impri- meur de la Reine. La pre- miére année a donc été sur- tout consacrée a obtenir les approbations voulues pour le recrutement de son person- nel et A embaucher prés de 150 spécialistes de profes- sions et de métiers fort di- vers. Ainsi que l’indique l’orga- nigramme en annexe, Infor- mation Canda se subdivise en deux directions : 1’Infor- mation de sortie s’occupe de fournir des renseigne- ments, 1l’Information d’en- trée les recueille. Ces deux directions sont appuyées par un secrétariat de la planifi- cation et par des services administratifs. INFORMATION DE SORTIE L’Information de sortie se subdivise A son tour entrois divisions. La Division des communications est chargée des réalisations informati- ves : brochures sur le mé- canisme parlementaire, vi- trines pour expliquer le fé- déralisme canadien. En comparaison avec le dé- but de la plupart des services d’information d’Etat, celui d’Information Canada sera modeste. Le service, qui n’a pas mandat d’annoncer ou de justifier les projets. ou programmes courants du gouvernement, se servira des différents média pour aider le public canadien 4 mieux connaftre le pays, la confédération, le fédéralis- me et nos institutions natio- nales. Les buts de 1’Infor- mation de sortie ressem- blent A s’y méprendre a ceux de la Commission canadien- - du centenaire des années 0. 2 La coordination est une au- tre fonction importante de la Division des communica- tions, qui est dotée d’une équipe de vingt - quatre agents d’information char- INFORMATION fgés de fournir conseils et services professionnels aux ministéres qui en font la de- mande et qui veulent met- _tre linformation au diapa- son des aspirations et des ' besoins du public canadien. | Par contre, Information Ca- nada ne répond pas duconte- nu des informations minis- térielles, la responsabilité des ministéres et de leurs ministres restant entiére 4 cet égard. Cette oeuvre de coordination doit donc abou- tir, par des voies plus ef- ficaces et moins onéreuses, & la réalisation d’un produit supérieur. La mise en com- mun des ressources et 1’éli- mination des doubles em- plois et des pertes ménera 4 des é@conomies importan- tes pour le contribuable. La Division de 1’audio-vi- suel regroupe l’ancienne Commission des expositions et la Photothéque nationale, qui relevait précédemment de 1’Office national du film. Elle compte aussi une petite section de conseillers dont le role est d’aider les mi- nistéres A s’écarter pour leurs informations de l’im- primé classique 4 la faveur d’un recours plus fréquent aux supports audio-visuels. La Commission des exposi- tions, dont les horizons s’é- largissent, s’est faite: dans les expositions mondiales et commerciales une réputa- tion des plus enviables ; sa présence sera plus fréquen- te dans les expositions au pays et son équipe artisti- que cherchera & accentuer par voies visuelles la com- munication des activités fé- dérales. Enfin, la Division de l’au- dio-visuel s’occupe de for- mer une collection compléte d’images du Canada et de ses habitants et cherche les moyens pratiques qui lui permettront de mettre 4 la disposition du grand public les énormes et disparates collections de photographies qui se sont accumulées dans la plupart des ministéres et organismes fédéraux. On veut mettre ces documents 4 la portée de tous, du sim- ple écolier aux gens de pro- fession. La troisiéme division de la Direction est celle de 1’Edi- tion. Autrefois, tout ce qui avait trait 4l’édition, 4l’im- pression et 4la vente des do- cuments officiels relevait de l’?Imprimeur de la Reine. ‘En fait, celui-ci ne se char- geait que d’impression, de distribution et de vente. En matiére d’édition, il n’exis- tait ni autorité centrale, ni directives générales, lacune que la Commission Glassco et le Groupe de travail sur 1’information ont eu vite fait de critiquer ne serait-ce que pour des raisons finan- ciéres. Information Canada a donc pour mandat d’élaborer une politique de 1’édition, qui au- ra pour résultat, entre au- tres, de favoriser une col- laboration harmonieuse entre Jl’Etat et 1’industrie privée du livre. Le service ne surveillera pas la ge- nése de chaque document publié par l’administra- tion fédérale, mais il col- laborera .avec les minis- téres A l’élaboration de di- rectives qui orienteront le travail d’edition qui se fe- ra dans les ministéres mé- mes. Simultanément, Informa- tion Canada entretiendra des rapports étroits avec l’in- dustrie du livre, car une saine industrie est au coeur de la politique fédérale en matiére d’édition et d’épa- nouissement de l’identité ca- nadienne. INFORMATION D’ENTREE La direction de l’informa- tion d’entrée a pour client le Parlement. Certes, il est de principe que tout rensei- gnement sur l’opinion re- cueillie par cette direction sera rendu public d’office et sans retouche ; mais il reste que le Parlement sera le premier servi. La direc- tion s’informera sur ce que dit la presse imprimée ou électronique ; elle coordon- nera les résultats de sonda- ges d’opinion auxquels elle aura parfois participé ; elle résumera le contenu du courrier des ministéres, et elle fournira ainsi 4 nos ‘députés de précieux moyens de jauger l’opinion publique. Il n’appartiendra pas 4 In- formation Canada de former sur cette opinion un juge- ment quelconque, d’en tirer des conclusions, ni méme d’en interpréter quelque é1é- ment. Le Parlement recevra les données brutes résumées avec toute l’objectivité que 1’on peut apporter 4 pareille tache et, pour garantir cette impartialité, les données de source seront tenues 4 sa disposition. Information Canada puisera ses renseignements sur 1’ opinion publique 4 plusieurs sources, dont notamment les centres d’information, sor- tes de tribunes permanentes qui recueilleront les vues qui lui seront exprimées par le public. Ces commentaires ne se substitueront pas 4 la lettre envoyée au député, mais il faut bien admettre que quatre-vingt-dix-neuf citoyens sur cent n’ont ja- mais de leur vie écrit 4 leur -député. Ces données auront donc pour role de compléter la correspondance, car nom- breux sont les Canadiens qui communiquent plus ai- sément par tout autre moyen que la voie épistolaire. Le public sera invité 4 faire connaftre ses vues par té- léphone ou de vive voix, et les opinions ainsi recueil- lies seront résumées et transmises au Parlement. Si _ l’interlocuteur ou le corres- pondant donne son nom et son adresse, un rapport spé- cial sera envoyé au député qui représente sa circons- cription. L’Information d’entrée se- ra dotée d’un réseau de cen- tres d’information qui fera partie de sonsystéme des in- formations de retour. Chaque province aura son centre, chargé de répondre A toute question ayant trait au Ca- nada ou A l’un ou l’autre des divers paliers de gou- vernement. On veut encou- rager le citoyen 4 s’infor- mer sur son pays et sur les possibilités que lui offrent les divers organismes et programmes de participer 4 la vie de la confedération. Le succés de cette initiative a dépassé toutes les prévi- sions. A Ottawa, deux mois aprés son ouverture, l’Infor- mathéque centrale recevait 1,300 demandes de rensei- gnements par semaine, et le chiffre continue d’augmen- ter. Une bonne proportion de ces renseignements - jus- qu’a- vingt pour cent - peut facilement @tre fournie par l’un ou l’autre des ministé- res, ce qui porte 4 croire que précédemment de nom- breuses personnes se pas- saient de renseignements, ne sachant 4 qui les deman- der ou trouvant qu’il était trop difficile de les obte- nir. Une participation accrue du public dans nos mécanismes démocratiques est donc le but ultime de 1’Information d’entrée. Comme premier pas vers ce but, elle aidera le citoyen 4 mieux compren- dre son gouvernement, elle lui servira de guide dans le labyrinthe de la bureaucra- tie d’Etat et elle lui ouvrira les portes de l’administra- tion. La participation active du public, qui commence dés que 1’individu ou le groupe fait connaftre ses vues, sui- vra cette premiére démar- che. Certains se demanderont peut-étre si ce n’est pas peine perdue que de confier ses opinions 4 Information Canada. Prendra-t-on con- naissance de ces observa- tions ou seront-elles rélé- guées aux oubliettes/ La réponse est claire. Elles seront certainement scru- tées par les partis d’oppo- sition, poussés par leur ro- le parlementaire 4 se tenir au courant de toute critique du gouvernement. Ce der- nier, sachant que l’opposi- tion examinera de prés ces sondages de 1’opinion publi- que, ne manquera pas d’en faire autant. Il s’ensuit qu’ une simple observation con- fiée A un centre d’Informa- tion Canada tombera assuré- ment sous les yeux du légis- lateur. SECRETARIAT DE LA PLANIFICATION. Une des fonctions du Se- crétariat de la planifica- tion est de coordonner les activités du service afin que les priorités puissent s’éta- blir en raison des besoins et des ressources. Il pos- séde en outre une petite équipe d’experts chargés de suivre les progrés vertigi- neux des communications. En effet, la plupart des mi- nistéres n’étant pas en me- sure de se tenir 4 la pointe des progrés technologiques et autres, cette section a pour mission d’informer les ministéres de toute innova- tion en matiére de commu- nications qui peut en re- hausser l’efficacité ou en réduire les frais. Le Secré- tariat s’occupe également de la mise au point de petits projets spéciaux et du lan- cement de travaux qui seront repris par l’une ou 1’autre des deux directions. Il diri- ge un programme de promo- tion de l’identité fédérale grace 4 l’emploi d’un mé- me symbole par les divers ministéres et organismes de 1’Etat. Enfin, avec la col- laboration des bureaux fé- déraux partout au Canada, il cherche les moyens d’in- tensifier les rapports entre le public et l’autorité, de mettre l’information offi- cielle A la portée du public et d’améliorer les services qui lui sont rendus. XIV, LE SOLEIL, 25 JUIN 1971 y SO de, ee