Le Soleil de Vancouver, 12 juin 1970

LE SOLEIL de vancouver a ee :
Le seul hebdomadaire dé langue francaise _&, aon’ | To hitaena .

de la Colombie Britannique
Directeur-rédacteur: André Piolat

Rédaction: Jean Riou, Roger Dufrare,
Yvonne sAbgrall, L. larcoux,

LE SOJEIL DE VANCOUVER est publié par:
Le Soleil de Colombie Ltd ~~

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AFFAIR NICIPALES) ee
2 : ie
Par les conseillers municipaux, Brian CALDER, Walter HARWICK et Trois CL 21 5 a oeuvre —
Art PHILLIPS, ; Re 5
La France a pris possession du dixiéme et der- plus menacants. Ils ont da étre adaptés aux particu-
‘ es nier de ses CL-215 entiérement concus et fabriqués larités des besoins francais; ils seront particuliére-
lly nee pas a 58 Snead nent ae ne i ai a au Québec. C’est en présence de nombreuses per- ment a l’oeuvre sur la Céte d’Azur ot les conditions
page ee Ros Sinieieale ne aiepe RWateer ice oe ae sonnalités francaises et canadiennes et aprés une sont trés difficiles en raison du relief, de la tempéra-
aa ee aa : Meas er das: batons’ fxutenil démonstration spectaculaire de largage d’eau sur les ture et surtout du vent. Les CL-21 5 peuvent prendre
Dab GRIEG Ne ananitestee Ce que les protestataires, les terrains de Canadair, par trois CL-215, que le gouver. 1,200 gallons d'eau sans méme s‘arréter sur les lacs
tions. démonstrateurs cherchent, est nement frangais a officiellement pris possession du d’approvisionnement: cette particularité, outre leur
A, l@poque troublée & laquel— dans un grand nombre de cas dernier de dix de ces appareils dont il avait passé la capacité et leur rayon d’action, en font I’‘appareil le
le nous vivons, il est souvent une rectification légitime d’in— commande il y a une quarantaine de mois. Ces dix plus nouveau et le plus efficace dans la lutte contre
difficile pour les chefs politiques justices. avions serviront a4 partir du ‘er juillet en France, les feux de foréts.
de jouer un rdle d’arbitre modé— L’ennui c*est que les méthodes début de la période ot les feux de foréts sont les
rateur entre le public et les dif— de protestation sont devenues
férents groupes qui considérent tellement professionnelles qu’il 7 [) [ j G@) rR IA i
les manifestations commechoses’ est difficile de distinguer entre ’
de la vie courante, ceux qui n’ont pour but que 1’6—
Il nous faut maintenir l’ordre limination de tout ce quisetrou— L E T R AV A | L E T L E S $$ $ $
et la loi en prenant bien garde ve sur leur chemin, 5 saecits “
de ine pas entrainer une course Le policier quand a luise trou— Depuis le peche de nos premiers parents dans le royaume de 1!F-
— armes a aa Ree re cantar: ee ares lepro— | den, depuis que la terrible phrase: ''Tu gagneras ton pain 4 la sue
u responsabie de violence e me, es un de ceux qul t “1? - x . pat . <a
d’une ageravation de la situa— doit parfois décider ou d’une | CUS de ton front » 2 été prononcee, ta notion de travail a bien evo-
tion. protestation sociale ou politique lue. De punition pour l'ensemble des hommes, le travail est devem )
Nous préférons Wattitude dela prend. fin, et commence 8 de— | yn des moyens importants pour 1'étre humain de s'intégrer dans une
police britannique, venir un acte criminel, So ae: < Pang. ¢ : }
SE EE Se er ae aes ee eee societe donnée et d'y trouver les éléments pour son epanouissement et 4
cemment un ‘* point de vue a— insultes humiliantes, et une in— la mise en valeur de sa : personnalité, Mais, »semble-t—il, cette évo= s
nag nous sommes en plein tense provocation, pues Tution ne s'est’ effectuée que dans la téte de certains humanistes et ’
veh Tout cela est calculé, Si en

Le voici; **. View Point’? (point
de vue), du 18 mai 1970 par Ken—
neth Bagnell, Toronto,

La vie d’un policier dans la
plupart des grandes villes doit
lui apparaitre comme un cau—
chemar duquel il ne peut ja—
mais s‘éveiller.

Je symbolise le respect pour
la nation tandis qu’autour de lui
la foule ne lui montre aucun res—
pect. :

Il doit vivre une vie disci—

effet les protestataires peuvent
faire ressortir un acte de ré—
pression excessive, leur cause,
juste ou non, s’en trouve enno—
blie. Ce qui plus est ils ont
ainsi aidé A jeter le doute sur
le systeme en vigueur d’appli—
cation de la loi. Souvenez—vous
de Chicago,

Ces stratégies ne sont pas seu—
lement en vogue aux Etats—Unis
mais également parmis les pro—
testataires canadiens,

sur les pages silencieuses des volumes ou. ils ont inscrit les résul-
tats de leur cogitation. .

Car un élément nouveau est venu se joindre 4 la notion du trae
vail et, avec le temps et la ruse de certains humains, les deux m-
tions ont fini par se confondre au point qu'il nous apparait .actuel-
lement impossible de les dissocier; cet élément ce fut l'argent.. Ltar.
gent, c'est l'expression de la puissance et du pouvoir, parfois meme
l'expression de la liberté, L'argent ne fait pas le bonheur, dit- on
pour se consoler, mais tout de méme il rend le malheur agréable; cer-
tains le savent mieux que d'autres,

3 : é < : ! = A
pliné, plus disciplinée que la Par exemple: dernitrement & Le travail eb Ltargent, l'un pour l'autre, sont constamment in-
plupart we aac Toronto, certains étudiants en— pliqués de pres ou de loin dans les confrontations sociales des m-
notre attention est dirigee sur  trainerent délibérément de jeu— mai tien = = ; P

ins et en particulier dans-les ccnfrontations entre vatrorx =
les jeunes, beaucoup d’entre eux pes enfants dans une situation mae 7d Te pa 5 eae ? i : : B gas et ou
nfayant aucun respect de la dis— — écoeurante, vriers,. situation presente illustre bien ce que je veux dire, Ces

* "he . . ° 7 . .
stpline, < : oe Lorsque les forces de polices elements se conjugent pour interférer le réseau de comminications en=
nveut pas la chance de fre— _— entrérent en action afin de con— tre les interlocute e elt sort utils se

quenter l*université Mais UN tenir une démonstration, ils se x Tae cana cee cute de telle apa 5 qe 2 poe one PE BS. Cole
grand nombre de ceux qui eu— trouverent en face de ces en— prendre. Le travail,de facteur d'épanouissement de 1 indivitu, - de-

rent cette chance le ridiculisant
et l’abaissent au rang d’animal
dans un langage quelque peu vul—
gaire. Le mot est cochon (Ple ye

Un de mes amis, un policier,

fants. C*%est alors que certai—
hes meres détudiants les ac—
cusérent de brutalité, |

La manoeuvre, aussi deshon—
nete fusse—t—elle, aida dans

meure pour certains (la majorité) la terrible punition des

Certaines enquétes aux Etats-Unis faites
sociaux, auprés d'ouvriers ont montré
vailleur recherche avant tout dans

origines
par des — psychologues
assez clairement que le tra
le travail l'expression de ce

connait la chanson, Durant la  *effort qui était fait de discré— 13 an 1 i
t =.
dernitre guerre il a combattu iter ceux qui se trouvaient en— ee ae P rts gue esdesir de seas ae Sneeu ae oe pas dou
en Europe, ou il fut abattuce tre les étudiants et leur but, er, e travailleur dans cette enquéte a davantage exprime une de
qui ag cRog un an dans Que faire direz—vous? Une | ses aspirations profondes plutdt qu'une réalité,
un camp de prisonniers, chose est-certaine, si nous a— : : 4 a4 2
Depuis ses réves sont hantés one au Canade réussit » avin Malheureusement, je ne sais passiune telle enquéte a eté ef

des tristes souvenirs de cette
époque, Son frére unique fut
tué en France, Ni l’un ni }’au—
tre ne désiraient partir, Ils
s’en allérent cependant, pensant
délivrer le monde d*un spectre
terrible. ** Le Facisme’’,

Je me demande ce qu’il a res—
senti lorsque derniérement un
démonstrateur qui n’avait pas fait
la guerre lui jeta au visage qu’il
était lui—m@me un faciste,

Je tiens a dire quelques mots
en faveur des policers non pas
parce que je pense qu’il suffit
qu’ils cognent quelques tétes l’une
contre l’autre pour que les nu—
ages disparaissent, mais parce
qu'il semble régner une grande
ignorance & propos de leur tra—
vail,

L*époque est & la base du pro—
bléme . Vu de votre place ou

de la mienne, c’est une époquede
révolution sociale & observer,
évaluer et selon votre sens des
valeurs, & encourager ou res—
treindre.

ter des échauffourées plus gra—
ves entre les policiers et les
manifestants c’est parce que no—
tre force de police a chercher
a contenir plus qu’a réprimer,
Dans la plupart des cas ils ont
fait montre de calme, de tolé—
rance et d’une bonne dose de
bonne humeur,

Bien souvent en ayant a faire
face & des provocations qui au—
raient amené des gens moins
disciplinés & exprimer violem—
ment leur colére,

Je pense que dans de telles
circonstances il est grand temps
que quelques uns d’entre nous
montre une plus grande appli—
cation des services rendus par
nos policiers, Car jusqu’a pré—
sent ceux—ci ont du afin de trou—
ver un support, se tourner vers
ceux qui sont convaincus que
les coups de batons tombant sur
la t@te d’un manifestant étaient
suffisants pour assurer la paix
dans notre société,

fectuée auprés des patrons,
de la méme facon
these,

Comment faire alors pour que se comprennent deux personnes qui
sont en constantes dissociations entre leurs aspirations et la réali-
té qu'ils construisent au jour le jour? La communication ne peut
pas passer,elle est arrétée par le mr des déceptions et des frustra—
tions,

Il nous faudrait retrouver la simplicité
peuples qu'on appelle primitifs et dont il reste encore quelques re-
présentants dans certains coins du monde, Ils vont A la ville pen-
dant deux ou trois mois, amassent l'argent suffisant pour se payer
cafe et sucre et retournent dans leur village mener le genre de vie
qu'ils aiment: péche, culture de certaines denrées de bases, danses
et chants, Dans cent ans, ou moins, ces peuples auront peut-@tre é-
te compléetement. intégrés,uniformisés et planifigs 4 la mode de la
production occidentale... a moins qu'ils trouvent un moyen de conser—
ver leur ancienne mentalité dans un mode moderne de vie; _si toute-
fois ces deux éléments sont conciliables.

Mais, peut-étre bien qu'ils répondraient
que leurs employés? Du moins acceptons cette hypo—

et la naiveté de ces