}) Fn cial Témoignage 11 Le 18 avril prochain marquera le cinquantiére anniversaire du soulévement du ghetto de Varsovie, ou pres de 500 000 juifs furent exterminés par les nazis. A partir de 1941, descentaines de milliers de juifs furent regroupés dans ce ghetto. En avril 1943, 450 000 avaient été exterminé. Seuls 50 000 restaient dans le ghetto au moment de I'insurrection. Leur révolte fut férocement matée par les nazis qui détruisirent ors d’un séjour que je fis en Franceau printemps de 1991, le train dans lequel je voyageais de Strasbourg 4 Avignon s’arréta, pour une minute, en gare de Lons-le- Saunier. Bien quel’arrét futtrés bref, j’apercus et reconnus néanmoins les lieux ot se produisit, il y a cin- quante ans, enseptembre 1942, une tragédie. Aprés la défaite de 1940, Hitler partagea la France en deux zones principales : la zone d’occu- pation allemande au Nord, et une “zone libre” au Sud. Toutefois, contrairement 4 ce qui fut le cas des autres pays occupés, les Allemands ne cherchérent pas 4 gouvemer la France ; le gouvernement frangais retenait sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national mais s’engageait, en contrepartie, a ravitailler 1’ Allemagneennourriture, produits industriels, eten travailleurs (Service du Travail Obligatoire). C’est dire que la persécution meurtriére dont furent victimes les juifs de France fut autant le fait des frangais que des allemands. Mes parents et moi faisions partie d’un petit groupe de juifs qui avaient fui les périls de l’occupation nazie en Belgique. Ils avaient réussi a traverser clandestinement la zone occupée et a franchir la Ligne de Démarcation pour se réfugier en “zone libre”. Mes parents espéraient que nous pourrions nous embarquer a Marseille pour |’Uruguay. Rien n’en fut, car nous n’avions déjoué la vigilance allemande que pourtomber entre les mains de la police frangaise Le Jour du Souvenir de I'Holocauste N‘oublions jamais qui nous interna 4 Lons-le-Saunier (Jura). Un matin, la police vint “rafler” notre groupe de réfugiés ; mon pére parvint 4 s’échapper et a rejoindre la Résistance 4 Lyon (il y fut hélas capturé par la Gestapo en aoiit 1944 et périt, lui aussi, en déportation). Ma mére et moi faiment conduits ce matin-la, avec de nombreuses autres personnes, 4 pieds, 4 la gare, ot un train spécial était apprété pour nous emmener a Rivesaltes, en Catalogne frangaise. La, se trouvait un de ces camps d’internement, que le gouvernement frangais avait ouverts en 1939, pour “héberger” les espagnols qui fuyaient les armées fascistes triomphantes et dans lesquels furent ensuite internés les réfugiés juifs qui avaient, eux aussi, cru que la France était une terre de justice et de liberté. Lorsque les allemands occupérent, en novembre 1942, le sud de la France, il ne leur resta plus qu’a vider ces antichambres de la mort de leurs victimes que la police frangaise y avait rassemblées. - Toutau long du chemin, nous fimes malmenés par un épais commissaire 4 la moustache stalinienne (c’est 14 du moins le souvenir que j’en retiens). Le hasard voulut, qu’au moment méme ol nous arrivions devant la gare, la soeur de mamére, venuede Limoges, ensortit. Cette tante était de caplet ae frangaise, donc‘ ‘protég ée” :en 1942, on ne raflait pas oe juifs frangais. Profitant d’un moment d’inattention du commissaire, elle me tira par la main. Ce sodlard la Le débat sur la France de Vichy voyant, nous rattrapa, giffla violemment ma tante, me saisit par les cheveux et le fond de culotte, il s’apprétait 4 me jeter dans le train lorsque deux gendarmes en kaki, persuadés ou soudoyés (je ne le saurai jamais) par ma tante, me délivrérent de ses griffes. J’avais vu pendant ce moment horrible des policiers trainer ma mére, qui se débattait, sur le ‘sol de la gare. Il se peut que de ceux qui furent raflés ce jour-la, je sois le seul survivant. Cette tragédie, dont je porte a jamais la blessure, ne fut qu’un “incident”, entre autres, de ces années noires, ou la France secouvrit de honte par sa collaboration 4 l’entreprise hitlérienne d’extermina- tion du peuple juif. Loin .d’étre imposée, cette collaboration fut initiée par le régime de Vichy dans l’élan de sa “révolution nationale”. Ce régime promulga unenuée de lois antisémites qui frappérent durement les juifs frangais. Ceux-ci furent exclus del’armée, de!’enseignement, de la justice, des affaires, tandis que des milliers d'autres, étrangers, réfugiés dans la Zone Libre, étaient remis auxallemands par des policiers criminels et des bureaucrates sans conscience. Toutefois, si tant de francais ont “collaboré”, il en fut aussi qui s’efforcérent de sauver V’honneur de la France. Je tiens a rendre hommage aux princes de l’église, notamment le cardinal Gerlier, primat de France, qui élevérent de vives protestations auprés de |’infame maréchal Pétain, ainsi qu’aux innombrables frangais systématiquement le quartier. Les survivants furent dépor- tés a Tréblinka et Majdanek. Nous publions un témoignage de René Goldman, professeur d'histoire de la civilisation chinoise a UBC, qui prononcera, dimanche 18 avril, Jour del'Holocauste et du Courage pour la communauté juive, le discours du souvenir lors d'une cérémonie au Mémorial de la Shoah, a midi, au cimetiére de Burnaby. ordinaires : paysans, concierges, 1a complicité de certains religieux. prétres, moines, nonnes, qui Contrairementa denombreux cachérent et hébergérent des juifs, allemands, notamment les jeunes, parfois au péril de leur vie. nés aprés la guerre dans la RFA, les La rafle du 16 juillet 1942 4 _ francais n’ont pas, dans l’ensemble, Paris, a la suite de laquelle 13 000 juifs dont 4000 enfants furent envoyés dans les camps de la mort, desquels une dizaine seulement revinrent, fut entiérement exécutée par la police frangaise, sans la participation d’un seul allemand. Aucun des policiers et bureaucrates frangais, responsables de |’atroce mort de la majeure partie des 80 000 juifs déportés de France, n’a subi le chatiment qu’il méritait ; beaucoup ont poursuivi jusqu’a la retraite leur carriére professionnelle. L’immonde assassin Touvier parvint a se cacher en France méme, pendant fait leur examen de conscience. L’"épuration" fut escamotée aprés la Libération, et depuis, les frangais ont occulté et mythifié leur passé. Est-ce trop demander, qu’en cette année du cinquantiéme anniversaire du départ de France des premiers convois vers les camps d’extermina- tion, ils projettent un regard inqui- siteur en arriére afin de prévenir tout retour possible, par le truchement de l’espéce Le Pen ou Faurisson, au crime et a la honte ? Ou devra-t-on toujours accrocher 4 la porte de ja maison France |’enseigne “Amnésie a tous les étages” ? une quarantaine d’années, grace a René Goldman — Maintien de l'ordre public en Colombie-Britannique Note : DES AUDIENCES PUBLIQUES DE LA COMMISSION D'ENQUETE SUR LE MAINTIEN DE L'ORDRE PUBLIC SE TIENDRONT DANS 27 MUNICIPALITES A TRAVERS LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Nous aimerions connaitre votre avis sur des sujets qui vous concernent en ce qui a trait au crime et a la sécurité publique. Comment le maintien de l'ordre public peut étre amélioré dans votre communauté ? Vous pouvez 6tre impliqués en présentant vos inquiétudes et vos recommandations par - €crit et/ou en présentation orale a l'une des audiences publiques. Venez vous impliquer. Vous avez la possibilité de présenter vos opinions et d'entendre celles des autres personnes de votre communauté. Les heures d'audience au lieu de réunion prévu seront de 14h a 17h et de 19h 4 22h excepté pour deux endroits mentionnés ci-dessous. Aprés la défaite militaire de la France et son occupation par |’Allemagne entre 1940 et 1944, le régime de Vichy, conduit par le maréchal Pétain, véritable dictature’ qui avait mit fin a la Illéme République, instaura une collaboration d’Etat avec l’Allemagne nazie. Des milliers de juifs, frangais ou réfugiés, furent arrétés et déportés dans les camps allemands avec la collaboration des autorités frangaises. A la Libération, en 1944, le gouvernement issu de la Résistance, conduit par le général de Gaulle, mit en oeuvre une “épuration”, condamnant Pétain et les collaborateurs les plus en vue. Cinquante ans aprés, cette période noire ae histoire de France fait l’objet d’un débat sur le rdle et la responsabilité de |’Etat frangais sous |’occupation allemande. En 1992, de nombreux représentants de la communauté juive ont demandé que la France reconnaisse officiellement la responsabilté de 1’Etat francais dans la déportation des juifs. “Ce n’est pas la population frangaise qui est en cause. C’est le gouvernement de Vichy quin’a pas été suffisamment jugé”, a estimé pour sa part Simone Veil, ancienne présidente du Parlement européen, rescapée des camps nazis. “Sur le plan du droit, la République a fait ce qu’elle devait” ,a déclaré le présidentde la République, Frangois Mitterrand. Le 16 juillet 1992, Robert Badinter, président du conseil constitutionnel, déclarait dans son discours 4 l’occasion de la cérémonie commémorative de la rafle du Vel’ d’Hiv* : "Une grande nation, dont le destin a été souvent tragique, n’a rien a craindre de la vérité. Et il n’y a nulle honte a mettre a jour les plaies secrétes d’un passé qui s’éloigne. Certes, qu’ils’agisse des juifs ou des résistants, la République ne saurait étre tenue pour comptable des crimes commis par les hommes de Vichy, ses ennemis. Mais elle doit a leurs victimes l’ultime hommage que nous puissions leur rendre : l’enseignement de la vérité et la force de la justice”. En février dernier, Frangois Mitterrand consacrait le 16 juillet “Journée nationale de commémoration des persécutions racistes et antisémites commises sous l’autorité de fait dite gouvernement de |’Etat frangais”. FL * Le 16 juillet 1942, a Paris, 8 000 juifs - dont 4000 enfants - sont arrétés par la police francaise et entassés dans |’enceinte . du vélodrome d’hiver (le Vel d’Hiv) avant d’étre livrés aux nazis. Avril Municipalité Lieu Adresse Jeudi 29 North Lonsdale Quay Hotel 123CarieCatesCrt Vancouver Resolution Room Mai Municipalité Lieu Adresse Lundi 3 Bumaby Holiday Inn Metrotown 4405 Central Boul. (Salon C et E) Mercredi5 Surrey Surrey Inn 9850 King George Hwy (Ballroom B) 10h a midi 14h a 17h 19h & 22h Lundi10 —_—_ Langley Langley Conference 20381 -68thAvenue : Centre Mardi 11 Chilliwack Rainbow Country Inn 43971 IndustialWay Mercredi 12 Maple Ridge Maple Ridge Motorinn 21735LougheedHwy (Albion Room) Jeudi 13 Vahcouver Camegie Centre 401,rue Main £ Vendredi 14 Vancouver Camegie Centre 401, rue Main : 10h a midi 14ha17h Pour de plus amples renseignements et pour déterminer l'heure de votre Pp présentation, veuillez communiquer avec la Commission d'enquéte . MAINTIEN DE L'ORDRE EN COLOMBIE-BRITANNIQUE Commission d'enquéte Bureau 155 - Niveau Plaza, 800 rue Homby Vancouver, C.-B. V6Z 2C5 Tél. : 1-775-1452 Téléc. : 1-660-9032 7 Le Soleil de Colombie Vendredi 16 avril 1993