de la_ tradition at tt 6 - Le Soleil de Colombie, vendredi 23 janvier 1987 Thédtre d’improvisation Lettres. arts et specta Les «champions du monde» dans le Centre ville La troupe de La Seiziéme mois de janvier 1987: l'ap n’est pas la seule 4 déménager en ce rés-Expo provoque un remue-ménage dans le petit monde aa théatre & Vancouver. L’une de ses compagnies les plus célébres, le Vancouver Theatresports . ‘champion du monde” de théatre d’i cet été, s'installe définitivement sur la rue locaux du City Stage. ion depuis urlow dans les Le City Stage déménage: vive le Back Alley Theatre! Par Charles-Henri Buffet Vous est-il jamais arrivé d’aller au théatre, comme tout le monde, et de vous retrouver dans la peau d’un assassin? Le plus incroyable, c’est que les. quelques malheureux spectateurs qui ont connu cette douloureuse expérience il y a quelques années en ont sirement gardé un excellent souvenir! Meurtre mystére est une des piécesqui a contribué a faire de la compagnie une légende du théatre vancouverois. Les spectateurs étaient invités a participer a l’action théatrale. L’un d’eux découvrait, en ouvrant son invitation, qu'il devait jouer le réle de l’assassin. Il devait se comporter comme tel, et trouver une explication qui justifie son comportement et ses actes. Un des (vrais) acteurs de la troupe jouait le réle du détective et se chargeait de démasquer Vassassin. Cette piéce est dans le droit fil du théatre » dont la troupe est I héritiére a Vancouver. Le mouvement a pris naissance a Calgary au début des années 1980. Un beau jour, un metteur en scéne décide que le public doit participer, au théatre comme au stade. Le théatre d’improvisation (theatresports en anglais) était né. Le principe en est simple: il n’y a pas de script. Juste quelques personnages et la trame d’une histoire, 4 partir de laquelle les: acteurs doivent improviser. Les acteurs sont généralement divisés en deux équipes que le public encourage et que des juges départagent. Pendant Expo, le Vancouver Theatresports League a organisé un tournoi mondial de théatre d'improvisation. L”“équipe” de Vancouver a_ affronté des adversaires venus de Calgary bien sir (le berceau), mais aussi d’Edmonton, de Halifax, de Seattle et méme de New-York. Résultat: le VTL a été sacré “champion du monde”. Méme si les mauvaises langues notent que le tournoi se jouait selon les régles de Vancouver, ce titre remplit d’aise James McLarty, adminis- trateur de la troupe et acteur. “Cest trés encourageant de se sentir champion du monde, explique-t-il en souriant. Ca nous a_ donné confiance en nos capacités... Si la sanction des juges ne convainc pas tout le monde, celle du public est sans €quivoque: le VTL fait salle comble a chaque représentation. Qu’elle se pro- duise deux ou quatre fois par. semaine, la troupe “improvise” toujours devant des salles pleines a craquer. Et on comprend cet engouement quand on entend Jim McLarty raconter avec flamme (et en frangais, s'il-vous- plait!) les succés des derniéres | années. Car le principe du théatre d’improvisation est sou- ple et permet toutes les inventions possibles et imaginables. Depuis la piéce “a rallonge” (comme cet été au Flying Club, ot la troupe a inventé une trentaine d’€épisodes a partir de quatre ou cing personnages) jusqu’a la piéce “mystére”, en passant par toutes Jes mises en scéne rocambolesques possibles: celle ou un acteur doit jouer avec les mains de son collégue placé derriére lui, celle , ou il doit mimer 4 un texte dit par quelqu’un d’autre, celle... Mais arrétons! Le public est’ assez nombreux, qui saitque les possibilités de ce type de théatre sont sans limite. Le succés du VTL lui aura en tous cas permis de venir s’installer dans le centre-ville, alors que le City - Stage, qui donnait pourtant des spectacles de qualité (Piaf, de Joelle Rabu, par exemple...) n’arrivait plus a joindre les deux bouts. Le public fidéle et nombreux de la troupe, ainsi que sa structure de coopé€rative, lui permet di’atteindre 1’équilibre financier avec seulement quatre représentations par semaine (vendredi et samedi a 20h00 et 23h00) . Roger Gaudet, directeur ad- joint de La Seiziéme, qui fut un. temps membre du VTL, admire la qualité de leurs spectacles: ‘J états a Montréal a Noél et j'ai pai voir la Ligue nationale dimpro @ loeuvre. Résultat: Montréal n'est pas ausst bon que — Vancouver! Jarmerazs dailleurs approcher cette troupe pour mettre sur pieds un spectacle conjoint anglats-francats. Mais pour cela, il faudra d’abord: relancer la ligue dimpro.” Ce qui devrait étre fait dans les semaines a venir. Le Back Alley Theatre, 751 Thurlow, ouvrira officiellement ses portes le mercredi 28 janvier avec un nouveau spectacle: A Night In The Alley. Renseignements et réservations au 688-7013. La Seiziéme déménage Suite de la premiére page sans des subventions plus importantes.” Pour Réjean Poirier, qui a pris en main la direction de La Seiziéme il y a un an, cette décision était indispensable. “Dans notre petit bureau, sans salle de répétition, nous étions en train de mourir a petit feu. Nous préférons prendre le risque de mourir dans la dignité pour avoir les moyens de grandir!” Pour Roger Gaudet, le moment est particuliérement bien choisi. “Avec toutes les productions que nous avons ‘actuellement en chantier, nous aurions di louer des salles de répétition de toutes facons. Ict, au contratre, nous - pourrons louer nos salles de répétition a d'autres troupes de théatre, ainsi qua des associa- tions francophones.” Les souliers ferrés des Danseurs du Pacifique résonneront sur les planchers de la rue Homer: les voisins, des commerces et des entreprises, ne sont pas la en soirée et l’endroit est idéal pour les répétitions bruyantes! Ces nouveaux locaux ont un autre avantage. “Nous sommes maintenant en plein centre-ville, dans un quartier déja occupé par d'autres troupes de thédtre, explique Roger Gaudet. II nous permettra d’étre beaucoup plus présents dans la communauté thédtrale vancouvéroise.” Comme stimulés par ce déménagement, les projets vont bon train a La Seiziéme. Une ' tournée des quatre provinces de l'Ouest est prévue pour le début de l’année 1988, la ligue d’impro devrait prendre bientét un nouveau départ et la tournée annuelle des écoles commence sous de bons auspices: le conseil scolaire de Vancouver vient d’apporter son appui a La Seiziéme. “C'est précisément Vappuz du conseil scolatre de Vancouver qui avait permis a la compagnie Green Thumb de décoller”, se souvient Roger Gaudet qui se réjouit d’un autre résultat encourageant: Immerse- tot, le vidéo-clip des éléves d’immersion de Victoria, aconnu un succés inespéré. Il va étre envoyé au Manitoba et en Ontario, et Roger Gaudet a été ravi d’apprendre que les acteurs- chanteurs en herbe s’étaient revus. “Ils ont organisé ensemble un party de Noél. Quand on sait combien il est difficile de réuntr des adolescents de cet age, cela fait chaud au coeur!” La Seiziéme va de l’avant donc, et ses locaux sont pleins d’avenir. Reste 4 savoir siils auront un futur... L’incertitude financiére est la, et la campagne de financement qui devrait débuter prochainement ne réglera pas ce probléme. “Nous avons montré au Secrétariat d’Etat que nous avions une vision claire de ce que nous voulions faire. Ils ont pu voir que cétatt pour nous une décision primordiale. Nous ne pouwions pas continuer a stagner indéfiniment, avec le méme budget deputs trots ans.” Au Secrétariat d’Etat, on affirme que la tendance pour les subventions de 1987-88 est au statu quo: ni augmentation ni coupure. Au début du mois d’avril, La Seiziéme sera fixée sur son sort... DENISE CHIASSON, B.S.C.N., D.M.D. DENTISTE ale platstr d’‘annoncer l’ouverture de son cabinet a temps parizel _ 101 - 2096, 41éme avenue ouest, Kerrisdale 263-4330 Les nouveaux clients sont bienvenus La Fédération des Francophones Hors Québec Inc. 1404-1, rue Nicholas, Ottawa (Ontario) KIN 7B6 Tél.: (613) 563-0311 La révision de la Loi sur les langues officielles D'une importance capitale pour les francophones hors Québec La Fédération des francophones hors Québec / F.F.H.O. — a réservé cet apace dans I'intention de rejoindre le plus de francophones possibles pour les ormer. La langue francaise au Canada sera toujours sous la pression anglophone d’un vaste environnement nord-américain, d'ou l'importance d'avoir une politique canadienne cohérente en matiére linguistique. A cet égard, le Parlement canadien adop- tait, en 1969, la Loi surles langues officielles qui consacrait le caractére officiel du francais et de l'anglais dans les organismes et institu- tions relevant de la compétence fédérale. Plus recemment, en 1982, la Charte canadienne des droits et libertés venait « constitutionna- liser » le principe de Végalité des deux langues. _ Cette année, le gouvernement fédéral procédera — pourta: | premieére fois en dix-huit ans — a une révision de cette Loi sur les langues officielles, dans le but de l’améliorer, de la moderni- ser et de l’adapter aux conditions socio-politiques d'aujourd’hui. Cette révision est d'une importance capitale pour les franco- phones hors Québec puisque nous constatons que la formule canadienne de bilinguisme a produit jusqu'ici des résultats insuffisants et inégaux. Maintenant que le principe de |'égalité des deux langues est accepté, le gouvernement fédéral doit tendre, par sa réforme, a rendre cette égalité incontestable. La F.F.H.Q. participe intensément a ces travaux de réforme et vous livre aujourd‘hui l’essentiel de sa démarche. D’abord, nous visons 4 voir l'établissement de la primauté de la Loi sur les langues officielles sur toute autre loi fédérale. Cela veut dire qu'une loi fédérale s'appliquant a un domaine déja prévu dans la Loi sur les langues officielles devrait doréna- vant étre formulée conformément aux dispositions de cette Loi sur les langues. Deuxiémement, cette loi «réformée» devrait poursuivre deux buts distincts, découlant tous deux du statut d’égalité des langues: la reconnaissance de droits individuels a des services fédéraux dans notre langue, accompagnée d'un procédé de recours, ainsi que l’engagement de I'Etat fédéral a fournir aux communautés de langue officielle les moyens de préserver leur héritage culturel et linguistique. En fin de compte, le but ultime de cette réforme doit étre d'ajuster la nouvelle Loi sur les langues officielles aux garanties de la Charte canadienne des droits et libertés. La nouvelle Loi devrait contenir des clauses suffisamment explicites qui permet- traient — ni plus, ni moins — la mise en oeuvre des garanties 4 @noncées dans la Charte. La Loisurles langues officielles de 1969 acertes porte fruit. II reste a souhaiter maintenant que le gouvernement fédéral veuille poursuivre avec audace les objectifs linguistiques que le Canada s'est donné 4 la fin des années soixante. C'est bien ce que nous verrons d'ici quelque temps puisque le Secrétaire d'Etat du Canada, l'honorable David Crombie, prévoit déposer son projet de loi aux Communes au cours de cette session parlementaire. A atennasiy,