Page 10 ‘Y L’APPEL salles paroissiales mais transformer l’édifice paroissial de sorte qu’il soit au service de la communauté canadienne-francaise, 4 l’age du “village-global’’, comme il l’a été a l’age du “village-rural’’, D’ailleurs, des progrés en ce sens ont été réalisés ailleurs. Dans certains milieux de la province de Québec, non seulement on repense la paroisse sur la base communautaire et so- ciale mais, déja, des résultats conecrets sont amoreés. On vient d’annoncer qu’a Winnipeg, le tem- ple de l’Eglise Unie, récemment détruit par un incendie, ne sera pas reconstruit de la facon traditionnelle mais comprendra un complexe multi-étages polyvalent dont les services relli- gieux ne seront qu’une activité parmi bien d’autres. On a oul dire que, de l’autre cdté de la riviére, les St-Bonifaciens seraient tentés de reconstruire leur splendide cathédrale, aussi détruite par le feu. (Espérons qwils réfléchis- sent a l’exemple de 1’Eglise Unie de Winnipeg. J’ai bien ’impression que les Canadiens fran- cais de St-Boniface n’ont pas plus le moyen de se payer ce genre de luxe que les adhérents de l’Eglise Unie.) Un mot d’avertissement, cependant. Ne pas voir dans ceci une suggestion de détruire pour reconstruire. Ne pas y voir une sorte de défi lancé a l’Eglise de devoir se transformer, com- me ca, du jour av lendemain. Ce qui a été fait Va été avee les meilleures intentions, mais a une autre époque. Mais:y voir la nécessité dans laquelle se trouvent les Canadiens francais de faire le bi- lan des institutions qui se sont identifiées a leur patrimoine commun: paroisses, caisses po- pulaires, écoles, ete. Y voir la nécessité, pour les Canadiens franeais, sj leur présence, a tra- vers le Canada, hors du Québec, ne doit pas continuer d’étre un mythe et du folklore, de partir de ces actifs pour ‘“s’auto-déterminer’’. Y voir la nécessité, maintenant que des chan- ces de reconnaissance juridique soient visibles a l’horizon, de ne pas soumettre l’exercice de ces droits 4 quelque paternalisme que ce soit. Y voir la nécessité pour toute collectivité digne de ce nom de diriger son propre destin sans étre sous la tutelle de quelque pouvoir que ce soit, autrement nous versons dans une autre forme de colonialisme. Les Caisses Populaires Les Canadiens francais ont fait peu de dé- couvertes durant leur histoire; mais, a celles qu’ils ont faites ils sont restés fidéles. De la premiere, la vertu communautaire de la pa- roisse, ils ont ajouté la caisse populaire. Au Québec, les caisses populaires ont réussi, au début, grace a leur caractére paroissial. Elles n’ont perdu cette identification 4 la paroisse qu’assez récemment. L’institution des caisses populaires, au Québec, s’est maintenant éman- cipée. Ele n’aurait probabement jamais réussi a dépasser le réve de Desjardins si elle n’avait ~ etobre - décembre 1968 4 pas passé au crible de institution fondamen- tale qu’est la paroisse. De méme en a-t-il été dans les autres provin- ces du Canada. Toutes les institutions d’épar- ene, de crédit on de coopération ont pris nais- sance dans les salles paroissiales. En Colombie Britannique, deux caisses populaires ont réussi. Elles sont aussi nées dans les salles paroissiales. Si elles veulent encore, pendant longtemps, s’identifier 4 la francophonie, elles ne pour- ront pas se tenir bien loin des salles paroissiales. Elles savent fort bien que, pour atteindre leur majorité; soit, s’émanciper du contexte parois- sial, elles devront étre assez nombreuses pour fonder des unions régionales. Personnellement, — c’est-a-dire que mon cpinion n’engage personne ni l’opinion de la Fédération, — je crois que, en ce qui concerne les caisses populaires francophones que nous avons, elles devront bienté6t prolonger leur ac- tion sur le plan coopératif. La paroisse et la caisse populaire sont les deux institutions fondamentales de la commu- nauté francophone. L’accent, durant les pro- chaines années, devra étre mis sur 1’épanouis- sement de communautés francophones, parti- culiérement en Colombie Britannique. C’est la paroisse et la caisse populaire qui en sont le fondement institutionnel. Il ne s’agira pas de les contourner ou de s’en détourner temporaire- ment pendant que nous cherchons d’autres for- mules; il faudra, au contraire, qu’elles devien- nent les principaux piliers de la Fédération, et, les meilleurs instruments de base pour la fon- datior. d’autres institutions. Il faut recruter des animateurs Ceci diz, passons 4 la premiére des priorités. Une Fédération est et doit étre la synthése, Vexpression, le porte-parole des aspirations col- lectives, des opinions et des intéréts globaux des francophones de la Colombie Britannique. Je l’ai dit plus tot, cet idéal est loin d’étre réalisé. Pour qwil y ait vraiment représentation il faut qu’il y ait participation. Pour que la Fé- dération apparaisse bien comme l’organe des francophones de Terrace, de Prince George, de Victoria, aussi bien que de Maillardville et Vancouver, elle ne doit pas étre identifiée 4 un groupe particulier et ne doit pas étre considé- rée comme une autre association autonome, pa- ralléle 4 un cercle ou & une institution parois- siale. Au cours des années, la Fédération s’est vue placée en état de concurrence avec les or- ganismes locaux et les paroisses. Le probléme de la Fédération avait été posé en termes de rentabilité. La nécessité d’un secrétariat s’était butée a la question de financement. La solution, on l’avait cherchée dans le recrutement et les cotisations. Quand le projet d’un secrétariat a été concrétisé, les cercles du Grand Vancouver se sont désintégrés. Les animateurs, en fonction depuis de nombreuses années, ont semblé vou- loir remettre les armes a des plus jeunes. On