ie En direct d’Ottawa Y aura-t-il une conférence sur les droits des minorités? ll est bien difficile de faire dire au premier ministre Mulroney s’il y aura ou non une conférence fédérale- provinciale sur les droits linguistiques des minorités. Le députélibéral Jean-Robert Gauthier a tenté de savoir en Chambre si le premier ministre allait organiser une telle conférence comme le suggeére le Commissaire aux langues officielles, D’Ilber- ville Fortier, dans son rapport annuel pour |’année 1988. M. Mulroney n’a pas répondu a laquestion, et s’est contenté de faire une réflexion sur les droits des minorités. Programme de contestation judiciaire Les francophones hors Québec ne sont pas les seuls a souhaiter que le Program- me de contestation judiciaire du gouvernement fédéral soit reconduit aprés_ |’échéance de mars 1990. Un regroupe- ment de 41 organismes représentant des femmes, des autochtones, des minori- tés ethniques et raciales, des personnes agées, des réfu- giées, des gais et des lesbiennes, des enfants et des personnes pauvres ont pressé le gouvernement fédéral de continuer le programme. Le secrétaire d’Etat, Gerry Weiner, a dit en Chambre que le Programme de contestation judiciaire allait 6tre étudié «dans le courant de |’année», pour en examiner |’efficacité. En mars dernier, une soixantaine de francophones de différents coins du pays avaient participé a Moncton a une premiére conférence portant sur l’avenir de ce programme, qui permet de financer des causes types en rapport avec des articles dela Charte canadienne des droits et libertés. Tous avaient unanimement conciu que le Programme de contestation judiciaire devait 6tre renou- veléaprés 1990 afin d’assurer la survie et le développement des minorités. Ne manquez pas: le prochain 4 Nouveau-Brunswick excepté... oe L’assimilation gagne du terrain «La base démographique nécessaire a la persévérance du frangais en tant que langue premiére au foyer est compro- mise en Nouvelle-Ecosse, au Manitoba et, de maniére encore plus définitive, a Pest et a Vouest respectivement de ces provinces» affirme un mathéma- ticien de l’université d’Ottawa, dans une étude sur la situation linguistique des jeunes franco- phones hors Québec a partir des données du recensement de 1986. Par Yves Lusignan’ Réalisée pour le compte de la Fédération des jeunes Cana- ‘ diens frangais cette étude, qui date de mars 1989, est une mise a jour des données du rapport «Les héritiers de Lord Durham», publié en 1971 par la Fédération des francophones hors Québec. Elle a été présentée aux jeunes leaders francophones lors de la premiére rencontre nationale des associations étudiantes acadiennes et canadiennes- frangaises en milieu minoritai- re, qui avait lieu réecemment a Ottawa. Selon le mathématicien Cas- tonguay, seule la jeunesse francophone du Nouveau- Brunswick «résiste assez bien aux effets de I’anglicisation» au niveau provincial. En Ontario, la situation ne serait guére plus rassurante qu’ailleurs au pays, mais M. Castonguay admet dans son document qu’une encore en page 12. étude régionale ferait ressortir des conditions moins négatives dans l’est et le nord-est de la province. Cette étude est du reste nécessaire selon lui, si on veut connaitre de facon satisfai- sante la situation en Ontario. Si le francais langue d’usage est en baisse chez les jeunes, il en est autrement de la connaissance du francais. Dans la plupart des provinces, note M. Castonguay, le nombre et le poids relatif des jeunes capa- bles de parler francais est a la hausse. Ils sont méme dix fois plus nombreux que les jeunes francophones, langue d’usage, en Saskatchewan, en Alberta et a Terre-Neuve, et vingt fois plus nombreux en Colombie-Britan- nique. Si l’analyse et les conclusions du mathématicien sont justes, l'avenir de la jeunesse franco- phone au pays n’est pas rose. Selon Charles Castonguay, la croissance naturelle de la population francophone hors Québec et la venue de nouveaux francophones du Québec ou de la francophonie mondiale sont loin d’avoir compensé chez les moins de 25 ans, les pertes dues a l’assimilation linguistique. Méme si le taux d’anglicisa- tion chez les jeunes francopho- nes est inférieur en pourcentage acelui de 1971, ilne faudrait pas conclure que le phénoméne évolue plus lentement aujour- d’hui. Selon Charles Caston- guay, cest la_ résistance supérieure des francophones du Nouveau-Brunswick a |’anglici- sation qui contribue a abaisser le taux dilanglicisation de l'ensemble des jeunes franco- phones au pays. En Colombie-Britannique, M. Castonguay parle d’une «fran- cophonie tenue a bout de bras par I’immigration». Le nombre et le poids relatif des francophones, tangue mater- nelle ‘ou d’usage, évoluent parfois a la baisse, parfois ala hausse, selon les groupes d’ages. Ainsi, le surplus «appréciable» entre le nombre de francophones agés de 0 a 9 ans en 1971, et ceux agés de 15a 24 ans en 1986 résulte nécessairement, selon Caston- guay, d’une substantielle immi- gration nette francophone. Taux d’anglicisation maximum chez les jeunes adultes de 35 a 44 ans: 80 pour 100. En Alberta, le nombre et le poids relatif des jeunes franco- phones ont baissé de facgon marquée, mais un peu moins radicalement qu’en Saskatche- wan. La aussi |’immigration a joué un réle important entre 1971 et 1986, en faisant augmenter le nombre de jeunes adultes de 20 a 24 ans en 1986. Toutefois, les taux d’anglicisa- tion par groupe d’ages demeu- rent en général aussi élevés qu’en 1971. Le taux d’anglicisa- tion maximum chez les adultes de 35 a 44 ans: 70 pour 100. . Une scéne de «Pump boys and Dinettes» joué a |’Arts Club De la région Rhéne-Alpes en Aquitaine, quelques heures de train Theatre. Des informations sur ce spectacle et sur bien d’autres ont suffi 4 Jean-Claude 3®© ets Hebdomadaire: Courrier 26me classe Second Class Mail no. 0046 VOL. 21, NO. 52 VENDREDI, 28 AVRIL 1989 Opération oO Scolaire La derniére rencontre d’in- formation de |’Opération Loi Scolaire aura lieu le 1er mai prochain, a 19h30, au Robson Square Media Cen- tre, 800 rue Robson a Vancouver. Cette rencontre a pour but de vous renseigner sur les procédures juridiques que |’Association des parents du programme cadre de francais (A.P.P.C.F.) a entrepris conjointement avec la Fédé- ration des Franco-Colom- biens (F.F.C.) pour obtenirla gestion du Programme Cadre de francais en Colombie- Britannique. Marie Bourgeois, vice- présidente de la F.F.C. et Martine Galibois-Barss, pré- sidente de 1|’A.P.P.C.F. se- ront lapour répondre a toutes vos questions. Venez nombreux! Boyer. Sa nouvelle En Saskatchewan, la baisse des jeunes affectifs francopho- nes est qualifiée par M. Castonguay de _ «radicale». L’anglicisation des adultes plus agés est quasi totale. Deplus, le nombre et le poids relatif des jeunes de 15 a 24 ans pouvant converser en francais ont tous deux baissé. L’anglicisation maximum des adultes de 35 a 44 ans en 1986 était de 85 pour 100. Au Manitoba, le mathémati- cien constate une chute trés marquée dans le nombre et l’importance relative des jeunes francophones. La comparaison ’ Suite en derniére page étape du Tour de France le méne a Bordeaux et Saint-Emilion... Lire en page 11.