2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 31 Mars 1978 SRR (SEE (~~) e) -c-( LE ce ta L pe Saas LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison - Secrétaire: Lyne Paradis KK PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe : sous le numéro d’enregistrement 0046 LES HEBDOS ; REGIONAUX iF Id Association du. Presse francophone Hors-Québec CGE (EEE (GTS - Pensez aux petits La politique, art de la fraude Tromper les gens pour s’emparer deleur argent, c’est, d’aprés la loi, de la fraude. Mais tromper les gens pour obtenir leur voix, c’est de la politique. La seule véritable différence entre les deux, cest qu'il est souvent plus facile de duper l’électeur. L’escroc joue sur le fait que la victime consent a étre trompée. Son levier, c’est la cupidité — flagrante chez les Canadiens, qui sont toujours préts a profiter de la naiveté du ie = ur eux, le gouvernement est une corne d’abondance qui déverse ses largesses sur le public: allocations de re- traite supérieures 4 la valeur actuarielle des contributions, revenu aux chomeurs qui ne désirent pas travailler, servi- ces éducatifs dépassant de loin les besoins de la société et subventions aux ensembles chorégraphiques, troupes thédtrales, orchestres itiné- rants de musique rock, bib- liothéques, galeries d’art et parcs. Et tout cela, répétons- le, gratuitement. Le public n’aime pas qu’on lui dise la vérité. Le candidat au pouvoir qui veut proner une politique d’austérité a autant de chances de survie qu’une souris devant une ar- mée de chats. Il est possible que les meil- leures choses de la vie soient gratuites. ..mais ce n’est sire- ment pas le gouvernement qui les offre. Il y a dix ans a peine, le tiers du dollar gagné lui revenait; maintenant, c’est de 42¢ qu'il s’empare. Le gou- vernement dépense davan- tage, mais il dépense aussi une plus grande partie de ce que nous gagnons. Les coiits réels sont extré- mement élevés. Le gouverne- ment absorbe des entreprises privées. Dans le monde des affaires, il est difficile de re- cruter du personnel compé- tent, car les ouvriers savent fort bien que!’Etat les paiera sils ne peuvent trouver un emploi qui leur convienne. Les imp6ts augmentent pour financer les programmes d’al- locations familiales, de pen- sions de retraite, de soins médicaux et d’assurance- chomage, ce qui provoque une hausse des prix et des salaires, car employeurs et employés cherchent par tous les moyens ase protéger con- tre la baisse des profits et du -salaire net. Dans ces condi- tions, l’entreprise canadienne perd rapidement sa clientéle sur les marchés mondiaux en demandant des prix inabor- dables. Encore pis, la plupart des programmes de dépenses du gouvernement sont inde- xés, de sorte que les frais augmentent plus vite que les recettes fiscales: l’année pro- chaine, le déficit fédéral at- teindra 14 milliards de dollars environ, et on n’entrevoit pas la fin de cette pratique con- sistant a financer l’économie par le déficit budgétaire. Récemment, la Fédération canadienne de I’entreprise in- dépendante a présenté aux gouvernements fédéral et provinciaux un mémoire sur avenir industriel du Canada. Le message est trés simple: tant que les Canadiens n’au- ront pas appris 4 compter de nouveau sur leurs propres moyens, tant qu’ils n’auront pas appris a vivre sans les ““cadeaux’’ du gouvernement, notre pays ne pourra pas de- venir une nation industrielle forte. Le malheur, c’est que dans l’Etat-providence, les adultes continuent de croire au Pére Noél. EDITORIAL Une position claire et résolue Le poste de Commissaire aux langues officielles requiert une bonne dose de diplomatie, un jugement stir, et aussi un systéme nerveux a toute épreuve, car le caractére brilant de la question linguistique actuellement au * Canada, fait de ce fonctionnaire une cible de choix pour les adversaires du bilinguisme. Tout en étant certes passionnant, le travail de M. Max Yalden est particuliérement délicat. Son prédécesseur,.M. Keith Spicer, pendant les sept années qu’a duré son mandat, n’a pas ménagé sa peine, et a en particulier lutté pour faire comprendre aux Canadiens que connaitre une seconde langue [et, pourquoi pas, une troisiéme, une quatriéme...] était un atout; ila finalement déclaré que le Canada était probablement le seul pays du monde ow la connaissance de plus d’une langue était considérée comme un handicap. La succession était donc difficile mais pourtant M. Yalden ne s’est pas montré découragé. Il a pris position sur la question linguistique au Québec, en déclarant que les adversaires de la loi 101 devraient l’étudier objectivement et qu’ils s’apercevraient alors qu'elle n’est pas aussi terrible que certains veulent le faire entendre. ; Le nouveau Commissaire a pris également position sur la question du bilinguisme dans la fonction publique en déclarant que le gouvernement fédéral devrait revenir sur sa décision de mettre fin aprés 1983 au programme de formation linguistique de base des employés de la fonction publique. Ce programme a été vivement critiqué comme étant un gaspillage des fonds publics. Il est indéniable que la “bilingualisation” devrait avoir lieu a I’école et non pas a |’age de quarante ans, ou plus, grace a un programme de cours intensifs pendant six mois. M. Yalden est, lui aussi, d’avis que ce programme doit prendre fin; ce qu'il déplore c’est que l'année de sa suppression soit si rapprochée. Ce serait, a-t-il souligné “de la folie pure d’estimer que les futurs employés de la fonction publique, qui ont actuellement 16 ans et sont a I’école secondaire... se montreront en 1983 parfaitement bilingues et préts 4 fournir des services en anglais et en _ francais.” M. Yalden réclame des amendements a la loi sur les langues, afin de clarifier le statut du francais et de l'anglais au travail et dans les tribunaux. Il souhaite aussi une clarification des pouvoirs d’investigation du Commissaire. Le nouveau Commissaire s’est dit opposé au bonus-bilinguisme, accordé maintenant aux employés de la fonction publique et est d’avis que les étudiants canadiens ne devraient pas pouvoir obtenir leurs diplémes universitaires sans posséder une certaine compétence dans les deux langues officielles. Ces deux déclarations ne vont pas manquer de provoquer des remous. Il est bien difficile de ne se faire que des amis 4 moins de ne jamais prendre parti et de chercher constamment le compromis. Ce n’est pas la la voie sur laquelle s’est engagé M. Yalden qui, ayant relevé le défi, s’est mis résolument a la tache. Jean-Claude ARLUISON ieee a bpp — imi: Lesears tee come se 4 fd “Pensez aux petits” est un message adressé sous forme d'éditorial parla Fédération canadienne de entreprise indépendante© le francais, je le parle par ae Nos lecteurs nous écrivent Le Hérisson frémit Monsieur, Que votre “Hérisson” se fasse redresseur de torts, bravo! lorsque ses critiques sont justifiées. Ce n’est pas le cas cette fois. Madame Berthe Tanguay dans sa recette pour pain blanc, conseille de faire fré- mir le lait...et votre justicier d'ironiser avec insolence et condescendance ... Or, s'il prenait la peine de lire le Larousse il s’apercevrait que . frémir pour un liquide, signi- fie: étre agité d’un léger » frémissement qui précéde _ 'ébullition. C’est cela la langue fran- . gaise! riche, vive, imagée. Au lieu de s’attaquer a plus fort que soi, votre “Heéris- son” devrait plutét veiller a la perfection de votre hebdo- madaire, qui, en dépit d’ef- forts louables, est encore émaillé de trop de fautes: style, orthographe, gram- maire, coquilles. Dans ce domaine des fau- tes de frappe, je dois admet- tre que je ne suis pas a l’abri des critiques. Je signe: La grenouille grognonne. VOIR REPONSE PAGE SIX — ee ee ee ee ee Monsieur le Hérisson, Permettez-moi de ‘“‘criti- quer’ un peu votre petite “critique” au sujet du terme frémir, puisque je fais sou- vent frémir le lait pour certaines de mes recettes. Voici les définitions que donnent: 1 La cuisine pour tous. Ed. Albin Michel. Paris (1955) “Explication des principaux termes utilisés dans |’art culinaire. p. 41. Frémir se dit d’un liquide au moment ott commence l'ébullition. 2) Le Petit Larousse. Ed. 1970 Frémir:.....En parlant d’un liquide étre agité d’un léger frémissement qui précéde l’ébullition. 3) Et enfin dans le grand dictionnaire Harraps Fran- cais-Anglais on peut lire: L’eau frémit dans la bouilloi- re: The water simmers in the kettle. Je vous dis ceci amicalement et sans le moindre sarcasme car il faudrait étre trés fort pour connaftre a fond toute la terminologie utilisée dans _les différents corps de mé- tiers francais puisque c'est - souvent toute une affaire de sémantique, mais vous, vous devez certainement des ex- - cuses 4 Madame Berthe Tanguay ou au journal Le Nord pour vos remarques, dont l’ironie n’était pas méri- tée. : Sincérement, R.-B. Me Bride, Vancouver.