| ae ee a ee Ee EE oR Le Soleil de Vancouver,Page 8, 18 juillet 1969 La francophonie : HAITI & SA TORTUE (Reproduit du "Peuple du Monde" ,avec la permission du pere Roger Riou, recemment en repos d'un mois a Vancouver,chez M.et Mme André Gauthier, directeurs de 1'Alliance Francaise de Vanceuvers) M' Bi tt : aindue Si M' Polma (378 m) a Palmiste La Vallée a LiLE DE LATORTUE « Quel est donc celui de nos députés qui pourrait me dire la différence de situation géographique entre Haiti et Tahiti? » La question me fut posée par un de mes amis (il avait quelques diplémes) qui se lamentait sur le niveau intellectuel de nos représentants.:. Mais c’était en. 1938. Depuis lors, on a fait des progrés dans les écoles et les lycées de France : pas un de nos lecteurs n’ignore désormais que si Tahiti, terre francaise du Pacifique, est un des lieux de la recherche atomique, le paradis des touristes et le centre des aventures de Tanguy et Laverdure, Haiti, se situe a la ren- contre des deux Amériques, dans la mer des Caraibes, non loin de Cuba l’ile des « barbus »... Haiti est un pays au relief mouvementé : & son roi qui lui demandait la configuration de cette terre, un amiral anglais avait répondu en langant sur la table une feuille de papier chiffonné : « Voila, Sire, ’aspect que présente Haiti ». Un amas confus de montagnes et de collines appelées « mornes » et des vallées tourmentées. (a et 1a surgissent des précipices et la frondaison de gorges profondes oi poussent de vigoureux bananiers. Par endroits, de véritables riviéres serpentent dans le creux des vallées, de menus filets d’eau s’*échappent de la roche. Autour de cette eau vivi- catrice sont éparpillées les « cayes » (habitations) de !’Haitien agriculteur. Elles disparaissent dans le panache des cocotiers, des palmistes ou dans les bananiers qui agitent perpétuellement leurs feuilles comme des bras de moulins a vent. Lvile est placée au centre de l’archipel des Antilles, dans l’océan Atlantique, a l’entrée du golfe du Mexique. Aussi vaste que I’Irlande, sa superficie atteint 76 000 kilométres carrés. Mais Vile d’Haiti compte aujourd’hui deux républiques ; a lest, la république dominicaine avec 49 000 kilométres carrés, a l’ouest, la république d’Haiti. z Le pays est indépendant depuis le 1¢ janvier 1804. Il compte 4 millions d’habitants. Mais il est resté trés pauvre. Un hebdomadaire frangais disait récemment: 85 % d’analphabétes, le revenu par téte le plus bas (350 F par an) d’Amérique latine, l’espérance de vie la plus courte (40 ans), un nombre de calories par jour plus faible que celui des Indes (1780). Les exportations de café sont tombées a 50 % de ce qu’elles étaient en 1957. » Ces statistiques bréves et incertaines, ne donnent qu’une idée trés vague d’une réalité qui est des plus pénibles. C’est dans ce contexte de solei! et de misére qu’il faut situer Pile de la Tortue. Repaire de fli- bustiers, terrain de chasse des boucaniers, riche d’histoire et de folklore, royaume des sorciers, de la maladie et de la faim... elle est séparée d’Haiti par un bras de mer de 12 kilométres. Elle | compte environ 18 000 habitants. Elle fut occupée en 1640 par les Frangais et les Anglais mais ceux-ci se retirérent bientét 4 la Jamaique et les Frangais restérent les seuls maitres de ’ile. Abandonnée en 1694 pour devenir asile de lépreux, elle passa en différentes mains. Depuis 1804, elle fait partie du territoire d’Haiti. & = S = [| 2 U ST| = R S Ce n’est pas la géographie, mais "histoire qui cette fois nous renseignerait sur l’origine, la vie et les gestes de cette association de forbans : les flibustiers. I] faudrait lire le journal du fameux Louis- Adhémar-Timothée Le Golif, dit Borgnefesse, ainsi appelé parce qu’un jour de bataille un obus lui passant entre les jambes et rebondissant sur un rocher lui avait arraché la partie arriére gauche de son individu. « I] fallut bien cette mauvaise chance pour que je fusse atteint au derriére, car on peut croire que je dis vrai, si je donne ici pour certain que je n’ai jamais montré que mon visage a Pennemi ». (1). En réalité, les flibustiers étaient des corsaires et des pillards qui attaquaient les vaisseaux es- pagnols faisant route vers les Antilles ou Amérique du Sud. Le roi de France s’en trouvait bien car ils étaient acharnés et vaillants contre les vaisseaux de Madrid. Ils avaient établi leur quar- tier général a Vile de la Tortue et se faisaient appeler « les fréres de la céte ». g = S B O U C A N | = = Mais ils n’étaient pas seuls ; une alliance profonde ) et d’ordre pratique les unissait aux « boucaniers », chasseurs et traiteurs de beeufs sauvages et de « cochons marrons » (sangliers). Pour les flibustiers qui chassaient les galions du roi d’Espagne, les boucaniers constituaient en quelques sorte )’in- tendance chargée du ravitaillement. [ ES N EG > | = R S Vers 1690 ou 1700, quand disparurent peu a peu les ; uns et les autres, la Tortue et Haiti furent peuplées de « gros planteurs » venus de France. Les deux iles connurent des immigrants aux noms glorieux: de Rohan, de Caradeuc, de la Bourdonnais. Aprés 1697 quand l’ile fut reconnue, sur la demande de Colbert au traité de Ryswyck, comme colonie frangaise, ils vinrent encore plus nombreux et connurent bientét un grand besoin de main-d’ceuvre. Or les Indiens avaient été anéantis. On les remplag¢a par d’autres esclaves dans les plantations afin de produire en abondance : sucre, café, cacao et coton. Des voiliers firent alors le trafic entre l'Afrique et les Antilles. Leurs capitaines raflérent ou achetérent sur la céte du golfe de Guinée des Noirs qu’ils livraient aux planteurs d’Haiti. Ce fut le commerce du trop fameux « bois d’ébéne » qui enrichit des armateurs de Nantes ou de Saint-Malo et inaugura une profession tristement célébre : celle des négriers. On peut se rendre compte de l’importance dun tel trafic si on considére qu’ en 1789 les noirs de l’ile de Saint-Domingue (Haiti) sont 450 000 contre 35 000 blancs et autant de mulatres. En pleine Amérique centrale, Haiti, comme La Tortue. est donc habitée par une population de souche africaine. Bgulvre ‘mais les postes de radio avaient ac- _ecepté de diffuser des causeries expo- Le Conseil de la vie francaise : Paul-E. Gosselin, prétre suite Au cours de la session pleniére tenue par le Conseil de la vie fran- caise tenue a Québec, du 23 au 26 sep- tembre 1950,M. André Pouliot, qui rev: nait d'un voyage dans l'Ouest, fit un exposé complet de la situation des nd- tres dans cette partie du pays, parti- culierement en Colombie. 1 souligna 1'érection de la paroisse frangai- se de Port Alberni et la nomination d'un Franciscain, le R. P, Wilfred Bra- zeau, comme curé,I1 l'avait rencontre, de méme que le nouveau cure de Lour- des, M. l'abbé Vanier, prété 4 la Co- lombie par le diocése de Montréal. Enfin il avait causé longuement avec le curé de Fatima, la R.P. Ovila Meu- nier, o.m.i., de l'école paroissiale qu'il venait d'inaugurer mais qui n'é— tait pas payée. Le Conseil vota une souscription et projeta une souscrip- tion de concert avec la Sociéte Saint- Jean-Baptiste de Montréal. Mais la situation scolaire ne tarda pas A se gater A Maillardville. Le fardeau financier devenant intolé- rable pour les deux paroisses frangai- ses, nos compatriotes tentérent une manoeuvre presque désespéré pour fai- re abolir la triple taxe: ils ferme- rent leurs écoles indépendantes et mi- rent en avril 1951, en pleine année scolaire, les écoles publiques dans l'obligation d'taccueillirdes centai- nes d'éleves. Un premier resultat fit atteint:la nouvelle fit le vous de la presse’ canadienne. , reve A sa réunion de mai, le. ene regut la visite de ¥, Jean Bruchési, qui venait de faire une tournee de conférences dans 1'Quest sous les aus- pices de Vie francaise-Il fit rapport de son voyage, us particuliérement de la situation 4 Maillardville. 11 a- vait rencontre sur place le R.P. Meu- nier et l'abbé Fouquette, qui venait de remplacer l'abbé Vanier & Lourdes. L'archevéque de Vancouver, S. Exe, Mgr Duke, avait approuvé la décision des deux curés et de leurs parois- siens.Ceux-ci avaient l'appui des 220 visiteurs d'écoles catholiques de la Colombie. Les journaux locaux prati- quaient la conspiration du silence sant le point de vue catholique. ee des prostestants avaient parlé & radio en faveur des catholiques. = greve de Maillardville avait pris une - envergure provinciale et méme nationa~ le, car les journaux du Québec y fai- saient écho a la demande du Conseil de la vie frangaise et des sociétes Saint-Jean Baptiste.Les catholiques a- vaient bon espoir.d'tobtenir un allége- ment de taxes et il semblait possible que les écoliers de Maillardville re- tournent aux écoles indépendantes en septemb Ba A suivre pba raat PGE Tae eae | Prop.: J.Bauché. ; on parle frangais too ABBOTT STREET VANCOUVER 4. B.C. TElE3 681-6154, COU CD CER akan qatar eye cet IE caer