8, Le Soleil de Vancouver, 26 octobre 1973 LA NATURE DANS NOS DEMEURES Nous sommes les fleurs des fleuristes, Nous sommes les fleurs des marchands, Les petites fleurs qui sont tristes, De ne pas fleurir dans les champs. (Les Musardines, Edmond Rostand) - Si certaines ‘‘fleurs‘* sem- blent tristes de leur sort dans certains cas, ce n’est pas général, car d’autres se plaisent fort bien dans les conditions que nous’ leur fournissons; n’est-ce donc pas notre faute si parmi les plantes que nous retenons prisonniéres, il en est qui se plaisentume d’autres pas! Allons donc 4 Vorigine de ce malaise. Que demande une plante ou fleur pour sur- vivre. De méme que pour toute créature vivante, une plante a besoin de son envi- ronnement original, sinon pourquoi ne trouverait-on pas les mémes plantes au pd- le nord ou sud et 4 l’équa- teur. Les conditions de vie de Venvironnement vont provoquer le développement de plantes bien différentes dans des conditions bien spé- cifiques. La plupart des plantes que nous aimerions réunir sous le méme toit pour des raisons communes d’esthétiques ne vont pas, hélas, cohabiter pour des raisons d’habitat inadéquat; chacune aura des besoins bien particuliers. Pour bien faire, il faudrait avoir le temps de découvrir les plantes idéales qui cor- respondent aux conditions habituelles de chacun de nos appartements. Il existe au- tant de conditions différen- tes qu’il y a d’appartements ou de demeures; et, dans la méme demeure, les _ condi- tions seront différentes d’u- ne piéce 4 une autre; on trou- vera également des différen- ces de conditions de la méme demeure et de la méme piéce suivant la personne quil’ha- bite. Cela revient 4 dire que nous créons des milliers de micro-climats qui peuvent varier d’une saison Al’autre dans chacune des piéces de nos demeures pour satis- faire les besoins de notre —_ es ae bien-étre individuel (lequel sera différent si l’on est en bonne santé ou bien malade, jeune ou 4gé, etc...). Les plantes que nous installons prés de nous vont donc de- voir subir des variations parfois considérables et ce n’est pas exactement ce qui va les aider Ase développer. Mais quelles sont ces con- ditions dont je fais tant de cas et dont les plantes sont tellement dépendantes. Ce sont: la lumiére, la tempé- rature, l’hygrométrie et l’aération, l’humidité du sol (qui n’a rien 4 voir avec I’hy- grométrie et quiest une con- dition qui va dépendre com- plétement de nous). La der- niére condition, toute aussi capitale que les premiéres, © est la qualité du sol et son entretien (c’est une partie primordiale de l’environne- ment des plantes en appar- tement, c’est notre seule responsabilité de recréer le sol qui peut é@tre différent pour chacune denos plantes). Avant de courir chez le pépiniériste ou le fleuriste pour obtenir des plantes pour décorer votre demeure, ana- lysez d’abord les possibili- ’tés de votre habitation sans indulgence, car vous vous rendrez compte que, s’il est possible d’améliorer de Mauvaises conditions que l’on n’avait pas considérées, cela n’est pas toujours faci- le et cela peut devenir une o- bligation imprévue. Notez les conditions au cours de chaque saison, spécialement dans les demeures moder- nes of le chauffage et l’air conditionné créent un cli- mat bien particulier. Notez le temps d’ensoleillement de chaque piéce, la difference de température devant une fenétre et au fond de la pié- ce; il faut aussi considérer les courants d’air qui peu- vent. créer un changement de température considéra- ble 14 of une plante aura peut-étre sa place (vous n’avez qu’A penser en ter- me de condition humaine: un courant d’air est géné- ralement la cause d’un rhu- me; pour certaines plantes, ce sera exactement laméme chose, A la difference qu’au lieu d’un rhume, ce sera une pneumonie! Un enfant bilingue pigerait plus vite que les autres EDMONTON (PC) — Un professeur de l'Université d’Alberia soutient que les enfants bilingues ont pro- bablement une meilleure compréhension que les en- fants unilingues. - Toutefois, il arrive fré- quemment que cela est désavantageux pour les étudiants bilingues qui doi- vent attendre que les étu- diants unilingues les rat- trapent, a précisé le pro- fesseur Bruce Bain. Celui- ci participait a un collo- que sur le bilinguisme et dien. “Ca ses implications sur |’édu- cation dans l’Ouest cana- Selon le Dr Bain, qui est psychologue, bilingues ont un- avantage notable sur leurs camara- des unilingues quant a la sensibilité et a lexpres- sion émotive. “Je ne prétends pas qu’un enfant bilingue est plus intelligent et j’insiste la-dessus. Mais il parvient a saisir les idées plus ra- pidement... saute aux yeux les enfants jouit unilingue. quwun -individu qui mai- trise deux langues s’enri- chit culturellement, mais il modifie en méme temps Jui” sa facon de raisonner”, a soutenu Je psychologue. Une personne bilingue est généralement plus fle- xible ou, tout au moins, “d’une espéce de plasticité et est moins fa- natique”’ qu’un individu “Je ne prétends pas qu’une personne bilingue ne vous tranchera pas la gorge, mais je crois qu'il réfléchira avant de s’exé- \ SOYEZ GENEREUX ABONNEZ-VOUS AU eS OLEILY cuter. L’adulte bilingue est plus apte a réfléchir aux possibilités, qui s’offrent a Délima l’insomniaque Délima ne peut pas dormir. Elle glisse vers Rosaire, qui ronfle 4 ses cOtés avec aux lévres comme un soupgon de rire narquois, un regard malveillant. Les pensées de Délima sont nostalgiques, la nuit. Elles prennent des pro- portions qu’A la lumiére du jour elles vont perdre. ‘‘Ah! se dit notre héroine, il faut que je fasse réparer mon costume tailleur. C’est l’au- tomne’’. En méme temps, elle décide de reprocher 4 ‘Mademoiselle Bourdon, qui Vhabille, de dire trop sou- vent: Je fais des altérations. Elle lui dira: ‘*C’est quoi vos altérations, Mademoi- selle* Vous voulez dire sans doute des réparations. La dame de Genéve qui est ve- nue chez vous au printemps dernier pour se faire faire un ensemble en est restée sidérée.: Elle pensait que vous vouliez dire des hal- téres comme dans. poids et haltéres’?. Délima_ rit en silence: ‘*La pauvre Mademoiselle Bourdon, el- le peut 4 peine soulever son aiguille’’. Délima se retourne et fi- xe maintenant, d’un oeil ré- signé, le papier peint du mur. ‘‘T] faudra aussi faire net- toyer la chaudiére du chauf- fage central. Et puis dire au plombier que cela ne s’appelle pas une fournaise. Et que ce qu’il nomme calo- rifére est un radiateur. On dirait qu’on a peur du mot radiateur au Québec’’. Elle entend le voisin qui rentre en voiture. Les phares ani- ment dans la chambre des ombres fuyantes. ‘‘J’espére qu’il sait, se dit Délima, que c’est interdit de conduire en état d’ébriété. Car je lai déja vu rentrer 4 une heure tardive. Ce n’était pas des jus de fruits qu’il avait bus, ces soirs-la. S’il fallait qu’on lui fasse passer un alcootest’”?. Et cela lui fait penser qu’il est temps de cesser de parler au Québec, d’ivressométre. Délima est furieuse Elle se retourne, brusquement cette fois, ce qui fait grogner Rosaire. Dé- lima pense ensuite 4 sa bon- ne amie Fleurette. ‘‘En voi- 14 une qui a besoin de se re- cycler en francais. Elle par- le encore de comptoir-lunch. Est-ce qu’on dit comptoir- dimer ou comptoir-souper. Non, alors pourquoi comp- toir-lunch’. L’ influence de Vanglais pardi. Il faut dire casse-croftte, si le terme snack, comme ils disent en France, ne plaft pas aux gens d’ici. C’est l’Office de la langue frangaise qui l’a proposé. Mais pas comptoir- lunch. Il va falloir que j’ex- plique tout cela 4 Fleurette demain matin’’. Délima, sur le dos, les mains 4 plat sur la couverture, regarde au plafond. ‘‘Enfin les enfants sont rentrés en classe. Pas de retour A l’école, c’est du mauvais frangais. La ren- trée des classes, ou la ren- trée tout court, voila le bon mot francais. On le voit de plus en plus’’. Dé- lima sourit, car elle pense que de nombreuses expres- sions bien frangaises sont désormais employées au Québec A la place d’angli- cismes. ‘Il y a du mieux, c’est certain. Et c’est bien grace A l’Office de la lan- gue francaise’’. La-dessus, notre brave amie se léve doucement et, enfilant ses pantoufles, se glisse vers la cuisine. Sans allumer, el- le se prépare un bon sand- wich au poulet avec de la mayonnaise, et finit avec une grosse tranche de ga- teau au chocolat. ‘‘Mais pas de café naturellement, se dit-elle, je suis aurégime’’. Et, dans l’obscurité, elle se fait Aa elle-méme unclin d’oeil complice. la Photo par Lucien BELLIN Comment conserver les négatifs Procurez-vous des clas- seurs en acier revétus d’u- ne peinture émail cuite. La cuisson élimine les substan- ces chimiques nuisibles. Vors pouvez trouver des occasions chez des mar- chands spécialisés, mais as- surez-vous que le meuble n’a pas été repeint avec une peinture ordinaire. La pein- ture doit étre CUITE. Mieux encore, demandez A votre marchand d’accessoires photographiques des clas- seurs spécialement concus pour les négatifs et les é- preuves. Procurez-vous aussi des porte-négatifs en plastique. Le plastique résiste 4 1’hu- midité, il ne se décompose pas et n’affecte pas la qua- lité des négatifs. Il permet de faire des épreuves par contact sans retirer les négatifs de leur enveloppe. Il est trés commode de per- forer les porte-négatifs sur un cote et de les ranger dans une reliure 4 trois anneaux. Dans le prochain numéro:la conservation des épreuves en noir et blanc. — On juge en correctionnelle un vol de voiture. Le président. — Vous prétendez ne pas avoir volé cette auto ? Le prévenu. — Elle stationnait devant un cimetiére, monsieur le président. J’ai cru que son pro- priétaire était mort. — Une ambulance stoppe dans la cour, et on en décharge cing blessés. ; — C’est curieux, murmure lI’in- terne de service, on ne m’‘avait annonce que deux blessés. — C’est exact, répond le chauf- feur de l'ambulance d‘un air géné : les trois autres sont de ‘noi. | ;