10 Le Soleil de Colombie-Britonnique, vendredi 22 mars 1996 “Au pays de Riel”: un film sur la volonté des jeunes minoritaires de vivre en harmonie PAR JEAN-SYLVAIN BROCHU PourmarquerlaJoumeée inter- nationale visant a éliminer la discri- mination raciale, la télévision de la SRCprésentera le film “Au paysde Riel”, Ce documentaire, qui se dé- roule a Winnipeg au Manitoba, met en scéne une sage Métisse, descen- dante de Louis Riel, et des jeunes, principalement des Métis et des fran- cophones. Le cinéaste Martin Duckworth cherche 4 savoirsi la dis- crimination, le racisme et ]’intolé- trance dont a fait preuve “le colonisateur” nesont maintenant que dessouvenirs du passé. Entrecoupé de chansons, de danses et d’extraits d’une piéce de théatre jouée par des adoles- cents 4 l’occasion du Festival du Voyageur, ce film célébre]’ouverture d’esprit, le dynamisme et la fierté d’une jeunesse bien déterminée 4 af- firmer ses différences. O HUMOUR ET EMOTIONS PAR SARA LEHA U’quteur quibécois Miche Marc Bouchard réussit dtoucher les gens avec ses personages com plexes, en mal de vivre, dans THE ORPHAN MUSES . Stephan Kirkland, le metteur en scne, fait ressortir I‘humour qui contraste avec les émo- tions d fleur de peau. Dans cette histoire, quatre adultes n’ ont jamais accepté le départ de leur mére, ity 020 ons, suivi de la mort du pére. Luc porte les jupes de flamenco de sa mére pour aller au village. L’ dinée passe d’un amant 2 |‘outre tout en surveillant Jo famille d’un oeil severe. Martine se réfugie dans la vie militaire et accepte son lesbianisme comme un moyen de se distinguer. La plus jeune al’ esprit simple, semble Ia grande perdante. Pourtant, elle nous surprendra. Les acteurs possédent I’intensité de jeu que demande le texte. La meilleure interprétation est celle de Loara Sadiq. Elle projette magnifiquement toutes les subtilités de son person- nage. Elle nous fait croire en cette Isabelle pas trop intelligente qui pourtant prend la décision la plus difficile et laplus libératrice. Asoufigner le décor fescinant d'un salon quis’ enfonce dans le sol comme les personages dons leurs problémes. Vous pouvez voir ce spactade ou Fireball Arts Centre (280 rue Cordova est) jus- qu w3] mars. Informations ef billets: 689-0926. Au pays de Riel Un documentaire.de Martin Duckworth -ea_e Jo See > L'ouverture d’esprit, le dynamisme et la fierte d’une jeunesse manitobaine bien déterminée a vaincre I’intolérance. A la television de la SRC, lundi 25 mars a 23 h 05 SRC 4 Television Colombie-Britannique PIERRE CLAVEAU “J'ai tout laissé pour Me Comissiona et le VSO”: MARIE LACASSE PAR NIGEL BARBOUR Difficile de croire que la jeune et jolie dame en face de moi est violo- niste professionnelle et d’un talent, tel, que le VSO est allé la cher- chera Montréal. Mais Marie Lacasse ne vit que pour la musique. Au point de tout laisser, famille, enfants, 1’Or- chestre Symphonique de McGill, pour venir ici, travailler avec Maitre Comissiona et son orchestre. “Sij’avais laissé tomber ma famille, ma ville, rien que pour en emploi plus ou moins intéressant... non, Je ne resterais pas longtemps. Mais ici...” I] faut dire que les premiers mois de la violoniste ont été diffici- les. Elle a méme été victime d’un cambriolage. Mais, ausein dela com- munauté orchestrale, on aime bien la jeune et modeste Canadienne-fran- gaise aux talents multiples et écla- tants. “On a fait une levée de fonds pour mot” dit-elle; “un chéque de mille dollars m’a été donné, inséré dans une carte deSergiu Comissiona signée “C’est pour ramener le souri- re a votre visage”. “Jen’aurais pas voulu jouer dans un petit orchestre de basse clas- se. Mais le VSO est une "formation passionnante". Notre programmation est toute neuve pour moi, je sens que, achaque concert, chaque répétition, mes horizons musicaux intérieurs s’élargissent.” Marie Lacasseaime- t-elle toute la musique qu’elle joue? “Tl y a des moments ennuyeux, sir. Mais }’écoute les autres musiciens, telle phrase me rappelleun souvenir de voyage” - car i] faut savoir que cette jeune dame est grande voyageu- se, elle a joué en France, au Japon, aux Etats-Unis. “Je n’avais jamais joué de musiquesd’opéra, de jazz, pourtant je me suis bien amusée a jouer dans "Unforgettable" une soiréeconsacrée 4 Nat King Cole. J’ai appris a bien sentir, aaimer la communication qui S’établit ou ne s’établit pas avec l’auditoire. J’ai déja quelques éléves, j'adore enseigner. Peut-étre un peu plus les adultes que les enfants, qui parfois viennent parce qu’ils sont for- cés par leurs parents. Mais mes élé- ves adultes aiment, passionnément le violon. Ils sont tellement motivés que les legons sont une joie. La Musique? C’est une am- biance ou je trouve toujours un cété positif, qui peut me révéler un senti- ment nouveau, une autre fagon de voir. La Musique ?, c’est les senti- ments, les souvenirs, la passion, le rire, la poésie...” Q The Cirphan Wuses par Michel Marc Bouchard auteur de Lilies & Tale of Teeka ° Traduit par Linda Gaboriau ¢ Mise en scene Stephane Kirkland ¢ Présenté jusqu’au 31 mars ° Firehhall Arts Center 689-0926 La plus belle chose a propos de latamille cest de savoir comment en sortir. CBC 43> Radio 690 stiaigint “Beautifully staged... four outstanding performances” The Vancouver Sun. Michel Maffesoli, un penseur de la modernité PAR JEAN-SYLVAIN BROCHU Michel Maffesoli, philosophe et professeur a la Sorbonne, a animé un séminaire au “Colloque Interna- tional de Philosophie” quis’est tenu a la Bibliothéque centrale de Vancouver, le 13, 14 et 15 mars der- nier. Les thémes abordés lors de ce colloque étaient la désorientation, le consensus et |’autonomie individuel- le. L’auteur du “temps des tribus” a fait sien ces thémes, pour nous expo- ser les “jubilations de sa pensée”. Tout d’abord, il remeten pers- pective le principe de ]’autonomie individuelle. Autonomie, qui vient du grec autonomos signifie “je suis ma propre loi”. Aujourd’ hui, on devrait plutot parler, selon monsieur Maffesoli “d’hétéronomie” indivi- duelle: “ma loi, c’est l’autre!” Il explique que 1’étre humain de la fin du XXe siécle recherche constam- ment1’approbation: “Jen’ Erscme par et dans le regard de |’ autre.” C’estpourcette raison, dit-il, quel’on fréquente assidiment les salles de musculation, quel’onadopte un lan- gage, des attitudes corporelles et des ‘comportements sexuels partout simi- laires. Cette indistinction, cette vis- cosité des modes nous apporte une autre vision du consensus, qui est dé- fini comme étant “le partage des sentiments”. Monsieur Maffesoli parle également d’un retour en force du localisme “pour le meilleur et pour le pire”. Le philosophe expose égale- mentsa visionsur la désorientation. I] pose le probléme 4 |’envers et parle “d’ Orient-ation”. Il explique que le 19e siécle fut caractérisé par une occidentalisation de la pensée, tandis que le 20e siécle a vu apparaitre un phénoméne d’orientalisation. Le fait que des Occidentaux adoptent des habitudes vestimentaires et alimen- taires.asiatiques n’est quela manifes- tation matérielled’un retour a!’ Orient mythique. Michel Maffesoli termine son exposé en se référant a la pensée de Nietzche et de Weber: “La profon- deur se cache a la surface des cho- NOUS SAVONS QUE C’EST IMPORTANT POUR VOUS DE CONNAITRE LES DERNIERES. NOUVELLES. AUSSI DETAILS ET SANS DELAI, EVENEMENTS QUI VOUS TOUCHENT DE PRES. ce soir EN COLOMBIE- BRITANNIQUE yendredi 18 h30 En rept du Jundi au jeudi 22h30 et vendredi 23h JQUT ous yale N MON SRC e IMPORTANT POUR NOUS DE VOUS LIVRER; EN . TOUTE INFORMATION SUR LES C’EST ‘TOUT Télévision : Colombie-Britannique - i