Seip tea ATHA:- DEPART POUR BASCA ET VISITE AUX LE GALL [Suite] D’autres voyageurs cam- pérent avec nous, car tout le transport des. marchandises, ce qu’on appelait le «freight» se faisait alors par cette piste, depuis Edmonton jus- qu’a Athabasca, d’ou il était: ensuite aiguillé suivant les besoins et les diverses des- tinations, par terre en hi- ver, et par eau en été, vers le petit lac des Esclaves et la Riviére de la Paix, a l’ouest ou bien Fort Mac Murray pour les grands lacs du Nord. Avec ces hommes rudes mais intéressants, la veillée continuait 4 étre pour nous une source d’enseignements. Nous avions tout a appren- dre; et sans avoir besoin de questionner, mais en ou- vrant les oreilles — Armand, toujours, faisant l'intermé- diaire —, nous recevions des indications précieuses pour ’étape du lendemain dont discutaient entre eux, et avec quel brio, ces hommes qui, routiers depuis plu- sieurs années déja, en connaissaient toutes les em- biches ou tous les avanta- ges; ponts en rondins et en mauvais état, piste versante par endroits, cétes trés ru- des, etc., car le service des Ponts et Chaussées était inconnu dans la région... Et pendant trois jours encore, nous avancames len- tement, mais réguliérement, vers ce Nord qui sur, les cartes apparaissait tout blanc, comme les terres in- connues. I] n’y avait pas longtemps que nous avions quittéBrive et la France, et pourtant tout semblait déja si différent, hommes, natu- re, climat. II fallait réviser toute la notion d’existence acquise a ce jour, pour la mettre au diapason des exi- gences de la vie du grand et rude Canada. Mais, chaque jour, en professeur parfois brutal, nous apportait sur le vif la meilleure des legons. Aucune mésaventure nou- velle ne nous advint, malgré des endroits assez délicats, comme le passage de cer- tains creeks qui se présen- taient en montagnes russes que les chevaux descen- daient en vitesse pour re- prendre au galop la montée de la berge opposée. Mais l’habitude en avait été vite prise, et cette ma- noeuvre ne nous étonnait plus. Nous apercumes, un jour, notre premiére hermi- ne, filant devant nous, son petit plumet noir dressé au bout de sa queue. J’essa- yais de la prendre a la course, avec la belle naiveté d’un «green»; mais elle allait légére sur la neige, alors que L’Assassin Invisib par Nicky BARBOUR Bouchard éteignit le bout de son deuxiéme cigare, et dit abruptement au caporal: _ “J'ai été stupide.” “Vous?” “Méme les Sous-Inspecteurs peuvent l’étre, tu sais; tu ' verras, plus tard. Ecoute - et puis, non.” Il prit le télépho- ne et appela le Surintendant. “J'ai trouvé, patron, enfin je crois. Je viens vous voir? avec Wong?” Une fois dans le bureau du Surintendant, il parla sans arrét, quinze minutes du- rant. Kowalski et Wong l’écoutaient sans mot dire. A la fin le Surintendant dit, “Je te crois, Bernie. Moi. - Maintenant, il nous faut convaincre douze jurés aus- si. Les photos, d’accord, mais - non, il faudrait le faire venir sous un prétexte quel- conque et essayer d’obtenir des aveux.” “Monsieur le Surintendant?” Wong leva la main, timide. “Parlez, jeune homme.” “Si nous demandions son aide, comme si c’était lui - comme un autre, pour, je ne sais pas, une reconstruction du crime? Il a si bien caché sa trace, qu'il doit étre trés sir de lui, et s’il découvre tout d’un coup absolument sans préavis que nous sa- vons tout...” Extrait du Soleil de Colombie du 11 aofit 19--: “ASSASSIN D'ESQUIMALT TROUVE? “Un certain Hamish McDo- nald a été présenté aux magistrats de Victoria mer- credi, et inculpé d’homicide volontaire sur la personne de feu Heintz Tiessel. Le prévenu a plaidé non coupa- ble. Ecroué, il sera présen- té aux prochaines assises,” : ReERKE L’exposition d'artisanat battait son plein, et les . Bouchard. regardaient.. dena. belles poteries lorsqu’une voix d’homme dit “Tiens, tiens, l'Inspecteur!” “Té, monsieur Lamy. Bon- jour. Vous ne m’en voulez pas?”: “Mais, pas du tout. Je vous en prie. C’est plutét 4 nous ~de nous excuser auprés de vous, pour nos petites éva- sions. J’espére que vous aurez le. temps de nous expliquer tout ca? J’ai lu en entrefilet dans le journal, qui c’est done ce fameux Hamish McDonald? Et com- ment avez-vous mis la - mais je n’avais pas vu, c’est madame Bouchard?” “Paulette, je te présente monsieur Lamy, que j’ai failli arréter pour l’assassi- nat dont je t’ai parlé.” “Mes hommages, madame. Mais nous n’avions jamais peur, vous savez, et puis votre mari a tout dénoué si vite... Vous savez, Inspec- teur; nous sommes tous la, enfin j'ai vu Marie il y a un instant. Ecoutez, je vais nous trouver un coin un peu tranquille, et une tasse de café, et vous nous explique- rez tout dés le début. Vous vous doutez bien que Pierre et Julie sont fiancés a pré- sent! Ils vont au Club Médi- terranée en lune de miel, ils ont de la chance.” “Non, c'est beaucoup moins cher qu’on ne le pense.” “Mais je les vois!” Paulette Bouchard était présentée a tout le monde; les jeunes gens avaient rougi délicieusement des félicita- tions; méme, Mme Mancini avait souri aimablement. A présent, tous étaient suspen- dus aux lévres du Sous- Inspecteur. “L’assassin était assez intel- ligent, mais surtout il a bénéficié de ma stupidité, de quelques circonstances qui par hasard ont mené’a vous soupconner du crime, vous autres, et aussi un peu — pas beaucoup — — de, ah, certains retards dont je n’étais pas erm a . te Se ace 7eeeee * ok tout-a-fait responsable”, pré- cisa-t-il, en souriant. Les cing gloussaient de rire, mais évitérent son re- ‘gard. - “Bon, regardez. Je vais écri- re certains indices sur un bout de papier, et les donner amon épouse qui n’y connait rien; elle va deviner tout de suite, vous verrez”’. I] gri- bouillait rapidement. Paulette lut vite, une deu- xiéme fois plus lentement, et dit, perplexe: “Peut-étre, mais je ne com- prends pas tout, vé.” “Lis a haute voix.” Elle lut, dans son accent chantant du Midi: “Tiessel avait sa carte d’immigrant. Le bureau était surchauffé. Il y avait trois photos d’une méme femme. Un policier municipal est venu deux fois. La fortune de la victime allait par testament a une certaine Marie McDonald, sauf en cas de mort violen- te. Les employés étaient tous au café a trois heu- res. Tiessel prenait toujours un déjeuner léger. L’assas- sin a laissé le couteau dans la plaie.” Bouchard les rewardlaiti ils étaient toujours mystifiés. “Voyez, nous avons su qu'il a mangé des saucisses deux heures avant sa mort, et le médecin légiste pensait que,, dans des circonstances nor- males il serait mort depuis six 4 huit heures. Donc, nous avons sauté a la conclusion qu'il est mort dans la pause- café du matin. Mais, en réalité, il ne man- geait jamais le matin, et son bureau était surchauffé — McDonald nous a avoué avoir mis le chauffage en marche avant de partir. Maintenant, si monsieur Lamy n’avait pas mentionné son habitude du déjeuner continental, vous seriez peut-étre sous les verrous, vous autres! Vous savez, maintenant, que vous avez hérité chacun . du cinquiéme de sa fortune e€ jenfoncais parfois jusqu’au genou. Cette vision nous. parut magnifique, car elle repré- sentait 4 nos yeux la four- rure par excellence, celle des manteaux royaux ou la sor- tie de bal des riches élé- gantes... Nous efimes un jour une bourrasque de neige qui ne dura qu'une partie de la matinée, mais qui suffit a rendre le terrain plus péni- ble pour l’attelage; et le temps s’éclaircissant de nou- veau, se remit au froid et ce fut avec un beau soleil, dans _ le ciel bleu du Nord que nous arrivames l’aprés-midi en vue d’Athabasca. ARRIVEE A ATHABASCA Du plateau ot le gros bois avait fait place, depuis déja plusieurs miles, 4 de légers taillis parmi lesquels appa- — dix mille dollars ou plus, c’est un mobile... Vous devez une fiére chandelle 4 mon- sieur Lamy, ainsi qu’a la ser- veuse du café qui vous a vus vendredi aprés-midi. Tiessel est mort a trois heures.” “A propos, je ne vais pas ‘mettre touti:mon héritage dans un tronc, Inspecteur!” “Vous en aurez besoin pour le mariage... Vous voyez que, déja, l’assassin com- mence a prendre forme. Il sait laisser son arme dans la plaie quelque temps, pour empécher un flot de sang qui aurait taché ses vétements; il sait que le chauffage excessif fausse l'évidence médicale; i! sait que les bureaux Tiessel sont déserts a trois heures. “Maintenant, il n’est pas normal qu'un immigrant — pardon, un néo-Canadien — ait sur lui, et une carte d'immigrant et une carte de citoyenneté. Monsieur Lamy, Mme Mancini, vous avez la citoyenneté; je suis sfir que vous n’avez plus de carte d’immigrant recu...?” “C'est exact, m’sieur |'Ins- pecteur.” “Mais si l'on associe cela qui est déja bien, bien curieux, a la visite d'un policier en uniforme, ¢a prend forme. Deux d’entre vous m’ont parlé de ce policier, et pourtant je n’ai pas réalisé - Tabernacle, j'ai été stupide!” “Oh!” dit Julie. Les autres la regardérent, intrigués; mais Bouchard, lui, sourit. “Bon. Maintenant, ce n'étaient pas vous autres; d’abord, vos dépositions étaient vraies; nous dans la gendarmerie nous finissons par savoir assez exactement lorsqu'un témoin nous ment ou non, correct? Ensuite, vous ignoriez tout du testament; de toute facon vous étiez tous absents et ailleurs au seul moment possible et probable du cri- me. Qu’est-ce qui nous restait? Marie McDonald, associée 4 roman Le Soleil de Colombie, Vendredi 27 octobre 1978... 11 raissaient des défrichements avec leurs cabanes de colons, nous débouchames tout a coup sur la vallée de la ri- viére Athabasca, qui dérou- lait, sous nos yeux éton- nés, les méandres de son ruban blanc et glacé. Nous nous attendions a voir une riviére comme cel- les de chez nous, et nous apparaissait, au contraire, un véritable fleuve de plu- sieurs centaines de métres de largeur... Le village étendait, le long de ses rives, ses rues tirées au cordeau, avec ses mai- sonnettes de bois et ses coquets bungalows clairse- més le long de la Main Street, l’'avenue principale. La piste dévalait directe- ment la pente vers cette rue, comme si les voyageurs, pressés d’arriver enfin au terme du voyage, n’avaient plus de temps 4 perdre pour faire des détours. Aprés quelques instants d’arrét pour admirer le ma- policier la crainte de Tiessel d’une mort violente; et trois pho- tos qui démontraient qu’elle était sa maitresse. Une des photos la mon- trait dans un restaurant, que nous avons trouvé. Nous avons mis la main sur son mari, Un jaloux, qui remplis- sait les conditions que je vous ai citées; et devant notre reconstruction du cri- me il s’est effondré et nous a tout avoué.” “Oui, Hamish McDonald. Mais qui était-ce donc?” “Demandez a la future Julie Talbot. Elle vous dira que Hamish McDonald était celui qui était la dés le début; qui est venu deux fois au su et gnifique panorama de la terre qui allait devenir la nétre, nous entreprimes la descente de la colline, des- cente qui ne nous semblait pas présenter, en somme, des difficultés majeures. Les premiers métres fu- rent faciles; les chevaux, sur le reculoir, retenaient bien la charge. Mais peu a peu, la pente s’accentuant, ils glissérent sur leur postérieur; la partie arriére du traineau commen- ca a glisser vers l’extérieur puis, faisant un demi-tour complet, vint se bloquer sur le patin avant. Et ce fut, bientét, une débandade compléte des chevaux sur les fesses, du traineau en travers, des conducteurs cramponnés sur leur charge, le tout dans un tintamarre de grelots qui, dévalant la colline, vint s’ar- réter au beau milieu de la Main Street. [A SUIVRE] au vu de vous tous, sous le prétexte d’un probléme du statut d’immigrant de Ties- sel. En réalité, pour voir les lieux et vos habitudes du bu- reau. La troisiéme fois, il est venu pour tuer, pendant votre absence. ’ “Personne ne !’a vu sortir non plus, qui est-ce qui re- garde l’homme qui porte un uniforme, l'uniforme de fier- té qu'il a déshonoré? Hamish McDonald était agent de la police municipale de Victo- ria, voyez. “C’était vraiment l’assassin invisible.” FIN OFFRE D’EMPLOI Les Guides Catholiques du Canada [secteur francais] recherchent un agent de développement FONCTION: Sous la responsabilité de la commis- saire nationale adjointe, mettre sur pied et diriger un programme d’expansion et de développement du mouvement guide. Organiser par le secrétariat, travailler avec des bénévoles au niveau de !'anima- tion et de lorganisation des équipes diocésaines. QUALIFICATIONS: Expérience dans _ |!’animation, connaissance du guidisme ou de tout autre mouvement analogue. QUALITES PERSONNELLES: Maturité, initiative, leadership, motivation. SALAIRE: Selon I'expérience et qualifications. ENTREE EN FONCTION: Immédiatement. LIEU DE TRAVAIL: Colombie- -Britannique. A MI-TEMPS. Un stage complet de formation sera offert au (a la) candidat(e) choisi(e). Les personnes désirant poser leur candidature doivent faire parvenir leur curri- culum vitae avant le 5 novembre 1978, a la COMMISSAIRE NATIONALE ADJOINTE, 3827 rue St. Hubert, Montréal, P.Q., H2L 4A4 ou téléphoner [514] 524-3753.