aE

ft

16

Loisirs

Honavar, coin

Salem (sud de 1’Inde), 5
mars 1985. Soleil de midi éprou-
vant. Je prends le train pour
Mangalore, sur la c6te occiden-
tale. Arrivé 4 destination, il me
faut prendre l’autobus pour me
rendre au village d’Honavar, od
les religieux de Sainte-Croix (mon
ancienne communauté) ont récem-
ment fondé un institut dit «techni-
que». Je parviens 4 m’endomnmir.
De la musique classique
sur cassettes me tient
ensuite bonne compagnie.
Par ma fenétre, j’entre-
vois des baigneurs dans
des eaux stagnantes, des
amoncellements de légu-
mes de toutes couleurs,
des vaches mélancoliques,
des palmiers aux pieds
inondés... Avant d’arri-
ver 4 Honavar, en début
de soirée, je grignote le
dernier morceau d’une
noix de coco recue en
cadeau pour ma présence
ala réception d’un grand
mariage.

A la descente d’au-
tobus, des gens au sou-
rire accueillant me fixent
des yeux, moi, le seul
blanc du groupe. Je monte
dans une rickshaw 4 pé-
dales. Détours, pentes, dé-
tours, et me voila a la ré-
sidence des Sainte-Croix
sur les bords d’un trés
large cours d’eau. Le cy-
cliste en sueur se mérite un bon
pourboire. Je frappe au mousti-
quaire de la cuisine. Une Indienne
me souhaite la bienvenue et m’in-
vite a prendre mes aises en atten-
dant le retour du frére Fernand
Madore, le supérieur.

Regard circulaire sur le
fleuve Saravati. J’entends des
voix... C’est le frére Henry ac-
compagné d’un pére capucin.
Conversation familiére. De tout

ce qu’onm’apprend sur ces lieux,
je ne retiens que ceci: la marée
haute permet de plonger de la
grande galerie of nous sommes
assis, et le long batiment blanc, a
proximité, servira éventuellement
a la formation de jeunes gens
désireux d’apprendre un métier.
On m’invite 4 me rafraichir sous
la douche. A la bonne heure.

Me voila tout ragaillardi.

Un visage typique de coin de para

Apparait enfin le frére Fernand -
petite croix de bois sur la poitrine
-, tel le héros d’une piéce de théa-
tre dont l’attente crée l’effet vou-
lu. Quel enthousiasme et quelle
verdeur!, malgré son demi-siécle
de vie religieuse. I] est demeuré
(rides, barbiche et cheveux gris
en plus) comme autrefois, lors-
qu'il venait 4 Montréal nous
communiquer, a nous, jeunes re-
ligieux, son zéle apostolique et

Voyages

son amour des missions de Sainte-
Croix. Il me remercie chaleureu-
sement d’étre la avant méme que
j’aie pu placer trois mots. Ce
missionnaire n’a vraiment de petit
que la taille.

Délicieux souper aux
«bébés homards», riz et fruits
tropicaux. Une cinquantaine d’en-
fants et d’adolescents envahissent
ensuite le salon pour assister a la

présentation de films fixes
intitulés «Saint Francis of
Assissi» et «Mother Tere-
sa of Calcutta». Commen-
taires sur ruban magnéti-
que, qu’enrichissent les
propos spontanés du frére
Madore. Le jeune auditoire
assis sur le plancher se
montre captivé, beaucoup
plus captivé sans doute que
l’auraient été la plupart de
mes anciens éléves, ces dro-
gués de télévision. Cha-
_cun remercie ensuite le
frére quimultiplie, comme
un bon grand-papa, taqui-
neries et mots pour rire,
incitant tous et chacun a
revenir demain soir. La
“‘veillée’’ se termine au-
tour delatablea café. Prin-

l’Inde (vingt-cing états et
sept territoires), «plus fas-
cinante que tout autre pays
: du monde».
is. Aprés le petit déjeu-
ner du lendemain, mise a
jour du journal et de 1a correspon-
dance (remerciements aux reli-
gieux de Poona et de Salem pour
leur aimable hospitalité). Fernand
me fait ensuite écouter «La vie du
frére André en chansons», |"hum-
ble religieux de Sainte-Croix ré-
cemment béatifié par Jean-Paul
Il. Assis confortablement sur la
galerie, écouteurs sur la téte, je
regarde couler le Saravati et glis-
ser sur ses eaux calmes de petites

cipal sujet de conversation: —

embarcations rustiques. Sur 1’écran
de mon imagination, je revois
plusieurs faits et gestes du grand
thaumaturge du Mont-Royal
(Montréal). Un long canot chargé
de bananes et de bouteilles vides
passe tout prés; il a sans doute été
creusé dans un tronc d’arbre. Fort
intéressante, cette série de chan- ”
sons biographiques. Fernand vient
maintenant déposer devant moi
une pile de livres illustrés sur son
pays de prédilection. Il revient
plus tard, cette fois pour m’ap-
prendre qu’il m’a loué une bicy-
clette pour les deux prochaines
heures (40 cents). Allons, a vélo.
Chemin de sable battu. Mon

de paradis

guide m’améne d’abord 8 la poste,
puis dans un marché on ne peut
plus exotique: poissons aux for-
mes étranges, amas de noix de
coco, guirlandes de fleurs, régi-
mes de bananes, vaches, chiens et
poules circulant parmi des sacs
d’épices odorantes, des étalages
de gros fruits mirs, de vétements
pour tous... Une vieille femme
accroupie, la-bas, tapote un mé-
lange de bouse et de paille qu’elle
laissera se transformer au soleil
en «galettes» combustibles. Du
monde partout! La roue avant de
ma bicyclette fréle un talon.

Jean-Claude Boyer

Ail

+ Taxes
39 ALLER-RETOUR

l'Uuest....

MONTREAL

+ Taxes
2 49 ALLER SIMPLE

. 2vols directs parsemaine —___
le LUNDI & le JEUDI

MINIMUM SEJOUR: 4 JOURS
MAXIMUM SEJOUR: 1 AN

HORAIRES:
Dép. Vance. 10h50,
Arr. Mont. 18h40

Dép. Mont. 6h40
Arr. Vane. 9h20

COMPAREZ
ET
ECONOMISEZ

Réservations: 21 jours - Min.

-Offre spéciale 299$ + taxe ALLER-retour

Dernier retour possible: 10 décembre

: 3 jours - Max.: 30 jours

Consultez votre agent de voyages pour réservations et conditions.

Grille 15

Po Es Te ¥

Les mots croisés de Tima Sekkat

Horizontalement

VI VIL Vii IX

pas de vue

de tennis

1- Science de l'hérédité

2- Pas certain de résister aux
chocs - Mesure chinoise

3- Faire son choix - Pommes
4- Tendre partie = Ne perdre

5- Elle est humaine - Terme

6- Pour faire la ligne - Boyau

mais pas net

sans réserve

Verticalement

I- Discipline mathématique
II- Souverain pouvoir - Net

IlI- Consigner - La

IV- Saison - Os de I’oreille

V- Il peut prendre les gens
pour cible - Touffu

VI- Reste toujours vert - Loue

Solution de la semaine derniére

Grille 14
Il I Iv

VI VILTV

V
U

7- Infinitif - Vont avec les

autres
8- Qui surviennent au cours

d'un fait réel
9- Voix d'eau - Ce que

l'intimité fait de vous

pee,
eae e@CeranAvA Nn &BwHN =

10- Pronom - Joueras au plus
malin

VII- D'un auxiliaire - Sévie
VII- Mesurent

[X- Nommer par voix de
suffrage - Porta en justice

X- Renard bleu - Se transmet-
tre de pére en fils

Cerntana wn =

ped
S

I IX xX
CIOINIE|VIS|Z IO |N[S
ile Me Mis |s|s [le |
E|pir|TIO|A|I IA IL
PIT|AIE|S MS |I (LO
TIPIE|S MBABBTIE|T
aN ONG BE

E|LIUVIE R
A Bigae Cee
NIO\E|U|D ML IT |O|N
EISITIRIAIDIE RBNIT

Le Soleil de Colombie

Vendredi 26 octobre 1990