| AVEC LES SKIS COURTS APPRENDRE A SKIER EST UN JEU DENFANT | Ils ont surgi a Courchevel en 1966 et, tout de suite, ils ont eu leurs adeptes enthousiastes. Les skis courts, ce n’est pas seulement une facon plus détendue et plus amicale d’apprendre un sport qui intimide souvent les débutants; c’est aussi une technique révolutionnaire qui a conquis toute la France et semble bien partie pour faire le tour du monde. Les premiers skis que les hommes mirent a.leurs picds mesuraicnt plus de trois métres. [ls avaient vu le jour en Finlande et étaient taillés dune seule piéce dans des troncs d’arbre. Heurcuse- ment, les planches ont rac- courci depuis, car il n’y au- rait pas tant de skicurs au- jourd’hui! Pourtant, un homme trouve que les Fran- gaises et les Frangais ne sont pas encore assez nombreux sur les pistes. Que trop de personnes ont peur des chutes, peur des fractures, peur du ridicule, peur de ne jamais arriver a déraper, a s’arréter, a virer, a faire une conversion. Aussi restent-ils sur la touche. — Dans les stations, méme trés sportives, dit Robert Blanc, on compte en général 20 o/o de non skieurs. Pour- tant plus de la moitié pour- raient glisser sans crainte et en tireraient beaucoup de joie. D’ot son idée de lancer les skis courts. Vous les avez déja vus, les mini-skis de Robert Blanc? Peut-étre méme avez-vous débuté avec eux I’an der- nier? | mdelong. Non, ils ne sont pas réservés aux enfants. Ils conviennent a tout le monde, le temps de s’habi- tuer. Aprés, on passe a 1 m 30. Ensuite a 1 m 60. Eten trois jours, on Sait skier. Ou presque. Cette méthode révolu- tionnaire, qui a essentielle- ment pour but de transfor- mer supplices en délices, et de ne pas limiter 4 certains ce qui peut faire le bonheur de beaucoup, a vu le jour a Courchevel en 1966. Robert Blanc y enseignait le ski aux “cracks’’, tandis que son ami, Pierre Gruneberg, s’occupait des “‘skieurs 4 problémes”’, ceux qui vraiment n’arri- vaient pas. Ce dernier eut Vidée de faire venir des Etats- Unis une paire de skis de 1 m 35, grace a quoi il s’apercut que ses éléves ‘faisaient des progrés rapides. Petit a petit, il mit au point trois lon- gueurs et, avec Robert Blanc, passa tout un hiver et un été a élaborer une méthode. UN ATOUT: LA LEGERETE Cette methode, je Vai vécue aux Arcs, la patric du ski court et des skicurs het reux, avec six jcunes el Robert Blanc, Astrid, Cathe- rine, Gilles, Jacques, Simone, Marie-Thérése. Tous n’ctaient pas des débutants, mais tous voulaient connai- tre ce ski nouvelle maniére. La premicre qualité du ski court: sa légéreté. Sur épau- le, cest trés appreciable. Marie-Thérése, qui n'est pas un colosse, apprécie en tout cas. [in grimpant jusqu‘au remonte-pente, elle me raconte qu’elle n’a jamais été trés fanatique de sport, qu'elle se met au ski pour faire plaisir 4 Olaf, son fiance allemand, qui, lui, est un passionné. J’attends beaucoup de la méthode évolutive, dit-elle. Si je suis dégue, gare a Robert Blanc! Celui-ci chemine avec tranquilité. Dans un sac, il emporte quelques paires de skis de | m 35, qu’on essaiera la-haut. Cette charge ne sem- ble pas le géner. Aux Arcs, dit-il, on n’en- seigne plus la méthode tradi- tionnelle. Tous les débutants sont mis sur skis courts et ils les gardent jusqu’au cours 3. Les résultats? —Sensation- nels! J’ai réussi a faire skier toute la station, sauf quel- ques rares récalcitrants! Le plus dur, c’est de mettre des skis courts aux pieds des moniteurs! On rit. On prend le tire- fesse. La-haut, on rit de nouveau, car le ski-court, c’est la gaieté. — Cette méthode, nous Vavons voulue dans la ‘oie dit son créateur en sui:: lant sa petite troupe en train de se chausser. (Et les vrais débutants sont tout ravis d’€étre si peu génés par leurs pianches! ) Vous allez voir, nous allons faire des jeux, et méme des jeux de groupe, ce qui est encore plus amusant. On commence. Sans entrer dans le détail. disons qu’a aucun moment on n’aura cette impression Weffort et de maladresse qui caractérise les débuts a skis. Au contraire les jeunes, a Paise sur leurs petites plan- ches. se tivrent a toutes sortes de figures, inventées par les crcatcurs, ct qui tiennent ala fois de la danse ry thinique et de ce qu’on peut voir dans une cour de récréation. “Le petit train’, “la ronde”’, “‘la danse par ‘couple’’ provo- quent des fous rires. Catheri- ne accuse Jacques de la pincer trop fort a la taille. Gilles en veut a Simone de avoir entrainé dans sa chute, Astrid ressemble da- vantage a une réclame pour dents blanches qu’a une dé- butante angoissee! UN CLIMAT: L’AMITIE Tout ce la devrait se jouer sur fond de musique. Mais Robert Blane a oublié son transistor et il remplace Chopin et Vivaldi par des “un-deux, balancez les bras; trois-quatre, levez le pied; cing-six, la jambe en lair” qui, sans étre aussi mélo- dieux. semblent donner d’ex- cellents résultats! ll y a dans cette fagon de voir les choses dans ces mots qui reviennent sans cesse: “Et maintenant, donnez- vous '* main. . .”’, “Et main- tenai , prenez-vous par les hanches. . .”, comme dans la suppression des batons le premier jour, un désir mani- feste de faire fondre a la fois et la glace et les peurs. Tout est plus simple quand on est plusieurs a le faire. Long- temps, le ski fut un sport exclusivement individuel, et il le restera toujours, c’est certain. Mais, avec les skis courts, il devient plus amical. Derriére cet écran sympa- thique se cache toute une technique sur laquelle Robert Blane s’explique vo- lontiers. -- Dans le ski classique, dit- il, un débutant, tout empétré par son materiel, acquiert des réflexes défensifs qui le blo- quent ensuite pour long- temps. Dans mon systéme, il réussit trés vite la godille, les p tournants, les pas des patineurs. S‘il tombe, il se reléve facilement: d ailleurs, son équilibre est mieux assu- Ree Autre point important de la méthode: le role du pied. Dans Skier en trois jours, le livre quils ont rédigé ensem- ble, Robert Blanc et Pierre Gruneberg consacrent une longue étude 4a la volute plan- taire du skieur qu’ils décou- pent (par limage) en cing zones dont chacune a son role a jouer. Il est bon qu’un skieur ait pris connaissance de ce chapitre avant de partir aux sports d’hiver. C’est un pas en avant, une “participa- tion” qui lui fera gagner du temps. ; Mais, bien sur, le livre sans le monituer serait insuffi- sant, car la premiere qualité dun moniteur est d’étre IV, LE SOLEIL, 15 DECEMBRE 1972 CUISINE : SEJOUR \ Petite maison de week-end implantée a lorée des hols. Elle a été pratiquement réalisée par un seul artisan, soubassement contre Vhumidité, murs en briques creuses habillées de pans de bois. Terrasse ouverte a deux orien- tations. Elie groupe dans un espace minimum tout ce qu'il faut pour vivre agréablement. psychologue, et la psycholo- gie est essenticlle dans cc sport difficile! -- Il y a des gens, dit Robert Blanc, qu'il faut tout le temps encourager, d’autres a gui on répéte trente-six fois la méme chose. Mais une méthode est une méthode. Elle reste la méme pour tous. La sienne, en tout cas (qu’on appelle indifférem- ment “skis courts” ou “ski évolutif’’), se répand comme une trainée de poudre a travers la France et VEurope. On la trouve en Suisse, en Autriche,en Allemagne, en Amérique et au Japon, et dans quarante stations de France ot! vous pouvez arbo- ter vos planches de petites dimensions sans qu’on vous demande si elles ont rétréci au lavage. UN AVENIR: LA LIBERTE Skis courts dore, du moins au début, pour le plus grand bonheur de ious. Mais Robert Blanc va plus loin dans ses perspectives d’ave- nir. L’avenir, dit-il, ce sont les stades de neige pour débu- tants. De grands terrains avec des teéléskis, des bosses, des espaces plats, des petites pen- tes, des pentes moyennes et des descentes trés raides. Les gens entreront la sans s’occu- per dhoraire. Ils viendront skier 4 leur convenance. On relancera les cours avec musi- que. Tout le monde sera libéré des contraintes. On oubliera qu’on fait du ski. . . Ces stades, pense-t-il, créeront une grande révolu- tion. Le seul obstacle, c’est quils cottent cher. L’inves- tissement est en effet consi- dérable. Mais de méme qu’en équitation on apprend la technique en manége, aprés quoi on part dans la nature, de méme, plus tard, les gens feront leurs “‘classes de neige” a l’intérieur du stade. puis s’en iront a deux, ou é plusieurs, découvrir les im- menses domaines blancs qui se succédent dans nos monta- gnes. Le ski court leur aurz permis de connaitre plus vite ce bonheur, MOTS CROISE 12.34 5678 910112 conNreuf Wah — =] HORIZONTALEMENT 1—Qui est mal en chair (pl.). — Ville d’Italie. 2—Présentement. — Construire. 3—Dém. — FI. de France. ~ Genres. 4—Camarades. — Tourmenter 5—Beau.— Sorte de dévidoir. —- Lac africain 6~Petit ruisseau. — Prendre furtivement. — Riv. de Fra ce 7—amas. — nom scientifique du gente canard. 8—Embarcation légére. — Tranche de pain grillée. 9—Partisan de l’arianisme. Partie du corps. — Telleme: 10—Grosse moulure. —Erreur, pénurie. 11—Du verbe rire. — Assemblera. 12—En matiére de. — Vente publique a l'enchére. — E: droit dune riviére ou l'on peut, passer sans nager. VERTICALEMENT 1—Funébre. — Foyer de la cheminée. 2—Genre d’oiseaux coureurs australiens. A confiance er 3—Aimée par Zeus. —- Pron. pers. — Deux. 4—De la nature de la graisse. - Récolte du vin. S—Roue a gorge d'une poulie. Monsieur, - Habitant @une coloniv 6—En les. — Serviteur. ~ Religion chrétienne. 7—Femmes qui ont des enfants. 8—Se battre avec ses poings. Femelle du canare Voie de terre pratiquéc 9—Le plus jeune. — Muri par ta chaleur d’aout 10 Soustraire. - Fin de participe. 11—Du verbe mettre. — du monde. - Article 12—Inf. — Avis. Unite de travai Simple. qui n'a aucune maniér