LEHELORPFER ST PELERES ie ae = * 8 Le Soleil de Colombie, vendredi 3 aoat 1979 Une figure du passé: Simon Fraser (1776 — 1862) par Alexandre J. Spagnolo Président du Cercle Frangais AVANT - PROPOS Aprés nos récits sur les explorations et les voyages des capitaines James Cook et George Vancouver, qui ont eu des retombées sur notre province, il est évi- dent qu'un récit sur les expéditions de Simon Fraser serait pertinent et s’inscri- rait mieux dans histoire de notre vaste territoire. ; Il faut reconnaitre qu’avec ses collégues du méme bord Alexander Mackenzie, Da- vid Thompson et méme Da- nie! William Harmon, cha- cun dans une direction dif- férente,. notre vaste terre a été foulée en long et en large, laissant des réali- sations bien concrétes. C’est une gageure que de croire pouvoir trouver dans les librairies ou bibliothe- ques un ouvrage en langue francaise relatant la biogra-- phie de Simon Fraser, aussi nos recherches se sont por-: tées sur divers ouvrages anglais avec, quelquefois des . contradictions, apanage des historiens. ORIGINE DE LA FAMILLE FRASER. Nous relevons d’un ouvra-_ - ge de W. Kaye Lamb, des Archives du Canada, inti- tulé: “The Letters and Jour- nals of Simon Fraser 1806- 1808” publié en 1960, qui se référe A une étude de Sir Alexander Mackenzie “His- tory of the Frasers of Lovat” * publiée en 1896, qui avance que le Clan Fraser est un des plus anciens et bien connu en Ecosse. Simon l’explorateur était un parent de Simon Fraser le quatorziéme Lord Lovat, qui fut décapité a Tower Hill, en 1747, pour sa parti- cipation a l'insurrection des Jacobites, en 1745. Jacobites, nom donné en Angleterre, aprés la révolu- tion de 1688, aux partisans de Jacques II (en latin Jacobus) et aux membres de la Maison des Stuarts. Il venait de la branche cadette de la famille Fraser de Gulbokie et Guisachan.. William Fraser, grand-pé- re de l’explorateur, bien qu’il ne participa a.la dite in- surrection et malgré son ap- partenance a la Maison Gui- sachan, son manoir » de Sthratglass fut incendié par les troupes du Duc de Cum- berland. William Fraser épousa Margaret Macdonell, une femme célébre par sa beau-— ‘té la plus grande partie des té, ses talents poétiques et son intérét pour la langue et la littérature gaéliques. ‘ de Coquitlam Il faut signaler que le gaé- lique est le dialecte celte de l'Irlande. et du Pays de Galles. Elle eut en sa pos- session une collection de manuscrits des poémes d’Os- sian. Ossian était un barde écossais légendaire du IIe siécle, qui exaltait les hé- ros du pays. . Ces poémes d’Ossian pro- voquéerent une célébre controverse au sujet de I’au- thenticité des “The works of Ossian”, publiés en.1760, par’ James Macpherson, qui, par la suite, furent reconnus comme une flagrante imi- tation. Margaret Macdonell Fraser avait l’habitude de réciter quelques passages de ces poémes a un jeune fils d'un sien cousin. Des années plus tard, ce jeune homme du _ nom d’Alexandre Macdonell, de- vint le célébre évéque du ‘Haut-Canada et il joua un réle de premier plan dans les années qui suivirent sa nomination. William et Margaret Fra- ser eurent neuf fils, la plu- part d’entre eux dans I’ar- mée, en service dans dif- férentes parties du monde. Un fils fut victime du “Black Hole” de Calcutta (Inde), en 1756, soit laissé s’asphyxier lentement dans un trou noir assez profond. Deux autres fils, John et Archibald, furent dans les rangs du 78e Régiment des Fraser’s Highlanders et, combattirent aux cétés du Général. James Wolfe, celui qui vint a bout de la résis- tance du Général Louis, Marquis de Montcalm, lors de la bataille des Plaines d’Abraham, de douloureuse mémoire ((1759). Archibald quitta le Canada, peu aprés, mais le Capitaine John Fraser déci- da, avec trois-cents hommes et officiers de son régiment, de s’établir définitivement au Canada: il devint Payeur- Général des Forces Britanni- ques 4 Montréal. En 1764, Juge a la Cour. En 1775, membre du Conseil Législatif de Qué- bec. En 1792, Conseiller au- prés du Gouvernement du Bas-Canada. Un autre fils, Simon, pére de l’explorateur, en 1754, se maria avec Isabella Grant et ils eurent... huit enfants. Il aurait recu une éduca- tion classique et cultiva le gofit hérité de sa mére Mar- garet pour la poésie et la ‘musique-gaéliques. Quand il . décida d’émigrer avec fem- me et enfants aux colonies d’Amérique, il aurait empor- manuscrits de la collection gaélique de sa mére. Cette famille Fraser s’était jointe a un groupe d’émigrants Highlanders, presque tous catholiques, qui, en 1773, traversérent l’Atlantique afin de chercher fortune au Nouveau Monde. William avait déja la un oncle, le Juge John Fraser, mentionné ci-haut, de Mont- réal, sa femme Isabella, deux fréres et un_oncle. Aprés un court séjour a Albany (New York), la famil- le Fraser alla s’établir dans la banlieue de_ Bennington, qui se situe dans l’actuel Etat de Vermont, ot Hugh Fraser, un parent du pére de Simon, s’était déja établi quelques années aupara- ,vant. Dans la petite commune de Mapletown, Simon. Fra- ser, pére de l’explorateur, obtint une concession perpé- tuelle de 160 acres de bonne terre, sur la base d’un loyer symbolique d'un shilling par an. C’est la que naquit, en 1776, le huitiéme et dernier enfant, Simon, notre héros. La concession de Maple- town (Bennington), suivant le magistral ouvrage de W. Kaye Lamb intitulé “The Letters and Journals of Simon Fraser 1806-1808 pu- blié par MacMillan Company of Canada Limited (1960), duquel nous puisons une bonne partie de nos informa- tions; cette concession, di- sons-nous, causa bien des ennuis au pére de notre fu- tur explorateur, ennuis que nous jugeons avec le recul du temps, auraient pu étre évités en restant dans son pays natal... Des contestations territo- riales entres les Etats de Vermont, New Hampshire et New-York, aboutirent a ce que la propriété fut amputée de soixante acres de ses meilleures terres arables. Ensuite, vinrent s’ajouter les ennuis politiques. La famille Fraser était loyale a ‘la Couronne Britannique, elle comptait maintenir cette loyauté, bien que vivant au sein d’une communauté fon- ciérement favorable a la cause des rebelles: la famille Fraser devint suspecte. Hugh Fraser se réfugia a New York, tandis que Simon devint de plus en plus un militant dans les rangs des loyalistes, en qualité de lieu- tenant, puis de capitaine. Il scella sa fin. Fait prisonnier 4 Ben- nington, incarcéré a Albany (New York) dans de pénibles conditions qui minérent sa santé, de nombreuses inter- ventions en vue de son élar- gissement échouérent, il mourut en janvier 1779, treize mois aprés son incar- _cération. Isabella Grant, veuve Simon Fraser, débile de santé, vécut dans le besoin, sans pouvoir obtenir des secours de ses parents qui avaient rejoint les forces rebelles. Le fait que son fils ainé avait rejoint l’armée britan- nique, augmenta ses difficul-_ -tés matérielles. =: Le second fils, Angus, refusa obstinément de s’en- rdler dans l’armée améri- caine, d’ou d'autres ennuis pour cette pauvre femme. avec des enfants trop jeu- nes pour étre d’une aide quelconque. Le jeune Simon n’avait que trois ans a la mort tragique de son pére. Pour comble de malheur, aprés la bataille de Benning- ton, la maison et la ferme furent saccagées, les pré- cieux manuscrits gaéliques détruits. _ Aprés la fin de la guerre, en 1783, la persécution anti- Fraser persista, avec plus de vigueur, ce qui amena cette malheureuse famille a se rendre au Canada, terre d’asile, pour se joindre aux _ groupes des Loyalistes. Angus Fraser se rendit 4 Montréal et demanda la pro- tection de son oncle, le juge » John Fraser. William, l’ainé, alla s’éta- blir a4 Céteau-du-Lac, ot quelques fréres et soeurs le rejoignirent et obtint une concession sur la Riviére aux Raisins. Trente années plus tard, - Yexplorateur Simon Fraser . vint dans ces parages pour finir ses jours 4 l’age de 86. ans. Maintenant que nous connaissons dans les gran- des lignes l’origine de la famille Fraser et les avatars qui ne l’ont pas lachée pour bien, bien longtemps, nous concentrerons nos recher- ches sur la vie de Simon _ Fraser, l’explorateur, notre : oe pee principal but, puisqu’il a laissé un nom dans histoire de notre province, autant que dans Vlhistoire tout court. _ Simon. Fraser, nous Yavons déja signalé, est né le 4 juillet 1776, jour de l’in- dépendance des Etats-Unis d’Amérique, dans la ban- lieue de Bennington (Etat de Vermont). A ce sujet, John Spargo, directeur-curateur du Musée Historique et de la Galerie d’Art de Bennington, publia en 1950 un petit ouvrage intitulé “Two Bennington- born Explorers and Makers of Modern Canada”, qui jette une lumiére sur notre per- sonnage, tout autant que sur’ un autre personnage de Ben- nington, en la personne de Daniel William Harmon, né deux ans aprés Simon Fra- ser, et qui sera son fidéle compagnon lors de leurs emplois a la North West ’ Company. De l’ouvrage de John Spargo, comme de celui de W.K. Lamb, archiviste, nous avons tiré quelques précieux renseignements sur la vie de Simon Fraser, ot il est signalé qu'il est le plus négligé des explorateurs, au- cune biographie n’a réelle- ‘ment et intégralement rela- té ses exploits. : Les versions publiées ne sont, parait-il, pas trés conformes a la réalité. z A Vinstar de ses futurs ‘compagnons, Alexander Mackenzie, David Thomp- son, Simon Fraser devint or- phelin de son pére, avant. d’avoir trois ans. Tl était le huitiéme en- fant de Simon Fraser (se- nior) et de Catherine, née Macdonell. : Il fut envoyé 4 Montréal pour suivre des cours. Il logea chez son oncle le Ministre de la Justice John Fraser. Aprés sept années d’étu- : des, probablement pas trés - North West Company, donc étendues, puisqu’a seize ans, on le trouve stagiaire chez V'importante Firme McTa- vish, Frobisher & Co. qui, a son tour, le placa dans une autre Firme, la North West Company (N.W.C.), qui, en 1802, l’envoya dans la région du Nord-Ouest du Canada, ov elle avait un vaste champ d’opérations qui nécessitait un développement intensif @ /égard du commerce de a fourrure. I] avait 26 ans.. Répétons ici que Simon Fraser eut un compagnon de” choix en la personne. de Daniel William Harmon,éga- lement né 4 Bennington, son cadet de deux ans. Fréquenté la méme école a Montréal. Les deux au service de la deux vies en paralléle. Ils devinrent deux explo- rateurs notoires. Ils eurent une profonde influence sur le développe- ment du nord-américain bri- . tannique.. i Les deux moururent dans. la pauvreté et longtemps oubliés par les historiens. Fraser fut amérement tiqué, notamment par I’I torien H.H. Bancroft, dans son ouvrage “History of the North West Coast”, pas a cisément tendre 4 son égart attitude que le missionnai Adrien-Gabriel Morice - matise parce que Sime Fraser était catholique.. Laissons de cété les détrac teurs, pour nous occuper de actions positives de com grande figure. (A SUIVRE ) TOUJOURS VIVANT APRES 30 MINUTES SOUS L’EAU (S.H.S.) Méme apres avoi passé trente minutes sou l’eau, une personne peut etré ramenée ala vie. C’est ce qué vient de déclarer le Dr Marti Nemiroff qui a découvert qué particuligrement dans l’ea froide (moins de 20° Celsius les victimes de noyade po vaient instinctivement dév¢e lopper un réflexe qui rédu' - considérablement |’envo d’oxigene aux muscles pou concentrer-les faibles qua tites disponibles au cerveg le protégeant ainsi plusieu minutes. C’est ce réflexe q permet aux dauphins et autré mammiferes marins de nag¢ une demi-heure sous !’ea!_ avant de remonter prendr de l’air. Plusieurs cas d) noyés ramenés 4 la vie apré | dix minutes ou plus (Gjusqu’ trente-huit pour un adolesce: de 18 ans I’été dernier) co firment les propos ‘du D Nemiroff, a qui la Croi Rouge vient de demandé. des suggestions pour revis¢é ala lumiére de ces déco a son manuel sur la noyade-_