Le Soleil de Colombie-Britonnique, vendredi 22 novembre 1996 5 Fixer un prix juste PAR DAVID E. BOND La réduction du déficit a eu diverses conséquences dont 1’aboli- tion systématique des subventions et, dans la mesure du possible, le recouvrement des colts. Ainsi, il faut maintenant payer des droits d’entrée | pour visiter les musées nationaux et provinciaux. Souvent, les gouverne- ments municipaux imposent des res- trictions sur le volume des ordures dont ilssont préts a assurer]a cueillet- te. I] faut maintenant débourser pour obtenir des renseignements et de la documentation qui, auparavant, étaient fournis gratuitement. Cette politique souléve deux questions : A quel prix faut-il vendre ces produits et ces services? Et, faut- il demander le méme prix 4 tous les acheteurs? Dans des conditions oil n’ya pas d’interfinancement (c’est-a-dire lorsque le prix d’un produit ou d’un service n’est pas établi 4 un niveau supérieur a celui de son coit de pro- duction de fagon a financer la vente d’un autre produit ou service un prix inférieura son cout de production) et ou il n’est pas nécessaire de réaliser un profit, le prix équivaut générale- menta lasomme des coits de produc- tion du produit ou du service divisée parle nombre de ventes ou de presta- tions prévu. Cette méthode présente toutefois certains risques. Siles ven- tes sont inférieures aux prévisions, il ne sera pas possible de recouvrer ses coiits. Dans le cas contraire, ]’on se trouve 4 exiger une primesur chaque article, bref, 4 créer un profit. C’est l’écart entre le colt moyen de production par unité et le cout de production d’une unité supplé- mentaire, ce que les économistes ap- pellent le coit marginal, qui est a l’origine de ce probléme. En fait, le colitmoyen porte justementsonnom : il représente les coits totaux de la production (quel qu’ensoitle volume) divisés parle nombre d’unités produi- tes. Lorsque le coit marginal est négligeable, le cot moyena tendan- cea diminuerau fur et 4 mesure que le nombre d’unités produites augmente. Prenons enexemplela produc- tiond’une carte. L’opération qui con- siste 4 recueillir toutes les données nécessaires 4 ]’élaboration de cette carte et 4 la produire au moyen de la plus récente technologie informati- que en matiére de cartographie exige beaucoup detemps et coiite cher. Une fois les données stockées en mémoire toutefois, il n’en coiite pratiquement rien pour produire une autre carte, seuls entrantalors en ligne de compte les colts relatifs 4 ]’encre, au papier, a l’utilisation de |’ordinateur, etc. Si la méthode de fixation des prix consistait a facturer le cout mar- ginal de production, tous essayeraient bien entendu dese procurer la deuxié- me carte produite ou |’une des cartes suivantes. L’acheteurdela premiére carte devrait assumer tous les cofits de cueillette de données, de production, etc. Voila qui restreindrait singuliérement la production dé quel- que bien que ce soit. Afin de contour- ner la difficulté, les gouvernements évaluent approximativement]’impor- tance du marché, a la suite de quoi ils déterminent un prix qui, vraisembla- blement, leur permettra de recouvrer leurs couts de production. Une telle méthode n’a pas toujours les effets escomptés, tant6t le gouvernement ne récupére pas les fonds investis, tantét i] réalise un profit, mais régle généra- le la marge d’erreur est relativement faible. La plupart des ministéres con- naissent leur marché et peuvent éva- luer la demande avec un degré élevé de précision. En fait, le probléme que soulé- ve cette pratique a trait a ]’utilisation quiest faite ultérieurement des cartes ainsi produites. Par exemple, les so- ciétés miniéres seront intéressées 4 se procurer des cartes géologiques car celles-ci constituent un outil précieux pour la recherche de nouveaux gise- ments ou pour la planification de nou- velles exploitations miniéres limi- tant les risques environnementaux. De méme, les sociétés forestiéres voudront avoiraccés aux cartes topo- graphiques afin d’effectuer la planifi- cation des coupes de bois et de déter- miner les endroits ot elles établiront des chemins forestiers. I] s’agit 1a d’une information de valeur utilisée par ces sociétés 4 des fins commer- ciales avec |’intention de réaliser éventuellement des profits. Par ailleurs, qu’en est-il des étudiants en foresterie, en géologie ou en géographie ou encore des cher- cheurs universitaires ou de ceux qui sont au service d’autres ministéres: doivent-ils eux aussi payerces servi- ces au colit moyen? Exiger des autres ministéres du gouvernement qu’ ils paientles prix établis donnerait lieu a tout le moins a des situations bizarres. Les respon- sables de la production d’une carte pourraientse targuer d’avoir recouvré leurs coits, sans nécessairement ad- mettre, toutefois, que les trois quarts de leur production ont été vendus a d’autres ministéres. En fait, leminis- tére qui aurait produit la carte récupé- rerait les fonds engagés et il pourrait consacrer ceux-ci 4 d’autres projets tandis que les ministéres qui auraient acheté la carte devraient, pour leur part, renoncer a une partie des leurs pouracquérir des données qui appar- tiennent au gouvernement. Voila une situation qui frise l’absurde et qui va a l’encontre de Ja notion de contréle budgétaire efficace. Dans le cas de la recherche, il y aurait lieu de faire une distinction entre ceux qui utilisent les données dans ]’intention de réaliser un profitet ceux qui les exploient 4 des fins d’étude et de formation, les premiers devant payer unprixplus élevé que les seconds. I] ne devrait pas étre particu- liérement difficile de mettre au point des mesures empéchant la «contre- bande» de données entre ces deux catégories d’utilisateurs. Grace 4 un tel systéme, les étudiants seraient en mesure de se familiariser avec les données relati- ves au pays. Ils seraient davantage intéressés 4 approfondir leur connais- sance des différents aspects du Cana- da, de son territoire, de ses habitants etde sonenvironnement. Ce serait la, je crois, une fagon de maximiser les fonds investis dans la collecte de données par les différents gouverne- ments au Canada.) Ce Bulletin 6conomique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice- président, affaires gouvernementa- les et relations publiques, et 6cono- miste en chef a la Banque Hongkong du Canada, exprime l’opinion per- sonnelle de I’auteur sur les demiers événements économiques, laquelle n’est pas nécessairement celle de la Banque Hongkong du Canada et de son conseil d’administration. Ce Bulletin ne constitue nullement une @tude exhaustive de tous les falts nouveaux ni n’est publié dans |’inten- tion de foumir des conseils finan- ciers. Nous recommandons aux lecteurs de communiquer avec un expert-consell avant de prendre tou- te décision que ce soit, fondée sur les commentaires de notre économiste en chef. Cette publication ne peut tre reproduite, en entier ou en partie, sans l’'autorisation 6crite de la Banque Hongkong du Canada. vous offrir: Les petites entreprises d’aujourd’hui sont les grandes entreprises de demain. Voila pourquoi Diversification de Péconomie de |’Ouest aide les petites entreprises de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Nous pouvons Petites entreprises, le gouvernement esten mesure de vous aider! =y Que vous comptiez un seul employé ou cent, appelez-nous! 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