5 - Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 19 mai 1995 ‘avis des femmes Réseau-Femmes Colombie-Britannique tenait son assemblée générale annuelle ce week-end a Vancouver. En préambulea cette réunion, quiavait pour but deredéfinir les priorités pour l'année venir, l'organisme avait demandé aux femmes des'exprimer sur leurs besoins en matiére d'édu- cation, de santé, de violence, d'économie et de politique. Le bilan de ces consultations sera colligé dans lemémoire que l'organisme remettra lors dela négociation des francophones pour l'entente Canada-Communauté. Nous avons rencontré la directrice de Réseau-Femmes, Marie-France Dubois. Le Soleil : Réseau-Femmes Colombie-Britan- nique existe depuis 1991. Quel est votre mandat aujour- d’hui? Marie-France Dubois : «Notre mission est toujours de travailler aux changements sociaux et économiques qui assureront ]’équité pour les femmes francophones de Ja Colombie-Britannique. Nous offrons des services de références pour les femmes francophones, de la formation pour les bénévoles, des ateliers éducatifs, comme l’autonomie financiére, des cours sur ]’auto-défense des femmes par exempleou|!’art d’éleverses enfants. Nous regroupons environ deux cents femmes 4 travers la province». Le Soleil : En préambule a votre assemblée générale ce week- end, vous avez organisé un atelier sur la planification des quatre prochaines années. Pour quelle raison? M.F. D. : «Cet atelier, qui portait sur Vavenir et les projets de développement de Réseau-Femmes, bouclait une série de six consultations organisées, par écrit ou en personnes, auprés de 150 femmes dans toute la province. On a présenté des portraits des régions, en faisant le bilan sur ce qui est ressorti de ces consultations. L'atelier s’est articulé autour de la question suivante : «En tenant compte des besoins exprimés dans les régions, quels seraient les projets de développement pour Réseau- Femmes en tant qu’organisme provincial?» Le Soleil : Quelles attentes les femmes vous ont-elles communiquées? M.F. D.: «Les demandes des femmes s’articulent autour de six secteurs : les services communautaires l’éducation, Ja violence, la santé, ]’économie eta politique. En matiére d’éducation, un des besoins exprimés tourne autour des garderies attachées aux écoles frangaises et ouvertes en dehors des heures de classe. Les femmes veulent aussi avoir accés 4 de la formation en frangais pour les aider a réintégrer le marché du travail, et elles veulent que J’on tienne compte de. la reconnaissance des acquis». Dans Marie-France Dubois. le secteur économie, on veut de la formation dans le démarrage d'entreprises et un systéme de marrainage pour les entrepreneurs. Le Soleil : Qu’espérent-elles au niveau de la violence? M.F. D. : «On a reparlé d’une ligne 1-800 4 l’échelle de la province qui serait opérée par des professionnelles et qui respecterait la confidentialité des femmes. Les femmes voudraient aussi obtenir la création d’un comité d’accueil provincial qui offrirait aussi des services d’hébergement ot les femmes victimes de violence pourraient aller». Le Soleil : Et en matiére de santé? M.F. D.: «Les femmes ontexprimé le besoin de répertoires établissant une liste des services existants, comme les services de gynécologie par exemple. Elles demandent aussi de l’assistance et du soutien pour les méres d’enfants handicapés et des ateliers sur tous les secteurs de la santé, comme des cours prénataux ou des ateliers sur Ja ménopause. Elles veulent aussi que 1’on puisse tejoindre les jeunes filles». Le Soleil : L’économie est aussi un secteur trés en demande... M.F. D. : «Les femme ont réclamé une trousse d’information sur le démarrage d’entreprise pour les femmes qui veulent partir en affaires et la création d’un fonds bancaire pour les soutenir dans leurs projets. Elles veulent enfin la mise en route d’un projet de marrainage et de partenariat par des femmes professionnelles qui pourraient marrainer des jeunes femmes qui voudraient partir en affaires. Elles ont aussi insisté sur la création d’un comité de levée de fonds pour obtenir ~ des subventions». Le Soleil : Les femmes ont décidédes’impliquerégalementsur leplan politique. Comment veulent- elles procéder? M.F. D. : «Elles souhaitent que nous affirmions les positions de Réseau- Femmes, en envoyant des communiqués de presse aux journaux pour préciser notre position sur te] ou tel dossier. L’idée est de prendre notre place sur la scéne politique et pourquoi pas, un jour, de lancer notre propre parti politique!... Les femmes veulent une plus grande visibilité de nos revendications». ' Le Soleil : Sur un plan pratique, qu’allez-vous faire de toutes ces recommandations? M.F. D. : «Elles vont nous servir 4 établir notre premier plan de développement communautaire sur quatre ans. Elles seront aussi 4 la base du mémoire qu’on va remettre sur la négociation des francophones pour l’entente Canada- Communauté. Rappelons que c’est en fonction de cette entente que notre budget gouvernemental sera déterminé». Le Soleil : Allez-vous étendre vos ateliers a travers la province? M.F. D. : «Bien sir. Ces ateliers éducatifs doivent circuler en région et rejoindre le plus de femmes possibles. Pour y parvenir, nous voulons mettre sur pieds des banques de données sur les personnes-ressources qui peuvent donner ces ateliers, tous secteurs confondus». Le Soleil : Quelles ont été les conclusions de votre assemblée générale annuelle? M.F. D. : «Nous nous sommes engagées 4 promouvoir les groupes satellites en région, c’est-a-dire 4 leur apporter un appui technique et financier. I] faut cing membres pour former un groupe satellite. Cette année, on a établi des contacts avec Kamloops, Powell River, Terrace et Courtney. Nous voulors aussi augmenter notre visibilité au niveau provincial. Nous avons adopté notre plan de planification annuel et mandaté notre conseil d’administration pour le développement de _ notre planification de quatre ans sur la base des projets de développement énoncés plus tot». Le Soleil : Quels sont vos projets pour cette année? M.F. D. : «D'abord, notre conseil d'administration a été mandaté pour élaborer un plan de développement pour quatre ans 4 partir des projets proposés dans la matinée. On s'engage aussi 4 aller chercher plus d’argent! On vise un budget annuel de 100 000 dollars, alors qu’il est présentement de 65 000 dollars. Parrallélement aux ateliers, nous voulons maintenir notre bulletin «Nouv’elles» et le diffuser 4 plus grande échelle. Nous allons aussi continuer 4 célébrer les journées des femmes, le § mars et le 6 décembre. Sur un plan plus général, nous entendons aussi continuer 4 travailler en concertation avec les organismes nationaux, le Réseau national action éducation femmes et la Fédération nationale des femmes canadiennes-frangaises». Proposrecueillis par HélénePeronny Un vent nouveau a Réseau Femmes Depuis ce week-end, Réseau- Femmes Colombie-Britan-nique a une nouvelle présidente Julie Roberge. Bien connue dans la francophoniea Vancouver pouravoir préparéla Semaine nationale de la francophonie en Colombie- Britannique succéde 4 la présidente sortante, Réjane Turcotte. Julie Roberge estbénévole pour Réseau Femmes depuis huit mois. Elle est titulaire d’un baccalauréat en communication et en relations publiques et entend mettre 4 profit sa formation pour favoriser le rayonnementdes femmes a tous les niveaux. Un de ses premiers objectifssera d’augmenterlavisibilitéde . Réseau-Femmes_ et d’accroitre le recrutement de nouvelles adhérentes. Ellesait queles prochains mois vont étre difficiles. «Il va falloir que jeme familiarise avec tous les dossiers, mais je vais étre bien entourée!» explique-t- elle. En plusdesondynamismeetdeson Julie Roberge. énergie, elle apporte a J’organisme une nouvelle vision des choses. «Je connais plutét le monde des affaires mais dans l'€quipe du nouveau conseil d'administration, ilyades femmes impliquées les secteurs de revendication pour les femmes» mentionne-t-elle. Tous nos voeux de réussite, Julie! HP. etexpérimentéesdanstous . INFO g RA / F 10 ae La Chambre de commerce -franco-colombienne se cherche des partenaires De gauche a droite : Francine Thivierge, directrice; Gérard Darmont, trésorier; Nicole Dufour, directrice; Christophe Morisseau, directeur; Nicole Beaulieu, secrétaire; Alain D. Barillaud, président. Lors de leur assemblée générale annuelle, qui a eu lieu jeudi soir, la quinzaine de membres présents de la Chambre de commerce franco- colombienne s’est penchée sur les mesures @ prendre pour recruter de nouveaux membres et dynamiser le regroupement qui, aprés douze années d’existence, ne compte toujours qu’une soixantaine de membres. Conclusion : des idées, et peut étre des résultats dés cette année. 5 PAR HELENE PERONNY | Est-ce parce qu’ils sont francophones? le fait est que les femmes et les hommes d’affaires membres dela Chambre decommerce franco-colombienne souffrent d’isolement et, faut-il y voir un lien, d’un certain immobilisme. La discussion, jeudi soir, lors de l’assemblée générale annuelle a donc tourné autour des mesures 4 prendre cette année pour recruter davantage de membres et rompre l’isolement de la chambre. Promouvolr les gens d’affaires francophones La Chambre de commerce franco-colombienne, 4 ne pas confondre avec la chambre de commerce francaise de Vancouver, dont le mandat est différent, existe depuis 1983 et a pour but de promouvoir les gens d’affaires francophones en Colombie- Britannique. Or, aprés douze ans, elle compte seulement 57 membres. «Nous nous tions fixés pour objectif d’en avoir cent» explique son président, Alain Barillaud, dans la lecture de son rapport. L’organisme participe a la Chambre de commerce du Canada, qui regroupe 500 chambres au pays. Elle représente les intéréts de ses membres auprés des paliers gouvermementaux et suit les questions économiques et politiques susceptibles de toucher les entreprises de ses membres, issus de secteurs économiques variés. Son dynamisme repose sur celui des femmes (unmembre sursix) et des hommes d’affaires qui la composent. Ft c’est justement 1a que le bat blesse. «Nos déjeuners- causeries ont du succés, mais ilreste -encore beaucoup de travail a faire pour attirer du monde et organiser de nouveaux projets» a ajouté Alain Barillaud. «/] est extrémement difficile de recruter les gens d’affaires francophones, qui ne s’impliquent pas parce qu’ils s’imaginent qu’ici les affaires se font uniquement en anglais, et de plus en plus en chinois» poursuit-il. Une feuille de suggestions La chambre a donc remis 4 ses membres une feuille de suggestions et de recommandations qu’ils devront remplir pour préparer lesactivités de 1995-96. Elle envisage parallélement de développer une formule qui fait traditionnellement le succés des chambres de commerce, les inviter aux déjeuners causerie. «Il ne faut pas oublier que nous sommes d’abord la pour aider nos membres @ se faire des contacts» a rappelé Alain Barillaud. L’horaire et lés lieux des rencontres pour ces déjeuners pourraient étre modifiés pour permettre au plus grand nombre d’y assister. La Chambre envisage aussi un rapprochement avec la Chambre de commerce francaise de Vancouver, qui pourrait s’articuler autour d’une ou de deux activités communes par an. Dans la lignée, elle propose aussi de développer des relations avec le club Toastmaster de Vancouver et la troupe de théatre la Seiziéme. Elle étudie aussi la possibilité d’offrir a ses membres, ainsi qu’a leurs familles et 4 leurs employés, des bénéfices supplémentaires, dont l’un pourrait étre une assurarice- groupe a des tarifs compétitifs. Pour favoriser son rayonnement en dehors du cercle francophone, les membres se sont mis d’accord pour prendre des positions Economiques et les rendre publiques dans les médias, a la fagon du Board of trade de Vancouver. «C’est la premiére fois en deux ans de membership que j’entends de bonnes idées! J’espére qu’elles se concrétiseront» a déclaré Dan Cohen, aufeur de la proposition relative a l’assurance de : Autant d’idées qui seront étudiées par le conseil d’administration et qui devraient, si elles sont appliquées, redynamiser une chambre qui selon certains de ses membres, «en a bien besoin». Aprés que le c.a. ait présenté le bilan financier positif des deux demiéres années de la chambre, les _Membres présents ont élu cing nouveaux représentants, pour des mandats de deux ans : Francois Larose, quidevient président; Gérard Darmont, qui est reconduit dans ses fonctions de trésorier; Francine Thivierge, André Caron et Nicole Dufour, qui accédent aux postes de directrices et directeur. es