Le 22 juin dernier, Mlle Yvette Loiselle, une des deux eules Dames de grace du Québec a regula haute nomi- ation de Surintendante en chef pour tout le Canada. Mlle Loiselle aura doréna- vant la responsabilité des infirmiéres de toutes les provinces et la t&che de maintenir et intensifier le contact immédiat avec les Surintendantes provinciales, responsabilité d’autant plus importante que les Associa- tions St-Jean qui existent dans toutes les provinces (A 1’exception de 1’Ile du Prince Edouard, ot l’on espére bientOt former une brigade) ont en grande partie auto- nomes. En tant que Surin- endante en chef, Mlle Loi- elle travaillera aussi au ni- eau du comité de brigades a l’échelle nationale, comité ui réunit les représentants des provinces de l’ouest, des rovinces de l’est et des pro- inces centrales. Mlle Loiselle nous a ex- pliqué que 1l’Ordre de St- ties bien distinctes :1’Asso- ciation, la Brigade et 1’HO- pital St-Jean de Jérusaiem. L’Association est le corps nseignant qui enseigne les remiers soins, les soins 4 domicile et la puériculture. La Brigade est le corps de volontaires qui se charge de donner les premiers soins et les soins de malade & domicile, en fait de mettre en pratique benévolement ce iqu’ils ont appris dans les cours. Les membres de la ‘Brigade portent l’uniforme car c’estun organisme para- militaire au point de vue jetructures et les insignes de rangs sont équivalents 4 ceux de l’armée. La troi- Jean est formé de trois par- - dre est l’HOpital St-Jean de Jérusalem, moins connu mais trés intéressant. C’est un hdOpital ophtalmologique ot 1l’on fait beaucoup de re- cherches sur les maladies des yeux et c’est 14 ot, il y a quelques années, on a isolé le microbe du tra- chome. Ce sont les dons des membres de 1’Ordre de St-Jean qui font vivre 1’h6- pital St-Jean de Jérusalem. On ne devient membre de l’Ordre que par nominatior et ce n’est qu’aprés plu- sieurs années de travail ov l’accomplissement d’une oeuvre assez spéciale que © l’on regoit tout d’abord un acte de grace. Aprés quel- ques années on peut étre recommandé par un comité d’honneur pour entrer et faire partie de 1l’Ordre de Saint-Jean. Dans 1l’Ordre or. passe par plusieurs paliers, on est d’abord frére servant ou soeur servante, puis offi- — cier. Aprés, on peut étre nommé commandeur et fi- nalement certains réussis- sent 4 atteindre le niveau de Chevalier ou Dame de Grdce. Foutes les nominations sont Sanctionnées par la Reine et en 1969 Mlle Loiselle fut nommée Dame de Grace. — Cette distinction est trés restreinte en nombre ; en Colombie-britannique, par exemple, il n’y a que cing dames de Grace et douze chevaliers de Grace. Mlle Loiselle nous a fait part de ses sentiments en- vers l’Ordre lorsqu’elle nous a parlé de ses premié- res années avec la Brigade. | ‘*Quand j’y suis entrée, en bas de l’échelle, comme am- bulanciére, pendant la der- niére guerre mondiale, | Historique de L’Ordre | L’Ordre de Saint Jean s’occupe particuliérement du soin des malades et des blessés depuis sa fondation il y a prés de 900 ans. Il peut revendiquer l’honneur d’étre le plus ancien organisme de bienfaisance encore en existence et il a joué un grand réle dans l’histoire. Tout au long des feces 1’Ordre a beaucoup contribué A 1’établissement d’ hOpitaux et de dispensaires et A l’adoption de multiples réformes dans le domaine de la santé publique. L’histoire de 1’Ordre abonde en faits chevaleresques et hardis et revét un intérét tout spécial pour les infirmiéres parce qu’il se rattache si étroitement A l’histoire de leur pro- fession. ~ Bien que la date précise de sa fondation se perde dans la nuit des temps, on sait qu’un hospice destiné A soigner les élerins a été établi A Jerusalem dés 600 aprés Jésus-Christ. Lorsque les Croisés enlevérent Jérusalem aux Musulmans en 1099, beaucoup de soldats chrétiens furent soignés dans un ancien hospice’ par un groupe d’hommes connus sous le nom de ‘fréres de Saint-Jean de Jérusalem’. Le soin et le dévouement avec lesquels ces fréres soignaient malades et blessés étaient absolument sans pareils A une époque of l’on considérait la maladie comme un signe du courroux du Ciel. Les Fréres suscitérent une telle admiration chez les Croisés que beaucoup de chevaliers de noble naissance déposérent leurs armes et se joignirent A leur oeuvre de miséricorde. Nombreux furent les Croisés quientrérent dans ieur patrie en chantant les louanges de cet Ordre jusque-1A ‘obscur et lui firent de multiples et magnifiques cadeaux en signe de reconnaissance. : | A mesure qu’elle devint plus riche et plus importante, la Fraternité acquit un caractére plus militaire et se chargea, de concert avec cet autre ordre historique, les Chevaliers du Temple, d’une bonne partie du soin d’assurer la défense de la Cité Sainte. Méme s’il devint l’un des ordres mili- taires les plus puissants que le monde ait jamais vus, le but primitif des Hospitaliers ne s’oublia jamais et les Cheva- liers, en plus de s’acquitter de leurs fonctions militaires; continuérent de jouer leur rdle dans les hOpitaux. L’Ordre était aussi assorti d’une Fraternité féminine dont la bra- voure et le zéle 4 soigner malades et blessés sont bien connus. ‘Pour la Foi’ et ‘Pour le service de 1’Humanité’, tels sont-les deux devises de 1’Ordre de Saint-Jean. La Croix blanche 4 huit pointes demeure encore aprés tant de siécles ’embléme de l’Ordre. Ses quatre branches signifient les vertus chrétiennes de prudence, de justice, de tempérance et de force. Les pointes représentent les huit Béatitudes -Jqui découlent de ces vertus. Le blancsymbolise la pureté de vie exigée de tous ceux qui s’inscrivent sous son embléme. j’adorais. mon travail. [1 s’agissait de donner les pre- miers soins et on n’était pas organisé tellement com- me aujourd’huie Quand on allait dans le nord, on des- cendait les blessés sur des civiéres dans la chambre a bagages... maintenant, on a des ambulances ! Un de mes souvenirs les plus du- rables est la journée de la victoire en Europe 4 la fin de la guerre. Il y des parades monstres 4 Montréal et tous les gens étaient descendus dans la rue et c’était la folie géné- rale ; je me souviens d’avoir eu un ‘‘poste’”’ dans l’entrée d’une pharmacie au coin de Peel et Ste-Catherine. Nous étions deux jeunes filles et c’était vraiment extraordi- naire de voir tous ces gens que l’on devait traiter, des personnes qui avaient suc- combé A l’émotion ou 4 la nervosité. C’est pour vous dire que se joindre a un groupe comme le notre est extré€mement enrichissant a toutes sortes de points de vue. On vient 4 connaftre la. communauté et les per- sonnes qui la forment tout en aidant les gens de fagontrés pratique.” rour devenir membre d’une Brigade ou s’affilier 4 l’As- sociation, il faut d’abord sui- vre un cours de soins de ma- § lades a domicile et un cours de premiers soins. On en- bien que les femmes & sui- vre le cours de soins de ma- lades A domicile car il peut toujours y avoir quelqu’un .dans sa famille qui 4 un avait’ courage les hommes aussi- ,moment donné oul’autre soit DAME DE GRACE DE LORDRE DE SAINT-JEAN YVETTE LOISELLE EST LA NOUVELLE SURINTENDANTE EN CHEF DU CANADA siéme partie quiforme 1’Or- Dame Yvette Loiselle de Jl’Ordre de Saint-Jean malade. Le cours est trés pratique car il enseigne 4 faire des improvisations Ala maison et montre comment soigner un malade de fagon 'efficace sans fatiguer l’in-. firmier ou infirmiére. On peut également suivre un cours de soins de l’enfant, que l’on recommande aux jeunes méres et aux ado- lescents qui gardent des en- fants. L’Association a publié un livre de puériculture qui traite du développement nor- mal de l’enfant jusqu’a l’Age de 6 ans. Vous pouvez vous procurer ce livre en contac- tant le bureau provincial de l’Ambulance St-Jean, 6111 rue Cambie 4 Vancouver. Aprés avoir suivi le cours et recu le certificat del’As- sociation, on peut faire de- mande pour devenir membre de la Brigade et jouer un role actif dans le soin, le secou- risme et l’enseignement que 1*Association met A la dis- position du public. Plus de 14 000 personnes font partie de la Brigade A travers le Canada ; ils sont ambulan- ciers qui transportent les blessés aux postes, ils tra- vaillent dans. les postes, ils patrouillent les pentes de ski et bien sQr ils font du bénévolat dans les hOdpitaux et A domicile. En Colombie britannique, il y a unetrentaine de branches a travers la province aux- quelles on peut s’adresser pour suivre des cours ou faire du bénévolat au sein des Brigades. Pour avoir plus de renseignements, vous pouvez appeler le 321-2651 & Vancouver, le 922-4301 a New Westmins- -vient au secours des pau- ter et le 434-7973 4 Bur- naby- M. Wallace, secré taire provincial pour 1 Colombie-britannique nous fait remarquer que notr province participe de fa ¢on dynamique et innovatric au travail de l’Associatio et par extension de 1’Ordre. Il y a trois ans, le Dr. Dun- can McPherson a congu une ambulance spéciale capable de transporter 4 4 6person- nes et dont il y en a main- tenant 70 en usage 4 tra- vers la province. Le Dr McCreary, Président d Conseil est présentemen coordinateur des science de santé A l’Université Colombie britannique, u projet d’essai qui pourrai recréer le domaine de 1 santé en ce qui concer l’importance que l’on rat-| tache aux services paramé- dicaux qui de plus en plu deviennent indispensable dans notre société. Nous souhaitons avec lai nouvelle Surintendante e chef qu’au Canada 1’on fasse des efforts pour atteindre l’idéal d’avoir un secouriste et une personne qui connais- se les soins 4 domicile dans chaque foyer. jours le bénévolat n’existe plus n’ont qu’A regarde l’Ordre de Saint-Jean, orga- nisme d’une telle envergure et qui depuis neuf siécles Ceux qui disent que de ste vres et des malheureux et travaille au service de l’hu- manité. Aas ens frowiatt LE. SOLEIL, -14 JUILLET 1972, I ee cee