LA GAL = VANCOUV [D 1145, GEORGIA OUEST, VANCOUVER & Le vidéo comme outil politique et communautaire Le vidéo comme outil com- munautaire ou politique. Au cours des mois de février et mars 76, une exposition itinérante intitu- lée “Québec 75”, organisée par le critique Montréalais Normand Thériault, prenait place 4 Vancouver. L’exposi- tion comportait 3 sections, “Art, Cinéma et Vidéo”, chacune accompagnée d’un catalogue individuel. Les catalogues furent pu- bliés en anglais et en fran- cais. La premiére page, “The place” décrit le Québec selon la définition du Petit Larous se illustré: “Quelques canadiens fran- cais ont commencé 4a récla- mer l’indépendance du Qué- bec; d’autres ont travaillé a ce que le Québec devienne une partie intégrante du reste du Canada et ce sont ces derniers qui détiennent le pouvoir; aujourd’hui”’. Sur la page suivante, “The Time”, nous pouvons lire: “En 1970, un fort parti libéral fédéraliste a pris le pouvoir et un ministre de ce ‘cabinet a été assasiné. En 1975, un groupe de citoyens (le Mouvement des citoyens Montréalais) a été élu a l'hétel de ville de Montréal, et toute leur énergie a été misée sur les Jeux Olympi- ques. Les principaux pro- blémes qui sévissent présen- tement sont l’économie, |’ef- ficacité administrative, les scandales et la corruption”. Ces références politiques confirment bien la contro- verse qui a entouré |’ouver- ture de l’exposition 4 Mont- réal. Sous le titre, “La Straté- gie”, Thériault écrit: “L’art québécois n’existe - pas: seuls les artistes québé- cois existent.. La période de 1970 A 1975 a été tres calme et a été caractérisée par des expositions d’artistes indivi- duels”. Le catalogue du vidéo (réalisé par Yves Chaput, Gérard Henry et Michel von de Walle) a été le premier publié seulement en fran- cais. Les vidéos choisis étaient francophones et hau- tement politiques, représen- tant souvent (par associa- tions) des modéles du “pro- bléme” (documentaires sur l’Angola et le Chili) plutot que des modéles de solution (autres qu’une notion géné- rale de “changement”). Ce “changement” — impliquait, non seulement la “souverai- neté culturelle telle que par Laporte. dés cles © ois “lin “souveraineté politique” tel- le qu’on la trouve dans les idéaux “séparatistes” du Parti Québécois. Pour “l’auteur” de vidéo québécois, une étroite rela- tion existe entre l'histoire des médias au Québec et | Vhistoire politique. La possi- bilité d’alterner les moyens de communication, de varier Vinformation, le pouvoir du médium a présenter une “autre” identité, une identi- - té québécoise autonome, a provoqué des réves auda- cieux. C’est au Québec, au début des années 70 qu’ont été concus 2 projets qui de- vaient avoir un impact ma- jeur sur le développement du vidéo comme médium au Québec (tous les deux réali- sés grace a Robert Forget). Le premier projet a été - Vidéographe, lequel a débu- ° .té comme centre multi- média, mais s’est rapide- ment développé en office de production, post-production centre d’équipe ment et de recherche et une importante bibliothéque d’archives et de vidéos. Lors de l’expansion de son influ- ence, a la fois sur le médium et sur les travailleurs, il est devenu un modéle qui n’a jamais été égalé au Canada, peut-étre méme en Améri- que du Nord. Sous la direc- tion de Forget, Vidéogra- phe, a aussi procédé a l’im- - plantation d’une télévision communautaire, laquelle a immédiatement défié la juri- diction fédérale quant aux te se Dans le catalogue “Québec 75”, Chaput a présenté une entrevue avec Forget de la facon suivante: A |’été 1971, un article du Devoir relate certaines des craintes qui émanaient de la direction de VONF a savoir que “le vidéographe pourrait deve- nir un organe de propagande controlé par les séparatis- En aofit 71, 10 mois apres la crise d’octobre, Vidéogra- ; Page couverture du catalogue “Québec '75”. phe ouvre ses portes. En 1975, la Parti Québécois, sous la direction de René Lévesque, “le parti qui a recueilli l’espoir de ceux qui. croyaient que “souveraineté culturelle” ne serait jamais possible sans la “souverai- neté politique’, accéde au \ouvoir et devient le seul Le Magra [1974], Vidéo par Pierre Falardeau et Julien. Poulin, 28 min., son. Vidéo documentaire produit et distribué par Vidéographe sur l’entrainement de la police a linstitut de police de Nicolet. Dans le catalogue “Québec 75”, Chaput a présenté une entrevue avec Forget de la facon suivante: “A Vété 1971, un article du Devoir relate certaines des craintes qui émanaient de la direction de ’ONF, a savoir que “le vidéographe pourrait _ devenir séparatiste”’. gouvernement légal .provin- cial avec l’intention de briser Vunité canadienne. En décembre 77, j'ai été a Montréal en partie pour ‘monter une exposition de vidéos en prancals. Comme _ ation. n'était . ¢ aucu sortie « u Québec quant aux ell <>) <0 OSE - 0 -OSE O-GEE 0¢ nouveaux vidéos, nous é- tions vraiment curieux de voir quelle forme les vidéos avaient pris (aprés le PQ, aprés le 15 novembre). Si les vidéos d’avant le PQ étaient’ a tendance politique, recher- -chant le changement, pr6- nant une souveraineté cultu- relle et politique, tout en exprimant un fort idéalisme national, qu’est-ce qu’il en serait maintenant? Il y avait également une raison autre que la curiosité. Un des phénoménes de 1970 a été l’émergence d'une conscience politique de la part d'un grand nombre d’artistes européens et nord américains. L’alliance entre action artistique, politique et sociale, était en danger de - devenir encore moins impor- tante que la mode et le style. Cependant, il n’y a qu’au Québec que ce modéle d’alliance _culturelle-politi- que, d'implication artistique quant aux changements so- ciaux a été réalisé. Mais en fait, est-ce que l’artiste peut vraiment travailler a un tel changement social? Quelle doit étre la relation entre Vartiste et les politiques institutionnelles? Si le - but spécifique de l’artiste en tant qu’activité politique est atteint, doit-il continuer a refléter l’idéologie en place ou doit-il se tenir a l’écart et recommencer le méme _pro- cessus en entier? Est-ce que l'art peut, doit étre utilisée a des fins politiques? Mais les buts de ces artistes québécois n’étaient pas seulement d’assurer .1’é- lection du PQ de promouvoir Vindépendance et la souve- raineté culturelle; ils étaient aussi de promulguer un point de vue “gauchiste” quant a la pratique de l'art: stimuler la eréativité chez tous les membres de la société, favoriser l’accessibi- lité et le développement de Vart a tous les niveaux. En politique et, culture, entre: ‘autres mots, l'art fait pour _ et par la masse. Quels se- Le Soleil de Colombie, Vendredi 31 Mars 1978 9 = 0-0-0) SED ED 0-H) ED 0-0-0 0-0-0 0-0-0 0-00-00 OSES DART ee) raient donc les implications de telles politiques culturel- les? Croyant que la plupart de ces buts seraient exprimés trés clairement dans un des arts le plus politisé, le vidéo communautaire, prévoyant une certaine confiance et un engagement culturel, j'ai été vraiment surpris par ce que j'ai trouvé. L’Art communautaire a Montréal n’était pas dans un état “d’animation” (comme Leo Rosshandler l’avait dé- crit) mais dans un état de malaise financier et intellec- tuel indescriptible. Quelques unes des personnes qui é- taient la 2 ans plus tot, qui avaient si agressivement et avec tant de confiance pré- ché la souveraineté politique et culturelle, semblaient maintenant étre désillusion- nées, passives, presque dé- couragées. J’ai été aussi -informé que le vidéo au Québec “c’était fini”, que le médium était “dépassé”. Pourquoi la production a- t-elle done subitement ces- sée 4 un moment ow une explosion culturelle était a TEL. 682:5621 j prévoir? Pourquoi, si le pro- bléme est seulement finan- cier, est-ce que le PQ ne supporte pas ces artistes qui Vont aidé a accéder au pouvoir? Pour répondre a ces ques- tions, j'ai donc interviewé quelques personnes trés ac- tives dans le milieu du vidéo au Québec, Robert Forget (fondateur de Vidéographe), Pierre Falardeau et Julien Poulin (co-producteurs de quelques-uns des meilleurs vidéos québécois) et quel- ues autres. Ces interviews forment la base d’un catalo- zue publié ce mois-ci par la Zalerie d’art de Vancouver ‘ce catalogue sera disponible e 4 avril a la galerie). Et -omme plusieurs des solu- sions proposées au Québec sont fondées sur la politique sulturelle du PQ(le Livre Blanc sur la culture étant ittendu depuis I’été 77) nous y avons inclus quelques questions adressées au Mi-. nistre des affaires culturel- les, M. Louis O’Neil, en essayant de savoir quelles sont exactement ces politi- ques. Jo-Anne Birnie Danzker. Vidéos inclus dans l’exposition ‘Pea Soup”, vidéo de 90 minutes par Falardeau. et Poulin. “La soirée décollée”, 1978, 60 minutes, couleur, Jean- Pierre Saint-Louis. “Urban Renewal”, 1977,é& minutes, noir et blanc (ver- sion frangaise). Produit par “challenge for change”, Offi- ce National du film, Mont- réal, et le “Parallel Institu- te (Gwynne Basen). “La Pharmacie Communan- taire de Pointe St-Charles” Christian Chazel, Bruno Car- riére et la Pharmacie Popu- laire de Pointe St-Charles; produit par Vidéographe, Montréal, 1977, 32 minutes, noir et blanc. - “Common Group Problems”, 1978, 15 minutes, couleur (version anglaise). 3 autres vidéos seront pré- sentés a 8:00 p.m. le 13 aural: Ces vidéos sont: : “Le magra”, 1975, 28 minu- tes, noir et blanc, (version anglaise). “Une nef... et ses sorciéres”, 1977, 53 minutes, noir et blanc, produit par la Femme et Le Film (Héléne Roy, assistée par Héléne Bour- gault, Helen Doyle et ys Giguere. “A force de courage” (vidéos algériens), 1977, 30 minutes, noir et blanc, par Pierre Falardeau et Julien Poulin. EXPOSITIONS NOUVELLES HORAIRES EXPOSITIONS DE LA GALERIE Christian Knudsen — 24 mars au 23 avril Suzy Lake | — 24 mars au 23 avril Robert Walker — 24 mars au 23 avril Vidéo montréalais: Le vidéo comme outil communautaire ou politique — 24 mars au 23 avril Jack Shadbolt: Sept ans — 31 mars au 30 avril POUR RESERVER UNE VISITE GUIDEE Tél. a la Galerie, 682-5621, poste 25 ou 26. Suzy Lake: Chorégraphie ae ean aoe — 24 mars av 23-avril.~- ~ De 10h00 4 17h00 - mardi, mercredi, jeudi, samedi (la Galerie est fermée le lundi). De 10h00 a 22h00 - vendredi De 13h00 4 17h00 - dimanche ENTREE GRATUITE HORAIRES DE LA BIBLIOTHEQUE De 10h00 a midi, de 13h00 a ‘16h00 - du mardi au samedi HORAIRES DE LA BOUTIQUE DE LA GALERIE De 10h00 a 16h45 - du lundi au samedi; de 18h30 a 21h30 ~le vendredi soir; de 13h00 a 16h30 - le dimanche.